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15/05/2010

Cigale

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La Fourmi, ayant stocké tout l'hiver

Se trouva fort encombrée

Quand le soleil fut venu

 

 

 

 


Qui lui prendrait ces morceaux

De mouches ou de vermisseaux ?

Elle tenta de démarcher la cigale sa voisine,

La poussant à s'acheter quelque grain pour subsister

Jusqu'à la saison prochaine.

« Vous me paierez, lui dit-elle,

Après l'oût, foi d'animal, intérêt et principal. »

La Cigale n'est pas gourmande,

C'est là son moindre défaut.

« Que faisiez-vous au temps froid ? »

Dit-elle à cette amasseuse.

«  Nuit et jour à tout venant

Je stockais, ne vous déplaise. »

« Vous stockiez ? j'en suis fort aise ;

Eh bien ! soldez maintenant. »

 

Françoise Sagan la cigale

09:57 Publié dans Textes | Lien permanent | Commentaires (1) |

13/05/2010

Don Juan

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En 2005, j'avais fait une note sur Jean-Baptiste Botul et comme BHL ne lit pas mon blog, dommage pour lui, il s'est franchement ridiculisé en parlant de la sexualité d'Emmanuel Kant d'après le célèbre philosophe Botul.

En fait Kant n'avait qu'une seule forme de sexualité... Il couchait avec la connaissance et lui était fidèle, c'est du moins ce que prétend un fameux écrivain dans une délicieuse biographie consacrée à L'Inconnu de ce texte qu'il compare à don Juan. Saurez-vous découvrir l'écrivain et son philosophe ?

Emmanuel Kant vit avec la connaissance comme avec une épouse légitime ;pendant quarante ans, il se couche auprès d'elle dans le même lit spirituel et engendre avec elle toute une lignée allemande de systèmesphilosophiques, dont les descendants habitent encore aujourd'hui notre monde bourgeois. Ses rapports avec la vérité sont absolument monogames, comme tous ceux de ses fils spirituels : Schelling, Fichte, Hegel et Schopenhauer. Ce qui les pousse vers la philosophie, c'est une volonté d'ordre, qui n'a absolument rien de démo­niaque, une bonne volonté allemande, objective et professionnelle, tendant à discipliner l'esprit et à établir une architec­tonique ordonnée du destin. Ils ont l'amour de la vérité, un amour honnête, durable, tout à fait fidèle. Mais cet amour est com­plètement dépourvu d'érotisme, du désir flamboyant de consumer et de se consumer soi-même ; ils voient dans la vérité, dans leur vérité, une épouse et un bien assuré, dont ils ne se séparent jamais jusqu'à l'heure de la mort et à qui ils ne sont jamais infi­dèles. C'est pourquoi il y a toujours dans leurs relations avec la vérité quelque chose qui rappelle le ménage et les choses domes­tiques -, et, effectivement, chacun d'eux a bâti, pour y loger lit et fiancée, sa propre maison, c'est-à-dire son système philosophique bien assuré. Et ils travaillent de main de maître, avec la herse et la charrue, ce ter­rain qui est à eux, ce champ de l'esprit qu'ils ont conquis pour l'humanité parmi les four­rés primitifs du chaos. Avec prudence ils reculent toujours plus loin les bornes de leur connaissance, au sein de la culture de leur temps, et ils augmentent par leur appli­cation et leur sueur la récolte spirituelle.

Au contraire, la passion de la connaissance qu’a L'Inconnu vient d'un tout autre tempérament, d'un monde du sentiment situé, pour ainsi dire, aux antipodes. Son attitude devant la vérité est tout à fait démoniaque ; c'est une passion tremblante, à l'haleine brûlante, avide et nerveuse, qui ne se satisfait et ne s'épuise jamais, qui nes'arrête à aucun résultat et poursuit au-delà de toutes les réponses son questionnement impatient et rétif Jamais il n'attire à lui une connaissance d'une manière durable, pour en faire, après avoir prêté serment et lui avoir juré fidélité, sa femme, son « sys­tème », sa « doctrine ».Toutes l'excitent et aucune ne peut le retenir. Dès qu'un problème a perdu sa vir­ginité, le charme et le secret de la pudeur, il l'abandonne sans pitié et sans jalousie aux autres après lui, tout comme don Juan - son propre frère en instinct - fait pour ses mille e tre, sans plus se soucier d'elles.

 

20:36 Publié dans Textes | Lien permanent | Commentaires (4) |

12/05/2010

Taxe Tobin

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J’ai parlé plusieurs fois ici de Jacques Duboin, j’en ai même fait un catégorie.

« Je suis né dans le premier village de France » aimait à dire Jacques Duboin en marquant un temps avant d’ajouter « quand on vient de Genève ». C’est en- effet à St-Julien-en-Genevois qu’il naquit, il y a tout juste un siècle, le 17 septembre 1878, Son père. issu lui-même, d’une longue lignée de magistrats, y était alors avocat.

Extrait de la Grande Relève numéro 760 - Octobre 1978.

Jacques Duboin était un économiste et un banquier, un des grands visionnaires de la première moitié du XXième siècle, digne successeur de Henry David Thoreau, fondateur de la Grande Relève, créateur de l’économie distributive. Il faut lire "Kou l'ahuri", sa fable humoristique contre le libéralisme. Je ne désespère pas qu’une rue de Saint-Julien porte un jour son nom. Sa pensée est toujours d’actualité. La preuve, voici l’édito de la Grande Reléve du 29 avril par la fille de Duboin, Marie-Louise.

Pour une TTF… ou contre la PPP ?

par M.-L. DUBOIN

29 avril 2010

La crise financière a révélé à beaucoup de gens le rôle joué par la spéculation. Quand on découvre que le montant global des transactions financières serait de l’ordre de 6.000 milliards de dollars par jour, ou que celui de la spéculation est estimé à environ 10 fois le PIB mondial, on se prend évidemment à rêver d’une taxe sur les transactions financières (TTF) et aux bonnes œuvres où les miettes ainsi récoltées trouveraient emploi, dans ce monde où un milliard d’êtres humains souffrent de malnutrition.

Alors pourquoi une telle taxe n’a-t-elle pas été instituée dès que les marchés dérivés se sont développés ? Pourquoi la taxe Tobin, qui ne concerne qu’une partie de ces transactions (celles entre monnaies), n’a-t-elle pas été votée, alors que l’association Attac, créée à l’origine pour l’exiger, avait, au plus fort de ses affectifs et de son efficacité, réussi à mobiliser bon nombre de députés ?

Pour une seule raison que Le Monde Diplomatique de mars dernier décrivait en un titre : les gouvernements sont maintenant sous la coupe des banques. Nos “décideurs” ont démissionné de leur fonction, même élective, quand, par idéologie, il a été admis qu’il fallait laisser faire le marché.

Ils ont capitulé au point que même s’ils parvenaient, ici ou là, à promouvoir une loi pour limiter la souveraineté de la finance, celle-ci dispose maintenant de tous les moyens de contourner une telle loi, et dans le plus grand secret.

Quantité de faits récents en font la preuve, même s’il faut aller chercher l’information (elle ne fait pas souvent la Une des grands médias). Par exemple, dans son dernier livre La face cachée des banques, le journaliste Éric Laurent décrivait, avec une foule de témoignages à l’appui, et après l’avoir observée de près pendant de nombreuses années, la façon dont les banques font pression sur l’administration américaine. Dans l’article du Diplo cité plus haut, l’économiste Frédéric Lordon, après avoir évoqué des coûts cachés du sauvetage de la finance, montre que celle-ci « n’hésite pas à faire, comme par le passé, la leçon aux États, impécunieux et définitivement irresponsables » ; à nouveau florissantes grâce au soutien public, les banques n’ont aucun scrupule à spéculer désormais contre les États : elles poussent le culot jusqu’à faire monter le coût des emprunts publics, aggravant ainsi les déficits dont elles sont à l’origine.

S’annonce ainsi tout « un programme de démantèlement de l’État d’une ampleur encore jamais vue… en proportion même de l’explosion des dettes et déficits publics ». La voix des “experts” de la finance prophétise le désastre et appelle l’opinion publique “à l’effort”. The Economist se permet de prodiguer ses conseils impératifs : on pouvait y lire le 23 janvier, sous le titre Stop ! : « Dans le monde de l’entreprise, réduire les effectifs de 10 % est monnaie courante. Il n’y a pas de raison que les gouvernements ne le fassent pas également… Les salaires du secteur public peuvent être baissés… et les retraites y sont bien trop généreuses ».

Dans le Financial Times du 10 février, un économiste de la Deutsche Bank avertissait : « Si les pays européens “périphériques” choisissaient une approche keynésienne, ils seraient massacrés par les marchés ».

Alors en Irlande les salaires dans le secteur public ont été abaissés de 10 %. En France, après que les services publics (enseignement, hôpitaux, justice, etc.) se seront effondrés sous l’avalanche des licenciements systématiques de fonctionnaires, tous les salariées vont subir la réforme de leurs retraites. Le principe est de diminuer les impôts des plus riches (le bouclier fiscal) et ceux des sociétés (exonérées de 30,7 milliards d’euros de cotisations sociales en 2008), puis de dire qu’il faut bien réduire les dépenses sociales sous peine de déficit budgétaire.

Ce qui se passe en Grèce est particulièrement éloquent quand on découvre le rôle qu’y a joué la banque d’affaires américaine Goldman Sachs : elle a d’abord vendu, pour plusieurs millions, ses conseils à l’État pour habiller la présentation de sa dette afin qu’elle colle aux exigences européennes, puis d’autres conseils sur les moyens de financer sa dette… et pour finir, elle a spéculé, à l’aide de contrats de risques de défaut (les fameux CDS) pour gagner sur cette même dette. Et le gouvernement s’est vu contraint d’imposer au peuple grec d’assumer ces frais !

Le plus édifiant sur la paralysie des pouvoirs publics (la PPP !) est le travail que le juge Jean de Maillard vient de publier en janvier sous le titre “L’arnaque. La finance au-dessus des lois et des règles”. Interviewé pour le dossier intitulé « Que peuvent les États contre la spéculation ? » du Monde Économie du 17 mars, le juge tirait ainsi la conclusion de ses observations : « La sortie de crise doit tout d’abord passer par une reprise en main du système financier qui a échappé au contrôle des États. Il ne peut plus fonctionner que par la création de bulles et d’enrichissement artificiel… Les vraies questions à se poser sont le manque de visibilité de la finance de marché ainsi que sa nuisance économique, voire politique. »

On ne comprend donc pas l’acharnement d’Attac à utiliser la méthode Coué pour affirmer que, pour ralentir la spéculation, une TTF est faisable, au lieu de s’attaquer au vrai problème : c’est la paralysie du pouvoir politique qui la rendrait inopérante.

19:05 Publié dans Duboin | Lien permanent | Commentaires (2) |

11/05/2010

Chapeau Chinois

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Aujourd’hui, inauguration du nouveau centre Pompidou par notre président. On sait que la Loraine est une région sinistrée, que les emplois du textile, des mines et de la sidérurgie... sont partis, qui en Inde, qui en Roumanie, qui en Chine… Alors du coup, on construit un musée à Metz et Sarkozy déclare devant quelques centaines d'invités :

« Ce qui se joue ici, avec l'inauguration de ce musée, ce n'est ni plus ni moins qu'une nouvelle renaissance lorraine. La Lorraine a beaucoup souffert toutes ces dernières décennies des restructurations, des mutations, des changements, le textile, la sidérurgie, les mines, le militaire. (…) Ce musée, qui est un acte culturel fort, est en même temps un élément d'une politique stratégique de développement économique (...) dans ce geste architectural extraordinaire, on va pouvoir, à partir d'ici, organiser la renaissance de Metz et la renaissance de la Lorraine (…) C'est la fierté de la France d'être sans doute un des rares pays en pleine crise qui trouve les moyens de dégager les investissements de cette importance. »

Loin de moi, l’idée de négliger cet apport culturel à une région sinistrée. La culture est importante mais n’est-ce pas lui faire porter un chapeau trop large pour une tête qui a bien rapetissée. D’ailleurs, symbole fort : Le musée ressemble paraît-il à un chapeau… chinois.

L’industrie des musées, c’est peut-être mieux que l’industrie des prisons, et comme elle, pas de licenciement en cas de crise. Documentaire saisissant.

A la rigueur

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Image vidberg

 

On peut mettre mois de mai...

 

un mois anniversaire bien frisquet.

 

Le mot austérité étant devenu trop… austère, en leur temps, les socialistes l'avaient donc remplacé par rigueur.

Et voilà que maintenant le mot rigueur n’est plus de rigueur, il est devenu trop… rigoureux. Donc comme les monastères, qui ne sont pas toujours austères, et l’hiver, qui n’est pas toujours rigoureux, le premier sinistre, comme l’appelaient Coluche, nous promet une politique nouvelle : garantie sans rigueur.

Remarquez, le manque de rigueur de cette politique, on l’avait déjà observé. La dérogation est devenu la règle. On fait des effets d’annonce, par exemple, « on va réduire les prélèvements obligatoires » effets qui dans les faits, sont bien peu suivis d’actions voire sont suivis d’actions contraires : les prélèvements augmentent. Il faut être juste, pour certains contribuables, ils ont dû diminuer, pour quelques milliers d’heureux investisseurs… les plus riches. On leur a donné un bouclier pour le cas où il devrait livrer  bataille. Au fait, quelqu’un veut-t-il créer un logo à mettre sur tous les blogs hostiles à ce foutu bouclier.

Autre exemple, on annonce un taxe carbone dans le Grenelle 1, et on l'oublie dans le Grenelle 2. En toute rigueur. On voit que l’on fait une politique souple, flexible, pas rigide pour deux ronds, une politique de gribouille, à géométrie variable. Avez-vous notez qu’à propos de l’abandon de la taxe carbone, Michel Rocard , protestant rigoriste, va parlé de crime contre l’humanité. Jugement rendu dans quelques années. Pas sûr que la cour se montre aussi indulgente que pour Pasqua quand il s’agira de juger les responsables de cette politique garantie sans rigueur.

02:17 Publié dans Mots | Lien permanent | Commentaires (1) |

09/05/2010

Cloche repas

Je vous avais parlé de mon séjour à l’hosto et du fait que la nourriture y est très mauvaise. L’autre jour, en allant rendre visite mon copain Jeannot, re-hanché deux jours plus tôt, on a pu constaté que la technique pour affamer le malade s’est encore améliorée :

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Le malade aux prises avec sa nourriture.

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Un consultant de passage étudie le problème. Notez l'effet relaxant sur le patient.

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Après le consultant, l'ouvrière. Dur dur.

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Dur dur. Le patient toujours plus relax.

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Arrivée de la spécialiste.

Bref, la cloche sera enfin ouverte. Le riz un peu mélangé à la tomate mais comme le patient avait plutôt faim... Avec un tel appétit, dans quelques semaines, il sera sur les montagnes sans plus de crainte pour le dénivelé et les grandes descentes. 

09:12 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (2) |

08/05/2010

Cameline

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Après le Jathropha et la baldingère faux-roseau, une nouvelle plante dans la rubrique hallucinant de ce blog : la cameline.

 

 

Appelé lin bâtard, appartenant à la famille des brassicacées, tout comme la moutarde, le chou, le colza, le chou frisé, le brocoli et le chou de Bruxelles, on la cultive en Europe depuis plus de trois mille comme huile végétale et nourriture pour animaux.

 

L’armée américaine veut l’utiliser dans les F18 avec un mélange de kéroséne.

Japan airlines l’a testé avec un mélange d’algues et de Jathropha.

"Contrairement à la première génération de carburant à l'éthanol de maïs, la cameline est une plante qu'on peut cultiver alternativement avec autre chose comme du blé sans mettre le sol en jachère", a affirmé M. Mabus. Il a ajouté que la production d'une telle plante "ne pèserait ainsi pas trop dans la chaîne alimentaire tout en fournissant une nouvelle culture aux fermiers américains".

03:50 Publié dans hallucinant | Lien permanent | Commentaires (0) |