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20/06/2010

Miracle

On se souvient que notre président nous a promis de faire baisser le chômage, d’arrêter les méfaits de la mondialisation et même d’aller chercher la croissance et le pouvoir d’achat avec les dents, bref de faire des miracles. C’est à cela que m’a fait penser ce texte un brin iconoclaste de Patrick Süskind « Sur l’amour et la mort » Il va falloir bien du talent à notre président pour rivaliser avec ce célèbre prédécesseur.

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prenons le cas de Lazare, qui est la résurrection la plus connue opérée par jésus, et celle qui est décrite avec le plus de détails. Elle se passe comme suit.

Deux dames amies de jésus l'envoient chercher; leur frère Lazare est alité et malade, elles souhaitent que jésus vienne le guérir. Que fait jésus? Il commence par ne pas venir. Il dit : « Cette maladie n'est pas mortelle; elle est pour la gloire de Dieu : elle doit servir à glorifier le Fils de Dieu. » Il se comporte (notons, pour être juste : d'après l'évangéliste Jean) comme se comporte tout chef politique des temps modernes et actuels, quand il est confronté à un événe­ment inopiné et désagréable il cherche automatiquement à l'exploiter à son profit et à s'y tailler une publicité personnelle.

Qu'il y ait un malade en train de souffrir est secon­daire. Beaucoup plus important est de savoir comment mettre en scène la guérison de ce malade de la façon la plus spectaculaire, afin d'accroître son propre prestige et de renfor­cer le mouvement de ses partisans. Jésus s'y prend d'une façon radicale et carrément bru­tale. Il attend que Lazare soit mort, et il déclare à ses disciples qu'il se réjouit de ne pas avoir été plus tôt auprès de lui, et ce, dit-il, «pour que vous croyiez». Et c'est seulement alors qu'il se rend, tout tranquillement, suivi de sa troupe, jusqu'au village de Lazare, où il arrive avec quatre jours de retard.

Les deux dames, Marie et Marthe, sont déçues - on peut le comprendre. Si tu étais venu plus tôt, disent-elles, notre frère ne serait pas mort. » Jésus prend cela pour une offense à sa majesté, il se met en colère et les tance verte­ment, devant la communauté en deuil, disant qu'elles n'ont pas à pleurnicher et à se plaindre, mais à croire, entendons : en lui, le Fils de Dieu, à qui rien n'est impossible. Puis il ordonne qu'on le conduise jusqu'au tom­beau, non sans faire en chemin quelque chose qui touche le coeur, à savoir verser aux yeux de tous une larme, ce qui produit aus­sitôt sur le public l'effet voulu. «Voyez comme il l'aimait! » murmure la foule. Par­venu devant le tombeau, une sorte de caverne fermée par une plaque de roche, Jésus ordonne :« Enlevez la pierre! »

L'une des soeurs suggère qu'il vaudrait mieux s'abs­tenir, le mort étant déjà là depuis quatre jours et commençant à sentir, mais jésus balaie l'objection et de nouveau remet cette femme à sa place : qu'elle ferme sa gueule et qu'elle croie! - Pardon, ma citation n'est pas tout à fait exacte, le Messie s'exprime en termes un peu plus choisis :«Ne t'ai-je pas dit que, si tu crois, tu verras la gloire de Dieu?» Ainsi parle-t-il. On enlève alors la pierre. Le moment décisif est venu. La foule retient son souffle : on l'imagine, les yeux rivés d'abord sur le caveau obscur, puis tournant vers jésus des regards pleins d'espoir; on se représente les partisans et les adversaires (il y en a aussi) qui tendent l'oreille et préparent de quoi noter, pour que pas un mot du maître ne leur échappe et que le moindre détail soit rapporté.

Le récit de jean se lit comme un reportage fait après coup, on a l'impression d'assister à un spectacle média­tique d'aujourd'hui, il ne manque plus que les caméras de télévision. Là, gros plan sur jésus : avant de passer à l'action, il fait monter encore la tension dra­matique par une manoeuvre dilatoire consis­tant à la fois à délivrer son message et à dévoiler, avec une franchise proprement effrontée, le but de propagande qu'il assigne à l'événement. Il lève les yeux vers le ciel et s'adresse à Dieu, qu'il appelle son Père, lui disant : «Père, je te rends grâces de m'avoir exaucé. Je sais bien que tu m'exauces tou­jours; mais c'est pour tous ces hommes qui m'entourent que je parle, afin qu'ils croient.

12:44 Publié dans Textes | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : süskind |

18/06/2010

Al le prophète

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Légende : "Je suis venu pour parlé du réchauffement climatique et de la réduction de la consommation d'énergie"

Suite de la note d'hier

Les hedge funds sont des fonds d’investissement d’un type particulier. Il n’existe pas de définition légale, précise et formelle du terme. Le terme lui-même est trompeur. La traduction littérale est « fonds de couverture », c’est-à-dire se livrant à des placements de protection contre les fluctuations des marchés. considérés. Une telle définition devrait les faire pencher du côté des fonds sans risque ; or, au contraire il s’agit de fonds particulièrement risqués. Pourquoi ? Ils sont peu ou pas réglementés. Ils utilisent massivement les techniques permettant de spéculer sur l’évolution des marchés, à la baisse comme à la hausse (utilisation massive de produits dérivés, de la vente à découvert et de l’effet de levier). Ils sont peu transparents et souvent implantés dans les paradis fiscaux.

Le GIM,
Generation Investment Management, le Hedge fund d’Al Gore est-il différent ? Al Gore est-il au dessus de tout soupçon ?

GIM est basé à la City de Londres et a été crée avec l’aide de David Blood, l’ancien directeur de Goldman Sachs Asset Management, et de quelques cadres de cette banque, la numéro 1 mondiale de la gestion d’actifs, spécialisée dans les spéculations en tous genres. Plus les dirigeants et les peuples seront convaincus du réchauffement climatique par les prophéties d’Al, plus les flux d’argent se porteront sur les produits financiers verts.
Le 30 octobre 2006. Gordon Brown, alors numéro deux du gouvernement Blair, annonce qu’Al Gore va devenir le conseiller le gouvernement britannique sur le changement climatique. Brown en engageant Al voulait faire de Londres, le centre d’un marché mondial du carbonne. Le même jour, Sir Nicholas Stern, secrétaire au Trésor de Sa Majesté, sortait un rapport dont le but était de créer un marché d’échange international pour les émissions de carbone. Ceci est devenu la grande cause de Sir Stern, qui a quitté le gouvernement en juin dernier pour devenir conseiller en carbone et finance verte de la banque HSBC.

Encore une petite touche autour du CCX, du GIM et de tout ce beau monde. l

International Continental Exchange (ICE) créé en 2000 par des banquiers internationaux autour de Goldman Sachs et de compagnies pétrolières comme Shell et BP dominent les marchés à terme du gaz et du pétrole. ICE a acheté l’International Petroleum Exchange (IPE) de Londres qui est un marché opaque et peu régulé, aucun registre sur les échanges n’est tenu. Bien que le siège d’ICE soit à Atlanta, la société opère à partir de Londres sous la forme d’un centre financier offshore. ICE contrôle de fait le Chicago Climate Exchange (CCX) et sa filiale londonienne, le London Climate Exchange (LCX)

17/06/2010

Vive la Suisse

Je prends les devants... et vive la Suisse !

Et oui, comme titre Slate "La presse enterre les sombres héros"

16/06/2010

Bourse du carbone

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C’est à Chicago, qu’en 2003 fut créée la première bourse du carbone, connues sous le sigle cde CCX, le Chicago Climate Exchange. Ses promoteurs étaient l’ex vice-président Al Gore, ainsi que le puissant numéro deux de l’ONU, Maurice Strong, le stratège du sommet de la terre de Rio (1992), conseiller spécial du secrétaire sénéral l’ONU, Kofi Annan. Le CCX est une entreprise privée, indépendante du pouvoir et des instances internationales. Pour le concevoir et le diriger, Al Gore et Maurice Strong ont fait appel à un expert des produits dérivés boursiers, Richard L Sandor. Sandor s’était illustré dans les années 1980 en créant une bourse d’échanges de droits concernant les émissions de gaz responsables des pluies acides.

Notons que les statuts et documents juridiques du CCX ont été élaborés par un jeune avocat et sénateur de Chicago, membre du Board de la Joyce Foundation, Barak Obama. Maurice Strong apporta quelques fonds et fut nommé membre du directoire. Al Gore intervient dans le financement du CCX par son « Hedge Fund » Generation Investment Management (GIM), et a attiré au capital du CCX la banque Goldman Sachs, qui détient 10% des actions. On note au sein de la direction le Président du GIEC Rajendra K Pachauri (qui intervient à titre personnel, et non es qualité). L’implication de Maurice Strong et de Rajendra Pachauri dans cette affaire privée n’a rien d’exceptionnel, car il est de pratique assez courante que les hauts fonctionnaires de l’ONU aient leurs propres affaires privées, en tant que dirigeants ou consultants d’entreprises.

Qui se permettrait de douter de la qualité de ce beau monde ? Des gens qui comme Yann ou Nicolas nous alerte sur les problèmes de la planète. Ce serait faire preuve d’une belle ingratitude, n’est ce pas ? N’empêche que… Le CCX est une entreprise privée et on y retrouve une grande banque qui a contribuée au fiasco financier dans lequel nous sommes… N’empêche que, s’il y a du pognon à se faire, on a rarement vu des actionnaires qui hésitent.

Au fait, c’est quoi un hedge fund ? Réponse demain.

 

Sans élan

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Les premiers jeux olympiques, jusqu'en 1912 comportaient 3 épreuves de saut sans élan. Hauteur, Longueur et Triple-Saut. Un athléte américain, Ray Ewry(1), se distinguait dans les trois épreuves, il obtint 10 médailles d'or, si on compte les jeux intercalés de 1906(2). Il avait eu la polyomiélite dans son enfance. Un cas qui n'est pas unique d'handicap largement surmonté.

Autre athléte méritant, Jim Thorpe qui remporta, en 1912, le penthatlon et le decathlon. On lui piqua ses deux médailles au prétexte qu'il avait touché quelque menue monnaie pour un match local de base-ball avant les Jeux.

(1) La supériorité d'Ewry est encore confirmée par le fait que son record du monde du saut en longueur sans élan (3.47 m) n'avait pas été battu lorsque ce concours fut supprimé des compétitions internationales dans les années 1930.

(2) Les jeux intercalés de 1906 célébraient à Athènes, le dixième anniversaire de la création des Jeux olympiques modernes. La compétion ne fut pas reconnu par le CIO. Dommage pour la France.

Tableau des médailles (1906 - Jeux Intercalés)

Rang Nation Or Argent Bronze Total
1 Flag of France.svg France 15 9 16 40
2 US flag 45 stars.svg États-Unis 12 6 6 24
3 Flag of Greece (1828-1978).svg Grèce 8 14 13 35
4 Flag of the United Kingdom.svg Grande-Bretagne 8 11 5 24
5 Flag of Italy (1861-1946).svg Italie 7 6 3 16
6 Flag of Switzerland.svg Suisse 5 6 4 15
7 Flag of the German Empire.svg Allemagne 4 6 5 15
8 Flag of Norway.svg Norvège 4 2 1 7
9 Flag of the Habsburg Monarchy.svg Autriche 3 3 3 9

13/06/2010

Vallée du Ferghana

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Bruit de bottes dans la vallée du Ferghana. L’armée kirghize est mobilisée. Déjà une centaine de morts annoncés. Ceci est inquiétant mais pas étonnant. L’endroit est un des plus explosifs des restes de l’URSS démantelée au début des années 90. Les nouveaux États doivent gérer l'héritage écologique de l'URSS (monoculture du coton, déchets nucléaires à l’aandon…) sans parvenir à établir des mécanismes fonctionnels pour gérer l'eau à l'échelle régionale. Les conséquences de cette impasse politique sont aggravées par la régression rapide du niveau de vie et le développement rapide de l'islamisme radical.

On peut ajouter aux problémes un tracé particulièrement complexe des frontières incluant de nombreuses enclaves de uns chez les autres (flèches)

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La région attire au cours des années 1990 l'attention de compagnies pétrolières en quête de nouveaux gisements ainsi que des États voisins (Russie et Chine en tête), inquiets de l'influence déstabilisatrice de l'agitation islamiste sur leurs marges. La région demeure aujourd'hui entre les mains de régimes plus ou moins autoritaires, maintenant tant bien que mal sous contrôle un mécontentement sans cesse croissant dont bénéficie l'Islam militant, en progrès constant dans la vallée du Ferghana depuis la fin de l'URSS.

Située à cheval sur trois États d'Asie Centrale (Ouzbékistan, Kirghizistan, Tadjikistan) et à la frontière du Kazakhstan, la Vallée du Ferghana inquiète autant qu'elle fascine. Oasis de verdure niché entre les hauts sommets d'Asie Centrale, elle fut longtemps un foyer d'insurrection et une épine dans le pied de l'empire soviétique. Aujourd'hui, elle demeure à la fois importante par sa population, son potentiel économique, et dangereuse en raison des tensions qui couvent en son sein. Alors que le Kirghizistan est secoué à la suite du récent changement de régime… C’est le début d’un article que je vous recommande

La vallée du Ferghana est une région fertile s'étendant sur environ 22.000 km², au sol riche en sédiments et traversée par le Syr Daria, l'un des deux principaux fleuves de l'Asie Centrale. Cet oasis de verdure dans une région entourée de hautes montagnes et de déserts est également un des principaux foyers de peuplement de la région qui compte aujourd'hui près de 10 millions d'habitants.

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18:21 Publié dans Géographie | Lien permanent | Commentaires (0) |

12/06/2010

Faut pas croire

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Contrairement à l’économiste qui est un croyant qui croit que tout doit croître sans fin, l'anthropologue est un incroyant qui croit que les croyants croient. En fait le croyant n’est pas toujours naïf au point de croire. Il est comme l’enfant de six ans qui croit au père noël sans vraiment y croire.

Peut-on supposer que ce que nous désignons par le verbe croire est partagé par tous sur cette terre ? Petite étude du verbe croire en swahili que vous pourrez trouver plus détaillée ici (pour ceux qui veulent se culturer encore plus) et qui pose très bien le problème de nos présupposés occidentaux, issus des Lumières qui n’éclairent pas toujours. Pour un locuteur en swahili, la croyance dans les esprits n’est pas vraiment une croyance, croyez-moi.

Prenons les verbes croire en swahili. Le plus commun et le plus proche peut-être de ce que nous connaissons est le verbe _amini (croire en/que). Il dérive de la racine amin en arabe, qui est aussi celle de l’hébreu, ce verbe renvoie a la croyance dans le sens de la foi musulmane, une conception monothéiste. On ne l’utilise pas en parlant des esprits, même lorsqu’il s'agit des djoun.

Le verbe _sadiki met l'accent spécifiquement sur ce que nous acceptons comme digne de confiance, d'ou le dérive _sadikika qui est l’adjectif qualifiant la crédibilité, alors que _dhani ouvre le champ sémantique et peut a la fois signifier penser, supposer, conjecturer, deviner ou calculer. _nuiza se rapporte a l'acte de prière et celui de faire un voeu, _staamani veut dire croire dans le sens de confier et les connotations de _tumaini sont celles d'espérer et d'escompter.

_fikiri est quant a lui l'équivalent utilise dans notre formule commune de « je crois que... » comme équivalent de « je pense que… », alors qu'il signifie à la fois penser, réfléchir, considérer, envisager et imaginer. Enfin, _kisi et sa large palette de sens, signifie imaginer, supposer, estimer, croire, envisager, percevoir et présumer. Dans une deuxième acception, ce verbe signifie changer de voile et son troisième sens renvoie au changement de la position du bateau. Le nom _itikadi renvoie a la croyance, la foi, l'engagement et la responsabilité ainsi qu'a l'idéologie. Il se distingue de _imani qui lui aussi renvoie a la croyance mais dénote la foi au sens moral de dogme et de conviction.