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21/10/2008

Vorace

J’ai toujours été papivore, il n’y a donc aucune raison que je ne devienne pas un papy papivore et même netivore. Mais qu’est ce qu’un papivore ? Papivore est une de ces constructions savantes basées sur le latin vorare, dévorer, avaler. Avaleur de papier donc. Si on veut faire encore plus savant on peut aussi mettre le grec phage, glouton. Phage a donner phagocyter (on reconnaît le i grec) qui veut dire avaler sans mâcher. De son côté vorare a donné dévorer et vorace.

Comme le loup de la fable ou Billy Boy, le chevreau affamé de Tex Avery, notre époque est vorace, on dévore tout. On est foutu, on mange trop comme dit Souchon.

On peut classer les animaux par ce qu’ils mangent. Les hommes et les cochons sont omnivores, ils mangent donc de tout, bien que certains hommes soient végétivores. Les loups et les chiens sont carnivores. Les vaches et les chèvres sont herbivores. A part ça on trouve des fructivores ou frugivores qui bouffent des fruits, des granivores qui mangent des graines ; des piscivores, des poissons ; des limivores, de trucs dans la vase ; des arénivores ou psammivores , de trucs dans le sable (l’arénicole est psammivore) ; des pupivores ou larvivores, des larves ; des oryzivores, du riz,; des légumivores, des légumes ; des lignivores, du bois ; des apivores, des abeilles ; des vermivores, des vers ; des reptilivores ; des glandivores, des glands ; des suspensivores, animaux aquatiques qui se nourrissent de matière en suspension ; des tubérivores, de tubercules… Le perroquet est nucivore, il bouffe des noix. On trouve aussi des carotivores, des truffivores, mais on se demande si ça existe vraiment.

Une sorte d’animaux se nourrit d’excrément, on dit en général qu’ils sont coprophages, mais on peut dire aussi détritivores voire coprovores. Les saprophages mangent de la matière organique. On se souvient des enzymes gloutons qui bouffaient la saleté des vêtements. Les gens avaient peur qu’ils ne dévore le linge.

On a aussi des termes techniques, les cheminées sont fumivores, pour enlever l’encre utiliser un produit encrivore. Les casse-pieds sont chronophages. On est entourés de télévores ou des téléphages, En ce moment les banques sont monnaitivore et même budgetivores.

Encore une note qui ne va pas améliorer mon image de cuistre outrecuidant. Tant pis !

09:39 Publié dans Mots | Lien permanent | Commentaires (5) |

28/09/2008

Googlasse

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Suite au commentaire de Pascale « Ce n’est pas un film pour les pétasses. » à propos d’entre les murs, je me suis souvenu qu’en 2006, je tenais un palmarès des mots en « asse » sur Google. Google change sans arrêt sa manière de compter

 

Asse          Sep 2008    Nov 2006 Fév 2006

Pétasse       515'000    1'018'000   1'940’000

Blondasse     641’000      734'000   1'830’000

Bonasse       108'000      211'000   1'710’000

Poufiasse     171'000      438'000   1'280’000
Feignasse     128'000      202'000     305’100
Grognasse      73'500       85'500      84'600

Connasse      217’000      680’000      81'100

 

Quelques définitions :

La chute de pétasse, observée courant 2006, semble s’accentuer avec des irrégularités googlienes bien singulières. La pétasse n’est donc plus en tête mais rien n'est perdu car avec le film de Cantet, elle reprend chaque jour des points à la blondasse.

A noter que « Casse-toi radasse ! » ne fait que 646 entrées. Il semblerait que Googleasse préfère les mots plus… classe. D'ailleurs classe fait 133 millions ce matin. Par contre, je ne connais pas sa progression, pour cela il eut fallu qu’à l’époque je le googlasse (subjonctif imparfait de googler – 94 entrées ce matin)

08:54 Publié dans Mots | Lien permanent | Commentaires (1) |

08/07/2008

Vacances

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Vacances :

De vacare, être vide.

Les vacances sont donc proches de la vacuité qui vient de la même racine vacuum, vide. On peut faire la vide avec un aspirateur que les anglais appelle un vacuum cleaner, nettoyage par le vide.

On trouve aussi vaquer dans le sens de « vaquer à ses occupations. » Ce qui signifie que l’on a du temps libre, donc des vacances pour pouvoir vaquer. Même lien entre activité et inactivité dans vacataire, la personne qui effectue une vacation. Un(e) auxiliaire employé(e) à titre temporaire pour une  tâche donnée (en tous cas mal payée).

A noter l’adjectif vacive qui s’emploie pour une vache ou une chèvre qui n’a pas encore porté de petits, donc vide.

12:05 Publié dans Mots | Lien permanent | Commentaires (2) |

28/05/2008

Grotesque

Ca-vient.jpg

  

 

En art,

le grotesque

n’est pas

forcément

ridicule.

 
 
 
 
Le terme grotesques qui désigne des motifs décoratifs provient de la Domus Aurea (maison dorée) redécouverte à Rome à la renaissance. C’était la « petite » villa construite par Néron. Voir la description qu’en fait Suétone ci-dessous.

A la renaissance on a mis à jour des parties de cette propriété, notamment des grottes recouvertes de petits démons, de têtes de faunes et corps de nymphes stylisées, entourées de dorures et d'arabesques fines. Plus tard, on utilisa ces formes pour décorer les plafonds et parties de mur dans lesquelles de grandes peintures ne pouvaient être déployées : ainsi pour les plafonds des escaliers du Palazzo Vecchio, parsemés de figures répondant au style grotto art.

Suétone la décrit : « Dans son vestibule on avait pu dresser une statue colossale de Néron, haute de 120 pieds ; la demeure était si vaste qu’elle renfermait des portiques à trois séries de colonnes, longs de mille pas, une pièce d’eau semblable à la mer, entourée de maisons formant comme des villes, et par surcroît une étendue de campagne où se voyaient des cultures, des vignobles, des pâturages et des forêts, contenant une multitude d’animaux domestiques et sauvages. Dans le reste de l’édifice tout était couvert de dorures, rehaussé de pierres précieuses et de nacre. Le plafond des salles à manger était fait de tablettes d’ivoire mobiles et percées de trous afin qu’on pût répandre sur les convives des fleurs ou des parfums. La principale salle était ronde et tournait continuellement sur elle-même, alternant jour et nuit comme l’univers. Dans les salles de bains coulaient les eaux de la mer et celles d’Albula. »

09:50 Publié dans Mots | Lien permanent | Commentaires (2) |

09/03/2008

En saignant

5f9591d28a27b1e1ce8a522928d9e382.jpgIl n’y a pas d’endroit plus convivial que le bar à café de Michel. Ici, l’introverti le plus recroquevillé est obligé de sortir de sa coquille. L’endroit est petit avec un étage, le café y est fantastique, on en trouve de toutes provenances, du Yémen, de Birmanie, d’Equateur, des Célèbes ou de Malabar… N’hésitez pas à demander un café long en bouche, assez doux avec une pointe d’amertume qui ne cache pas sa rondeur.

C’est à peu prés ce qu’a demandé Patrick, samedi dernier. Un garçon sympathique, qui travaille aux Gîtes de France, et avec qui on a débattu d’enseignement. Je me suis demandé s’il se moquait quand il m’a dit « Dans enseignant, il y a "en saignant" ». Non, il était sérieux. Adepte de Lacan sans doute.

Depuis, je réfléchis à la chose. J’ai remarqué que dans enseignant, il y a aussi enseigne. En ce siècle de matuvus où il faut tout mettre en vitrine, c’est important d’avoir une bonne enseigne. Et puis dans professeurs, il y a fesseurs. Sachant que la moindre giflette envoie un professeur en tôle, on comprend à quel point les profs fesseurs sont frustrés par les temps qui courent. A noter que dans instituteur, il y a institut, il y a tuteur et aussi, en cherchant un peu tueur, d’où les risques du métier.

Dans maître il y a être, l’être et le néant, il y a aussi la fin de paraître. Pas étonnant donc que les maîtres aient cessé de paraître et se posent même des questions à propos de leur être profond. En plus, il y a maître égale mètre. A une époque où l’on veut tout mesurer cela en dit long sur le travail des inspecteurs de l’éducation nationale.

J’en étais là de mes réflexions quand tout à coup, je me suis dis : et dans pédagogue, il y a gogue*. Et soudain j’ai pensé que ce n’était pas étonnant qu’on soit dans la m…

*Les gogues sont des rênes pour guider le cheval.

*Les Gogues sont aussi des boudins très larges, farcis avec du gras de porc, du sang, de la couenne, des feuilles de bette ou de poireau.

09:05 Publié dans Mots | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : mots, vocabulaire, blog, annecy |

14/01/2008

Garde-Mots

09/01/2008

Grenouille

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Edmond Rostand, le naturaliste, était un spécialiste des grenouilles. Il a notamment étudié cet animal dans des étangs appelés « étangs à monstres. » Il dit que ces études correspondaient à son tempérament de chercheur et à l'indigence des moyens matériels dont il disposait.

Comment observer ce qu'une grenouille a dans le ventre sans l'éventrer ? Facile, en la rendant transparente. Ce sont des chercheurs japonais qui ont ce batracien translucide à Hiroshima (eh oui !) Un grenouille créée à partir de Rena japonica qui est normalement de couleur ocre. Donc il ont fabriqué une grenouille dont on voit le moteur, comme ces voitures d'esposition. A quoi ça sert?

«On peut observer à travers la peau la croissance des organes, ou encore la façon dont un cancer commence et se développe, a expliqué le professeur Masayuki Sumida. Il est possible de regarder les organes de la même grenouille tout au long de sa vie sans avoir besoin de la disséquer. Les chercheurs peuvent aussi observer à moindre coût comment les toxines affectent les os, le foie et les autres organes.» 

* Le mot du jour : Transparence ** et transpiration

Du latin trans : à travers et parere : paraître. Donc qui permet de voir à travers. Longtemps synonyme de translucide. Le verbe transparaître qui veut dire se  manifester malgré un obstacle a remplacé progressivement transpirer (de trans et spirare à l’origine de spirituel) dans son sens figuré. Spirituel vient donc de respiration. On dit bien que l’esprit souffle où il veux (Jean 3,8) On pourrait tirer longtemps la pelote des mots…

** En russe, Glasnost, la liberté de parler. Une réforme (perestroïka) trop profonde du régime communiste. Les russes ont préférés revenir à plus d'obscurité, il n'ont pas refermé le rideau de fer ils ont éteint la lumière. 

06:25 Publié dans Mots | Lien permanent | Commentaires (4) |