11/06/2010
L'île Mafia
Zanzibar est
une ville,
une île
et même un archipel.
Ce fut très brièvement
un pays,
c’est aussi un canal
et un chanteur camerounais.
La ville, c’est Zanzibar city sur Unguja, l’île de Zanzibar. La vieille ville, inscrite au Patrimoine mondial de l'humanité, se nomme « Mji Mkongwe », plus connu sous Stone Town, un nom dû au fait que ses maisons sont bâties en pierre de corail, un quartier. C'est là qu'est né Farrokh Bulsara plus connu sous le nom de Freddy Mercury le chanteur zoroastrien des Queen.
L’archipel de Zanzibar est constitué de trois îles principales, Unguja, Pemba et Mafia, et d’une quarantaine d’îlots dont certains sont habités. Ces îles font parties de la Tanzanie à l’exception de Funzi, proche de Pemba et du Kenya, et donc kenyane.
Des trois îles Mafia est la plus au sud, elle n’est pas rattachée au « gouvernement révolutionnaire de Zanzibar » qui est une région de Tanzanie constituée de Unguja et Pemba au nordproche du Kenya. Mafia, 40'000 habitants sur 413 km², n’a rien à voir avec Cosa Nostra, son nom viendrait de l'arabe morfiyeh qui signifie archipel ou du kiswahili mahali pa afya signifiant endroit sain. La grande ville de Mafia est Kilindoni.
Le Kiswahili, langue (ki) de la côte (swahili), est la langue nationale de la Tanzanie et du Kenya et en République démocratique du Congo. Elle a son origine à Zanzibar basée sur le kiunguja (un dialecte pas un moustique). Au départ une langue vernaculaire, elle est devenue la langue véhiculaire en Ouganda, au Rwanda, au Burundi, au Mozambique, au Malawi et en Zambie. Elle est comprise aux Comores. C’est une sorte d’esperanto africain. Une langue qui remplace la langue du colonisateur sans favoriser aucune communauté. On connaît au moins un mot de swahili : Safari qui veut dire voyage.
10:10 Publié dans Géographie | Lien permanent | Commentaires (0) |
10/06/2010
Zététique 2
Tout en terminant le crépuscule d’une idole, je tombe sur un article qui nous fait part des dernières découvertes (derniers espoirs) en matière d’autisme.
Ceci m’a rappelé la fameuse émission de télé de Daniel Karlin intitulée Un autre regard sur la folie de 1975 consacré aux travaux de Bruno Bettelheim sur l’autisme. A l’époque, je devais encore être intoxiqué par la pensée psychanalytique, car j’avais beaucoup aimé (et discuté de) cette série.
Pourtant, c’est de là, que bientôt est née, chez moi, la remise en cause de la psychanalyse quand j’ai réalisé à quel point l’approche était arbitraire. J’ai pratiqué l’art du doute, j’ai fait de la zététique sans le savoir. La culpabilisation des parents (des mères) par Bruno Bettelheim était une belle saloperie judéo-chrétienne par des psys qui ne connaissaient rien à l’origine de l’autisme et appliquaient leur modèle oedipien ridicule (je sais, je simplifie mais sinon, personne ne lit mes notes). Dans la grande tradition freudienne, Bettelheim annonçait des 85% de réussite.
Tout ceci m’amène sur l’OZ, l’Observatoire de zététique. Petit retour sur une note publiée en mars 2006 sur la zététique et qui avait valu 49 commentaires. Allez donc faire un tour sur le site de l’observatoire. On peut y lire d’anciens numéros de POZ, des dossiers, participer au blog… Pas besoin d’être scientifique, simplement la volonté de comprendre et d’éviter les impostures intéllectuelles.
N'oublions pas, une imposture intellectuelle, ça se fait à deux : celui qui émet le verbiage, et celui qui l'écoute sans broncher. Avec la psychanalyse freudienne, ce sont les millions qui ont écouté sans broncher.
18/04/2010: "Toutes les dernières newsletters de l'OZ !"
12:20 Publié dans Onfray | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : bullshit |
09/06/2010
Pierre de folie
Je progresse dans la lecture du livre d’Onfray qui déboulonne Freud. Après le chapitre insupportable qui détaille les falsifications apportées pour faire accroire que la psychanalyse (et Freud en particulier) ne se trompe jamais, Onfray établit un parallèle entre Magie et Psychanalyse. Il s’appuie entre autre sur Marcel Mauss qui explique que la pensée magique est une pensée préscientifique.
Pour illustrer son propos sur l’approche performative* et toute l’arnaque freudienne, Onfray fait référence à un tableau de Jérôme Bosch qui se trouve au musée du Prado, intitulé « extraction de la pierre de folie ». Le « médecin » (l'entonnoir du médecin des fous) fait semblant d’extraire une pierre du cerveau du patient. La nonne fait un usage particulier du livre de la connaissance médicale puisqu’elle le laisse poser sur sa tête sans même le consulter. L’opéré nous fixe de son regard pathétique de bourgeois corpulent et niais. A noter que le charlatan était quand même préférable au chirurgien de l’époque qui trépanait au hasard.
* Quand les mots modifient le monde (exemple : Je vous déclare mari et femme que prononce le maire)
09:35 Publié dans Onfray | Lien permanent | Commentaires (3) |
08/06/2010
Offre d'emploi
Si vous cherchez un emploi, il y a peut-être une opportunité de travail social dans les Alpes Maritimes :
Le job consiste à traiter environ 500 patients par an. Des patients très mal dans leur peau. Le travail ne nécessite aucun diplôme médical. Une psychanalyse préalable ainsi que toutes connaissances du mythe d’Œdipe ou de la sexualté de l'embryon serait contre-indiquée.
Les appels des patients sont filtrés dans chaque localité selon une approche très professionnelle, ce qui limite les cas traités en détail par le travailleur social à une cinquantaine par an. Pour beaucoup de patients c’est le stress ou la maladie mentale qui motive l'appel, le mal de vivre induit par notre mode de vie.
Avantages du poste :
- Région ensoleillée
- Aide d’une équipe motivée d'une vingtaine d’assistants prêtres et laïcs dans les paroisses.
- Le gîte et le couvert sont assurés à l’évêché
Aucun diplôme n’est exigé. Cependant ce travail requiert une aptitude à la compassion. Une bonne connaissance des rites d’exorcisme et des prières pour chasser le démon serait un plus. Cet emploi est actuellement occupé par un chanoine qui a dépassé de 17 ans l’âge légal de la retraite et qui est un peu débordé mais qui se fera un plaisir d’assurer un transfert de connaissance et toute formation complémentaire en démonologie.
[Source]
04:49 Publié dans Au fil de la toile | Lien permanent | Commentaires (1) |
06/06/2010
Cerises
Dimanche, depuis le Plateau d’Assy, montée vers les chalets du désert de Platée, désert encore partiellement enneigé, . Très belle balade malgré un ciel pas toujours bleu. Le désert de Platée est un grand lapiaz, un lapiaz est une surface calcaire pleine de trous creusés par l’eau de ruissellement, c’est une forme de structure karstique. Le désert de Platée est paraît-il un des plus grands réseaux de grottes d'Europe.
Nous avons croisé trois bouquetins. Normalement les bouquetins vivent en bande mais pour le coup, on a vu une petite famille, un gros mâle, une femelle (on dit une étagne), en quête de sels minéraux sur une paroi vertigineuse, et un petit sans doute de juin dernier (2009 donc).
Nous avons aussi croisé à 1665 mètres deux petits cerisiers couverts de fleurs, face au Mont-Blanc. Ils étaient entourés d'un grand nombre de rejets formés sur les racines. Un lointain pique-nique est sans doute été à l’origine de ces deux arbres. Il est assez étonnant de trouver ces arbres bien en dessus de 1000 mètres. Donneront-ils des cerises cette année ? En tout cas, les fleurs étaient bien développées.
Petit arrêt à l’église Notre-Dame-de-Toute-Grâce construite par l’architecte de Thonon, Maurice Novarina et qui abrite des œuvres de Pierre Bonnard, Fernand Léger, Jean Lurçat et son élève Paul Cosandier, Germaine Richier, Georges Rouault, Jean Bazaine, Henri Matisse, Georges Braque, Jacques Lipchitz, Marc Chagall, Jean Constant-Demaison, Ladislas Kijno, Claude Mary, Carlo Sergio Signori, Théodore Strawinsky etc. –excusez du peu- qui vinrent signer peintures, sculptures, tapisserie, vitraux, céramiques et mosaïques.
21:28 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (2) |
05/06/2010
Transcendant
Corps,
Groupes
et tribus.
L'ensemble de Mandelbrot (en noir),
illustration d'un système dynamique
dans le plan complexe
En math, les mots prennent des sens un peu étrange. Il en va ainsi des corps, des anneaux, des groupes ou des tribus. Les nombres peuvent être réels ou imaginaires. ils peuvent aussi perdre la raison et devenir irrationnels. Certains d’entre eux, mais pas tous, sont alors transcendants. A noter que c’est comme dans la vie : une personne rationnelle n’est jamais transcendante et que les gens irrationnels ne sont pas tous transcendants, loin s'en faut.
Les nombres transcendants refusent catégoriquement d’être des solutions d’une équation polynomiale. On les comprend. C'est un corps plutôt rebelle et même anarchiste. Leur refus est intrinsèque, donc indépendant de tous caractères extérieurs. D’ailleurs, pourquoi y aurait-il des caractères extérieurs ? On ne sait pas.
A noter que rationnel, même pour un nombre, vient aussi de ratio, raison. La raison d’un nombre, c’est quand il accepte de se retrouver sous forme de ratio. La raison du plus fort est toujours la meilleure, c'est pareil avec les nombres. Les nombres réels sont donc des nombres bien sages contrairement aux irrationnels transcendants. Quand aux imaginaires, on les appelle aussi complexes, ce sont juste des réels un peu plus difficiles à imaginer. C’est grâce à eux que l’on construits ces merveilleuses fractales si mystèrieuses et attirantes. Mais attention, elles mènent tout droit au chaos.
Quant à la tribu, c’est un ensemble non vide de parties de X, stable par complémentation et par union dénombrable (donc aussi par intersection dénombrable). Les tribus permettent de définir rigoureusement la notion d'ensemble mesurable. En ces temps de rigueur cachée, les tribus stables par complémentation se font très rares.
* La raison d'être des nombres réels est d'offrir un ensemble de nombres avec les bonnes propriétés permettant la construction de l'analyse
08:57 Publié dans Mathématique | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : oulipo |
03/06/2010
Le modèle sportif
Le sport comme modèle de la société française.
Après avoir déclaré "On est très heureux et très honoré (d’avoir eu l’organisation de l’euro2016) Nicolas Sarkozy a dit, dans son style habituel, « "Nous, nous pensons, en France, que le sport c'est une réponse à la crise » en ajoutant « Et qu'est qu'il y a de plus fort que le sport ? »
Et moi, je dis : « Voilà qui fout la trouille ».
Pourquoi ?
Si je recoupe avec une déclaration de Michael Llodra «Les gens pensent que quand tu es dans le Top 100 (du tennis) tu roules sur l'or. Moi, je connais un type qui a fini une année 90e au classement et à qui il restait 10.000 euros pour vivre.» C’est ça le sport, tout pour les premiers, pas grand-chose pour les autres. Beaucoup de professionnels, une masse énorme d’aspirants et pas même une centaine de gars qui peuvent en vivre. C’est évidement pire chez les filles ce qui confirme le modèle.
Plus le sport est « fort » comme dit le président, plus l’écart se creuse. En foot, c’est donc bien pire. Des centaines de millions pour quelques uns, des broutilles pour les autres.
Voilà, ce modèle de société, c’est notre réponse à la crise. On diminue les impôts des sociétés en supprimant la taxe professionnelle et autres exonérations, on protège les plus riches avec un bouclier fiscal, en revanche, on va faire bosser plus longtemps les plus pauvres qui n’ont pas eu la chance d’aller à l’université et qui ont pris des jobs moins payés... si Dieu leur prête vie, il finiront avec une retraite misérable.
C’est la société que Saint Martin (Hirsch), ex-compagnon d’Emmaüs à chercher à construire. Aujourd’hui, il nous vend son livre pour nous expliquer qu’en France les riches ne partagent jamais leur manteau. Fallait y penser avant monsieur Hirsch.
Dessin à la Dubout sur le blog de Chantal
Sportif assis sur sa marche du podium
09:33 Publié dans Textes | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : martin hirsch, inégalités sociales |