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13/10/2014

Fromet court...

Décidément, c'est un mine cet homme là.

La mode est au trail. Faut lire trail magazine pour savoir comment s'entrailer pour pouvoir enchaîner des courses toujours plus longues chaque semaine.

Tout le monde derrière Kilian Jornet l'extraterrestre*.

Le marathon c'est ringard, il faut faire minimum 50 bornes avec au moins 3'600 de dénivelé (n'est-ce pas Ophélie ?). Bien sûr, 100 km c'est mieux. On peut encore  faire la petite trotte à Léon... 295 kilomètres avec environ 26 500 mètres de dénivelé positif en équipe de 3.

 

mura.jpgOn peut lire aussi "Portrait de l'auteur en coureur de fond" de Haruki Murakami qui a encore raté le Nobel cette année.

Je pensais en avoir parlé ici. Mais non. Lisez donc l'article de Eve qui est en plus une runneuse (quel vilain mot, il faut dire que coureuse a aussi un certain sens pas souhaité ici...)

 

 

 

* Jornet de mai au 10 octobre selon Wikipedia... au programme:

  • Le 10 octobre, il remporte le kilomètre vertical de Limone sul Garda en 37 min 27 sec et décroche son 3e titre de champion du monde de skyrunning de l’année.
  • Le 27 septembre, il remporte le double kilomètre de Chandolin (Suisse) en 1 h 11 min 16 sec et établit par la même occasion le nouveau record de cette épreuve.
  • Le 13 septembre, il remporte le Rut 50k en 5 h 09 min 33 s au Montana aux États-Unis et devient le champion 2014 des Skyrunner Ultra Series.
  • Le 12 septembre, il remporte le Rut vertical K aux États-Unis en 46 min 12 s 79.
  • Le 31 août, il remporte la course de Trofeo Kima, où il bat le record en 6 h 12 min 20 sec.
  • Le 10 août, 1er de Sierre-Zinal en 2 h 31 min 54 s.
  • Le 27 juillet, 1er de la Giir-di-Mont en un temps record de 3 h 12 min 36 s.
  • Le 20 juillet, il remporte la Dolomites SkyRace en 2 h 03 min 50 s.
  • Le 12 juillet, il remporte l'épreuve de la Hardrock 100 aux États-Unis, 100 miles (160 km) en un temps record de 22 h 41, soit 42 minutes de mieux que l'ancien record de l'épreuve.
  • Le 29 juin, il remporte pour la troisième fois consécutive le marathon du Mont-Blanc en 3 h 23 min 29 s.
  • Le 27 juin, il remporte le kilomètre vertical de Chamonix en battant le record en 34 min 18 s.
  • Le 12 juin : record au plus haut sommet d’Amérique du Nord à skis, le McKinley (6 194 m). Le nouveau chrono est de 11 h 48 min.
  • Le 25 mai, il remporte pour la septième fois le marathon de Zegama Aizkorri en 3 h 48 min 38 s (nouveau record de l’épreuve).
  • Le 18 mai, il remporte la montée du Semnoz une course de 16,5 km pour 1 100 mètres de dénivelé positif en 1 h 05 min (nouveau record de l’épreuve).
  • Le 11 mai, il finit 2e de la Transvulcania derrière Luis Alberto Hernando Alzaga en 7 h 01 min 34 s.
  • Le 9 mai, il finit 3e du Transvulcania Km Vertical derrière les frères Dematteis.

08:08 Publié dans Murakami | Lien permanent | Commentaires (1) |

02/02/2012

L'éléphant s'évapore

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Pour Vialatte, l’éléphant est irréfutable, chez Murakami, il s’évapore. C’est le titre d’un recueil de nouvelles publié il y a 20 ans au Japon et que je n’avais pas lu.

C’est un bonheur rare de découvrir un Murakami point encore lu. En plus j’aime particulièrement les nouvelles.

Celles-ci ne sont pas toutes du même niveau mais celles qui sont bonnes, sont superbes et il y en a pas mal sur les 17 du recueil.


Cela commence par une nouvelle qui a sans doute servi d’esquisse pour l’oiseau à ressort. On y retrouve le chat Noboru Watanabe nommé ainsi parce qu’il « ressemble » à son beau-frère, pas vraiment un compliment. D'ailleurs dans la nouvelle Family affair, on découvre ce fameux beau frère pas trop sympathique au narrateur.

Toutes les nouvelles sont racontées à la première personne, ce qui fait surgir souvent des récits étranges comme ce préposé aux lettres de réclamations dans une entreprise qui se met à répondre à une cliente en lui faisant d'étranges digressions sur les kangourous... La force de Murakami, c’est de nous décrire des chose banales, boire une bière, peler des oignons… et de passer soudain dans une autre dimension, on adore la bière et on prend son pied avec le bizarre qui lui succède. Un écrivain ! Un grand. Il se dit admirateur de John Irving, j’espère juste qu’Irving se dit admirateur de Murakami. Ils se ressemblent, ce sont des tous grands.

Même si tous les personnages ne sont pas déjantés, ils sont souvent en phase de déstabilisation: hommes au chômage au foyer, femmes seules noyant leur mélancolie en contemplant leur jardin, femme qui n'arrive plus à dormir, homme mono maniaque dont le passe-temps favori est de brûler des granges abandonnées. Cela donne des nouvelles au bord du vertige, très poétiques, comme cet homme "obsédé" par les chinois et qui s'assoit sur le port et attend à l'horizon, en vain, un cargo pour la Chine.

Des coups de coeur pour quelques nouvelles comme les granges brûlées ou ce nain qui danse, raconté par un "fabricant d'éléphant" ! En effet, les éléphants ne se reproduisent que tous les cinq ans ; des adorateurs pressés fondent une société d'approvisionnement en éléphants pour pallier à ce handicap ! Dans cette usine, un nain qui danse merveilleusement bien passe un pacte avec l'ouvrier pour qu'il puisse séduire une jeune ouvrière... Je crois qu’il n’y a que Murakami pour me faire avaler un truc pareil en me donnant autant de plaisir de la lecture.

Une nouvelle un peu décevante les TV people.

08:07 Publié dans Murakami | Lien permanent | Commentaires (0) |

22/11/2009

Danse, danse

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Ce roman est annoncé comme la suite de La Course au mouton sauvage. Si je ne m’étais pas donné pour mission de lire tout Murakami, l’annonce de ce lien avec « La Course… » ne m’aurait peut-être pas incité à lire « Danse, danse, danse » Et cela aurait été une grave erreur !

En fait nul besoin d’avoir lu « La Course… » pour apprécier ce livre que j’ai lu en y prenant beaucoup de plaisir.

Le narrateur est effectivement celui de La course au mouton sauvage, un publicitaire de trente-quatre ans, branché filles, bouffe, scotch, musique… et qui a décidé de s’accorder un répit pour retourner à Sapporo, à l'Hôtel du Dauphin, le petit hôtel familial de La Course où il avait séjourné avec Kiki, une fille mystérieuse. L’hôtel est devenu un immense palace.

Un brin désœuvré, notre héros va draguer une réceptionniste, voir un film de série B dans lequel joue Gotanda, un homme parfait qu’il a connu au collège. Sur les indications de la réceptionniste, il va aussi revoir au dernier étage de l’hôtel, une sorte de passage vers l’au-delà, l’homme mouton le médiateur de ce passage. Et nous voilà embarqué dans le désœuvrement de notre narrateur qui va renouer avec Gotanda, l’idole des femmes. Il se lie aussi d’amitié avec une adolescente un peu paumée Yuki / Neige qui n’est pas sans rappeler May Kasahara, la june fille effrontée et si attachante de l’oiseau à ressort.

Par certains côtés le personnage rappelle un peu les héros de Philippe Djian. Mais si les narrateurs de Djan ont quelque chose d’agressif, d’un peu macho, le héros/narrateur de Murakami est dessiné à la mine douce avec une grande douceur de trait. Un héros qui a ses entrées dérobées dans des ultramondes ésotériques mondes où son vieil ami Gotanda, sous un air de perfection, cache de drôles de perversions. Pas d’agressivité chez Murakami, simplement une narration qui vous embarque où elle veut. C’est magique. Impossible de dire tout le bien que je pense ce livre. Du grand Murakami : style, fraîcheur, simplicité, limpidité, transparence, musique et plaisir de lire. Un autre avis / et encore un

11:02 Publié dans Murakami | Lien permanent | Commentaires (3) |

29/04/2009

Après le tremblement de terre

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Ce petit livre est un recueil de nouvelles. Le rapport avec le tremblement de terre de Kobe est plutôt ténu mais dans chaque nouvelle il y a un lien. Je l’ai déjà dit Murakami est un immense écrivain.

Des nouvelles qui sont un précis de ce que peut faire Murakami. Dans la première intitulée « un ovni a atterri à Kushiro », on retrouve la situation de l’oiseau à ressort. Le narrateur, la trentaine, mène une vie tranquille, il est marié. Un jour, alors qu’il rentre de son travail, il trouve sa femme sur le divan, hypnotisée par la télévision. A l’écran, un reportage brûlant sur le tremblement de terre de Kobe. Sa femme reste des heures devant le petit écran, à absorber le flot continu d’informations concernant la catastrophe. La journée, la nuit, et ce tous les jours depuis le séisme, elle reste face à l’écran, ne dormant plus, ne s’alimentant plus, ne parlant plus à son époux. Et puis un jour elle le quitte. En rentrant du travail Komura trouve un mot laconique sur la table de la cuisine. Sa femme, ses effets personnels, tout a disparu, comme si son mariage n’avait été qu’une parenthèse.

On découvre à chaque nouvelle des personnages attachants qui ne sont pas sans rappeler certains de ses romans. Un jeune couple fait des feux sur plage… Une spécialiste en endocrinologie part en vacances en Thaïlande, un jeune orphelin à la recherche de son père, un écrivain solitaire amoureux d’une ancienne amie de fac. La plupart du temps, le ton de ces textes est grave. Murakami décrit la banalité du quotidien et expose la mélancolie. On se retrouve confronté à ce vide existentiel qui taraude toute personne qui réfléchit.

L’auteur passe du registre assez réaliste au plus fantaisiste et humoristique. Dans la nouvelle intitulée « Crapaudin sauve Tokyo », il imagine une grenouille géante qui demande à un simple employé de banque une aide pour se battre contre Lelombric, un ver géant qui menace les fondations de la ville de Tokyo. Un texte burlesque, fantastique et inclassable.

09:56 Publié dans Lecture, Murakami | Lien permanent | Commentaires (0) |

27/04/2009

Savoir

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En poursuivant ma lecture systématique de l’œuvre de Murakami et je tombe sur un truc étonnant…

Une encyclopédie sur une branche de saule.

 

 

 

 

L’idée est simple. Si on veut stocker un texte disons « ABC. » On peut le convertir en chiffre, méthode assez connue. On pourrait prendre le codage ASCII bien connu des ordinateurs, on peut aussi décider de prendre 01 pour A, 02 pour B, 03 pour, 00 pour l’espace, 40 pour la virgule… Notre texte devient 010203 on en fait un nombre 0,010203. Chaque point de la branche représente un chiffre entre 0 et 1 (il y en a une infinité OK ?). Disons 0.5 pour le milieu, 0.3333… pour le tiers, 0.6666… pour les deux tiers etc… On fait une encoche sur la branche de saule à 0.010203 Cette coche représente de manière unique notre texte ABC.

On peut faire la même chose avec un livre, avec des images numérisées, avec une encyclopédie et même avec tous le contenu de l’Internet (disons écrit avec des caractères latin) à un instant t.

Ensuite bien sûr il faut un bon double décimètre pour encocher au bon endroit et pour relire l’information… N’empêche qu’une encoche sur une branche de saule (ou de boulot d'ailleurs) pourrait enregistrer n’importe quelle information aussi longue qu’on peut l’imaginer. Fascinant non ?

Si vous n'avez pas compris, protestez et je tenterai un meilleure explication.

 

10:39 Publié dans Murakami | Lien permanent | Commentaires (2) |

03/04/2009

Oiseau à Ressort

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Chroniques

de l'oiseau

à ressort

J’ai décidé de lire tout Murakami et de créer une catégorie dans laquelle vous trouverez cinq notes sur les cinq romans de lui que j’ai lu pour l’instant.

 

Le chant de l'oiseau à ressort fait ki kii kiii et Toru Okada, le héros et narrateur de cette histoire, pense que l’univers, la branloire pérenne de Montaigne, repose sur le chant de cet oiseau qui remonte la marche du temps et fait tourner le monde. On est en plein Murakami, si vous n’aimez pas quand la réalité bascule dans le bizarre abstenez-vous. Si vous arrivez à le supporter, vous allez trouvez ici un gigantesque écrivain.

Ca-vient.jpg[crédit image]Quand sa femme le quitte, sans raison apparente, le monde de Toru Okada déraille gentiment. Il reçoit de coup de fil d’une mystérieuse séductrice, il descend dans un puits à sec d'une maison voisine, il navigue dans la finance et dans la politique entourée de manifestations surnaturelles. Les séjours répétés dans ce puits désaffecté pour y vivre des rêves prémonitoires, lui donne un pouvoir de guérison qui le met en contact avec une riche créatrice de mode et son fils muet, non moins étranges personnages, dont le passé au Mandchoukuo chinois resurgit en leitmotivs obsessionnels.

Toru entre en contact, via la mort d’un drôle de marabout, avec un lieutenant à la retraite, dont le passé en Chine occupée et dans les camps de travail soviétiques a également changé le cours de l'existence - son séjour dans un puits à sec des plaines de Mongolie, entre la vie et la mort - accentue la trame fantastique du récit.

Pour les âmes sensibles, à noter, à la frontière mongole, une page forte à la limite du supportable, digne des pires films gores. Effroi garanti ! Murakami nous amène vers l’exceptionnel avec génie.

Ne vous fiez pas trop à ce que j’en dis ici ni à ce que vous pourrez en lire par ailleurs. Ce livre fait 850 pages et contient énormément de situations et de personnages qui passionnent. Murakami décroche gentiment du réel très banal vers l'imaginaire et le fantastique. Vous allez adorer le personnage de May Kasahara, une adolescente qui entre dans la vie de Toru et observe ces péripéties fantastico-burlesques avec un œil critique. Pour moi, Murakami est un écrivain magique.

08:50 Publié dans Lecture, Murakami | Lien permanent | Commentaires (2) |

14/05/2008

Kafka suite...

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Kafka sur le rivage

de

Haruki Murakami

...Suite de

 

Kafka, notre héros de quinze ans, est arrivé sur l’île de Shikoku*, il va se rendre chaque jour dans une bibliothèque où il fait la connaissance de deux personnages attachant. Oshima San, l’homme à l’immense culture qui cite aussi bien les écrivains contemporains qu’Eschile ou Euripide. Mlle Seaki qui dirige la bibliothèque.

De son côté, Nakata, dans sa quête d’une petite chatte écaille de tortue, va se trouver confronter au père de Kafka qui va le provoquer jusqu’à que Nakata soit obligé de le tuer. Du coup Nakata doit quitter Tokyo et part en direction de l’île de Shikoku. Sur sa route, il rencontre une jeune chauffeur routier, Hoshino, qui au contact de Nakata va découvrir un monde intérieur bien différent et bien plus riche que celui dans lequel il avait vécu jusque là.

Les vies parallèles de nos deux héros vont peut-être se rejoindre. Mais rien n’est simple dans ce roman où les parallèles peuvent aussi se rencontrer dans le surnaturel. Les forêts se peuplent de soldats échappés de la dernière guerre, les poissons et les sangsues tombent du ciel et les prostituées se mettent à lire Hegel.

Kafka sur le rivage est un conte initiatique qui nous plonge dans une odyssée moderne et onirique au cœur du Japon contemporain bien que ce livre soit fort peu japonais. Comme les autres Murakami, à l’exception de la course au mouton sauvage, ce roman est traduit par Corinne Atlan. Bien que n’ayant pas d’éléments objectifs pour vraiment juger, il me semble que cette traductrice se coule à merveille dans les romans de Murakami.

La construction avec les chapitres en alternance semble simple mais la manière dont Murakami nous livre l’histoire est habile et complexe. Par exemple, on découvre progressivement les raisons qui ont poussées Kafka à fuguer, il veut échapper à la terrible prophétie que son père a prononcée contre lui, c’est la prophétie d’Œdipe : Tu tueras ton père et couchera avec ta mère.

Les références littéraires, musicales ou cinématographiques sont nombreuses et toujours bien amenées. Bref, si vous n’êtes pas allergique à un brin de surnaturel, que 600 pages ne vous inquiètent pas trop, alors lisez ce livre sans hésiter.

* L’archipel japonais se découpe en quatre îles principales, Honshū (Tokyo, Hiroshima, Nagoya, Kyoto…) Hokkaidō, Kyūshū, et Shikoku.

11:00 Publié dans Lecture, Murakami | Lien permanent | Commentaires (0) |