24/04/2006
Bestiaire
Il arrive que les informaticiens aient de l'humour. Surtout ceux qui travaillent sur les logiciels libres, une variété de logiciels regroupés sour la bannière de LINUX, un concurrent de Windows créé par Linus Torvald.
Ces logiciels s'attribuent des mascottes. Le lointain ancêtre des animaux libres était le gnou barbichu puis vint un pingouin hilare parfois surnommé Tux. Depuis peu, monsieur Mark Shuttleworth , un milliardaire utopiste, a décidé de renouveler la collection en créant le phacochère verruqueux, le hérisson vénérable, le blaireau jovial, le dragon pimpant qui ressemblerait à un canard et devrait arriver bientôt sur nos PCs. Vers la fin de l’année on verra venir le Triton énervé qui désigne plus précisément une jeune salamandre à l’esprit aventurier qui explore des territoires rocheux.
Ces animaux sont des noms amusants de plusieurs versions de UBUNTU. Ubuntu est un Linux lancé en 2004 par Shuttleworth avec la volonté d'en faire un logiciel stable et un concurrent de Windows le système de Micrsoft.
Pour en savoir plus: WIKI
Merci à Ruth pour cette idée profitable qui m'a permis de faire deux articles ici et sur ZDNet.
21:00 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (2) |
23/04/2006
Celan - Cioran
Les chevaux
de feu
.
Vendredi, le ciné-club proposait les chevaux de feu, un film ukrainien de 1964 qui se passe dans cette partie de Carpates ukrainienes qui est en (ou touche la) Bucovine. Un film (esthétisant) de Serguei Paradjanov qui raconte une histoire d’amour impossible dans une Ukraine ancienne, folklorique et idéale, revue par l’auteur. Un film peu orthodoxe projetté sur un support carré. Seul Jean, l'ukrainien de St Julien, en a gouté toute la substantifique moelle, nous autre, les béotiens, étions plus mitigés. Programmes.
A propos de Bucovine, je suis toujours à la recherche de Paul Celan...
Paul Celan
Emil Cioran
Mais que dit Wikipedia ?
-1920 Naissance de Paul Pessakh Antschel. "Pessakh", son prénom hébreu, signifie "la bouche qui relate", à Czernowicz, en Bucovine.
-Après sa bar mitzvah en 1933, Celan rejoint un groupe de jeunesse antifasciste, qui publie un magazine marxiste l'Étudiant Rouge'. Il étudie ensuite la médecine en 1938 en France, mais retourne à l'Université de Cernauti pour étudier la littérature et les langues romanes.
-En 1942, ses parents qui refusent de se cacher, sont envoyés dans un camp d’internement en Transnistrie (qui était, avant 1940, une autre région de la Roumanie, et reprise en 1941), où, selon certaines sources, son père meurt de typhus et où sa mère est abattue d'une balle dans le dos.
-En 1943, Paul est envoyé dans un camp de travail forcé en Moldavie. Il est libéré par les Russes en 1944, change son nom en Paul Celan, et vit à Bucarest comme traducteur et éditeur.
-En 1947, il quitte la Roumanie pour Vienne en Autriche où il publie son premier livre Le sable des urnes (Der Sand aus den Urnen). Il s’installe finalement à Paris, où il est professeur d'allemand à l'École normale supérieure.
-Immense traducteur, en 54 , il traduit Cioran. Le poète du désespoir qui déstructure la langue allemande traduit (quelle oeuvre et en quelle langue?) le philosophe du néant qui emplit la langue française des ses aphorismes souvent poétiques et abscons. Si qq a des informations sur la relation entre Celan et Cioran, je suis preneur.
-Il se jette dans la Seine (du pont Mirabeau) le 1er mai 1970. Sur son carnet, il avait écrit : 1er mai : Départ Paul.
Et qu'en dit Zazieweb ?
J'avais trouvé un paragaphe sur la toile qui parlait des relations Celan-Cioran et il a disparu. Cioran disait de Celan qui'il était trop désespéré pour faire un bon sceptique. Ceci en dit long sur les écorchures du poète bucovien de langue allemande.
12:00 | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Littérature |
22/04/2006
Sextuplés
Sarah Everson, 45 ans, et son époux Kris, 33 ans, ont fait la une du journal de Green Valley. Normal, ils venaient d’avoir des sextuplés : Quatre garçons, deux filles cela fait tout de suite une petite famille même si la bande des six était encore aux soins intensifs.
La table de cuisine croulait sous les livres consacrés aux naissances multiples. Les photos du couple enlacé, à côté d’un petit cliché de Sarah en pleine grossesse, démontraient une vraie tendresse.
Le journal exposait aussi les difficultés financières des parents ce qui déclencha un mouvement de solidarité spontané dans la verte vallée. Il ne serait pas dit que les chrétiens du Mississipi manquaient de compassion surtout qu’il était si simple de manifester sa solidarité puisque le journal indiquait un site Internet vite et bien organisé. Un agent immobilier leur a rapidement trouvé un logement plus grand et très bon marché.
Aaron Ambrose chef de la police de Green Valley a déclaré à la presse qu’après un bref interrogatoire les nouveaux parents désargentés avaient avoué la supercherie.
12:20 Publié dans Brèves | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Ecriture |
21/04/2006
Fuir les forêts
Fuir les forêts
de
Fabrice Gabriel
(Seuil)
Selection du Livre Inter
Je ne sais pas si c’est l’éditeur qui veut ça mais les deux romans publiés au Seuil sont des objets pas faciles à résumer. Il y a six chapitres intitulés Grünewald, Nerval, David Balfour, Paris, Parsifal, Gabrielle. Chaque chapitre contient 26 paragraphes correspondant aux lettres de l’alphabet. Entrelardant ces chapitres on trouve six descriptions de photos façon exercice de style. Le frère décédé de l’auteur sert de fil rouge. On retrouve aussi quelques personnages comme l’oncle Martin, le recteur… Il ne faut pas compter sur l’auteur pour expliquer qui est qui ou décoder quoi que ce soit ni même pour traduire un quelconque mot d’allemand. Ce serait trop facile.
S’il cite un vers en allemand, un seul vers : Vom Blau, das noch sein Auge sucht... (qu’il conclu par « C'était cuistre , mais sensuel ») c’est sans traduction et il y faut la culture ou la sagacité du lecteur aidé de Google pour retrouver Paul Celan, un écrivain bien étrange de son vrai nom Paul Antschel - Ançel/l'Ange/Angjelo. Celan correspond à Ançel en roumain prononcé à l'envers où ç roumain correspond à gi en italien.
Celan est né en Bucovine dans une famille juive, il parlait toutes les langues mais mettait un point d’honneur à n’écrire qu’en allemand. Il fréquentait, René Char, Nelly Sachs, prétendait que le langage doit se libérer de l’histoire, et doit être utilisé pour mettre des mots qui répondent au silence imposé sur la situation terrible de l’Holocauste. Celan traduit Jean Cocteau, Henri Michaux, Osip Mandelstam, Guiseppe Ungaretti, Fernando Pessoa, Arthur Rimbaud, Paul Valéry, René Char, André du Bouchet, et Jacques Dupin… En 67, Celan, le juif martyrisé, rencontre le philosophe Martin Heidegger, ancien membre du parti nazi, et qui ne renia jamais cette appartenance, ce qui lui inspire le poème Todtnauberg dont est extrait le vers cité plus haut. Après la guère, il s’installe finalement à Paris, où il est professeur d'allemand à l'École normale supérieure. Il se suicide à 50 ans en se jetant dans la Seine. Voilà je viens de vous documenter une ligne du livre : « Vom Blau, das noch sein Auge sucht... C'était cuistre, mais sensuel. »
L’histoire se passe quelque part dans l'Est de la France, un Est qu’il faut fuir en le racontant, en se racontant. Les lettres de l’alphabet, les mots qui caractérisent un chapitre sont à la fin du livre. C’est fait pour que le lecteur ait envie de jouer à la devinette. C’est, à mon avis, une fausse bonne idée. On se retrouve dans la situation que connaissent bien les lecteurs de la Pléiade. On va a la fin chercher la note et on trouve « Herr und Hund » bien sûr on ne voit vraiment pas pourquoi « Herr und Hund », on cherche… manque de pot on a pas son dictionnaire franco-allemand sous la main… dommage !... D’ailleurs si on l’avait on ne serait pas avancé… On est totalement déconcentré et il faut poursuivre l’histoire, se plonger dans le paragraphe suivant, la lettre I comme Imprévu, puis J comme Jeudi ou Jankélévitch... Il aurait été bien trop simple de mettre le mot-titre en début de paragraphe avec la lettre en majuscule.
J’ai l’air critique comme ça mais je dois dire que c’est bien écrit et qu’on se prend à cette cuistrerie. Ce livre m’a plutôt moins énervé que certains. Ceci dit le prix du Livre Inter est un prix décerné par un jury populaire…
Fabrice Gabriel est agrégé de lettres et critique littéraire comme Jean Baptiste Harang d’ailleurs. Cela doit faciliter la recherche d’un éditeur.
10:55 Publié dans Livre Inter | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : Littérature |
20/04/2006
Ritournelle
Face au vide
Rester impavide
C'est pas le tube de l'été mais...
Voilà l’histoire de quatre caïds
Des blogueurs de gloire avide
Des blagueurs intrépides
Prêts à prendre tous les bides
Braver même le suicide
Z’avaient même pas pris d’acide
Avant de lancer ce pari stupide...
08:10 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (6) |
19/04/2006
Bucovine
Bucovine
Czernowitz
l'Histoire
en
Europe centrale
Je vous ai parlé de la Moldavie puis de la Gagaouzie et de la Transinistrie, il faut que je vous parle de la Bucovine qui n’est pas loin. Une province centrale d’Europe centrale qui a une longue histoire.
Longtemps convoitée par la Pologne et l’Autriche, c’est l’Empire Ottoman qui met la main sur la Moldavie et s’en empare au XVI ième siècle. Puis en 1775, l’Autriche prend la Bucovine aux turcs. De nombreux germanophones viennent s'y installer et l'importante population juive de Czernowitz, la capitale de Bucovine, adopte la langue allemande. Du XIVème et au début du XXème, la Bucovine rayonne et apporte sa contribution à la culture européenne.
En 1918, Czernowitz est le chef-lieu de la Bucovine, province de Moldavie (la Bessarabie), incluse dans la grande Roumanie. Czernowitz devient Cernauti avec une population mélangée à majorité Juive.
L’histoire de la Bucovine en 39-45 (puis j'usqu'à nos jours) est trop longue à expliquer ici. Pays frontière entre la Russie de Staline et l’Allamagne d’Hitler, peuplée de juifs, elle fut le siège de toutes les atrocités de cette charmante époque guerrière. Lisez les détails ici.
Aujourd’hui la ville fantôme des cauchemars de l’Europe, adossée au versant oriental de la chaîne des Carpates, près de la frontière roumane, Cernauti en roumain, Czernowitz en allemand, Tchernovtsy en russe, est devenue Chermivtsy en Ukraine. Donc la Bucovine est coupée en trois. : Le gros morceau en Roumanie, la capitale est donc en Ukraine et un morceau est en Moldavie indépendante.
En Bucovine la nature entoure les églises et monastères. Ceux -ci ont été inclus dans le Patrimoine Universel de L’UNESCO. Les fresques qui couvrent les murs extérieurs des batiments religieux ont résistées aux agressions du temps.
Allez-y !
00:05 Publié dans Géographie | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : Ecriture |
18/04/2006
Insoupçonnable
.
Insoupçonnable
Tanguy Viel
(Minuit)
Selection Livre Inter
Le livre commence par le mariage de Henri et de Lise. Henri est commissaire priseur. Il a réussi avec l’aide de son frère Edouard, ils ont tous les deux la cinquantaine. Lise doit avoir vingt-cinq ans et elle jouait les allumeuses dans un bar à whisky, ou quelque chose du genre. La fille qui se laisse tripoter mais qui ne monte jamais. Là, j’extrapole, car Sam le narrateur n’est jamais aussi direct.
Lise a présenté Sam à Henri comme son frère. On apprend très vite que Sam n’est pas son frère sans qu’il soit précisé qui il est exactement, on peut supposer que c’est son souteneur… un mac qu’elle a dans la peau… Pendant quelque temps Sam va jouer au golf avec Henri et Edouard. Les relations entre les quatre personnages sont assez étranges. Edouard est plutôt inquiètant. Lise un peu absente et mystérieuse...
Sam enlève lise (kidnapping dit-on, quel vilain mot) et demande un million de rançon à Henri. Henri va se rendre au rendez-vous mais au moment de remettre la valise à Sam, il s’encouble, butte sur une racine et la valise tombe et éclate, elle est pleine de papier blancs. Une sorte de resucée à l’envers du film Mélodie en sous-sol avec Delon et Gabin, sauf qu’au cinoche il a le ralenti. Henri reconnait Sam. Seule solution pour celui-ci : « suicider » Henri, le corps sera déposé en mer. Je ne vous raconte pas la fin mais n’en attendez pas de surprise trop boulversifiante.
Il y a tous les ingrédients pour un thriller. Certes le scénario n’est pas très original mais qu’importe quand le traitement est bon. L’est-il ? L’écriture est assez léchée avec de longues phrases bien balancées. Cela contrastent avec le narrateur que l’on imagine un peu frustre et pas trop porté sur la littérature. Cela nuit à la vivacité du récit qui est essentielle au polar. Le livre fait 138 pages en 15 chapitres, c’est un peu court aussi pour un polar. Mais bon… On est encore une fois en visite d'une sorte d’OLNI, un objet littéraire non identifié, on peut y croire, on peut même aimer, cela sort sans aucun doute des sentiers battus.
Tanguy Viel est né à Brest en 1973. Insoupçonnable est son 4ème roman
Extrait:
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