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28/10/2022

Suffisance et insuffisances

Lors de cette conférence d'Aurélien Barrau au universités du MEDEF, il a dit :

« Ce thème (l'Europe continent plus vert de la planète) est très caractéristique de l’arrogance occidentale. Je crois que nous n’avons pas tous ici bien compris que nous ne sommes pas la solution, nous sommes le problème. Ce sont nos valeurs et nos manières d’être qui mènent, je cite, à ce que l’ONU nomme “une situation de menace existentielle directe”. Et nous en sommes encore à pérorer sur notre exemplarité. Quelle suffisance ! » 

Et d’enchaîner avec une métaphore ironisant sur les efforts insuffisants de l’industrie en faveur du climat et de la biodiversité.

« Parce que nous sommes des gens sympathiques et éduqués, on se demande, en gros, comment faire des bombes issues du commerce équitable et utilisant des matériaux biologiques. C’est mignon […], mais tant que le pilonnage en règle de la biosphère demeure le geste cardinal, l’origine des projectiles n’a pas beaucoup d’importance. »

« Tant que vous nommerez “croissance” le fait de raser un espace gorgé de vie pour le remplacer par un espace commercial, fut-il neutre en carbone, nous n’aurons pas commencé à réfléchir sérieusement. »

« Prenons l’homme le plus riche du monde : Elon Musk. Je pense que pour un entrepreneur, c’est un archétype de réussite. Qu’est-ce que le monde d’Elon Musk ? C’est un monde où l’on commercialise des lance-flammes pour s’amuser. C’est un monde où l’on tente de faire croire qu’une voiture de plus de deux tonnes qui emmène 500 kg de batterie est un objet écologique. Je reconnais que c’est un peu gros, mais que voulez-vous, certains sont dupes ! »

06:45 Publié dans Planète | Lien permanent | Commentaires (0) |

26/10/2022

Aurélien

Aur%C3%A9lien_Barrau.jpgMa note d'hier sur le Big Bang était inspirée d'un article de Ha'Aretz, le journal israélien mais aussi d'une conférence d'Aurélien BARRAU que vous trouverez ici.

Aurélien est spécialisé en relativité générale, physique des trous noirs et cosmologie, il est directeur du Centre de physique théorique Grenoble-Alpes et travaille au Laboratoire de physique subatomique et de cosmologie de Grenoble. Professeur à l'université Grenoble-Alpes, il travaille actuellement sur la gravitation quantique.

Il est par ailleurs docteur en philosophie.

Ecologiste. Il milite ardemment contre le modèle économique libéral. 

Comme le dit le présentateur du youtube, Aurélien est une personnalité qui provoque l'enthousiasme chez beaucoup ainsi que des réactions épidermiques négatives chez certains. J'ai été bluffé par sa culture. Ecoutez le début, il démarre par la Saison en Enfer : 

« Jadis, si je me souviens bien, ma vie était un festin où s'ouvraient tous les cœurs, où tous les vins coulaient.
 Un soir, j'ai assis la Beauté sur mes genoux. -Et je l'ai trouvée amère. -Et je l'ai injuriée.
 Je me suis armé contre la justice.
 Je me suis enfui. Ô sorcières, ô misère, ô haine, c'est à vous que mon trésor a été confié!
 Je parvins à faire s'évanouir dans mon esprit toute l'espérance humaine. Sur toute joie pour l'étrangler j'ai fait le bond sourd de la bête féroce.
 J'ai appelé les bourreaux pour, en périssant, mordre la crosse de leurs fusils. J'ai appelé les fléaux, pour m'étouffer avec le sable, le sang. Le malheur a été mon dieu. Je me suis allongé dans la boue. Je me suis séché à l'air du crime. Et j'ai joué de bons tours à la folie.
 Et le printemps m'a apporté l'affreux rire de l'idiot.
 Or, tout dernièrement, m'étant trouvé sur le point de faire le dernier couac, j'ai songé à rechercher la clef du festin ancien, où je reprendrais peut-être appétit.

Pas mal pour une intro sur le Big Bang !

18:14 Publié dans Planète, Science | Lien permanent | Commentaires (0) |

02/12/2015

Démographie

tout-savoir-sur-le-depistage-neonatal-10885901jtnnx.jpg?v=1Tiens, un enfant de plus au Zues, c'est une fille,elle s’appelle Max.

Pendant ce temps, on réunit à Paris des chefs d’état et quelques richards comme monsieur Bill Gates pour parler de l’avenir de la planète. Car c’est prouvé, le GIEC l’affirme, l’homme est responsable du dérèglement climatique et va devoir changer son mode de vie.

OK, d’accord. Respect pour la science ! Mais, au fait, quand on parle de l’homme, de combien d’hommes parle-t-on ? Cette question démographique semble être une question taboue à la COP21 or le 20ième siècle a vu la population mondiale multipliée par 7. Nous sommes environ 7 milliards, ça donne chaud. Si en 2100 nous devons être 10, 20, 30 voire 40 milliards, on peut déjà dire que la planète est foutue. Or à la COP21, la démographie c'est motus qui pourtant rime avec Malthus.

82 millions : c'est le nombre de personnes supplémentaires chaque année sur la planète. Désolé d'insister. Ça nous fait 3 humains de plus par seconde, 5 ou 6 naissances, 2 ou 3 décès.

En fait s’il en est une pour qui on ne se fait pas de souci, c’est Max, la fille de Mark Zuckerberg, créateur de Facebook,, et de Chan sa femme. Pour assurer l’avenir de la planète, ils vont donner 99 % de leurs actions, soit 45 milliards et des broutilles,  à leur nouvelle fondation, la « Chan Zuckerberg Initiative »Don qu’ils feront… « au cours de leurs vies pour faire avancer cette mission. »

Quelle sera la mission de la fondation ?  C’est en réalité une “Limited liability company” – une société à responsabilité limitée – ce qui signifie qu’elle n’est pas tenue d’investir dans des œuvres de bienfaisance, mais peut aussi consacrer ses fonds à des investissements privés. Donc monsieur le gagnant Du gros lot de l’Internet va faire comme il veut, quand il veut.

Paraît que les ricains aiment bien que les riches soient de plus en plus riches. Ils sont d'ailleurs très nombreux à voter pour des richards qui défendent avant tout leurs picaillons* immenses fortunes. Remarquez qu’en Europe, on est pas mal non plus. Chez nous on défiscalise à tout va. De niches en niches, les chiens savent planquer leurs os. En Chine, les tycoons* communistes continuent de s’enrichir et on a stoppé la politique de l’enfant unique. Quant à l’Afrique, ils font des gosses comme s'il en pleuvait. Ils ont décuplé de population au cours du 20ième siècle. Ce siècle-ci, on prévoie qu’ils vont la quintupler.

E la nave va…

* Picaillon : nom d’une monnaie savoyarde dépréciée peu après son émission en 1635. Piquar : appeler au son de la cloche en occitan.

* Tycoon est un terme d’origine chinoise arrivé en anglais via le japonais qui signifie « grand prince ». Utilisé pour les capitaines d’industrie.

14/12/2014

L'étau TAFTA-PTP

Les multinationales utilisent la même technique à l’est et à l’ouest pour faire du bizness sans être enquiquinées par des lois nationales qui les empêcheraient de faire du fric en rond.

  • Côté Atlantique, cela s’appelle TAFTA (Transatlantic Free Trade Area) ou TTIP ou encore GMT (grand marché Transatantique) entre les US, le Canada et l'UE.
  • Côté Pacifique c’est le PTP (ou TPP). Partenariat Trans Pacifique (USA, Australie, Chili, Canada, Mexique, NZ, Pérou, Malaisie, Singapour, ViêtNam. 

PTP-TAFTA.png

Sous la bannière étoilée se négocient, le plus souvent en secret, des accords similaires sur les deux océans qui devraient profiter aux multinationales qui sont en grandes majorités étasuniennes.

Pour tenter d’inclure la Chine dans ce grand marchandage, ils ont lancé un accord moins large, la FTAAP (Free Trade Area of the Asia-Pacific). Les chinois pas fous, chipotent un peu et Xi Ping prépare un autre grand projet « La nouvelle route de la soie. » Une route terrestre et des routes maritimes.  Je sais tout ça grâce à Courrier International.

L'article précise que la route de la soie qui nous fait tant rêver fait aussi rêver les chinois.

1257-Nlle-Route-Soie.jpg

21/10/2013

La vache !

 103-vache.jpg

On connaît

la longue histoire

de la vache

dont voici

la version courte:

La vache a deux sous-produits... le lait et la bouse
   Oublions le lait,
   Quant à la bouse... de deux choses l'une,
Soit elle tombe dans le pré, soit elle tombe sur le chemin
   Si elle tombe dans le pré, aucune importance
   Si elle tombe sur le chemin... de deux choses l'une,
Soit elle est sèche, soit elle est fraîche
   Si elle est sèche, aucune importance
   Si elle est fraîche... de deux choses l'une,
Soit on la voit, soit on ne la voit pas
   Si on la voit, aucune importance
   Si on ne la voit pas... de deux choses l'une,
Soit on ne marche pas dedans, soit on marche dedans
   Si on ne marche pas dedans, aucune importance
   Si on marche dedans... de deux choses l'une,
Soit on ne s'en aperçoit pas, soit on s'en aperçoit
   Si on ne s'en aperçoit pas, aucune importance
   Si on s'en aperçoit... on s'écrit :
"Oh la vache..." qui a deux sous-produits... le lait et la bouse

Blague à part, on apprend sur Courrier International, le seul journal vraiment sérieux, que la vache relâche 300 kilos de méthane (CH4, encore appelé gaz naturel) par jour. Le méthane est des dizaines de fois plus créateur d’effets de serre que le CO2 habituellement incriminé.

1,5 milliard de vaches sur la planète relâchent donc 165 milliards de tonnes de méthane par an. Ceci pourrait permettre à 1,5 milliard de voitures de parcourir 100 km par jour ou encore de faire fonctionner toute l’année 1,5 milliard de frigo de 100 litres.

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Les scientifiques argentins se sont penchés sur la question et ils ont réussi à pomper les gaz digestifs dans la panse de l’animal à l’aide d’un système de canules pour en isoler le méthane. Capturées, les flatulences sont stockées dans un réservoir en plastique accroché au dos du ruminant. Le méthane recueilli est séparé des autres gaz, puis comprimé. Il peut alors servir de carburant pour voiture ou de gaz de ville.

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Quand le méthane brûle, il donne de l’eau et du gaz carbonique bien moins dangereux pour le climat. J’entends d’ici votre commentaire vous vous dites « Ah la vache argentine ! », qui a trois sous-produits…

Ceci dit, sans méthane, la bouse produite donne-t-elle un engrais de qualité ? De deux choses l'une...

 

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Encore un mot : attention aux expérience stupides.

14/10/2013

Science

logo-sciences-et-democ-opt.jpgCafé philo ce soir avec Alain Gentil. C'est toujours un plaisir d'écouter Alain dans les fauteuils de la salle des 400 coups au rouge et noir. Alain s'attaque ce soir à un sujet difficile "Science et démocratie". Il va le traiter en deux étapes.

Petit rappel de la démarche de Descartes qui fonde la modernité de la science.

Le premier précepte : ne recevoir jamais aucune chose pour vraie, que je ne la connusse évidemment être telle : c’est-à-dire, d’éviter soigneusement la précipitation et la prévention ; et de ne comprendre rien de plus en mes jugements, que ce qui se présenterait si clairement et si distinctement à mon esprit, que je n’eusse aucune occasion de le mettre en doute

Descartes+Drawing.jpgDepuis Descartes la science s'est imposée comme indiscutable et pour certains, entre autre les scientistes du XIX et XXième, elle est devenue une sorte de base unique et indiscutable. Le scientisme veut, selon la formule d'Ernest Renan (1823-1892), organiser scientifiquement l'humanité. Il s'agit donc d'une confiance (mais pas de foi) dans l'application des principes et méthodes de la science expérimentale dans tous les domaines.

Est-ce que cette vision est encore valable au XXI ième siècle ? L'accélération des progrès scientifiques n'est il pas devenu un problème qui rend la science dangereuse. Peu de gens comprennent vraiment les enjeux. Non seulement la physique fondamentale n'est compréhensible que par un petit nombre mais le vulgum pecus peut-il vraiment se prononcer sur le nucléaire civil en connaissance de cause ? Les questions sont sans fin.

hansjonas.jpgAlain Gentil cite aussi un texte de Hans Jonas (1903-1993), philosophe allemand, texte extrait de son livre Le Principe responsabilité. Dans ce livre, Hans Jonas part de la question « pourquoi l'humanité doit exister ? ». Question reprise par Yves Paccalet. L'existence de l'humanité dont l'impératif semble aller de soi, n'est plus du tout un fait assuré de nos jours. Au contraire, par son énorme pouvoir qu'il a avant tout grâce à la technique moderne, l'homme a désormais les capacités de s'autodétruire en peu de temps — c'est pourquoi il y a ici une nouvelle question qui doit entrer dans le domaine des considérations éthiques.

En se référant à sa philosophie de la biologie, Hans Jonas fonde l'impératif que l'homme doit exister, vu qu'il a, comme tout être vivant, une valeur absolue qui lui est inhérente et qu'il s'agit par conséquent de protéger quoi qu'il en coûte.

J'ajouterai que pour expliquer aux scientismes de tous poils les dangers de la science, on peut aligner les mots eugénisme, clonage, organisme génétiquement modifiés, manipulation de virus, zones définitivement irradiées...

Alain mentionne aussi le transhumanisme dont j'ai parlé ici dans 3 notes consécutives sous le titre singularité. Voir aussi Raymond C. Kurzweil. Alain Gentil souligne le fait que pas mal de scientifiques et des philosophes pensent que l'avènement du transhumanisme est ni plus ni moins inévitable.

22/10/2007

Boues

4fc769aeaf9932d5d14c523ce832b48b.jpg Quoiqu’en pensent les libéraux à tous crins, les directives européennes et le dirigisme économique peuvent avoir du bon. Du moins pour la planète. En 2015, les ports dont les eaux ne respecteront pas un minimum de qualité seront mis sévèrement à l’amende.

Du coup, un certain nombre de projets sont lancés à Marseille, Venise, Ravenne, Rotterdam, Livourne et même Guilvinec… pour transformer ces boues en béton ou en remblais pour autoroute.

La mer a longtemps été considérée comme une poubelle et on trouve donc de tout dans ces sédiments portuaires. Pourra-t-on faire de ce tout quelque chose ?  

09:00 Publié dans Planète | Lien permanent | Commentaires (0) |