17/03/2006
Cinéma
Ciné-club
Allons au Cinéma
Cela fait quelques années qu'à Saint Julien on a un ciné-club et une association « Allons au cinéma » tous deux animés par le passionné cinéphile Didier Renaud. Un peu plus de trois films par mois pour un public de cinéphiles et une programmation de grande qualité.
Parmi les derniers films l’hilarant Annie Hall de Woody Allen, 1977, à mon avis son chef d’œuvre. L’histoire toute simple des rapports compliqués d’un homme et d’une femme. Si vous ne l’avez pas vu, louez-le, sinon, relouez-le.
Et lundi dernier l’intimiste Sonate d’automne, 1978, d’Ingmar Bergman avec Ingrid, pas de lien de parenté, qui joue la mère dasn la film. L’histoire toute simple des rapports très compliqués d’une mère et de sa fille. Difficile de faire plus violent. Liv Ullmann, l’ex-femme de Bergman joue la fille, elle est exceptionnelle.
Ce soir à 19:30, salle le Savoie, un film d'Emir Kusturica. Puis dans le cadre de la Fête de l’internet : Thomas est amoureux, Delicatessen…
Et toujours pas de livres Inter... Espèrons qu'ils arrivent avant la dernière semaine :-(
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16/03/2006
Passe-Muraille
De la lecture, relecture et d’autres activités.
Semaine chargée.
Lundi, ciné-club. Sonate d'automne.
Hier superbe randonnée à raquettes au clair de lune sur le plateau des Glières. Promenade de 7 à 10 heures. Grosse tartiflette, Apremont et Gamay de Savoie. On rechausse pour revenir à la voiture. Il faut -12, la nuit est superbe. On est pas couché...
Ce soir réunion des acteurs du Passe-Muraille à Lausanne. Le numéro 68 est sorti. J'y ai écrit un petit article sur la relecture de Céline, Mort à crédit.
Le Passe-Muraille est une revue des livres, des idées et des expressions. En ouverture du 68 : une nouvelle de la jeune Libanaise Ritta Baddoura, qui vient d'obtenir le premier prix des Jeux de la francophonie pour ce beau texte poignant, évoquant un premier amour fracassé dans les ruines de Beyrouth. Egalement au sommaire : un dossier sur la relecture (Lautréamont, Céline, Hemingway, Verne, Gary, ainsi qu’une évocation du Livre de l’Avenir par Raymond Alcovère), une présentation de Lunar Park de Bret Easton Ellis, une nouvelle inédite de Philippe Testa et une évocation du travail de Sophie Calle, entre autres.
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15/03/2006
Insomnomonie
Les bons mots, les mots d’esprit
Les mots taiseux, les mots bavards
Les mots tueurs, les mots tôt et les mots tard.
Les mots do
Les mots dorés
Les mots parés, les mots parmi
Les mots faciles, les mots solitaires
Les mots par la, les mots par si, les mots pardonnés
Les mots scient, les mots scions
Les mots scions du bois pour la mère Nicolas…
Les mots modulaires et les mots médullaires
Les mots valise
les mots malle et les mots maux
Les mots des mots niais et les mots démoniaques.
Les mots émoi
Les mots et toi
Le mot îlet... tout seul
Les mots noués, les mots nouveaux
Les mots avoués, les mots à moitié pardonnés
Les mots îles sont archipels.
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14/03/2006
Jaloux ?
Après Annie Hall il y a trois semaines, ce soir le ciné-club de St Ju passait Sonate d’automne, des merveilles dont je reparlerais ici.
J'ai reçu aujourd'hui une lettre de France Inter. Il faut envoyer une lettre d’acceptation et de bon pour règlement. C’est prêt ! J’ai même demandé l’autorisation de mettre des notes de lecture sans prendre trop parti. C'est pour rassurer les inquiets :-)
Je fais des jaloux, nous faisons des jaloux, Alexandra et moi, n’est-ce pas JPaul ? Alexandra c’est ma co-jurée, qui s’est signalée dans un commentaire cet après-midi. Elle a été choisie au premier essai, il y en a qui sont chanceuse. Je sens que l’aventure s’annonce palpitante.
Depuis cette nomination comme juré, on en parle beaucoup autour de moi. Il y a plusieurs types de réactions. Ceux qui ne savent pas de quoi on parle. Cela me surprend toujours qu’après 31 prix et autant de battages annuels, il puisse y avoir encore autant de gens pas au courant…
Et puis il y a ceux qui connaissent très très bien, qui ont éventuellement postulé une fois ou plus et qui me regardent avec un air envieux. Ils expliquent aux autres ce qu’est ce prix, un prix décerné par des lecteurs, pas par l’intelligentsia parisienne qui fait la pluie et le beau temps de la littérature française, un prix qui n’est pas concocté par des jurés confortablement installés chaque année chez Drouant et dont on dit qu’ils défendent plus leur éditeur que les livres… non le Livre Inter, ce sont des lecteurs passionnés qui sont podologue :-), infirmière, agent de maîtrise, vendeurs… et dont on peut être sûr et certain que le 14 mai, ils auront humé, caressé, lu, décortiqué, pesé, soupesé, analysé les dix livres en compétition.
Pour jeter un peu d’huile sur le feu de leur jalousie, je leur dis mon plaisir anticipé de rencontrer Jean Echenoz, les autres jurés, Vincent Josse le découvreur de talents passionné, et j’ajoute perfide « et peut-être même Patricia Martin. » Les yeux de ceux qui connaissent Patricia s’allument… on me parle du Masque et la plume, de Philofil, de ses chroniques littéraires… C’est incroyable le nombre de fans de Patricia (photo).
Et il y a aussi le Dauphiné qui m'a appelé, c'est la gloire!
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13/03/2006
Braques
MIAMI - Onelio Diaz, Karl Monzon, et Jeffrey Boatswright piquent cinq sacs de billets venus d’Allemagne d’une valeurde 7,4 millions de dollars. Onelio et Karl arrêtés, Jeffrey kidnappé par trois collègues, rançon : un million. Les trois braqueurs et les trois ravisseurs hier devant le même tribunal.
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12/03/2006
Ravel
Jean Echenoz
Ravel
Roman
Avant de lire les dix livres du prix Inter, je lis et relis Echenoz. Si vous n'avez rien lu de lui vous pouvez commencer par Ravel, un petit livre de 124 pages à 12 euros sorti depuis peu et victime de tous les éloges. Ce roman nous raconte les dernières années de la vie du compositeur français Maurice Ravel (1875-1937).
Il n'est pas facile de rendre la vie par l'écriture et de ce point de vue, ce Ravel est une réussite. Il y a ici du Flaubert. Dès les premières pages on rentre dans la baignoire du compositeur, puis on prend le bateau, le France, avec notre héros et ses vingt-cinq pyjamas, ses soixante chemises, ses soixante-quinze cravates, ses trentes paires de chaussures plus ou moins vernies. Un Ravel en première classe, tiré à quatre épingle... A New York, le 7 mars 1928, il fête ses 53 ans. Puis, on participe à son tour moucheronesque et vibrionnant des Etats-Unis dans des trains de luxe, des hôtels de luxes, des réceptions où il mange mal, lui qui "aimait la viande rouge bleue"... Il revient en France et on arrive à ce fameux boléro, « ce petit truc en ut majeur qui va marcher cent mille fois mieux que La Madelon. » Pas beaucoup d'oeuvres citées, même pas sa pavane pour une infante défunte dont le titre sonne si bien.
Ravel fut grand comme un jockey, donc comme Faulkner. Son corps était si léger qu'en 1914, désireux de s'engager, il tenta de persuader les autorités militaires qu'un pareil poids serait justement idéal pour l'aviation. Cette incorporation lui fut refusée, d'ailleurs on l'exempta de toute obligation mais, comme il insistait, on l'affecta sans rire à la conduite des poids lourds.
Le personnage toujours souriant, dandy et solitaire était-il sympathique? Difficile à dire. Echenoz nous renvoie à la vérité de l'être sur la fin de sa vie entre art et vanité. Il y a au moins deux choses que j'ai aimé chez Ravel, c'est qu'il s'intéresse au Jazz, ce qui ne devait pas être si courant à l'époque, et il ne se prend pas toujours pour un maître. A preuve ce paragraphe.
Il est devenu tellement incontestable que les jeunes compositeurs commencent à s'énerver, ruent dans les brancards jusqu'à l'éreinter dans la presse mais on dirait qu'une fois de plus il s'en fout. Un soir qu'il assiste avec le jeune Rosenthal à un ballet de Darius Milhaud, il applaudit à se faire mal et trouve ça parfaitement formidable, bravo, magnifique, superbe. Mais enfin, lui dit son voisin, vous ne savez pas ce que Milhaud dit de vous ? Il passe son temps à vous traîner dans la boue. Il n'a pas tort, fait observer Ravel, c'est ce qu'il faut faire quand on est jeune. Un autre soir avec Hélène, cette fois c'est un autre ballet composé par Georges Auric et qu'il trouve tout aussi formidable, tellement bien qu'il veut aller complimenter l'auteur. Comment, dit Hélène, vous iriez féliciter Auric après ce qu'il a écrit sur vous ? Pourquoi pas, répond-il. Il tape sur Ravel ? Eh bien il a raison de taper sur Ravel. S'il ne tapait pas sur Ravel, il ferait du Ravel et ça suffit, maintenant, avec Ravel.
Je ne vous raconte pas la fin un peu triste et qui nous ramène à un autre époque.
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11/03/2006
Poésie
Encore une superbe soirée culturelle à St Julien
dans le cadre du printemps des poètes.
Erik Desfosses (photo) artiste de St Julien nous a interprèté des textes de Philippe Garnier, un poète entre Prévert et Devos, né en 1951 et disparu en 1984.
Garnier aimait inventer des mots, des histoires, des climats sonores. Voici deux de ses textes:
La langue a des tics
La langue a des tics
Disons
A la limite
Au niveau de
Vraiment fantastique
C'est bien vu ça délire
Enfin
Pas mal
Tu vois Quoi
J'veux dire
Oui mais non d'accord
Un p'tit peu carrément
Ca fonctionne
Encore que
Pas vraiment
Faudrait casser l'truc
C'est comme ça qu'j'le sens
Enfin
Moi
Je
Personnellement
Mais peut-être qu'en tant qu'être
Et au niveau du vécu
Dans l'sens où ça t'rejette
Ça t'a plu ?
Toi j'sais pas mais moi
Quand j'parle je marche plus
Je rêve d'une pomme d'amour
Qui ait pas été mordue
Et puis y a l'contexte
Appréhendé et tout
Rien qu'au niveau du texte
J't'en dis pas plus c'est fou
Le rapport au discours
Quelque part n'est pas clair
En ce sens que dans l'autre
C'est l'contraire
Les mots c'est trop et tout
Suffit d'les écouter
Pour savoir c'qui nous noue
Nous noue d'puis qu'on est né
Les mots faut-il les déc
Ouper
Ou pas ? Ou peu ?
Est-ce parce que tu dissèques
Que j'peux pas dire pluvieux ?
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Au lieu de de dire SAU il disait Ci au lieu de dire CI il disait SON et au lieu de dire SAU-Ci-SSON il ne disait rien
Or si le mot SAU -bon- a un joli son le mot CI et le mot SON sont avant tout des sons que l'on peut trouver plus ou moins agréables c'est entendu mais sont avant tout ici des sons qui ne sont et c'est ca qui est admirable rien d'autre que des sy- des syl-labes...
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