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15/05/2006

Pre-posté

Voilà, quand vous lirez cette note, le prix aura été attribué.

Pas sûr que ce soit parmi mes favoris…

Tant pis je me mouille voici ma liste :

1-La tentation des armes à feu de Patrick Deville

2-La chambre de la Stella de Jean-Baptiste Harang

3-Chroniques de l'asphalte de Samuel Benchetrit

-Insoupçonnable de Tanguy Viel
-J'ai renvoyé Marta de Nathalie Kuperman
-Entre les murs de François Begaudeau
-Je vais de mieux en mieux de Marie-Dominique Lelievre
-J'étais derrière toi de Nicolas Fargues
-Les pays immobiles de Bayon
-Fuir les forêts de Fabrice Gabriel

…et voici une ébauche de ce que je pourrais avoir dit dimanche 14 quand on m’interrogera :

Je crois que sans le livre Inter je n’aurais jamais eu l’idée de lire le livre de Patrick Deville. Rien n’aurait semble-t-il pu m’attirer dans ce livre, ni la 4 ième de couverture, ni ce qu’on disait de Patrick Deville. Si j’avais établi de critères objectifs avant de lire les 10 livres, tel que l’intérêt de l’histoire, la cohésion de l’œuvre, la construction… que sais-je, bien peu auraient été satisfaits. Et pourtant, aussi bien à la lecture qu’à la relecture ce livre m’a procuré un plaisir énorme. Pourquoi ?

J’ai aimé cette balade à travers les temps et les lieux. Cette curiosité qu’est la photo de Baltasar Brum avec un pistolet Smith et Wesson dans chaque main, photo qui traverse la vie de l’écrivain à deux ans d’intervalle. Ce livre inconnu d’Aldoüs Huxley associé à l’auteur par son personnage principal Faning dans un délire de cette jeune actrice anglaise blonde et fragile. Cette randonnée à travers l’ex-URSS, entre Bakou et Tbilissi, où l’on rencontre la mythique voiture Lada* et des poètes au destin tragique toujours liés aux armes à feu et le couple flamboyant Essenine et Isadora Duncan, on parle de voyages et de voyageurs. La littérature et le voyage dans un miroir. Une grande maison jaune et blanche dont le balcon donnait sur la Caspienne. Et puis… ce film d’Hitchcock, Topaz, oublié, incompris… Voilà. A la première lecture, je ne savais pas pourquoi je me suis fais envoûter. Une seule solution pour le savoir, il fallait que je le relise.

Je n’ai pas mieux compris la seconde fois mais cela a confirmé à quel point j’aimais ce livre inclassable. Cet OLNI, cet Objets Littéraire Non Identifiés qui nous promène de McGuffin en McGuffin. Il y a bien sûr un style agréable, une écriture musicale mais aussi une écriture qui se fait oublier, on ne trouve pas de ces phrases dont on se dit qu’elles sont bien trop léchées pour être honnêtes. Ces quatre textes voyageurs imbriqués m’ont fait pétiller les neurones.

J’ai tellement été envoûté parce livre que j’ai de la peine à passer à mes deuxième et troisième coups de cœur que son la chambre de la Stella et les chroniques de l’asphalte. Pour ces deux romans je vais me répèter :


Jean-Baptiste Harang ne soigne pas le suspens mais il soigne le style. Ses descriptions sont longues et nombreuses mais elles ne lassent pas. On les déguste comme des tranches du cake de la grand-mère. Son livre a un petit côté suranné, pas seulement dans son sujet mais aussi dans sa manière. Une écriture de l’autre siècle, des paragraphes faits sur mesure pour y tailler des dictées pour les élèves attentifs aux détails mais aussi pour les distraits.


Pour Benchetrit, je disais une écriture simple, décontractée et efficace, une mise en scène à l’intérieur des chapitres bien faite, je me suis laissé emporter par la fraîcheur de ces petites histoires, l’atmosphère du quartier. Un livre sympathique.

 

* Lada dont j’ai possédé un exemplaire jaune.

PS: Le livre de Deville ressemble un peu à ce blog. Géographie et littérature. De plus il est précédé d’une citation de Victor Segalen dont je lis que pour obtenir son doctorat de médecine, il soutint en 1902 une thèse dont le titre était Les Cliniciens ès lettres. Le sujet en était les névroses dans la littérature contemporaine. 

12/05/2006

Bilan provisoire

medium_li.2.jpgJ-2.

Dimanche 14

Le verdict

Dimanche donc, réunion des jurés dans la maison ronde. Je vous raconterai. En attendant je continue de rassembler mes idées et le débat est toujours intense dans ma tête. Il y a quelque chose qui fait de la littérature un art à part. On écrit pour communiquer et on écrit pour créer du beau. Cette question me poursuit depuis mes cours de français du collège passés à plancher sur des textes magnifiques de Racine ou de Molière… textes dont on se demandait bien à quoi cela pouvait nous servir. Peut-être à prendre le goût de la belle langue, ce qui n’est déjà pas mal.


Communication ou esthétique ? Les deux ne sont bien sûr pas incompatibles mais entre un poème et une note scientifique il y a de la marge et on comprend bien que la littérature scientifique ne puisse pas laisser trop de place à la poésie. En ce qui concerne les dix livres Inter, il y a aussi des degrés, bien que la plupart des livres soient, heureusement, du côté de la belle littérature, pourtant entre le Deville et le Gabriel d’un côté et le Benchetrit ou le Bégaudeau de l’autre, il y a du champ.

Et puis on aimerait rencontrer le grand coup de foudre, le Parfum, Cent ans de solitude… et puis... non. Bien sûr c’est placer la barre un peu haut mais c’est aussi pour ça que je me suis lancé dans cette aventure. C’est un rêve, plonger dans un bain de littérature. Voilà, j’aurai été juré du livre Inter…


Pour répondre à la question de Ruth, non pas d'overdose, content quand même que cette phase de préparation se termine et un peu impatient de savoir la suite comme quand on tourne une page. 
A suivre…

09:50 Publié dans Livre Inter | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Littérature |

11/05/2006

Lecteurs

Et il n'y a pas d'activité plus belle et morale que la lecture. Lire des romans c'est déjà un acte de liberté. Je suis d'ailleurs favorable à ce qu'on paie les lecteurs. Ils ont une véritable activité civique morale de pensée. Si on proposait le smic à quelqu'un qui veut devenir lecteur, je suis persuadé qu'il n'y aurait pas énormément de volontaires. Pour être lecteur, pas juste lire des histoires, il faut des années de pratique, des années d'entrainement, parce qu'on ne peut pas lire de la littérature française contemporaine si on n'a pas lu l'anglaise du XVIIIe sicècle, si on n'a pas lu les classiques...les lecteurs sont des héros.

Patrick Deville

10/05/2006

Mont-Blanc

medium_mtblanc.jpgObjectif  Mont-blanc

 

ce matin sur

Blog à part

 

l’émission fe France-Inter.

 

Eh oui, il m’arrive de me lever aux aurores.

Ils n’ont pas parlé de la ritournelle... magistralement interprêtée par Fred... Dommage.

Je sens que ma carrière de parolier a fait long feu (a échouée et pas le contraire)

"Ils sont quatre, encordés au même blog sur lequel il nous racontent leur entraînement en vue d’atteindre, ensemble, dans un délai de trois mois, le sommet du Mont Blanc.

Il y a Christophe qui affirme vouloir montrer que la volonté peut venir à bout des challenges les plus inatteignables ;

Il y a Eric, qui ne voudrait pas se révéler le maillon faible du groupe ;

Fred, qui veut être le blogueur le plus haut d’Europe ;

Valentin, enfin. Pour lui ce n’est pas tout à fait une première, plutôt une manière de revanche puisqu’il a déjà tenté l’expérience et échoué à quelques mètres du but..."

09/05/2006

Arroyo

medium_amiguel.jpg
Uruguay


Montevideo

 

Arroyo del Miguelete

[Source]


Après Vialatte qui voulait chanter les fleuves de la terre, voici un arroyo uruguayien par Patrick Deville:

"Malgré l'immense beauté des rivières du monde, la splendeur des fleuves et des estuaires, on peut éprouver une tendresse particulière pour le cours très modeste de l'arroyo del Miguelete. Peut-être parce que c'est une histoire simple et banale comme une chanson d'amour réaliste, un boléro, qui commence bien, et qui finit mal. L'arroyo del Miguelete prend sa source au nord de Montevideo, dans la pampa de l'Uruguay, près de Canelones.
Après avoir consciencieusement abreuvé des milliers de vaches et arrosé des millions d'eucalyptus (qui, dans cinq ans, seront déjà débités en petites bûches rouges, et crépiteront dans la braise de la lena, sous la viande de ces mêmes vaches en asado), il déboule avec l'impatience d'un jeune péquenaud dans la banlieue de Montevideo, découvre ahuri les quartiers de tôles et de vieux pneus où survivent quelques potagers, longe comme un marlou le cimetière du Nord, avant de se faire coincer par les berges cimentées de la rambla Francisco-Lavalleja, que surplombent les maisons de la rue Eusebio-Valdenegro.

Dans les années trente de ce siècle, Baltasar Brum habitait l'une de ces maisons. (...)

Dès qu'elle s'éloigne du front de mer, des appartements à trois mille dollars le mois avec vue sur le Rio, des quartiers de Pocitos, de Buceo ou Carrasco, Montevideo jette assez vite l'éponge. Rues sombres et poussiéreuses. Stationsservice. Entrepôts. Épiceries ambulantes sur des charrettes à pneus. Pyramides de pastèques et montagnes de bananes. Des sacs en plastique flottaient à nouveau sur l'arroyo del Miguelete, dont le cours s'élargit vers l'aval. Il faisait le fier au soleil, se prélassait au milieu des pelouses et des grands saules du parque Prado, vivait son heure de gloire éphémère au coeur de Montevideo la coquette avant de disparaître le long de la raffinerie, jour après jour, usé, sali, avalé par les eaux douces et salées du Rio de la Plata, jusqu'au Vieil Océan ducassien."

00:05 Publié dans Géographie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Littérature |

06/05/2006

L'étourdissement

medium_blog_240605_egloff_joel.jpgL’Étourdissement

Joël Egloff

Buchet Chastel

Prix Inter 2005


Je n’avais pas lu Livre Inter de l’année dernière, peut-être à cause du dépit de n’avoir pas été choisi. C’était une erreur... réparée.


Une ville de cauchemar, un homme jeune habite avec sa grand-mère une maison délabrée. Une vieille dame pas très sympathique mais comme c’est la seule grand-mère qu’il a… Chaque matin, notre héros enfourche sa bicyclette et part pour l’autre bout de la ville prendre son travail aux abattoirs à côté de l’aéroport. Pas d’avenir, pas de choix. L’abattoir a ses bons côtés et permet d’améliorer l’ordinaire : rognons de porc enveloppés dans du papier journal planqué dans le pantalon et qui dégoulinent le long des cuisses, un régal pour grand-mère et lui. Bortch, son copain de travail, lui offre quelques-unes de ses plus belles prises de pêche. Mais leur apparence maladive et leur consistance molle ne lui inspirent pas confiance. Pas plus que les champignons de Bortch même si Bortch prétend  qu’ils n’auraient pas dû utiliser des oeufs pas frais. On prend ses vacances entre la station d’épuration et la décharge… Ainsi va la vie dans ce charmant pays.


Ce qui est étonnant dans l’écriture de Joël Egloff c’est qu’il décrit cette situation apocalyptique comme s’il décrivait la réalité d’aujourd’hui, sans plus de manière et avec le même vocabulaire. Nul doute que pour lui ce monde là ne soit une des possibilités de notre futur. Cela m’a rappelé une œuvre découverte, il y a quelques années à la Fondation Salomon intitulée Rebus-rebuts où l’on pouvait voir une ville du futur (exotica) bien inquiétante, faîte de ferraille de récupération où les trains et les avions frôlaient les habitations comme dans le livre de Joël Egloff.

10:00 Publié dans Livre Inter | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : Littérature |

04/05/2006

Tulipomanie

medium_tulipe.jpg1634 

 

La popularité des tulipes se répandit dans une grande partie de l'Europe.

 

Pourtant, elles demeuraient un luxe surtout réservé aux riches. Il est vrai qu'à l'époque, les jardins étaient plutôt une collection d'objets précieux.

 

La tulipe, déjà onéreuse, y jouait un rôle principal. Mais le prix de la tulipe ne cessait d'augmenter et en 1634 précisément, il connut une véritable explosion. Ce fut le début de la "Tulpomanie ".
 

Le commerce des bulbes devint une véritable spéculation. On les achetait et on les revendait sans que l'argent ou les marchandises aient changé de propriétaire. Tout se passait sur papier. Sans oublier qu'on ignorait ce qui allait sortir du bulbe. Le négociant ne pouvait donc qu'avoir confiance qu'il s'agît bien d'une belle tulipe. Il n'était pas certain que le bulbe vendu par le marchand fût passé entre ses mains, ni que l'acheteur eût la somme d'argent ou la marchandise requise. Le plus souvent, l'opération en restait sur une promesse. L'acheteur devenait à son tour marchand et revendait le bulbe à la personne suivante. Non sans bénéfice... Le nombre d'intermédiaires ne cessant d'augmenter, les prix poursuivaient leur escalade. En tête de liste, se trouvait la Semper Augustus. Son prix le plus fort atteignit cinq mille florins, un prix équivalent à la valeur d'un immeuble bourgeois de l'époque à Amsterdam. Mais l'argent n'était pas le seul moyen de paiement. A l'époque, les marchandises s'échangeaient ou se payaient souvent en nature. Ainsi, pour un bulbe de tulipe Viceroi (qui valait deux fois moins que la Semper Augustus) il avait été convenu le paiement de:
2 charretées de blé, 4 charretées de seigle, 4 bœufs gras, 8 cochons gras, 12 moutons gras, 2 fûts de vin, 4 fûts de bière, 100 livres de fromage, un lit, un vase d'argent et des vêtements.

 

Le commerce des bulbes de tulipes avait généralement lieu dans des petites pièces en retrait dans les auberges, les tavernes et les gargotes. Il était illégal mais personne n'ignorait son existence. Les enfants jouaient le rôle d'espion. La Tulpomanie prit fin trois ans plus tard. Les prix commencèrent à chuter, de nombreux marchands firent banqueroute, ce qui, à l'époque, était susceptible de lourdes peines de prison. Des fortunes fondirent comme neige au soleil et beaucoup se retrouvèrent au chômage. Pour finir, les autorités durent intervenir et en avril 1637, tous les accords spéculatifs furent annulés et le prix maximum pour un bulbe de tulipe fut fixé à 50 florins.

Trouvé sur : http://www.bakker.fr/

00:05 Publié dans Lecture | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : Ecriture |