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10/04/2014

Khieu Samphân

81KZH8adsUL._SL1500_.jpgBien que j’aie fini le livre depuis quelque temps, j’en suis toujours dans ma tête au Kampuchéa de Patrick Deville qui a attiré mon attention sur le personnage de Khieu Samphân.

 

Samphân fut le chef d’état du Cambodge de 76 à 79 pendant la triste période des kmers rouges. C’était le visage du Cambodge que mettait en avant Pol Pot, frère numéro 1 et les frères 2, 3, 4… qui eux agissaient dans l’ombre. Quasi tous étaient des anciens universitaires parisiens. A son procès en 2009, Khieu Samphân prétendra ne pas avoir été au courant des massacres.

 Sur Wikipedia, je lis une bio de Samphân qui démontre que les Saint-Just sont bien plus à craindre que les Danton. Il faut se méfier des leaders intègres mais sans chaleur, inaptes au bonheur. L’observateur est un journal cambodgien en français qu’il avait fondé.

800px-Khieu_Samphan_-_5_December_2011.jpgAu fil du temps, il avait gagné une réputation d’homme austère et intègre, deux qualités peu répandues sur les bancs de l’Assemblée et dans les ministères. Samphân vivait alors avec sa mère, veuve, et consacrait ses soirées à la lecture. Des personnes proches de lui à l’époque confirmaient ses hautes qualités morales, mais ne se rappelaient pas l’avoir vu rire et le présentaient comme quelqu’un semblant souffrir d’une sorte d’« inaptitude à être heureux ». Ses articles dans l'Observateur montraient une certaine sècheresse et une sérieuse intransigeance dans les propos, mais contrebalancées par une empathie qui semblait sincère pour les plus pauvres de ses compatriotes. Après son élection, sa situation de famille, sa réserve et l’intolérance des autres parlementaires à son égard incita certains députés à laisser entendre qu’il était au choix impuissant ou homosexuel. Son aspect studieux, solitaire et son dévouement sans faille à une cause – le communisme dans son cas – étaient si peu répandus dans le Cambodge des années 1960 qu’il était magnifié par les uns et voué aux gémonies* par les autres.

Pour ma part, je préfère les gémonies, cela aurait évité plus d’un million de mort, 20% de la population cambodgienne.

* L'escalier des Gémonies était un escalier, dans la Rome impériale, où les corps des suppliciés étaient exposés publiquement avant d’être jetés dans le Tibre.

Une étonnante photo du couple Ceauşescu avec Pol Pot et Khieu Samphân

Nicolae_Ceau%C5%9Fescu_with_Pol_Pot.jpg

27/03/2014

Isabelle Massieu

Photo-isabelle-Massieu.jpgOn connait le nom de quelques grandes voyageuses comme Alexandra David Neel ou Ella Maillart. Le musée du quai Branly en recense quelques autres mais pas de référence à Isabelle Massieu. Et pourtant…

A plus de 50 ans, elle quitte son salon littéraire parisien pour se rendre à Ceylan. Elle s’enfonce dans l’Inde anglaise mais la guerre du Tchitral l’oblige à se rabattre sur le Cachemire.  Elle atteint le lac Pangong à la frontière chinoise. En 1896 et 1897, elle visite la Cochinchine, le Cambodge, parcourt le Siam, la Birmanie et se rend au Laos.

Après de nombreuses villes et des milliers de kilomètres parcourus à travers la Chine, elle visite les ports de Corée. Elle se rend à Pékin, traverse en charrette chinoise le désert de Gobi puis poursuit sa route par le Baïkal, Irkoustk, Tomsk et Omsk. Elle évite la voie ferrée du Transsibérien et franchit 3.000 verstes pour gagner Samarcande et rentrer par le Caucase à Moscou.

Douée de grandes qualités et de volonté, elle accomplit ce long voyage escortée d’un seul domestique, choisissant de préférence les chemins non frayés. En 1908, à 64 ans, elle repart pour l’Inde, l’Himalaya, le Népal, le Tibet… Elle a laissé quelques livres sur le Laos, la Thaïlande… entre autres.

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