10/08/2012
Des prunes
La seconde croisade fut un échec. Les Croisés, vers 1150, ramenèrent des pieds de pruniers de Damas dont ils avaient pu se régaler des fruits sur place.
Alors qu'ils faisaient le compte-rendu de leur expédition foireuse* au roi, celui-ci très en colère se serait écrié : « Ne me dites pas que vous êtes allés là-bas uniquement pour des prunes ! »
Les pruniers venaient de Damas ou d’Alep, les sources varient sur ce point de géographie. La question qui se pose « BHL, notre prêcheur national, se prend-il pour Saint Bernard ? » Voir ci-dessous pour la référence à Bernard de Clairvaux. Donc, je préviens, Bernard-Henri, gaffe-toi, parfois la croisade s’enlise sans même s’amuser.
N’empêche qu’à Damas et Alep, ça rigole pas. Le fou fait bombardé son peuple et personne n’a expliqué au chef des rebelles que Sarkozy avait perdu les élections et qu’il n’a même plus le gros avion à sa dispo et encore moins les rafales. Le zinc de luxe du président a été renommé "Air Normal" ; pour les rafales Serge Dassault veut les repeindre en rose. On a changé d'air mais pas de méthode.
Un peu de vocabulaire. Damasquin – étoffe tissée à la manière de Damas. Un mot utilisé aussi pour une arme blanche en acier de Damas. Damassé ou encore damasquiné font référence à des techniques de travail du métal en incrustant par exemple un fil d’or dans de l’acier comme on le faisait à Damas.
Quant à la damassine, c’est un alcool que l’on fait dans l’Ajoie (jura suisse – capitale Porrentruy – le pays de Sabine) à partir de prunes damassines fruit du damassinier et originaires de… Damas. Délicieux mais à consommer avec modération. En Haute-Savoie, la variété locale de prunes s’appelle « cul de polet », on en fait de délicieuses confitures. Paraît que cette année « y en a point, y zont toutes coulées. »
* A trop manger de prunes, on risque le pet foireux ! Foire avait le sens de colique avant de devenir une fête et un marché.
Deuxième croisade : Pourtant, on avait mis le paquet. Bernard de Clairvaux, un des hommes les plus célèbres et les plus estimés de la chrétienté de l'époque, eut l'idée de promettre l'absolution de tous les péchés commis à ceux qui prendraient la croix. Le 31 mars 1146, en présence du roi Louis VII, Bernard prêcha la croisade à une foule immense, à Vézelay en Bourgogne. Bernard se rendit alors en Germanie et la rumeur des miracles qui se multiplièrent à chacun de ses pas ont certainement contribué à la réussite de sa mission. À Spire, l'empereur du Saint-Empire romain germanique, Conrad III de Hohenstaufen, et son neveu Frédéric Barberousse reçurent la croix des mains de Bernard. Le pape Eugène vint en personne en France pour encourager l'entreprise…
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18/05/2012
L’éphémère
Il vit quelques heures à peine, le temps de se reproduire et c’est pourtant un des plus anciens insectes vivants. On situe sa naissance il y a 280 à 350 millions d’années. Son nom vient du grec epi qui veut dire pendant et hemera – jour. Il déteste les eaux polluées et son nombre tend à diminuer fortement depuis quelques années.
En fait l’éphémère vit assez longtemps dans l’eau sous forme de nymphe et s’il a la chance de ne pas se faire bouffer par un ombre, une truite, un brochet ou un saumon, un beau jour ses vieilles branchies vont se transformer en ailes magnifiques. Ensuite ses heures sont comptées. Il faut qu’elle/qu'il se reproduise. L’éphémère mâle (un sur deux, seul l'éphémère grammatical est toujours mâle) veille sur la rivière, mais si la femelle ne trouve pas de mâle, elle se débrouille seule. C’est la parthénogenèse (parthéno – vierge en grec) facultative (ou le mâle en option).
Dans un de ses plus beaux poèmes, Aragon en a fait une autre sorte de nymphe. Une nymphe étrangère aux longues jambes de faon. Les pécheurs (en lit de rivière) tentent de reproduire les nymphes d’éphémère pour appâter les poissons. Chacun sa pêche, chacun sa proie, chacun son lit.
J'ai pris la main d'une éphémère
Qui m'a suivi dans ma maison
Elle avait des yeux d'outremer
Elle en montrait la déraison.
Elle avait la marche légère
Et de longues jambes de faon,
J'aimais déjà les étrangères
Quand j'étais un petit enfant !
En grec, ephemerida (εφημερίδα) veut dire journal. A quoi bon lire le journal, les nouvelles ne sont déjà plus fraîches. Relisons Aragon...
Celle-ci parla vite vite
De l'odeur des magnolias,
Sa robe tomba tout de suite
Quand ma hâte la délia.
En ce temps-là, j'étais crédule
Un mot m'était promission*,
Et je prenais les campanules
Pour des fleurs de la passion
À chaque fois tout recommence
Toute musique me saisit,
Et la plus banale romance
M'est éternelle poésie
Nous avions joué de notre âme
Un long jour, une courte nuit,
Puis au matin : "Bonsoir madame"
L'amour s'achève avec la pluie.
* terre de promission - terre promise. Un mot m'était terre promise !
Après Ronsard et sa rose, belle illustration de l’éphèmérité (effet mérité ou est-ce l’éphèméritude ?) des choses de l'amour. Yves ou Léo ?
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04/05/2012
Anaphore
La figure de style du moment n’est pas la métaphore, ni l’épanaphore, ni l’antépiphore (encore que ces deux dernieres portent la même idée de répétition) non, c’est l’anaphore.
Citons deux anaphores célèbres et cornéliennes à la fois :
Rome, l'unique objet de mon ressentiment !
Rome, à qui vient ton bras d'immoler mon amant !
Rome qui t'a vu naître, et que ton cœur adore !
Rome enfin que je hais parce qu'elle t'honore ! »
Camille dans Horace, acte IV, scène 5
O rage! ô désespoir! ô vieillesse ennemie!
N'ai-je donc tant vécu que pour cette infamie?
Et ne suis-je blanchi dans les travaux guerriers
Que pour voir en un jour flétrir tant de lauriers?
Mon bras, qu'avec respect toute l'Espagne admire,
Mon bras, qui tant de fois a sauvé cet empire »
Don Diegue dans Le Cid, acte
On peut citer George Perec qui se souvient dans une longue anaphore de 480 occurrences:
Je me souviens des mousquetaires du tennis.
Je me souviens de "Bébé Cadum".
Je me souviens de Paul Ramadier et de sa barbiche.
Je me souviens que mon oncle avait une 11CV immatriculée 7070 RL2.
Je me souviens de Lester Young au Club Saint-Germain; il portait un complet de soie bleu avec une doublure de soie rouge.
Je me souviens que je me demandais si l'acteur américainWilliam Bendix était le fils des machines à laver.
Je me souviens que Voltaire est l'anagramme de Arouet L(e) J(eune) en écrivant V au lieu de U et I au lieu de J.
Je me souviens que Caravan, de Duke Ellington, était une rareté discographique et que, pendant des années, j'en connus l'existence sans l'avoir jamais entendu.
Je me souviens que dans le film Knock on wood, Danny Kayeest pris pour un espion du nom de Gromeck.
Je me souviens que Colette était membre de l'Académie royale de Belgique.
Je me souviens que la violoniste Ginette Neveu est morte dans le même avion que Marcel Cerdan.
Je me souviens que Khrouchtchev a frappé avec sa chaussure la tribune de l'O.N.U.
Je me souviens que Jean Bobet — le frère de Louison — était licencié d'anglais.
Je me souviens que j'adorais le Bal des Sirènes avec Esther Williams et Red Skelton, mais que j'ai été horriblement déçu quand je l'ai revu.
Je me souviens de Charles Rigoulot.
Je me souviens que Warren Beatty est le petit frère de Shirley McLaine.
Je me souviens que Claudia Cardinale est née à Tunis (ou en tout cas en Tunisie)
Je me souviens que les Platters furent impliqués dans une affaire de drogue, et aussi que le bruit courut que Dalida était un agent du F.L.N.
...
Difficile de battre Perec, le roi des figures de style. On dira donc que Hollande a fait mieux que Corneille et moins bien que Perec dans le match des anaphores. Quinze pour Hollande.
Je veux être un président qui d’abord respecte les Français, qui les considère.
Un président qui ne veut pas être un président de tout, chef de tout et en définitive responsable de rien.
Moi Président de la République, je ne serai pas le chef de la majorité, je ne recevrai pas les parlementaires de la majorité à l’Elysée.
Moi Président de la République, je ne traiterai pas mon Premier ministre de collaborateur.
Moi Président de la République, je ne participerai pas à des collectes de fonds pour mon propre parti dans un hôtel parisien.
Moi Président de la République, je ferai fonctionner la justice de manière indépendante. Je ne nommerai pas les membres du Parquet alors que l’avis du Conseil de la Magistrature n’a pas été dans ce sens.
Moi Président de la République, je n’aurai pas la prétention de nommer les directeurs de chaînes de télévisions publiques. Je laisserai ça à des instances indépendantes.
Moi Président de la République, je ferai en sorte que mon comportement soit à chaque instant exemplaire.
Moi Président de la République, j’aurai aussi à cœur de ne pas avoir un statut pénal du Chef de l’Etat. Je le ferai réformer de façon à ce que si des actes antérieurs à ma prise de fonction venaient à être contestés je puisse, dans certaines conditions, me rendre à la convocation de tel ou tel magistrat ou m’expliquer devant un certain nombre d’instances.
Moi Président de la République, je constituerai un gouvernement qui sera paritaire, autant de femmes que d’hommes.
Moi Président de la République, il y aura un code de déontologie pour les ministres qui ne pourraient pas rentrer dans un conflit d’intérêts.
Moi Président de la République, les ministres ne pourront pas cumuler leurs fonctions avec un mandat local parce que je considère qu’ils devraient se consacrer pleinement à leur tâche.
Moi Président de la République, je ferai un acte de décentralisation parce que je pense que les collectivités locales ont besoin d’un nouveau souffle, de nouvelles compétences, de nouvelles libertés.
Moi Président de la République, je ferai en sorte que les partenaires sociaux puissent être considérés, aussi bien les organisations professionnelles que les syndicats. Et que nous puissions avoir régulièrement une discussion pour savoir ce qui relève de la loi ou ce qui relève de la négociation.
Moi Président de la République, j’engagerai de grands débats. On a évoqué celui de l’énergie et il est légitime qu’il puisse y avoir sur ces questions là de grands débats citoyens.
Moi Président de la République, j’introduirai la représentation proportionnelle pour les élections législatives, pour les élections non pas celles de 2012 mais celles de 2017, parce que je pense qu’il est bon que l’ensemble des sensibilités soit représenté.
Moi Président de la République, j’essaierai d’avoir de la hauteur de vue pour fixer les grandes orientations, les grandes impulsions. Mais en même temps, je ne m’occuperai pas de tout et j’aurai toujours le souci de la proximité avec les Français.
* Ananphore, de ana - de nouveau et phore - porter
* Sema Phore - de sema - signe et phore - porter
* Christophe (phore) qui porte le Christ...
14:44 Publié dans Au fil de la toile, Mots | Lien permanent | Commentaires (3) |
18/03/2012
Cuisine
L'association des restaurateurs autrichiens, soutenue par SOS Mitmensch - le SOS racisme de là-bas, vient de dénoncer le caractère discriminatoire des appellations de certains plats culinaires traditionnels jugées péjoratives à l’encontre de certaines communautés ethniques.
Du coup,
Les Escalopes tziganes deviennent Escalope sauce au poivre
Le pain nègre, Pain très sombre,
Le maure en chemise, Gâteau au chocolat et à la crème.
Sont aussi dans le collimateur autrichien les spaghetti alla puttanesca, spaghetti à la putain qui tiennent leur nom de la sauce tomate épicée et relevée aux anchois ainsi que le pudding aux fruits spotted dick, pénis tacheté en anglais. Pas de noms proposés pour l’instant.
Par chance, nous avons déjà transformé nos têtes de nègre en têtes de choco ou en bolets bronzés (boletus aereus) pour le délicieux cèpe de nos montagnes.
Chez nous, le nègre en chemise est devenus un noir et blanc. Mais, on a rien fait pour renommer la bohémienne de légume, la pomme clochard, le mendiant au chocolat, la pizza manouche, le boumiano du Vaucluse.
Et il n’y a pas que les nègres, le racisme anti-blanc doit être proscrit… Peut-on continuer d’écrire ajouter les blancs dans toutes nos recettes pâtissières ? Ou pire de battre les blancs en neige ? Quid d'incorporer les jaunes qui pue son relent de colonialisme ?
Et que dire du croque-monsieur, du croque-madame ? Est-ce que la salade grecque ne serait pas une allusion aux magouilles hellènes ?
Peut-on encore parler de salade piémontaise, de poulet basquaise, de sauce hollandaise ou béarnaise, de poivrons farcis à la turque ? etc...
Peut-on continuer d’appeler un chinois une brioche pâtissière et que dire de la passoire conique ? La crème anglaise ne risque-t-elle pas de vexer les rugbymen à la rose ? Peut-on encore dire que la meringue italienne est plus onctueuse que la française sans faire preuve de xénophobie ?
Jusqu'où nous mènera le politiquement correct ?
11:53 Publié dans Mots | Lien permanent | Commentaires (0) |
14/03/2012
Clérocratie
Connaissez-vous la Clérocratie ?
C’est la nouvelle forme de démocratie prônée par François Amanrich qui serait candidat à la présidentielle. Voir leur site.
Le mot vient du grec Clérotérion, une machine utilisée à Athènes (dessin) pour tirer au sort les candidats. Ce système, assez complexe, de désignation des candidats par le sort éviterait que certains puissent, comme aujourd’hui, s’approprier le pouvoir. Etonnamment, personne ne parle d’Amanrich qui dit pourtant avoir ses 500 signatures.
Autre variantes de la clérocratie, la stochocratie (stochos le hasard) ou la lotocratie (au Québec, en France le pouvoir de la française des jeux)
Quelques mots en cratos qui veut dire pouvoir en grec :
Démocratie, le peuple
Aristocratie, une élite issue de lignée (les meilleurs)
Ploutocratie, les riches
Théocratie, Dieu, via ses prêtres.
Technocratie, les techniciens
Bureaucratie, les ronds de cuir
Gérontocratie, les vieux
Autocratie, Monocratie, un seul
Sondocratie, les sondages
Stratrocratie, l’armée
Cacocratie, les mauvais
Médiocratie, les médiocres
Médiacratie, les médias
Méritocratie, les méritants
Voyoucratie, les voyous
Eurocratie, les commissaires européens
Logocratie, les bavards
Thalassocratie, les marins
Physiocratie, les agriculteurs
Callicratie, les gentils
Gynécocratie, les femmes
Androcratie, les hommes
Phallocratie, les mâles
Kleptocratie, les voleurs
Bancocratie, les banquiers,
Epistémocratie, les savants
Ochlocratie, la populace
Archépiscopocratie (ou Archiépiscoparchie), l'archevêque, l'archépiscoparque...
Mollhacratie, imamocratiie, ayatollacratie… en terres musulmanes
Lamacratie, rinpochécratie en terre bouddhiste
Internetcratie, partout
Desmotscratie, le pouvoir des mots
Acratie, le pouvoir de personne
11:16 Publié dans Au fil de la toile, Mots | Lien permanent | Commentaires (2) |
05/03/2012
Culture
En ce moment, tous nos candidats passent au salon de l’agriculture… Saurez-vous deviner quelles sont ces cultures ?
Arboriculture,
Sylviculture,
Populiculture,
Pomiculture,
Xyloculture
...
Horticulture
Apiculture
Aviculture
Pisciculture
Ostréiculture, Conchyliculture, Vénériculture
Mytiliculture
Aquaculture, Aquiculture et Dulçaquiculture
Salmoniculture, Truiticulture, Esociculture
Crevetticulture et Pénéiculture
Cressiculture
Oléiculture
Riziculture
Sériciculture
Acériculture
Caféiculture
Castanéiculture
Myciculture ou Fungiculture, Trufficulture
Bourgouculture
Céréaliculture
Cuniculiculture et Cuniculture
Algoculture
Entomoculture
Achatiniculture ou Héliciculture
Aridoculture
Bacilliculture
Oviculture
Ranaculture
Astaciculture
Perliculture
Saliculture
Serriculture en serre et sériculture en ver à soie.
Agrumiculture
Fruiticulture
Bulbiculture
Cacticulture
Coturniculture
Pectiniculture
Spongiculture
Liniculture
Lombriculture
Echiniculture
Hirudiniculture (beurk) à rapprocher de Herpètoculture
Tabaculture et Vituliculture
Viticulture, Viniculture et viti-viniculture ou veni-vidi-viciculture
Polyculture en Mosaïculture
Puériculture
Permaculture
Coproculture
Motoculture
Coculture, Inculture, Téléculture, Aculture et aculturation
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22/02/2012
Public
En ce moment le mot peuple est à la mode. Le peuple est souverain.
En Suisse on dit couramment Le souverain pour parler du peuple.
Dans son contrat social Jean-Jacques Rousseau parle du souverain. Au chapitre VII précisément intitulé « Du souverain », il dit : « chaque individu est citoyen car il participe à l’autorité souveraine, et sujet car il est soumis aux lois. » L'homme du peuple est donc schizophrène.
On nous parle trop du peuple, ce n’est pas bon signe. C’est sans doute qu’on va nous empapaouter. Il y en a qui disent que le peuple est au poil, d'autres que le peuple ne travaille pas assez, qu'il a un poil dans la main. A la fin, c'est sûr, le peuple va se retrouver à poil.
Un peu d’étymologie : d’après Alain Rey qui tombe pile poil, le mot public viendrait d’un croisement de deux adjectifs : Pubicus qui a donné pubis et aussi pubère, celui qui a des poils et peut donc s’occuper de la res publica, la chose publique et poplicus qui a donné populus le peuple. On comprend pourquoi nos hommes publics nous caressent dans le sens du poil. Conseillés par des publicitaires, ils se comportent parfois en filles publiques pour attirer nos suffrages.
A l’occasion, ils aiment bien publier un livre pour nous expliquer à quel point il sont au service du public mais par toujours pour le maintien des services publics. Etonnamment, il arrive que ce genre de publication se vende. C’est de notoriété publique, le peuple est inconséquent, surtout quand il devient... le grand public.
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