03/02/2015
Inventeur
Il y a des gens payés pour inventer des maladies mentales... En américain on appelle ça le desease mongering*. Ensuite ces maladies sont répertoriées dans le DSM (Diagnostics des maladies mentales) un gros livre la bible des psys étasuniens qui en est à sa version 5, le DSM-5. J'en avais fait une note ici. Les labos pharmaceutiques produisent des pilules pour chaque maladie du DSM ou presque, elles ne sont pas remboursées et figurent en bonne place dans votre pharmacie. Un petit coup de mou, une pilule et ça repart !
Un peu de vocabulaire english: Un rumor-monger est un colporteur (inventeur) de rumeurs. Un hate-monger est un instigateur/catalyseur de haine. Un air-monger un esprit chimérique (éthéré). Un doom-monger ou un fear-monger est un Cassandre, un prophète de malheur. Un panic-monger un alarmiste. Un legacy-monger un chasseur d'héritage. Un scandal-monger une mauvaise langue ou un paparazzo. Et quelques ceux qui...
Ceux qui inventent de maladies / Ceux qui rédigent le DSM-5 / Celui qui ne peut s'empêcher de rougir / Celui qui souffre de pathologie du deuil et pleure sans cesse/ Celui qui sort trop souvent de sa voiture pour casser la gueule des chauffards / Celle qui envoie des textos vengeurs à ses supposées rivales / Celui qui bande mou / Celui qui éjacule trop vite / Celle qui surchauffe la carte bleue / Ceux qui perdent tout, tout le temps / Ceux qui cleptomanent / Ceux qui ont des tics / Ceux qui ont des TOCS / Ceux qui font tic-tac / Ceux qui ont des troubles borderline / Ceux qui ont de la dysphorie, trop tristes / Celui qui bouffe trop / Celle qui ne bouffe pas / Ceux qui souffrent de cyclothymie / Celui qui souffre d’alexithimie et qui ne dit rien / Celui qui s’irrite facilement / Celui qui passe son temps à Candy Crush / Celui qui facebook trente fois par jour / Celle qui y met toutes ses photos de neige / Celui qui tiersmondise les réseaux sociaux / Celle qui les écologise / Ceux qui ont peur de Syriza / Ceux qui pensent que Syriza va sauver l’Europe / Ceux qui ont peur de leur ombre / Ceux qui détestent leu époque...
A part ça, je me régale avec la poésie du subjonctif acheté chez lalibrairie.com
05:31 Publié dans Au fil de la toile | Lien permanent | Commentaires (1) |
02/02/2015
Ceux qui
Ceux qui croient / Ceux qui croient croire / Ceux qui croa-croa... commençait Prévert...
Celui qui a la finance pour ennemi / Celui qui a les entreprises pour amies / Celui qui veut bosser le dimanche / Celui qui ne veut plus bosser / Celui qui attend le RER en grève / Celui qui regarde Vivement Dimanche / Celle qui tricote pendant Vivement Dimanche / Celui qui se réclame du Coran mais qui ne l’a pas lu / Ceux qui ne boivent que du champagne millésimé / Ceux qui fustigent les étranges étrangers mais qui ont une bonne marocaine / Celle qui pense qu’Abdallah a beaucoup fait discrètement pour le cause des femmes / Celui qui est Charlie Hebdo / Celui qui est Charlie Chaplin / Celui qui est Charlie et la chocolaterie / Celui qui est Charlie de Gaulle / Celui qui s’attriste de son sort tellement la France le déprime / Ceux qui ne savent que faire de leurs fric mais qui ne veulent plus payer d’impôt / Ceux qui veulent quitter la France / Ceux qui se réjouissent de la victoire de Syriza / Ceux qui prennent le Pirée pour un homme / Ceux pour qui les millions sont menue monnaie / Ceux qui pensent qu'on peut abolir toutes les dettes / Ceux qui croient que Clearstream est un courant marin / Ceux qui ne connaissent pas Bygmalion / Ceux qui se prennent pour des vedettes / Ceux qui ont vendu des vedettes / Ceux qui ont touché des rétrocommissions / Celui qui va supporter l’équipe du Qatar / Celui qui sert la louche à Karabatic à l’ambassade Qatarie / Celui qui ne regarde jamais le sport…
11:28 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (2) |
01/02/2015
Les nouveaux sauvages
Un excellent film argentin à sketches, hier soir au Rouge et Noir, sur le thème des gens qui pètent les plombs face à une situation insupportable.
Gabriel Pasternak et un raté, tous les gens qui le connaissent en sont d’accord, sauf qu’il est devenu commandant de bord et qu’il a mis dans le même avion tous les gens avec qui il avait un contentieux sauf ses parents mais c’est pas grave car l’avion va s’écraser sur leur maison.
Avec sa belle voiture, il fait une queue de poisson à un traînard, pas de pot, il va crever, le traînard arrive… Une bataille homérique va s’en suivre.
Au restaurant, la serveuse reconnaît un courtier qui a provoqué la ruine de son père. Sa collègue décide de se venger à travers lui de tous les puissants et malhonnêtes de ce monde.
Un grand bourgeois, dont le fils est responsable d’un accident mortel, propose à son jardinier, moyennant finance, de se porter coupable à sa place. Juge et avocat se montrent bien trop gourmands…
Une femme comprend durant son mariage que son époux l’a trompée avec une des invitées. Sa vengeance ne va pas attendre, elle est terrible et met la fête cul par-dessus tête…
Fatigué de voir sa voiture embarquée par la fourrière, un type (Ricardo Darin, le quincaillier d’El Chino) craque... Il va se venger…
17:16 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) |
31/01/2015
Travail
Bertrand Russell, né en 1872 est mort en 1970. Il était l’auteur des Principia Mathematica. Avec Bourbaki, Russell a mis en place les principes qui refondent la mathématique au XXième siècle. En plus Russell était un des plus grands philosophes du siècle et en plus du plus il a obtenu le prix Nobel de… littérature en 1950.
Militant pacifiste, libre penseur, il a soutenu Einstein visé par le Maccarthysme*, il s’est associé contre la guerre du Vietnam avec Jean-Paul Sartre. Comme Duboin, il était partisan d’un revenu universel. Il a écrit un essai sur le travail qui me plait beaucoup. En voici quelque extraits, le PDF est ici et aussi ici en 4 billets dans une traduction un peu différente.
Ainsi que la plupart des gens de ma génération, j'ai été élevé selon le principe que l'oisiveté est mère de tous vices. Comme j'étais un enfant pétris de vertu, je croyais tout ce qu'on me disait, et je me suis ainsi doté d'une conscience qui m'a contraint à peiner au travail toute ma vie.
Cependant, si mes actions ont toujours été soumises à ma conscience, mes idées, en revanche, ont subi une révolution. En effet, j'en suis venu à penser que l'on travaille beaucoup trop de par le monde, que de voir dans le travail une vertu cause un tort immense, et qu'il importe à présent de faire valoir dans les pays industrialisés un point de vue qui diffère radicalement des préceptes traditionnels.
J'espère qu'après avoir lu les pages qui suivent, les dirigeants du YMCA lanceront une campagne afin d'inciter les jeunes gens honnêtes à ne rien faire, auquel cas je n'aurais pas vécu en vain.
(...)
Et d'abord, qu'est-ce que le travail ? Il existe deux types de travail : le premier consiste à déplacer une certaine quantité de matière se 10 trouvant à la surface de la terre, ou dans le sol même ; le second, à dire à quelqu'un d'autre de le faire. Le premier type de travail est désagréable et mal payé ; le second est agréable et très bien payé. Le second type de travail peut s'étendre de façon illimitée : il y a non seulement ceux qui donnent des ordres, mais aussi ceux qui donnent des conseils sur le genre d'ordres à donner.
La plupart de nos convictions quant aux avantages du travail sont issus de ce système : étant donné leurs origines pré-industrielles, il est évident que ces idées ne sont pas adaptées au monde moderne. La technique moderne a permis aux loisirs, jusqu'à un certain point, de cesser d'être la prérogative des classes privilégiées minoritaires pour devenir un droit également réparti dans l'ensemble de la collectivité. La morale du travail est une morale d'esclave, et le monde moderne n'a nul besoin de l'esclavage. (...)
* Il écrit au New York Times, qui vient de fustiger Einstein dans un de ses éditoriaux, en ces termes : « Vous semblez affirmer qu'on doit toujours obéir à la loi, aussi mauvaise qu'elle soit. Je ne peux pas croire que vous ayez réalisé ce que cette position implique. Condamnez-vous les martyrs chrétiens qui refusèrent de se soumettre à l'empereur, ou encore John Brown ? Non, mieux, je pense que vous vouez aux gémonies George Washington et militez pour que votre pays refasse allégeance à sa gracieuse majesté Élizabeth II. En tant que loyal sujet britannique, je ne peux qu'approuver votre point de vue ; mais j'ai peur qu'il n'obtienne que peu d'écho chez vous. »
17:59 Publié dans Duboin, Textes | Lien permanent | Commentaires (0) |
30/01/2015
Emily Loizeau
Emily Loizeau hier soir à St Ju. J’avoue que je ne la connaissais pas vraiment mais je n’ai pas regretté ma soirée. Une petite bonne femme et un grande chanteuse. Bilingue, elle chante en anglais et en français. Elle voulait subjuguer son public, hier soir c’était mission accomplie.
Quelle voix et quelle pianiste ! Elle est accompagnée de son violoncelliste, Olivier Koundouno, qui semble faire ce qu’il veut de cet instrument, y compris jouer du mètre à ruban.
C’est une auteur et compositrice. Sur Internet, on découvre qu’elle a chanté un grand nombre d’auteurs Brassens, Boris Vian, Renaud, Bob Dylan... et qu’elle a participé à pas mal de duos avec des chanteuses et chanteurs prestigieux. Elle a aussi fait la voix de Madeleine2 dans la mécanique du cœur ainsi que deux chansons du film.
Avec trois autres chanteuses, elle a chanté
«Je m’appelle Françoise» en hommage à Charlie Hebdo.
Un de ses tubes :
17:31 Publié dans Blog, Musique | Lien permanent | Commentaires (0) |
29/01/2015
Théière
En dépit de ma conversion en 2011 au pastafarisme et donc au culte du Monstre Spaghetti Volant Invisible, le MSVI, qui a créé l’univers après une bonne cuite, je continue ma quête des religions.
Comme l’Islam me préoccupe pas mal en ce moment, mon ami Dominique m'a fait découvrir « Pourquoi je ne suis pas musulman » d’Ibn Warrak. Il est en PDF ici. Un bon gros livre qui démonte les mécanismes de la croyance vu par un musulman avec analyse et exercices pratiques pris dans le Coran.
Ibn Warraq est un pseudo, il serait né en Inde en 1946, élevé au Pakistan et vit au Etats-Unis. Pseudo inspiré de Al Warraq qui était un érudit du IXième siècle qui contestait la notion de religion révélée. Al Warraq disait qu’on n’a pas besoin de prophète pour nous montrer comment on fait des flûtes ni comment en jouer.
Tout ça, c’est du pipo !
Le titre du livre serait calqué de « Pourquoi je ne suis pas chrétien » du mathématicien philosophe Bertrand Russell un athée militant. Avant le Monstre Spaghetti, Russell avait mis en orbite la Deus Ex-Théière.
Si je suggérais qu'entre la Terre et Mars se trouve une théière de porcelaine en orbite elliptique autour du Soleil, personne ne serait capable de prouver le contraire pour peu que j'aie pris la précaution de préciser que la théière est trop petite pour être détectée par nos plus puissants télescopes.
Mais si j'affirmais que, comme ma proposition ne peut être réfutée, il n'est pas tolérable pour la raison humaine d'en douter, on me considérerait aussitôt comme un illuminé.
Cependant, si l'existence de cette théière était décrite dans des livres anciens, enseignée comme une vérité sacrée tous les dimanches et inculquée aux enfants à l'école, alors toute hésitation à croire en son existence deviendrait un signe d'excentricité et vaudrait au sceptique les soins d'un psychiatre à une époque éclairée, ou de l'Inquisiteur en des temps plus anciens. »
Richard Dawkins ajoute :
« La religion organisée mérite la plus vive hostilité car, contrairement à la croyance en la théière de Russell, la religion organisée est puissante, influente, exemptée de taxes et systématiquement transmise à des enfants trop jeunes.
Si vous voulez croire aux licornes, aux petites souris, aux théières ou Yahvé, il vous incombe de le justifier. Il n'incombe pas au reste d'entre nous de dire pourquoi nous n'y croyons pas. Nous, les athées, sommes aussi des a-souristes et des a-théièristes. »
Et j'ajoute : même des a-pèrenoëlistes.
18:43 Publié dans Pastafarisme, Religion | Lien permanent | Commentaires (0) |
28/01/2015
Mort ou vif ?
Alain Thurin*, l’infirmier de Mme Bettencourt (bête en cours, aurait dit Lacan), « aurait tenté d'attenter à ses jours dimanche après-midi en se pendant dans un bois près de son domicile » nous dit le communiqué de presse. «Nous ne savons pas s'il est mort ou vivant», a précisé le président du tribunal, Denis Roucou.
Il se serait suicider parce que Madame aurait couché... son nom sur son testament pour 10 briques. C'est sympa 10 briques et franchement pour Liliane, c'est peu de chose.
N'empêche, on se pose des questions. A-t-il « tenté d’attenter » ou a-t-il vraiment attenter ? S'il a attenté, est ce qu’il aurait tenté un suicide à la mode Schrödinger ? Schrödinger, Erwin de son prénom, dont on ne sait toujours pas si son chat est mort ou vivant à cause de cet électron qui n’arrive pas à se décider à passer à gauche ou à droite. Franchement, on est inquiet.
Suite au procès, les prévenus Banier François Marie, Woerth Eric et consorts*, risquent 375 mille euros d’amende au maximoum comme on dit à Genève. Un pourboire pour les obligés de madame, même pas un cachet pour une heure de parole de notre ex-futur président à New-York ou à Dubai. Attention soyons précis, celui-ci n’est plus en cause, il n’aura donc pas à bosser une heure de plus comme le craignait Nadine Morano.
* A noter l’homophonie avec Alan Turing, le génial mathématicien anglais qui s’est suicidé en 1954, enfin, là non plus on n’est pas si sûr de son suicide, voir ici en engliche. Dans la version officielle, il aurait mangé une pomme au cyanure.
* Consort - qui partage le même sort. On n'écrit pas "Le prince qu'on sort" pour parler du mari de la reine mais "Le prince con sort". De même, on ne dit plus comme avant la princesse consorte, l'usage s'est perdu. On pourrait dire "la princesse qu'on sorte" mais au subjonctif uniquement.
19:29 Publié dans Au fil de la toile | Lien permanent | Commentaires (2) |