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22/02/2010

Tom Sharpe 3

Ca-vient.jpg Tom Sharpe est anglais… Tom Sharpe est un humoriste qui écrit des romans. Il y a chez lui du San Antonio, mais un SanA qui, en plus d’être drôle, serait terriblement bête, méchant et cruel. (...) la suite...

Oui, Sharpe est teigneux, obsédé, épouvantablement grossier, il ne respecte rien. Il ne fait pas dans la dentelle, ni même dans l'arsenic. Son genre c’est plutôt... Massacre à la tronçonneuse.

Sa force est dans son imagination sadique. Il nous entraîne dans un tourbillon qui ressemble plus à un collecteur d'égout surmené qu'à un bucolique ruisseau en forêt. Le talent de Sharpe est de nous entraîner dans des histoires où la folie furieuse le dispute à une sottise effroyable tout en feignant de croire que tout ça est tout à fait naturel.

Il peut sembler peu fréquent, dans l'Angleterre de notre fin de siècle, qu'un lord, parcourant ses terres, chaussé de bottes en caoutchouc, se fasse dévorer par un lion sur son propre domaine, laissant comme seul souvenir à son épouse réjouie sa paire de bottes que le lion a dédaignée. Dans le monde de Tom Sharpe cela semble tout à fait banal.

Pour avoir un exemple de l'univers littéraire de Sharpe, confions-lui un nain. Il possédera le caractère le plus épouvantable de la création, sera boucher de son état, constamment couvert de sang, sera marié à une géante totalement demeurée, qu'il ne touchera jamais, sauf pour la battre, et mourra, bousculé par un tracteur et transpercé par son propre coutelas à dépecer. Ajoutons que son cadavre sera retrouvé dans l'automobile d'un enseignant gauchiste, complètement innocent, à tous les sens du terme, que cet enseignant sera jeté en prison.Je suis sûr que certains d’entre vous un soir d’ivresse se sont déjà trouvés coincés dans une poupée gonflable ; puis, lorsqu'ils se sont dégagés de l'horrible chose, s'en sont servis pour répéter le meurtre de leur femme, une vraie virago. Ce simulacre de meurtre vous aura menés dans un commissariat de police où les interrogatoires que vous avez subits ont conduit à la folie le lieutenant de police. Non ? ça ne vous est jamais arrivé ? C'est curieux… dans l'œuvre de Tom Sharpe, cela se passe toujours comme ça.

Wilt, mon histoire préférée… en 4 tomes...

07:57 Publié dans Lecture | Lien permanent | Commentaires (0) |

21/02/2010

Tom Sharpe 2

Ca-vient.jpg Tom Sharpe est anglais… Tom Sharpe est un humoriste qui écrit des romans. Il y a chez lui du San Antonio, mais un SanA qui, en plus d’être drôle, serait terriblement bête, méchant et cruel. (...) la suite

A un train d'enfer, sans un moment de répit, Sharpe brocarde tout : l'apartheid, la politique mondiale, européenne et surtout anglaise. L'après-thatcherisme, les promoteurs, l'enseignement, la police, l'armée, le monde de l'édition, le fisc, l'Anglais moyen, vous, moi… tout. Dans l'univers de Sharpe, il est toujours un point de non-retour à partir duquel tout se dérègle, où le récit s'engage, à coups de dérapages très contrôlés, dans l'outrance et l'absurde. C'est drôle, caustique, salé, salace, et très revigorant. Notre homme est un guérillero!

Oui, Sharpe est teigneux, obsédé, épouvantablement grossier, il ne respecte rien. Il ne fait pas dans la dentelle, ni même dans l'arsenic. Son genre c’est plutôt... Massacre à la tronçonneuse.

Sa force est dans son imagination sadique. Il nous entraîne dans un tourbillon qui ressemble plus à un collecteur d'égout surmené qu'à un bucolique ruisseau en forêt. Le talent de Sharpe est de nous entraîner dans des histoires où la folie furieuse le dispute à une sottise effroyable tout en feignant de croire que tout ça est tout à fait naturel. Il peut sembler peu fréquent, dans l'Angleterre de notre fin de siècle, qu'un lord, parcourant ses terres, chaussé de bottes en caoutchouc, se fasse dévorer par un lion sur son propre domaine, laissant comme seul souvenir à son épouse réjouie sa paire de bottes que le lion a dédaignée. Dans le monde de Tom Sharpe cela semble tout à fait banal.

A un train d'enfer, sans un moment de répit, Sharpe brocarde tout : l'apartheid, la politique mondiale, européenne et surtout anglaise. L'après-thatcherisme, les promoteurs, l'enseignement, la police, l'armée, le monde de l'édition, le fisc, l'Anglais moyen, vous, moi… tout. Dans l'univers de Sharpe, il est toujours un point de non-retour à partir duquel tout se dérègle, où le récit s'engage, à coups de dérapages très contrôlés, dans l'outrance et l'absurde. C'est drôle, caustique, salé, salace, et très revigorant. Notre homme est un guérillero !

12:26 Publié dans Lecture | Lien permanent | Commentaires (0) |

20/02/2010

Tom Sharpe 1

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J’ai profité de mes quelques jours de villégiature sans connexion internet pour faire le ménage dans mes fichiers et je suis tombé sur ce texte dont appa- remment, je n’ai pas fait de note ici. Je vais en faire deux, et même trois, peut-être. Attention Tom Sharpe peut susciter autant d'enthousiasme (Olivier) que de désintérêt (Raymonde). Choisissez votre camp.

Tom Sharpe est anglais… Tom Sharpe est un humoriste qui écrit des romans. Il y a chez lui du San Antonio mais un SanA qui, en plus d'être drôle, serait vraiment bête, méchant et cruel. Les petits oiseaux et les fleurettes sont absents de ses écrits, ils sont remplacés par des vautours mangeurs d'hommes et des plantes épineuses, des rosiers qui déchirent le pénis de celui qui viendrait à les compisser. Dans l’œuvre de Sharpe, Juliette est transmuée en une redoutable rombière fétichiste et Roméo est un pauvre type ignorant tout du sexe mais avide d'argent et de gloire inutile.

Son premier roman « Mélée ouverte au Zoulouland » commence par un remerciement laconique : "À tous les membres de la police sud-africaine qui consacrent leur vie à la préservation de la civilisation occidentale en Afrique australe." Ce livre écrit en 1971 est plein de bons sentiments, sauf à l'égard de la politique blanche menée à cette époque en Afrique du Sud.

L'histoire se déroule dans une petite ville morte, nommée Piemburg. Au sein d'une vaste demeure règne Miss Hazelstone, dernière descendante attardée d'une vieille famille aristocratique. Autour d'elle gravitent les notables, la police, quelques clochards et tous les noirs de la communauté zoulou. Tout irait pour le mieux si Miss Hazelstone n'avait pas annoncé aux autorités qu'elle avait assassiné son cuisinier zoulou, Fivepence. Ce qui normalement ne mérite pas un signalement à la police.

De quiproquos en situations délirantes, il s'ensuit un vaste et terrifiant vaudeville avec des personnages tous plus déjantés les uns que les autres qui finissent dans un bain de sang. Et c’est très drôle. Ce livre et sa suite « Attentat à la pudeur » vaudront à Sharpe de se faire expulser d’Afrique du sud pour outrage à l'apartheid. Il va regagner la fière Albion, bien décidé à en découdre à coups de verbe et de verve avec ses institutions.

16:39 Publié dans Lecture | Lien permanent | Commentaires (0) |

19/02/2010

Du goût

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Il n’est jamais agréable de séjourner à l’hôpital. Même quand on est, comme moi, un grand lecteur, en assez bonne forme et  assigné pour une courte période, c’est plutôt déprimant.


Pour tous les pauvres gens coincé au lit, pas trop vaillant, la nourriture rythme la journée et prend évidement une certaine importance et, un malheur ne venant jamais seul, voilà que midi et soir, l’insipide s’ajoute au franchement mauvais. Rien pour relever rien sur ces tristes plateaux.

En plus, dans mon cas, j’ai mangé sans sel sur une soi-disant prescription médicale. Donc pain congelé, sans sel, à la croûte qui se détache lamentablement et à la mie compacte à peine dégelée. « Mais monsieur, c’est sur ordre du médecin ! » Me voilà donc prêt à entamer une grève de la faim. Heureusement, j’ai des réserves. Je saute deux repas et le médecin me sort de ce mauvais pas en expliquant à l'intendance que mon cas ne nécessite aucun régime.

Quand on se plaint de la nourriture, on vous répond « sécurité, normes françaises, normes européennes, diététique, coûts… » Que cachent toutes ces bonnes et belles explications ? Qu’est ce que c’est que cette diététique qui pousse les patient à consommer le peu qu’ils aiment (fromage, pâtes…) et à compléter par du chocolat amené par une visiteuse charitable ? Donc la partie la plus « diététique » part à la poubelle. Pour le coup (le coût), on pourrait donc faire l’économie du salaire de la diététicienne. En plus, pour les normes sécuritaires, il faudrait virer quelques fonctionnaires grands pondeurs de circulaires au ministère de la santé (et commander moins de doses de vaccin inutile, n’est pas Bachelot ?).

J’ai une suggestion. Je vais écrire à Sarko : On nommerait quelqu’un (dans le personnel existant, faut pas déconner avec le nombre de fonctionnaires) qui serait responsable du goût et dont le salaire dépendrait des retours en cuisine et en donc en poubelle.

21:57 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (5) |

18/02/2010

Soins continus

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Je viens de passer quelques jours à l’hôpital pour un problème sans douleur mais avec un risque potentiel important.

 

Comme les lits étaient rares, mon petit séjour hôtelier s’est effectué aux soins continus (les ex-soins intensifs). J’ai donc eu tout le loisir d’observer cet endroit où l’on est généralement admis dans le cirage suite à une opération ou dans un état de santé et d’angoisse encore bien pire. 

Pour la bouffe, c’était comme dans la plupart de hôpitaux : exécrable. J’y reviendrai. Pour dormir ce n’est pas le meilleur endroit du monde non plus, vu que le portes restent toujours ouvertes pour des raisons de sécurité, que les machines qui contrôlent toutes sortes de paramètres n’arrêtent pas de biper dans des tonalités de musique très contemporaine, que la dite machine vous prend la tension toute les deux heures, et que les lampes s’allument tôt le matin pour les prises de sang et autres gâteries du genre et que l’on profite allègrement des bruits et lumières des copains d’infortune. Sans compter le premier soir, quand le goutte à goutte et diverses liaisons filaires rendent le quart de tour très pénible. Les autres soirs, j’ai regardé un peu la télé, l’excellente route de Madison par exemple, puis Frédéric Taddéï... et bien sûr, après ça, les nuits sont courtes.

Je ne veux pas donner ici l’idée que l’endroit était infernal. Non, le personnel soignant était compétent, très professionnel, il donne des explications nécessaires, répond aux questions posée du mieux possible… Il paraît que ce n’est pas toujours le cas mais pour moi ce fut parfait. J’ai été aussi bien soigné que l’ultra libéral Jean-Marc Sylvestre qui avait à l’époque de son infarctus découvert que le service public pouvait se montrer aussi efficace sinon meilleur que les cliniques à pognon des stars ou le professeur Déjaloux a opéré notre idiole nationat (contrepèterie nulle!).

19:02 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (4) |

10/02/2010

Augustin

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Encore un café philo,

lundi soir à St Julien,

sur le thème du temps.

 

 

Alain Gentil nous a parlé du temps intérieur confronté au temps social. Pour le temps intérieur il se réfère à Saint Augustin qui à effectivement beaucoup travaillé la question. Lire ce texte des confessions qui dit que seul le temps présent existe (le passé et le futur sont des constructions) et que ce temps tend vers le néant.

Quand au temps social, Alain est assez pessimiste, il pense que le temps social bouffe notre temps intérieur et que cela ne va pas en s’arrangeant car tout doit être fait dans l’instantané avec les outils modernes. Bref, sur cette base on peut en faire des tonnes. Je me contenterai d’une citation d’André Robin, auteur du temps qu’il fait :

« Il y a ces petits paysans qui me côtoyaient à 14-15 ans : entre deux travaux, ils dérobaient quelques minutes pour aller lire contre un talus un Hugo tout boueux ; j'ai triomphé ; eux ont été vaincus ; ils sont maintenant redevenus couleur de terre, tout gris ; mais leur sort m'émeut plus que celui de ceux qui ont réussi. »

"Avec le temps...
avec le temps, va, tout s'en va
et l'on se sent blanchi comme un cheval fourbu
et l'on se sent glacé dans un lit de hasard
et l'on se sent tout seul peut-être mais peinard
et l'on se sent floué par les années perdues- alors vraiment
avec le temps on n'aime plus"

 

06:39 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (3) |

09/02/2010

Autres films annonéens

Cette note est une trace des films vus à Annonay. Photos piquées sur le blog « Sur la route du cinéma » de Pascale et moults liens vers ce blog indispensable. L’actrice Lotte Verbeek avec et sans Hervé...

Ca-vient.jpgCa-vient.jpgCa-vient.jpg

Amerikka de Cherien DABIS (2009)

Avec Nisreen Faour, Hiam Abbass, Melkar Muallem

Premier film Hors compétition - Canadia, Koweit, USA

Genre : Comédie dramatique

Mouna, divorcée et mère d'un adolescent, Fadi, est une femme palestinienne chrétienne enthousiaste et optimiste. Au coeur des territoires occupés, le quotidien est éprouvant. Un jour, elle décide avec son fils Fadi de quitter cette vie pour aller aux USA rejoindre sa soeur installée dans l'Illinois.

Mouna et Fadi vont devoir trouver leur place dans cette "Amreeka" tant rêvée. Mais les Etats-Unis, partis en guerre contre le "diable" Saddam, ont une conception de l'hospitalité. Il en faut davantage pour freiner Mouna dans sa quête d'une vie meilleure...

 

Un beau film émouvant traité avec simplicité et humanité. Il montre, s’il en était nécessaire, que les minorités sont souvent synonymes d’opprimés. Ces 2 femmes, palestiniennes chrétiennes, n’ont leur place nulle part. Le film alterne les situations drôles, pleines d’humour, avec d’autres plus graves, à l’image des 2 actrices qui se partagent les rôles principaux. Mouna, pleine de vie, dispose d’une capacité d’adaptation assez remarquable et trouve une solution à chaque situation. Sa sœur, (l’actrice des citronniers Eran Riklis) très attachée aux valeurs traditionnelles, à sa terre natale, plus pessimiste. Un film qui met en évidence le chocs des cultures, l’exil, la perte des racines et la difficulté d'intégration. Un film qui montre les relations mère/fils sous l’angle de la complicité, l’opposé de J’ai tué ma mére.

Au Voleur de Sarah Leonor

Florence Loiret-Caille et Guillaume Depardieu.

Le dernier film de Guillaume Depardieu. Je mettrais une étoile de moins que Pascale.

In the loop de Armando Ianucci

Un film politique dans le monde de la diplomatie Anglo-américain. Les dialogues sont très drôles et on regrette de rater toutes les subtilités dues aux deux manières de parler l’anglais de chaque côté de l'Atlantique.

La conclusion de Pascale de Sur la route… : "Une nouvelle fois, le cinéma nous rappelle que le monde et son avenir, donc le nôtre, sont entre les mains d’une bande de tarés incurables.

La mienne en complément : Vu tous ce qu’on dit sur l’entourage de notre cher président Sarkozy, (voir la ligne jaune si vous êtes abonné), à quand un bon flim français sur l’affaire Clear Stream ou sur toute autre turpitude ce quinquennat ?

L’enfant de kaboul de Barmak Akram

Que je n’ai pas vu pour être à la rencontre des réalisateurs, mais Catherine (qui a vu 15 films), Xavier et Inès lui auraient sans doute mis un quatrième étoile.

"Le parcours de Khaled pour se "débarrasser" de ce minuscule mais si encombrant paquet oscille constamment entre le drame et le comique tant il doit faire face à des situations burlesques. L'acteur étonnant qu'est Hadji Gul fait le reste, pétri d'humanité, de compassion et d'intelligence il est notre guide à travers ce film et cette ville cruels, drôles et bouleversants. HUMAIN.

D'abord symboliquement désigné comme étant Moïse sauvé miraculeusement, on apprend le prénom du bébé : Massoud... »

Amarcord de Federico Felinni

Le plaisir de revoir ce grand classique sur grand écran. La superbe Magali Noël, la musique de Nino Rota.

Sin Nombre de Cary Fukunaga

Comme Partes Usadas d'Aaron Fernandez, le premier film que j’avais vu à Annonay, il y a deux ans, ou La Zone de Rodrigo Pla, ce film est un film mexicain très dur.

Au Honduras, la jeune Sayra retrouve son père. Elle va réaliser son rêve, émigrer avec lui et son oncle aux Etats-Unis. De son côté, au Mexique, Casper est membre de la " Mara ", l'un des terribles gangs d'Amérique Centrale. Pour venger la mort de sa fiancée, il tue un chef de bande et prend la fuite. Sur le toit du train qui file vers le Nord, entourés de centaines de candidats à l'émigration, Sayra et Casper se rencontrent. Un beau film.

J’ai tué ma mère de Xavier Dolan (qui joue le fils)

Les rapports compliqués d’une mère et de son fils. Comment en sont-ils arrivés à des affrontements verbaux aussi violents. Catherine pense que la mère a une grosse responsabilité, je trouve que le fils est plutôt désagréable. Je me suis aussi posé la question de la vieille thèse freudienne des mères castratrices qui « fabriquaient » des fils homosexuels. En fait cette mère n’est pas vraiment castratrice. Une excellente scène quand le directeur du pensionnat suggère que le garçon manque peut-être d’une présence masculine, la colère de la mère est alors carrément homérique. Elle lui explique ce que c’est que d’élever un enfant seule. Génial ! Encore un bon film.

Et c’est, en plus, le coup de cœur 2009 de Pascale.