28/02/2014
Genre
Alors que le lutte contre la sexisme dès l’enfance s’étend, que le théorie d’un éducation «unisexe» pour la garçon et le fille séduit, la parent est amenée à remettre en cause son éducation trop stéréotypé… Jusqu’où ?
Mais qu’est ce que la genre ?
La genre est une concept utilisée en sciences sociales pour désigner les différences non biologiques entre le femme et la homme.
Alors que la sexe fait référence aux différences biologiques entre femmes et hommes, la genre réfère aux différences sociales, psychologiques, mentales, économiques, démographiques, politiques, etc.
La genre est l'objet d'une champ d'études en sciences sociales, les études de genre. Cette concept est apparue dans les années 1950 dans les milieux psychiatriques et médicaux, aux États-Unis. À partir des années 1970, la genre est fréquemment utilisé par les féministes pour démontrer que les inégalités entre femmes et hommes sont issus de facteurs sociaux, culturels et économiques plutôt que biologiques.
L'expression « théorie du genre » est employé essentiellement par ceux qui contestent le scientificité de cet étude ou son mise en oeuvre. Voici ce qu’en pense la éminente professeur de philosophie Alain de Benoist, lien que m'a envoyé Pascal et qui mérite un réflexion attentif... On ne nous dit pas tout... Il y aurait des menteurs aux gouvernement.
Entretien avec Alain de Benoist sur la théorie... par kontrekulture
Genre est de la même famille que gène (voir note ADN)
Il veut racheter le genre humain.
Le genre épistolaire, oratoire, dramatique, grave, comique...
Ce genre de vie n‘ est pas fait pour lui.
Pierre a mauvais genre. Paul est plutôt bon chic, bon genre.
C'est un peintre de genre.
Dans son genre il a du charme, il est unique en son genre.
C‘est ce que l‘ on fait de mieux dans le genre.
Il se donne un genre qui n'est pas le genre de la maison.
C'est un genre nouveau, un genre qu'il affectionne.
Nul n'est à l‘abri de ce genre d'erreur... de grammaire.
Il faut accorder en genre et en nombre.
Ils sont du même genre... Genre vraiment pas sympa... vous voyez ce que je veux dire...
11:24 Publié dans Au fil de la toile, Mots | Lien permanent | Commentaires (8) |
11/02/2014
ADN
En 1968, dans mon livre de biologie de terminale, avec un maïs en couverture, on pouvait apprendre ce qu'est la double hélice de l’ADN découverte par Watson et Crick, 15 ans plus tôt, et tous deux nobelisés en 1962.
L’alphabet de base en 4 lettres ATCG de la vie, de toute la vie des bactéries procaryotes sans noyau aux grands primates que nous sommes.
Dans ce même livre de biologie, il y avait aussi l’ARN messager et le mécanisme de transcription de l’ADN régulant la synthèse d'enzymes et de virus découvert par Lwoff, Monod et Jacob nobélisés en 1965.
Savoir que des connaissances aussi récentes étaient mises à la portée d’un bachelier n'a pas cessé de m’étonner. Au lycée, on était passé en rien de temps des vénérables grecs, Pythagore, Archimède ou Hippocrate, aux derniers savants tous encore vivants et presque jeunes en 1968.
Cette merveille du code génétique que soupçonnait le moine Mendel cultivateur d’épervières* ou de pois jaune et verts, lisses et ridés dont l’article génial, Recherches sur des hybrides végétaux, avait mis plus de 40 ans pour éveiller la curiosité des scientifiques les plus pointus à la fin du XIXième. Cette merveille de code est tombé dans le vocabulaire et engendre des métaphores à tout va chez le journaliste le moins scientifique qui soit. Normal pour un code génétique me direz-vous.
Aujourd'hui, on place de l’ADN partout… l’ADN politique de Mélanchon, l’ADN du sport, l’ADN des organisations, l'ADN de l'écologie… métaphore qui signifie simplement les fondements, l'origine, la base, le cœur, l’essentiel… Bien sûr on dit aussi « le code génétique » du PS, du FN, de Gaz de France… Si on veut faire encore plus savant on parle de génotype, le génotype propre à notre sainte république, ou encore, plus fort ! de génomique. Ah la génomique de l'armée française !
Pourquoi se gêner ? Où y a des gènes, y a bien du plaisir. Le plaisir de parler pour ne rien dire. Celui de faire de belles phrases. Perso, je préfère encore les métaphores quantiques. Par exemple, le principe d’incertitude : "On ne sait pas si François Hollande est à gauche ou droite, mort ou vivant, il est comme le chat de Schrödinger, incertain."
Géne : Du grec genos (γένος) qui veut dire naissance, famille, race, clan… Un terme inventé au début du XIX pour désigner un morceau de chromosome. Dans le même clan des mots γένος a aussi accouché de engendrer, générer, généalogie, génique, antigène, genèse, génération, génésique, genre, générique, dégénéré, génétique, génie, le génie génétique est donc doublement relié au genos… et même généreux (de bonne race) ou encore général (qui se rapporte à une espèce), et le mot à la mode intergénérationnel.
* Épervière : "Oreille de souris", "Oreille de rat", "Piloselle de rat", "Herbe à l'épervier" ou Veluette. Il existe de nombreuses variétés d'épervières. La piloselle est un herbicide naturel antibiotique et diurétique. C'est aussi une jolie fleur, je vous l'offre.
16:11 Publié dans Au fil de la toile, Mots | Lien permanent | Commentaires (10) |
28/01/2014
Mots d'ailleurs
Grâce à l'horoscope de Rob Brezsny que publie désormais Courrier International, je découvre Other Wordly, un blog fascinant où la traqueuse de mots intraduisibles Yee-Lum Mak publie des mots d'origines variées.
Une sorte de baleinier (dictionnaire des tracas) sauf que là, ce sont de vrais mots.
Disons une sorte de garde-mots internationaux.
Exemples : le terme suédois resfeber : Le battement tourmenté du cœur du voyageur avant le départ, quand la crainte se mêle à l’impatience.
Mamihlapinatapai - Un mot Yaghan (peuplade de la terre de feu) qui désigne un regard partagé par deux personnes, chacune désirant initier quelque chose qu'ils désirent tout deux mais qu'ils ne veulent ni l'un ni l'autre commencer.
Tsundoku (Japanais) Acheter des livres et ne pas les lire ; Les laisser s'empiler non lus sur des étagères, sur le plancher ou mieux sur sa table de chevet. (Note du traducteur: et faire des sudoku à la place de lire)
Il y a des mots français comme sillage : La trace laissée dans l'eau, l'impression laissée dans la pièce après que quelqu'un est passé puis parti, une senteur persistante dans l'air traces subtiles de parfum d'une personne.
Encore un pour la route, retour d'Israël, le mot Firgun: (n. Hébreux) L'acte de partager ou même de contribuer au plaisir ou à la fortune de quelqu'un d'autre avec un cœur pur et généreux, sans trace de jalousie. Plus prosaïquement, humour juif je pense, faire un prêt qui ne soit pas usurier (sharing credit fairly).
15:11 Publié dans Mots, Papous | Lien permanent | Commentaires (6) |
10/12/2013
Knout
Sans autre lien que le nom, Donald Knuth m’a fait penser à Knout. Mais qu’est-ce qu’un knout ?
Le knout était le fouet utilisé dans l'Empire russe pour flageller les criminels et délinquants politiques. Il désigne également le supplice (« donner le knout »). Figurativement, le knout désigne une situation tyrannique (« vivre sous le knout »). Un gouvernement qui gouverne par oukase et envoie allégrement au goulag les moujiks et les koulaks qui n'obéissent pas.
En 1845, Nicolas Ier abolit le knout et lui substitue la pleite, un fouet à trois lanières, qui pouvaient se terminer par des boules de fil. Bien que cette suppression ait été ostensible, le knout a été conservé dans le Code pénal, et utilisé en Sibérie.
Dans les prisons de l’apartheid, les africains du sud utilisaient le sjambok.
Le sjambok quand il est fabriqué dans les règles de l'art est constitué d'une lanière de cuir d’hippopotame ou mieux, si on peut, de rhinocéros.
Attention aux imitations en plastique tout aussi douloureuses pour le supplicié mais beaucoup moins prisées des tortionnaires.
Mais, le fin du fin du fouet, c’est le chat à neuf queues. Les pirates s'en servaient pour punir. Le marin qui allait être fouetté devait lui-même faire les nœuds. Le cat o’nine tails fut utilisé comme sanction disciplinaire dans l'armée britannique puis plus tard par les tortionnaires nazis.
Tendre attention des pirates : Un chat à neuf queues ne servait qu'une seule fois car les cordes ensanglantées transmettaient des infections nous dit Wikipedia qui sait tout aur tout.
10:50 Publié dans Mots | Lien permanent | Commentaires (1) |
26/11/2013
Double
Contrairement à une croyance répandue, il ne faut pas confondre schizophrénie et dédoublement de la personnalité (ou phénomène de personnalités multiples et trouble dissociatifs associés, Dr Jekill et mister Hyde). Parallèlement on fera la différence entre l’halluciné et le diplopique.
La personne victime d’hallucinations voit des trucs bizarres, le diplopique voit double et parfois même triple ou quadruple. Janus est diplopique à sa manière, comme le sont certaines statues de Bouddha au regard torve. En fait l’Eveillé voit double en plissant les yeux.
Est-ce que les diplodocus étaient diplopique ? On ne sait le pas et on ne le saura sans doute jamais. Le diplomate est-il un homme qui a des diplômes ? En général oui, mais pas toujours. Une cellule fécondée est diploïde, j’ai parlé ici de la ploïdie.
La racine diplo du grec diploun, du latin duplex, qui a donné duplicité, et qui veut dire double. Pour le diplopique, c’est évident, il voit double. Pour le diplodocus, ce sont certains se ses os qui sont doubles (et aussi sa proie qui voit double le gros dino). Pour le diplôme, c’est un papier qu’on pliait souvent en deux. Le diplomate s’appuie, sur des documents plus ou moins pliés (diplômes), il arrive aussi qu’il soit un agent double, capable de duplicité.
Un diptyque est un tableau en deux parties.
Un diptère est un insecte qui a deux ailes (attention, on ne sodomise pas les diptères).
Schizophrénie, le mot, vient du grec « σχίζειν » (schizein), signifiant fractionnement, et « φρήν » (phrèn), désignant l’esprit.
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23/10/2013
Créance
On parle toujours de la dette abyssale, jamais de la créance. Et pourtant qui dit dette dit créance, de même que tout passif a son actif, tout bon comptable vous le dira. En comptabilité en partie double (le comptable est toujours un agent double), la colonne débit doit égaler la colonne crédit sinon le comptable est pendu à la potence.
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La potence du comptable est une potence double. A gauche on pend les débits, à droite les crédits ou pour un compte de bilan les actifs et les passifs:
Mélenchon vous dira que pour combler l’abysse de la dette, il suffit de cesser de rembourser les créanciers, et que, si certains rechignent, on les pend à la potence, la vraie à un seul bras, le gibet de Villon (ah ça ira, ça ira, les banquiers à la lanterne…) C’est le côté Danton de Mélenchon « tu montreras ma tête au peuple, elle en vaut la peine ! »
Vocabulaire.... Pas de soucis, je ne vais pas en dire plus ni sur le plan comptable, ni sur le plan politique. Je voulais simplement en venir à tous les mots créer partir du credo latin. Credo, je crois – credere croire…
Le créancier donc celui qui croit qu’on va lui rembourser sa créance.
Crédibilité, la qualité de quelqu’un ou quelque chose qui peut être cru, crédible donc. Ne pas confondre avec crudité même définition.
Crédit et discrédit, créditer, accréditer et discréditer.
Crédulité. Crédule et incrédule
et même recru… de fatigue,
l’autre recru, le militaire, vient de crescere, croître.
Crédencial, permis d’extraction du mineur ou papier du pèlerin.
Croire bien sûr et mécroire, croyance, croyant, incroyable, mécréant.
La croyance est proche de la foi, fides en latin, qui a donné à la fois confiant et perfide… mais j’arrête là sous peine de tirer toute la pelote du dictionnaire
10:16 Publié dans Mots | Lien permanent | Commentaires (2) |
03/10/2013
Commonwealth
Je découvre que le Cameroun fait partie du Commonwealth des Nations depuis 1995. J’aurais dû le savoir car je me souviens que Ron, un cousin par alliance, était allé donner des cours d’anglais à Yaoundé. Il m’en est resté une phrase « Il n’y a pas d’hôtel central à Yaoundé ! » prononcée avec un fort accent camerounais par un douanier immense qui voulait un pot de vin (bakchich en arabe, bribe en anglais) que Ron refusait obstinément au risque de rater son avion. Preuve que l’anglais même intellectuel, même mort de trouille (frightened to death) refuse la corruption avec vaillance (with bravery). Ron était bien descendu à l’Hôtel Central, encore une preuve que le gouvernement du Cameroun prenait au sérieux les cours d’anglais. Il a finalement pu embarqué de justesse pour rentrer sain et sauf (safe and sound) dans sa banlieue londonienne.
A vrai dire, cette note concerne la Gambie car la Gambie vient de quitter le Commonwealth sans préavis réduisant ce groupement de nations de 11'300 km2 en surface et de près de 2 millions d’habitants. Il reste encore une bonne surface avec, entre autre, l'Australie, le Canada, le Nouvelle-Zélande, tous fidèles au roi et à la reine depuis 1931.
Pour ceux qui ne le sauraient pas la Gambie est un état longiligne qui borde le fleuve Gambie, état enclavé dans le Sénégal, à l’ouest de l’Afrique donc. Sénégal et Gambie ont même formé l’état de Sénégambie de 1982 à 1989. Imaginez un état formé de la France et de l’Angleterre. Ça ne peut pas marcher. Just impossible !
La capitale de la Gambie se trouve à l’embouchure du fleuve Gambie. « Je chanterai les fleuves de la terre, Que serait la terre sans ses fleuves ? Les ponts les plus beaux y perdraient beaucoup de leurs charmes, on ne saurait plus sur quoi les bâtir... Où se suiciderait le comptable infidèle ? Plus de promenades en bateau-mouche (…) On voit par là l’importance des fleuves. Ils vont tous se jeter dans la mer* » disait Vialatte. La Gambie ne fait pas exception. C'est donc un fleuve exoréique*. A noter que le fleuve comme le pays sont féminin (non Greg, il n'y a pas de règles, on dit le Rhône).
Sa longueur est de 1 130 km, dont 500 km sont navigables. Son débit à Gouloumbou (entre Sénégal et Gambie) varie de 1m3/s à 1150 m3/s. Avant Gouloumbou, le fleuve traverse le Parc national du Niokolo-Koba et on peut y voir des hippos (l’hippo est un mammifères cétartiodactyle** proches génétiquement de la baleine mais moins gros). Après Gouloumbou, le dénivelé est très faible. La Gambie prend sa source dans le massif du Fouta-Djalon, en Guinée. Comme le fleuve Méandre cher à Vialatte, la Gambie effectue de nombreux méandres. À partir de la frontière entre la Guinée et le Sénégal, la pente est faible.
* Vialatte ne connaissait pas les fleuves endoréiques qui ne se jettent pas bêtement dans la mer : le Tarim, la Volga, le Syr-Daria, l’Amou-Daria et l’Oural pour ne citer que les plus grands qui s'abandonnent au milieu des terres.
** Les Cétartiodactyles (Cetartiodactyla) forment un ordre de mammifères ongulés dont la principale particularité est de posséder un nombre pair de doigts (2 ou 4) aux membres inférieurs, contrairement au équidés (cheval 1 doigt), aux rhinos (3 doigts) et à l’homme (5) qui sont périssodactyles. Les tapirs (seuls représentants des tapiridés aurait ajouté Vialatte) sont contrariants, ils possèdent trois doigts aux membres postérieurs et quatre aux antérieurs. Le tapir herbivore ne doit pas être confondu avec le tamanoir qui a cinq doigts aux pattes de devant ainsi qu'à celles de derrière et qui, lui, est myrmécophage.
Vocabulaire en + : Commonwealth est un mot anglais qui date du xve siècle. Commonwealth vient des mots wealth, anciennement « bien-être », et common, « commun ». Il peut être considéré comme la traduction de « res publica » en latin qui donne notre république.
A noter le glissement de sens de wealth qui de bien-être devient richesse. Preuve que la sémantique des mots suit la logique de la civilisation. Aujourd'hui, seul le fric compte pour mesurer le bien-être. A noter que les québécois utilisent le mot « bien-être » pour désigner l’aide sociale versée aux personnes dans le besoin.
17:44 Publié dans Au fil de la toile, Géographie, Mots | Lien permanent | Commentaires (2) |