16/04/2006
Pâques
Savez-vous que l'année 2006 à une épacte de zéro... du moins dans le calendrier grégorien?
Information essentielle mais qu’est-ce que l’épacte ?
L’épacte est l’âge de la lune au 1er janvier, diminué d’une unité.
A quoi ça sert. A peu de chose à part à fixer la date de paques dans les calendriers orthodoxe et chrétien d’occident. Quand on voit l’horrible complexité de la fixation de ces dates (comparable à la fixation du début du ramadan) on ne peut que penser que tous les moyens étaient bons pour rendre les choses inaccessibles au bon peuple.
Pour presque tout savoir sur la lune, le soleil, Grégoire qui remplace Jules, la bissextilité, les computs lunaires, le cycle de Méton d’Athènes de 6939,55 jours et autre joyeusetés, c'est ici.
Pour les matheux qui veulent comprendre ce qui se cache derrière « Le premier dimanche après la pleine lune qui arrive le jour de l’équinoxe du printemps ou les jours suivants. » il y a la fameuse formule de Gauss.
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15/04/2006
Fantomas
La poésie
de Fantomas
vue
par
Alexandre
Vialatte
... Il est bon, dans ces conditions, de continuer à lire Fantômas, dont la publication complète menace de submerger les rayons des libraires... Mais il serait déloyal de cacher au lecteur qu'il y trouvera le roi de Hesse-Weimar séquestré sous le bassin de la place de la Concorde ; que la complice de Fantômas est la grande-duchesse Alexandra ; que le ministre de la Justice sera tué par Fantômas en costume de souris d'hôtel avec des clous répandus sur le sol, un sac de sable asséné sur la tête et une aiguille plantée dans le cœur ; que le célèbre bandit fera accuser de ses crimes un roi régnant et le policier qui l'arrêtera ; que les malheureux seront écroués ; et que si l'on continue à ce train on ne tardera pas à apprendre que le vrai Fantômas est le Pape. Ou alors la reine d'Angleterre. Car il suffit, dans l'univers de Fantômas, de mettre rapidement une fausse barbe pour ressembler aux yeux de tout le monde à qui l'on veut. J'ajoute, par scrupule de conscience, que dans le monde où cet homme magique promène le lecteur fasciné, les détectives américains qui arrivent dans une chambre d'hôtel commencent toujours par raccourcir les pieds de leur chaise de 25 centimètres avec une scie qui ne les quitte jamais, et ne reçoivent leurs visiteurs qu'en les faisant étendre par terre, parce qu'ils ont flairé à l'avance la présence d'un fusil braqué sur l'endroit où leur tête devrait être normalement et actionné par des ficelles. Il faut aussi avouer tout de suite que Fantômas, quand il cherche à dissimuler sa complice, lady Hamilton, la fait nommer ingénieusement mère supérieure d'un couvent réputé dans un endroit un peu central de la capitale, ce qui lui permet d'aller la voir incognito dans la chapelle en grand costume de Fantômas (cape romaine, cagoule, collant noir) en passant par un haut vitrail : il a suffi à lady Hamilton d'interdire l'accès de la chapelle en sonnant joyeusement la cloche à deux heures de l'après-midi.
Toutes ces précautions étant prises, il ne s'agit plus, pour l'acheteur hésitant, que de savoir s'il aime l'inouï dans le grandiose, voire le grandiose dans l'inouï, bref tout ce qui faisait dire à Daudet, à la suite du discours d'un autre député : " Monsieur le Président, permettez-moi d'emporter monsieur à la maison afin de divertir nos enfants. "
On ne sera pas peu étonné d'y voir Mme Toulouche, âgée de 70 ans, grimper à bord d'un paquebot luxueux pour y égorger des détectives américains. A coups de dents. Sans que personne ne s'en doute.
Et c'est ainsi qu'Allah est grand. (et c'est ainsi qu'Alexandre terminait toutes ses chroniques)
(Extrait de Chronique de la poésie pure, La Montagne, 28 novembre 1961)
00:05 Publié dans Au fil de la toile, Lecture, Vialatte | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : littérature |
14/04/2006
Radio Livre
Je continue ma lecture avec des hauts et des bas, enfin plus de bas, je dois bien l’avouer. Je prends des notes et j’écoute les auteurs sur France-Inter. C’est intéressant d’écouter les questions que posent les interviewers et de constater à quel point ils lisent bien les livres. Amusant aussi d’entendre dans l’entretien avec Nathalie Kuperman à quel point la journaliste se permet de mettre en valeur ce qu’elle, journaliste, a trouvé qui manquait dans le livre et de voir que l’auteure lui rèpod gentiment.
Je viens de aussi d’écouter le Masque et la Plume de dimanche dernier où Xav m'avait signalé qu'on parlait du Nicolas Fargues. J'avoue que j’ai un peu de peine à comprendre cet engouement. En plus c’est ma copine Patricia Martin qui est le plus soulevée par cette vague farguienne. Passe encore qu’elle pense que la sexualité du narrateur soit représentative de celle du premier sexe (un mec très beau, très porté sur la chose, obsédé, et qui avoue 4 à 5 femmes a 30 ans, vous trouvez ça normal ?) mais qu’elle cautionne les banalités dites dans ce livre sur l’Italie et les italiens… ça m’inquiète, surtout que Patricia est comme moi une grande italophile.
22:32 Publié dans Livre Inter | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Ecriture |
13/04/2006
Générations
Perpignan. Le petit Paul Ximenez a la chance d’avoir la grand-mère de son arrière-grand-mère ou, si vous préférez, l’arrière-grand-mère de sa grand-mère, enfin sa quadrisaïeule, la jaia, Incarnacion Reyes*, une mémé gitane de 90 ans qui habite dans sa rue avec une bonne partie de la famille.
*Incarnacion a eu huit enfants, quatre petits enfants, 13 arrière-petits enfants, 20 arrière-arrière-petits-enfants, avant l'arrivée du petit Paul en février, l'occasion d'une grande fête dans la tradition gitane.
**Un exemple probablement unique de famille hexa-générationnelle, une étude menée en l'an 2000, avait détecté quelque 3382 familles penta-générationnelles en France
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12/04/2006
Je vais de mieux en mieux
Je vais de mieux en mieux
Marie-Dominique Lelievre
(Flammarion)
Selection Livre Inter
Elle s’appelle Gabrielle et lui Pierre. Ils ont la petite quarantaine, un peu moins peut-être, ils sont riches, ils sont beaux, lui est architecte, une pointure semble-t-il, ils ont une fille Inès, 15 ans, mignonne bien sûr et un peu chiante comme il se doit, exigeante avec papa, tannante avec maman. Ils viennent de se construire une villa de rêve dans un paysage de rêve que l’on imagine facilement en Corse. Il y a même une société de gardiennage qui passe un peu trop souvent près de la maison pour être honnête.
C’est Gabrielle qui raconte sa vie de rêve, sa maison de rêve, version demeures et châteaux, son mari de rêve, enfin presque, de ce côté la relation se gâte. Le Pierre, constructeur de son état, se renferme dans sa coquille comme un bernard-l’hermite. Il parle à la rigueur d’architecture mais il n’a pas envie de parler de l’éducation de sa fille et encore moins d’amour. Gabrielle ne se laisse pas abattre, elle est adepte de la méthode Coué alors elle se répète régulièrement la phrase magique :
Tous les jours et à tous points de vue, je vais de mieux en mieux.
Et pourtant rien ne s’arrange. Malgré les appareils de marque, les produits de bon goût et de qualité, les vêtements chicos, les soirées branchées… A tout point de vue Gabrielle va de plus en plus mal.
Les héros sont bien campés, visiblement Marie-Dominique connaît bien le monde dans lequel évoluent nos trois héros. Elle cite les produits qui vont bien. Elle connaît le vocabulaire qui fait va avec et qui fait mouche : Une orchidée blanche trémule à la fenêtre… Une goutte séreuse tombe de ses cheveux… ils sont des personnages de SF pris dans le suc des aliens, les roches sont adamantines… la pénombre stroboscopée… Beaucoup de recherche dans l’écriture, pourtant, on a beau circuler entre Paris et l’île de rêve, cette Fabienne Bovary là m'a un peu fatigué.
00:05 Publié dans Livre Inter | Lien permanent | Commentaires (0) |
11/04/2006
Atacama
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Mystère sur l'Altiplano
près du désert d'Atacama
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A partir d’images prises de l’espace, un bon "lecteur" peut parler du climat, de l’écologie, de l’économie, de la géologie des régions concernées. Mais parfois, il est bien difficile d’interpréter un motif.
Dans cette vue de l’Altiplano on peut voir différents éléments mais ce qui préoccupait les experts c’étaient ces stries délicates en (C) qui montrent des petites crevasses. Bizarrement, seule cette photo montrait cette structure étrange (pour le bon lecteur). Etait-ce un problème de lumière ? Est-ce qu’un événement géologique était en cause ?
Point du tout. L’explication fut donnée par un observateur au sol, Sergio Ballivan de National Geographic qui se baladait dans le coin et prenait des photos le même jour. Sergio a tout de suite reconnu des congères de neige. La neige est extrêmement rare vers l’Atacama mais le vent fréquent. (La neige, cela rappelle les roses de Sepulveda)
L’ennui avec les photos des planètes lointaines c’est que les photographes de National Geographic s’y promènent assez rarement.
00:05 Publié dans Géographie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Ecriture |
10/04/2006
ALMA
Et si, pour changer, on parlait de cette mondialisation dont on est fier ?
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On connaît le projet ITER qui réunit Etats-Unis, Japon, Europe, Inde… pour construire un grand laboratoire, dans le sud de la France qui va explorer la fusion nucléaire comme source d'énergie. J’y reviendrai.
On connaît moins le projet ALMA, Atacama Large Millimeter Aray, qui a pour but la réalisation d’un radiotélescope. Il est financé en collaboration par l’Europe, les Etats Unis et le Japon. Le Projet ALMA prévoit 64 radiotélescopes de 12 mètres de diamètre chacun. Ces antennes pourront être déplacées sur une aire de 10km de diamètre.
Un interféromètre installé au Chili, sur le haut plateau de l’Atacama à Chajnantor, à 5 000 mètres d’altitude.
Ce site extrêmement sec a une atmosphère transparente aux ondes millimétriques et submillimétriques. La mise en place d’un tel projet est un défi technologique d'envergure. Le désert d’Atacama, non loin de là, vaste étendue de sel, est le plus sec de la planète. Il s'y passe des dizaines d'années sans pluie. Il se peut même que certains endroits n'ai jamais connu de pluie. Pourtant ce site sympatique n’en est pas à son premier observatoire, on compte déjà 3 projets d’importance dans la région de San Pedro de Atacama.
On va peut-être voir s'il existe de l'eau sur d'autres planètes. Peut-être même qu'on y verra des baigneuses en bikini, qui sait? Peut-être va-t-on aussi pouvoir répondre aux questions de gmc (là, je plaisante :-)
Un bon livre épuisé, Les Roses d'Atacama de Luis Sepúlveda (le vieux qui lisait des romans d'amour).
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