Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

21/12/2014

Neige à Nadau*

Ca_chauffe_sur_les_Alpes.jpgEn 2006, Gilles Perret, l'excellent réalisateur de Ma Mondialisation et des Jours heureux (sur le conseil national de la résistance) a réalisé « Ça chauffe sur les Alpes ». Il avait eu un peu de chance en filmant une année particulièrement avare en neige avec un maire Des Gets plutôt écolo et conscient de l'idiotie neigeuse... pas réélu je pense.

Le film montrait l’absurdité du business de l’or blanc et en particulier des canons à neige. Je me souviens que celà se terminait par quelqu’un qui disait : « De toute façon, tout le monde se lamente mais si on a de nouveau quelques années de neige, la machine repartira de plus belle et on oubliera, jusqu’à ce que… »

Eh bien voilà, on est arrivé à un autre jusqu’à ce que… On contingente les skieurs à Avoriaz. Il n’y a guère qu’à St-Yrieix la Perche que la neige est accessible sans restriction (Prière de réserver votre hôtel, le nombre de chambres n’y est pas illimitée).  

L’inventivité savoyarde n’est pas en reste. A Samoëns, on a des solutions…  Leaf Line et Farm Line :

 
Nadau - Même racine que Natale, Navidad, Noué, Nàu, Nouvé, Noyé, Nabidà, et même Noël ou Nowel ... C'est la naissance de qui vous savez et aussi la re-naissance de la lumière.

19/12/2014

Majuli

Hommequi-plantait.jpg

On connaît la fameuse nouvelle de Jean Giono, « L’homme qui plantait des arbres. » Le narrateur rencontre sur un plateau provencal où seule pousse la lavande un berger nommé Elzéard Bouffier qui vit là en compagnie de son chien et de son troupeau de moutons.

Ce berger sélectionne des glands pour planter des chênes. Le narrateur va revenir plusieurs fois et constater qu’Elzard a planté une immense forêt.

J’ai longtemps pensé que cette histoire était vraie. Pendant des années Giono a laissé croire qu’elle était vraie. Eh bien non. C’était juste une jolie fiction. C’est ce qu’il a révélé dans une lettre posthume publiée en 1975 seulement. C’est sans doute son œuvre la plus connue, traduite en plus de 20 langues. Pourtant il n’a jamais touché de droit d’auteur, il était fier d’avoir sensibilisé les lecteurs sur la nécessité de protéger les arbres. 

Parfois la réalité dépasse la fiction. Depuis 1970, Jadav Payeng plante des arbres sur l’île de Majuli. Sa forêt est aujourd’hui plus grande que Central Park et elle a transformé un paysage en voie de désertification en un oasis.

2080906.jpg

Majuli (à peu près sous le A de BOUTAN) est une des plus grandes îles fluviales du monde, elle couvrait plus de 1000 hectares. Elle se trouve sur le Brahmapoutre, un des fleuves sacrés de hindouisme qui naît au Tibet, part à l'est, traverse la partie de l’Inde qui se trouve au nord est du Bangladesh et se jette dans le golfe du Bengale. En fait il se sépare en deux et la branche ouest passe à Agra et se jette dans le Gange.

Le Brahmapoutre est sujet à une érosion énorme, la forêt y disparaît à grande vitesse brûlée ou exploitée. C’est ici que vivent encore la plus grande population d'éléphants de l'Inde, la plus grande population mondiale de tigres et de buffles. On y trouve aussi l'entelle dorée, le lapin de l'Assam, le sanglier nain, le gibbon hylobates hoolock et le macaque à queue courte... entre autre. Doit bien y avoir quelques méchants serpents.

Mais grâce à Jadav Payeng, l’île de Majuli qui allait, à coup sûr, disparaître dans les prochaines décennies risque de survivre avec ses éléphants, ses tigres et ces rhinocéros. A moins que les amateurs de bois exotiques…  

Vers 12:40 sur la vidéo... 

Et pour ceux qui ne connaissent pas l'homme qui plantait des arbres, le merveilleux film de Frederic Back recommandé par Raymonde et René. Mettez en grand écran... 

18:24 Publié dans Géographie | Lien permanent | Commentaires (2) |

17/12/2014

L'homme

Des nouvelles…

Quel goût peut bien avoir la viande d’homme ? 

41VgJgbiItL._SY344_BO1,204,203,200_.jpgDifficile question. Comment savoir? Eh bien, Yves Paccalet, écologiste savoyard, dans son dernier livre Éloge des mangeurs d’homme, nous dit que non seulement l’homme n’est pas fréquentable, mais qu’en plus c’est à peine s’il est comestible. Il nous dit que « La viande humaine a mauvais goût (…) ; avec des relents acides, amers ou putrides. Elle trahit son élevage industriel et son alimentation mal équilibrée. » Elle est « de qualité inférieure (…), sans structure, écœurante et de fumet nauséabond ; du reste, bourrée de chimie pathogène et de pharmacie inquiétante ».

Merci à Yves d’avoir goûté cette abomination pour nous. Cette amertume de l'homme-sandwich est colportée par Eric Chevillard, autre cannibale à ses heures, dans le Monde.

wschod-u-iext25996570.jpgPour compléter ce portrait gustatif peu ragoutant de l'homme, quelques considérations sur l’homme vivant en meute dans les grandes plaines de l'Est (Wschod), mais pas que là-bas...

...nouvelles trouvées dans Courrier International qui s’est entretenu avec  Andrzej Stasiuk, un écrivain, dramaturge et poète polonais :

Ils (les hommes) se ressemblent tous de plus en plus. Ils poussent les mêmes caddies dans des endroits semblables, vers les mêmes rayons. A quelques différences près : à Och, au Kirghizistan, vous ne trouvez pas d’alcool ; au Kazakhstan, vous pouvez acheter des conserves de viande de cheval ou du koumys, du lait de jument, vendu en berlingots ; en Mongolie, vous voyez des étalages entiers de produits de l’entreprise polonaise Urbanek. Des haut-parleurs déversent des annonces publicitaires en russe ; pourtant, pour nous, le russe a toujours été la langue de l’idéologie communiste. Je me balade dans ces endroits de torpeur globalisée, puis je vais dans un bazar pour vérifier si l’humanité est toujours vivante. 

La surabondance d’objets et la surproduction font penser à un désert. La plupart de ces objets deviennent inutiles aussitôt après l’achat et s’accumulent en une gigantesque décharge. Nous produisons du néant pour remplir le monde, nous le comblons avec des restes jetables, nous fabriquons notre propre désert. Bientôt, il n’y aura plus rien pour susciter en nous un sentiment d’attachement, tout sera disponible et indifférent.

La Chine est incroyable car d’un côté il y a la folie capitaliste, et de l’autre, Mao qui vous regarde sur les portraits officiels, les tee-shirts et les billets de banque… (...)

(CI) As-tu découvert la sagesse légendaire de l’Orient ?

(...) tout comme en Asie, je suis un solitaire ici, en Pologne. Je ne cherche pas de compagnie, mais si elle se présente, je l’accepte. Si un gars arrive à cheval, je lui offre de la bière ou du thé. Quand je pars camper, j’essaie de me rendre invisible. Parfois je vais chez quelqu’un et nous parlons de la vie. La sagesse, dis-tu… Probablement. Mais tout le monde aujourd’hui a une télé, même là où il n’y a pas de ligne électrique, il suffit de brancher un générateur, puis ils regardent la télé russe ou CNN par satellite. Alors, bientôt, nous partagerons tous la même sagesse.

15/12/2014

Presse

journal.jpg

 L'État français en 2010 a versé 1,8 milliard d'euros d'aide à la presse (source) sous différentes formes.

Sur le site du ministère de la culture et de la communication, on trouve les chiffres des subventions accordées directement aux journaux. Environ 300 millions sont distribués chaque année. C’est pas mal de pognon.

Les six premiers encaissent pas loin de 80 millions d’euros par année. Ce sont :

  • -       Le monde       18,7
  • -       Le Figaro        18,3
  • -       Ouest-France  11,9
  • -       La Croix         10,7
  • -       Telerama        10,4
  • -       Libé               10

Ceci pose quelques questions... Sur quels critères ces sommes sont elles attribuées ? On comprend que Ouest France qui tire à plus de 700'000 soit sur le podium. Pourquoi Télérama dans ce peloton ou La Croix qui tire à moins de 100'000 ? Pourquoi l’Equipe est-elle en 22ième position seulement ?

Pourquoi distribue-t-on tout cet argent à la presse. Vous me direz que la liberté de la presse est à ce prix. Peut-être. Mais faut-il que Closer touche 558'600 euros par an (plus que le Canard Enchainé ou le journal de Mickey ou encore Gala 527'810).

Faut-il que les magazines télé ramassent plus de 30 millions chaque année. ? Sans bien sûr compter toutes les aides indirectes qui multiplie ces sommes par 3 ou 4 au minimum.

Télérama (10,4), Télé 7 jours (6,9), Télé Star (4,9), Télé loisirs (4,5), Télé Z (3,7), Télécable Satellite Hebdo (3,3), Télé Poche (1,7)

Courrier International avec 1'520'184 arrive derrière le Journal du Dimanche et avant Marianne. 

Pour alimenter la réflexion...

Les quotidiens nationaux

Les quotidiens régionaux

La presse hebdo

 Aide à la presse

14/12/2014

L'étau TAFTA-PTP

Les multinationales utilisent la même technique à l’est et à l’ouest pour faire du bizness sans être enquiquinées par des lois nationales qui les empêcheraient de faire du fric en rond.

  • Côté Atlantique, cela s’appelle TAFTA (Transatlantic Free Trade Area) ou TTIP ou encore GMT (grand marché Transatantique) entre les US, le Canada et l'UE.
  • Côté Pacifique c’est le PTP (ou TPP). Partenariat Trans Pacifique (USA, Australie, Chili, Canada, Mexique, NZ, Pérou, Malaisie, Singapour, ViêtNam. 

PTP-TAFTA.png

Sous la bannière étoilée se négocient, le plus souvent en secret, des accords similaires sur les deux océans qui devraient profiter aux multinationales qui sont en grandes majorités étasuniennes.

Pour tenter d’inclure la Chine dans ce grand marchandage, ils ont lancé un accord moins large, la FTAAP (Free Trade Area of the Asia-Pacific). Les chinois pas fous, chipotent un peu et Xi Ping prépare un autre grand projet « La nouvelle route de la soie. » Une route terrestre et des routes maritimes.  Je sais tout ça grâce à Courrier International.

L'article précise que la route de la soie qui nous fait tant rêver fait aussi rêver les chinois.

1257-Nlle-Route-Soie.jpg

13/12/2014

Portemanteau

sarkommence.jpg

En hommage au Garde Mots qui nous a quitté trop tôt, un billet sur les mots-valises illustré par ses soins. C'était en 2005, image toujours d'actualité... et je suis toujours sarkophage.

Cette notion a été créée par Lewis Caroll dans De l’autre côté du miroir, la suite de Alice au pays des merveilles. Humpty Dumpty explique à Alice la fabrication (coinage) des mots bizarres qu'elle vient de lire dans le poème surréaliste Jabberwocky.

Ces mots sont appelés portemanteaux par Lewis Caroll, un mot français ; à l’époque un portemanteau était une valise.  "Il y a deux sens empaquetés en un seul mot" dit Humpty Dumpty à Alice. 

Quelques mots-valises :

adulescent, d'adulte et adolescent ; alicament, d'aliment et médicament ; aspivenin, d'aspirer et venin ; bobo, de bourgeois et bohème ; Modem Modulateur-démodulateur,  franglais, informatique de information et automatique, Motel de motor et hotel, progiciel, logithèque, tapuscrit, courriel, pourriel (spam), smog (smoke et fog), brunch (breakfast et lunch)…

Foultitude (Hugo), tomber en pommoison l’Écume des jours), Velcro (de velours et crochet), Microsoft…  

51FZVYSQV7L.jpgParfois le mot valise permet d’associer des contraires tel statodynamique ou flexisécurité.

Je vous passe les constructions parfois complexes des ces mots.

Au fait, en math, le simplexe est-il simple ou complexe. Une  utopie qui ne fait pas rêver serait-elle utopire ? Et bien sûr la célèbre question Le pornythorinque est-il un salopare ? Mais assez de devinaigrettes (petites énigmes piquantes donc ceux qui racontent des salades se servent pour assaisonner leur récit)

Le personnage de Humpty-dumpty représenté avec un corps d’œuf est très populaire dans les crèches anglaises. 

Une traduction de jabberwocky trouvée ici (attention à la publexcité). Un poème qui fera l'admiration des surréalistes et des oulipiens.

Il était grilheure ; les slictueux toves
Gyraient sur l'alloinde et vriblaient :
Tout flivoreux allaient les borogoves ;
Les verchons fourgus bourniflaient.


« Prends garde au Jabberwock, mon fils !
A sa gueule qui mord, à ses griffes qui happent !
Gare l'oiseau Jujube, et laisse
En paix le frumieux Bandersnatch ! »


Le jeune homme, ayant pris sa vorpaline épée,
Cherchait longtemps l'ennemi manxiquais...
Puis, arrivé près de l'Arbre Tépé,
Pour réfléchir un instant s'arrêtait.

Le jabberwock du chat chez Walt Disney

06:48 Publié dans Mots, Papous | Lien permanent | Commentaires (6) |

12/12/2014

Wistiki

wistiki-wist-1.jpg

Avez-vous entendu parlé du Wistiki ? Non, ce n’est pas un singe mais un petit carré de 3,6 cm de coté et de 0,5 d’épaisseur qui vous permet de retrouver les objets que vous avez l’habitude de perdre. Il marche avec une appli sur votre Smartphone.

"Celui-ci enregistre la position du "wist" lorsque vous vous éloignez de plus de 30 mètres et c'est cette position-là que vous donnera l'application", précise Hugo Lussato. Si la cible se déplace, impossible de suivre son mouvement, tout ce que vous saurez, c'est le dernier endroit où vous l'avez laissé." Pas utile donc pour filer votre conjoint.

Ce gadget a été lancé cette année par les frères Lussato dont l’un s’appelle Bruno. Si vous avez un certain âge, ce nom vous dit sans doute quelque chose… Je ne sais si il y a un lien de parenté mais…

daef900854.jpgJe me souviens d’une époque, en 74, où un certain Bruno Lussato publiait : « La micro-informatique : introduction aux systèmes répartis. C’était suite à un débat sur la loi de Grosch qui stipulait que plus un système (ordinateur) était gros moins les calculs coûtaient chers. Lussato s’est inscrit en faux contre cette idée, plaidant pour une informatique distribuée. Dans les années 80, il revendiqua la création du mot micro-informatique. Il est mort en septembre 2009.

En dehors de son travail dans l’organisation des entreprises, il était très éclectique, passionné d’opéra et de Wagner en particulier,  il s’intéressait à la calligraphie japonaise, aux montages photo, à l’art moderne, il collectionnait les stylos…

Avec les moyens informatiques des années 70, Lussato mit au point les « zébulons » : il s'agissait de chariots de manutention sans conducteurs, munis d'une électronique embarquée, et qui officiaient dans les entrepôts du Bazar de l'Hôtel de Ville sans surveillance humaine, prenant leurs instructions par un système radio. Quelques années plus tard un autre zébulon le fit chevalier de la légion d'honneur.