11/04/2013
Hubris à Sotchi
Sotchi et l’Hubris (la démesure)
Daniel a attiré mon attention sur les jeux olympiques d'hiver de Sotchi. Sotchi est une ville de la riviera russe sur la mer noire. Depuis longtemps, les russes fortunés y ont une datcha. La ville jouit d’un climat quasi tropical. Il peut donc y faire chaud en été. Du coup, il est de bon ton d’avoir une autre datcha dans les monts du Caucase. Le problème, c’est qu’on s’y ennuie. L'hiver, le ski y est embryonnaire, cela manque un peu d’infrastructures et même de boites de nuit.
Du coup, l’ami Poutine à qui l’état octroie, ainsi qu’à Medvedev, une datcha par là-bas a décidé d’y organiser les Jeux Olympiques d’hiver en 2014. Ça coûtera ce que ça coûtera ! Vous me direz que, pour les JO, c’est le CIO qui décide et pas Poutine. C’est vrai, le CIO décide, faut donc croire que Poutine avait des arguments. Depuis Antonio Samaranch, on connaît le fonctionnement exemplaire du CIO.
Nous voilà donc parti pour des travaux pharaoniques et donc un coût exorbitant. Rien que la construction de la route entre Sotchi et la station de ski de Krasnaïa Poliana défonce tous les budgets. Partis pour une poignée (de milliards) d’euros on en est déjà à 33 et quelques milliards et les jeux sont dans 300 jours.
Il y a donc l’argent, gros endettement et faillites prévus en Russie, mais il y a aussi l’écologie. La vallée de la Mzymta, où se trouve Krasnaïa Poliana, ne sera pas épargnée. Elle est classée au patrimoine mondial de l’Unesco. (Le comité du patrimoine est la version de gauche du CIO – un bon truc : si vous aimez les voyages, les bons repas et les petits cadeaux sympas et discrets, vous pouvez choisir votre comité en fonction de vos idées politiques. Attention, les places sont très chères.)
Heureusement on a fait des économies sur… la main d’œuvre. Quelques 100'000 personnes venant de tous les coins de l’ex URSS, s’activent jours et nuit pour des salaires... pas très élevés et pas toujours versés.
Question subsidiaire: Y aura-t-il de la neige en février 2014 sur les monts du Caucase ? Et s'il faisait trop chaud pour que les canons à neige fonctionnent ? Ce pourrait être la manière des dieux de punir l'hubris de mister Poutine et du CIO.
Dans la Grèce antique, l’hybris était considérée comme un crime. L’hybris constitue la faute fondamentale. L’homme qui commet l’hybris est coupable de vouloir plus que la part qui lui est attribuée (par son destin). Celui qui désire plus que la juste mesure que le destin lui a attribué fait preuve d’hybris (de démesure) et mérite châtiment. « Voit les maisons les plus hautes et les grands arbres : sur eux descend la foudre, car le ciel rabaisse toujours ce qui dépasse la mesure » écrivait l’historien Hérodote.
19:00 Publié dans Au fil de la toile, Mots | Lien permanent | Commentaires (3) |
07/03/2013
Dico
Dans son commentaire sur « Adieu Alain », mon commentateur attitré, aredius, parle du dictionnaire amoureux des dictionnaires de ce cher Alain Rey, notre maître à tous, nous les passionnés des mots. Je ne l’ai pas encore, mais cela ne saurait tarder, le premier avril approche.
C’est assez curieux cet enthousiasme pour les dicos alors qu’ils sont sans doute en voie de disparition pour cause de googlisation du monde des mots et la subséquente tabletisation des dicos.
La tablette est bien plus légère et peut contenir tous les dictionnaires, c’est un fait que le plus résistant aux technologies, le plus papivore des papys ronchons ne peut plus nier.
Pour contredire cette dernière affirmation, je me plonge presque chaque jour dans le dictionnaire historique d’Alain Rey avec joie, passion et enthousiasme.
Joie, latin gaudere qui a aussi donner jouir, jouissif, jouissance, réjouir, réjouissance et sans doute se gausser et la gaudriole. Un feu de joie, une fille de joie…
Passion, latin pati, passum souffrir. La passion du Christ est censée être une souffrance rédemptrice (chercher rédemption) pour tous les hommes passées et futurs. Soyons donc dépassionnés mais devons nous être enthousiastes ?
Enthousiasme vient du grec en, dans, et theos, dieu, le dieu à l’intérieur, l'inspiration du dieu de l’intérieur. Pour Rabelais c’est un transport, une exaltation du poète sous l'effet de l'inspiration. Au XVIIième, le mot prend d'ailleurs le sens de passion, exaltation poussant à agir avec joie. Pour Mme de Sévigné, c’est une admiration passionnée. On boucle.
Exaltation, action d’élever (exaltatio crucis – élever la croix), parfois synonyme d’enthousiasme. En psychiatrie il prend une signification pas toujours sympatoche.
Joie, Passion, Enthousiasme, Exaltation… Que voilà une belle famille de mots pour dissertations philosophiques passionnantes.
08:05 Publié dans Mots | Lien permanent | Commentaires (1) |
04/03/2013
Adieu Alain
J'ai un Garde-mots comme d'autres ont un garde-manger
J’apprends sur Facebook une bien triste nouvelle. Le Garde-Mots, alias Alain Horvilleur, n’est plus. Son fils Jean-Louis écrit : « Nous non plus ne parvenons pas réaliser que mon père, Alain Horvilleur, nous a quittés. Et pourtant... C'était jeudi dernier après 281 jours d'une lutte exemplaire, qui nous a laissé jusqu'au dernier matin l'espoir de le voir revenir, fragile mais bien là. La vie n'est pas juste. »
Pour les mots et le fromage c'est bien mieux qu'un réfrigérateur
Je suis bien mal placé pour écrire sa nécrologie. Je le connaissais fort peu. Nous nous sommes connus via nos blogs respectifs et j’avais eu la riche idée de vouloir le rencontrer, in real life comme on dit, c’était fin 2006, je crois. Avec sa femme Josette et la mienne, nous avions passé une charmante soirée dans un restaurant de Lyon, non loin de son appartement. La conversation avait roulé autour des blogs bien sûr. Autour d’une étrange aventure blogesque titrées « Serendip ». Le Sérendip était un bateau virtuel qui sillonnait la toile et dont il était le capitaine. On avait aussi parlé de nos familles et encore de la mémoire de l’eau et de Jacques Benveniste qu’il avait bien connu. C’est d'ailleurs à Gilbert Montagnier qu’il a consacré un de ses derniers billets.
Son blog était super bien organisé et centré autour des mots (il avait publié la DÉCLARATION UNIVERSELLE DU DROIT DES MOTS). On y trouvait la défense de la langue, des illustrations humoristiques d’YDEL (une soixantaine depuis 2006), qui était je crois un des ses amis et aussi des billets doux, de la poésie. Le cygne de Sully Prudhomme, une des dernières notes publié le 18 mai 2012 pour illustrer des photos d'un cygne égaré, Verlaine, Rimbaud mais aussi des poèmes d’Alain Horvilleur lui-même dont celui qui termine ce billet.
En 2009, 2010 et 2011, il avait publié des almanachs sur la base des billets de son blog. Son blog va rester suspendu dans le vide. On peut se demander si c’est une bonne chose, mais après tout les livres restent, alors pourquoi pas un blog. Et puis, on pourra toujours y consulter ce qu’il appelait des singumots, des mots rares comme Vexillologie, Anastylose ou Ochlocratie.
Ce qu’on ne pouvait pas savoir, si l’on ne connaissait que le blog du Garde-mots, c’est qu’Alain était une sommité de l’homéopathie qui avait publié pas mal de livres d’utilisation pratique. Ce n’est pas moi qui suis un mécréant de la chose (nul n’est parfait avait dit Josette) qui vais vous en parler mais je suis sûr que si quelque adepte passe par ici, il ou elle ne manquera pas d’en dire un mot.
Voilà, que dire de plus ? Je l'aimais bien. J'aurai aimé que l'on se retrouve dans un resto à St Julien comme promis. J’ai déjà parlé de lui ici quand j’avais encore l’espoir qu’il retrouverait la force d’approcher un clavier, qu’il pourrait me lire et que je pourrais voir son commentaire amusé. Je suis tout triste et larmoyant devant mon écran qui ne me parle plus avec des mots compréhensibles.
Avant le poème, un dernier bouquet pour Alain, c’était celui en forme de coeur qu’il avait mis sur son blog pendant les travaux. Saleté de travaux. Vacherie de coeur.
Pas question d'être Dieu
Philosophe ou voleur
De jeter sa raison en pâture
Aux esprits
Tout juste d'être garçon d'étage
Pour maison ouverte
Une heure
En toute liberté
Un mois
Avec panache
Un an
Par procuration
Toute la vie
Sans retour
Coursier des traditions
Livreur de paysages
A la rigueur
Poète
Il suffit que le ciel
Entrouvre ses étoiles
21:32 Publié dans Ecriture, Mots | Lien permanent | Commentaires (8) |
06/02/2013
Trois
On sait que les ordinateurs parlent le binaire. En binaire, seuls le 0 et le 1 sont autorisés. Avec suffisamment de 0 et de 1, on peut stocker tout internet. Pourquoi du binaire plutôt que du décimal ? Parce qu’on peut facilement "fabriquer" du binaire avec un courant qui passe (1) ou qui ne passe pas (0).
On a aussi imaginé des machines qui fonctionneraient en ternaire. Et même en ternaire balancé, trois positions, négatif, neutre et positif.
Pour ceux que ça intéresse, sachez que les russes en 1958 ont fabriqué le Setun, un ordinateur à logique ternaire. Mais on sait que, même avec une bonne solution, il est très difficile de changer une technologie très installée, le moteur à explosion en est un bon exemple. On est condamné au binaire, je crois.
Le digital (de doigt) n'aura jamais que deux doigts.
Avec le binaire on parle mariage pour tous, mais qu’en est il des ménages à trois ?
Faut-il avoir un Triclinium, le lit à trois places de romains, en principe utilisé pour les longs repas ?
On connait le triumvirat (trois virs - trois hommes virils), qui est une association (tricéphale) de trois dictateurs potentiels qui vont se bouffer le nez jusqu'à qu'il n'en reste qu'un, César-Pompée*-Crassus, Octave-Antoine-Lépide, Bonaparte-Sieyès-Ducos, Brejnev-Kossyguine-Podgorny… En russe, on dit une Troïka.
Actuellement, la troïka désigne l’association du FMI, de la Commission Européenne et de la Banque Centrale Européenne que certains considèrent comme une association de malfaiteurs chargée de défendre l’économie libérale et le porte-monnaie des plus riches. D’autres pensent TINA, il n’y a pas d’alternative (à la troïka). Rockefeller (riche comme) a fait la preuve par trois en créant la trilatérale, une trinité d’états US-Allemagne-Japon.
Quand une œuvre est composée de trois pièces, on parle de trilogie, pour un tableau, c’est un triptyque. Pour une figure géométrique on peut dire trilatère mais on dit plus souvent triangle qui donne triangulaire et trianguler, diviser en triangles. Un trièdre est une sorte de triangle tridimensionnel.
Quand les objets ou les personnes vont par trois, on parle de triade. Tricolore, trichromie à trois couleurs, Tricorne à trois cornes, Tricycle (ou triporteur) à trois roues, Tridactyle une mouette à trois doigt, Triennal un biennale qui se passe chaque trois ans, Triceps un muscle à trois attaches, le trijumeau aussi. Le Tricératops un dinosaure tricorne. Un trirème un bateau à trois rangs de rame. Un trimaran un bateau à trois coques.
Une langue Bifide qui aurait trois pointes serait Trifide
Un Bimestriel paraissant chaque trois mois est un Trimestriel
Un Binôme à trois étudiants est un trinôme.
Le courant biphasé à trois phases est dit triphasé.
Redoubler une seconde fois, c’est tripler.
La duplicité donne triplicité avant de devenir multiplicité.
L'Haploïdie est séminale, la diploïdie est naturelle, la triploïdie est hybride.
Un duplex sur trois étages est un triplex.
Un Tripode est un bipède qui marche sur trois pieds
Si on ajoute une seconde Bissectrice à l'angle on a une Trisection
L'hydrogène a un seul baryon, le Deutérium deux, le Tritium en a trois
Un Duo à trois est un Trio (on parle alors de triolisme)
Une diode à trois états est une triode
** Attention, le tribadisme n’a rien à voir avec le chiffre trois car une tribade est une lesbienne.
Un Triolet est un poème de 8 vers sur 2 rimes et dans lequel les vers 1, 4, 7 ainsi que les 2 et 8 sont identiques. Donc rien à voir avec le chiffre trois ni avec Elsa qui inspira deux immenses poètes, peut-être trois.
Le triolet suivant est de Théodore de Banville…
A Phillis
Si j'étais le Zéphyr ailé,
J'irais mourir sur votre bouche.
Ces voiles, j'en aurais la clé
Si j'étais le Zéphyr ailé.
Près des seins pour qui je brûlai
Je me glisserais dans la couche.
Si j'étais le Zéphyr ailé,
J'irais mourir sur votre bouche.
* A propos de Félix Faure, président de la république, mort en 1899 au palais de l’Elysée dans les bras de sa maîtresse… quand le médecin arrive en urgence, il s’enquiert auprès du planton « A-t-il encore sa connaissance ? », Non répond le planton, elle est sortit par derrière.
Plus tard Clemenceau dira de Faure : « Il voulait être César, il a fini Pompée. »
06:56 Publié dans Mots | Lien permanent | Commentaires (0) |
04/02/2013
Dispute
Dans la note voeux, je signalais que vœux vient comme voter du latin votum faire une promesse aux dieux. Courrier International nous plonge dans les racines du vote indien avec le mot MAT écrit en hindi à gauche.
Comme on pouvait s’y attendre, en hindi, le mot “mat”, le vote, a d’autres racines. D’origine sanscrite, il désigne une opinion, un point de vue, voire une doctrine. Le mot “mat” se combine volontiers. Ainsi, l’électeur est le “matadata” ou le “matadana wala”, celui qui donne son opinion. Le suffrage est le “matadhikara”, la manifestation de l’opinion. Le bureau de vote, c’est le “matadan kendra”, le lieu où l’on donne son opinion.
Le “mataprachar”, c’est la propagande, “prachar” signifiant l’expansion, la promulgation, la promotion et pas le prêchi-prêcha. Un différend ou une dispute* est un “matabheda”, le mot “bhed” voulant dire disparité, différence ou contraste. Comme le français, l’indien aime à faire valoir ses opinions, à disputer et à se disputer. Des opinions il y en a, dans ce pays qui compte plus de 800 partis politiques et où 828 804 bureaux de vote ont accueilli 714 millions d’électeurs aux dernières élections législatives nationales, en 2009. En 2014, le vœu des électeurs indiens restera le même que celui de leurs homologues en France ou ailleurs : porter au pouvoir des politiciens qui déçoivent moins que leurs prédécesseurs. Il y a de quoi débattre, de quoi se disputer* et se battre en tentant de mater* l'adversaire de le mettre en échec.
* Disputer vient du latin putare qui veut dire nettoyer, mettre au net et, au sens figuré, penser. Le penseur met au net, il simplifie, enfin normallement. On utilise encore l'adjectif putatif, qui signifie imaginare en bas latin. Avec le préfixe con cela donne computare qui est à l'origine à la fois du verbe conter et du verbe compter. En anglais celà devient un computer que les italiens ont adopté. Nous, plus fiers on a inventé le mot ordinateur.
*Le mat d'échec et mat vient de l'arabe mat(a) qui veut dire mort. L'origine du verbe mater est un peut plus complexe.
08:29 Publié dans Mots | Lien permanent | Commentaires (0) |
02/02/2013
Physique
Bien sûr, chacun aimerait avoir un physique avantageux mais les lois de la nature, comme celles de la biologie ou de la physique nous amène sur la fameuse courbe de Gauss avec les très moches à gauche, les très beaux (belles) à droite et au milieu la masse au physique moyen comme vous et moi.
Par là, on voit que physique est un mot épicène. Épicène désigne un mot qui peut être masculin ou féminin en changeant ou nom de sens. En fait, les deux sens de physique ont la même étymologie qui est le mot grec phusis φυσις qui veut dire nature. Les latins transforment discrètement le i grec (qui est un faux car c'est un upsilon) et récupère le mot phusicos en physicus ou physica, qui se rapporte à la nature ou encore le savoir harmonieux sur la nature. Le français et d'autres langues font de même et le tour est joué.
Phusis vient du verbe grec phuo/phuein qui veut dire croître, engendrer. Verbe qui vient de l’indo-europèen bhu qui est le souffle de la vie. En sanskrit bhu signifie la terre, les cultures par opposition au ciel. On est donc dans le fondamental, l’essence même du Bhu-dda. Tout un programme !
Au départ donc, disons pour simplifier avec Aristote, Anaximandre, Héraclite, Parménide, Démocrite, Zénon ou Empédocle, l’étude de la nature, la physique donc, s’intéressait à la vie… puis progressivement la biologie se sépare de la physique sauf pour le physique de rêve de certains ou de certaines. Du coup, comme le vocabulaire a horreur du vide, on parle aussi de physiologie pour la science des êtres vivants.
En fait la beauté physique est une affaire de physionomie et, paradoxalement, si les physiques les plus beaux sont rares, certains prétendent que la beauté est une question de moyenne, d’autres que la perfection physique n’existe pas. Naturellement, on tranchera en affirmant que c’est l’harmonie qui compte.
Les physiognomonistes vous diront que les traits du visage dépeignent le caractère ou en tout cas les sentiments. J’en connais qui doivent avoir un sale caractère. Ma mère disait qu’il valait mieux avoir le caractère mieux fait que la figure et qu’il fallait surtout voir plus loin que le bout de son nez… Elle avait raison. Pas physiognomoniste pour deux sous, Brassens pour sa part, connaissait une jolie fleur dans une peau de vache, une jolie vache déguisée en fleur qui fait la belle et qui vous attache et vous mène par le bout du coeur...
On peut donc aussi bien s’intéresser au physique corporel ou à la physique quelle soit nucléaire, corpusculaire, moléculaire, amusante ou encore à l’astrophysique, à la géophysique, à la microphysique etc…
Pour ma part, je m’intéresse de moins en moins au physique et de plus en plus à pataphysique. L’âge sans doute. Je rappelle que la pataphysique est à la métaphysique ce que la métaphysique est à la physique. La pompe à phynance fonctionne à plein régime... On va toucher le fond.
Par ma chandelle verte, merdre !
Encore une note qui ne va pas contribuer à la vulgarisation des dernières nouvelles de l'homme. Tant pis !
16:18 Publié dans Mots | Lien permanent | Commentaires (2) |
22/01/2013
Bestiaire
En suivant un lien chez Aredius, je suis tombé sur ce petit texte
et j'ai commencé à chercher des expressions à base d'animaux...
Vous en connaissez sans doute d'autres...
Doux comme un agneau
Ce type n’est pas un aigle (c’est une vraie buse)
Des yeux d’aigle
L’alouette lui est tombée toute rôtie dans le bec
Le miroir aux alouettes
Têtu comme un âne (une vraie bourrique)
Sautez du coq à l'âne
Kif kif bouricot
Avoir anguille sous roche
Avoir une araignée au plafond
Un estomac d’autruche
La politique de l’autruche
Une taille de baleine (voir guêpe)
Rire comme une baleine.
Avoir l’air d’une bécasse
Donner des coup de bélier
Avoir des yeux de biche.
Être bique et bouc (ou à la voile et la vapeur)
Fort comme un bœuf
Un bouc émissaire
Avoir le bourdon
Une brebis galeuse
Avoir le cafard
Marcher en canard
Comme l’eau sur des plumes de canard
Un froid de canard
Ne pas casser trois pattes à un canard.
Muet comme une carpe
Il n’y a pas un chat
Avoir d'autres chats à fouetter
Acheter chat en poche
Un chat dans la gorge
Donner sa langue au chat
Chat échaudé craint l’eau froide
Faire chattemite (mitaine, emmitoufler)
Une fièvre de cheval
Monter sur ses grands chevaux
A cheval sur les principes
Ne se trouve pas sous le sabot d’un cheval
Mélanger la chèvre et le chou
Devenir chèvre
Un chien enragé
Avoir du chien
Traité comme un chien.
Se regarder en chiens de faïence
Un temps de chien
Un chien assis
Entre chien et loup
Les chiens ne font pas des chats
Faire venir chenille bourrue
Une vieille chouette
Un temps de cochon
Copain comme cochon
Un film cochon
Faire des cochonneries
Du lard ou du cochon
Ne pas avoir élevé les cochons ensemble
Fier comme un coq
Des mollets de coq
Comme un coq en pâte
Sauter du coq à l’âne
Bayer aux corneilles
Fainéant comme une couleuvre
Avaler une couleuvre
Un panier de crabes
Faire des yeux de crapaud mort d'amour.
La bave du crapaud … blanche colombe
Verser des larmes de crocodile
Un cou (col) de cygne
Le dindon de la farce
Rouge comme une écrevisse
Un éléphant dans un magasin de porcelaine
Une mémoire d’éléphant
Rouler comme un escargot (en voiture)
Se faire rouler par un faisant…
…dans une affaire faisandée
Des fourmis dans les jambes
Un travail de fourmis
Ventre de gardèche
Frais comme un gardon
Un cou de girafe
Peigner la girafe
Le président et ses gorilles
Une grenouille de bénitier
Saoul comme une grive
Faute de grives on mange des merles
Faire le pied de grue
(cette fille est une grue, une morue)
Une taille de guêpe
Pas folle la guêpe
Se mettre dans un guêpier
Pas piqué des hannetons
Des yeux de hiboux (de chouette)
Se fermer comme une huître
Un chaud lapin
Détaler comme un lapin
Poser un lapin
Le mariage de la carpe et du lapin
Y a pas de lézard
Détaler comme un lièvre
Courir deux lièvres à la fois
Plate qu'une limande
Une tête de linotte
Avoir mangé du lion
La part du lion
Comme un lion ne cage
Jeter quelqu’un au lion
Avoir une faim de loup
Dans la gueule du loup
Connu comme le loup blanc
La liberté du loup dans la bergerie (libéralisme)
À la queue leu leu
Dormir comme un loir
Un oeil de lynx
Laisser pisser le mérinos
Dormir comme une marmotte
Siffle comme un merle
Rouler des yeux de merlan frit
Un appétit de moineau
Être une fine mouche
Une écriture en patte de mouche
Ecraser une mouche avec un marteau
Revenir à ses moutons
Un esprit moutonnier (Panurge)
Le mouton à cinq pattes
Une oie blanche
Bête comme une oie
Un oiseau de mauvais augure
Trouver l’oiseau au nid (il ne s’est pas envolé)
Un oiseau rare
Pousser des cris d’orfraie
Des airs d'ours mal léché
Tourner comme un ours en cage
Vendre la peau de l’ours
Faire le paon (vaniteux – fier - se rengorger comme)
Souffler comme un phoque
Pédé comme un phoque
Bavard comme une pie
Être pris pour un pigeon
Gai comme un pinson
Noyer le poisson
Faire une queue de poisson
Moche (fier) comme un pou (un poul - un coq)
Chercher des poux (dans la tête)
Une poule mouillée
La poule aux oeufs d’or
Une poule de luxe
Quand les poules auront des dents
Se faire plumer comme un poulet
La puce à l’oreille
Un saut de puce
Puer comme un putois
Gueuler comme un putois
Avare comme un rat
Fait comme un rat
s’ennuyer comme un rat mort
Un rat de bibliothèque
Les rats quittent le navire
Rusé comme un renard
Un vieux renard
Balancer un renard (vomir)
Les requins de la finance
Chanter comme un rossignol
Écouler ses rossignols (camelote)
Serrés comme des sardines
Réchauffer un serpent en son sein
Malin comme un singe
Payer en monnaie de singe
Ce n’est pas aux vieux singes qu’on…
Passer par un trou de souris
Accoucher d’une souris (montagne)
Se payer un tacaud (poisson)
Myope comme une taupe
Une vieille taupe
Méchant comme une teigne
Prendre le taureau par les cornes
Pleurer comme un veau
Un coup en vache
Une peau de vache.
Manger de la vache enragée
Pleuvoir comme vache qui pisse
Une vache à lait
Parler français comme une vache espagnole
Tirer les vers du nez
Une langue de vipère
Un noeud de vipère
Un drôle de zèbre
23:07 Publié dans Bestiaire, Mots | Lien permanent | Commentaires (6) |