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04/06/2006

Anne Frank

medium_AnneF.jpgLa mémoire

d'Anne

et

de Joseph-Alois

Il y a peu, j'ai visité la maison d'Anne Franck à Amsterdam. Visite émouvante dans la maison même où elle a vécu recluse et où elle a en écrit ce journal si fort. On y voit sa chambre où sont encore collés aux parois les photos de ses idoles de l'époque et la carte sur laquelle son père commentait la progression des alliés en 44. Un intense réflexion sur la vie, la mort, les rêves, l'écriture...

J'avais été frappé en lisant ce journal de voir à quel point Anne, 13 ans en 42, était informé du génocide en cours alors que l'on nous dit souvent que les gens, à l'époque, ne savaient pas, ne savaient rien. En 1942 elle parle de chambre à gaz, de chasse aux juifs, de persécutions, de déportations dans des wagons à bestiaux, de traitements identiques pour les femmes, les vieillards, les enfants, de familles séparées. Le 3 mars 1944, elle parle de « millions de gens (…)  assassinés ou gazés sans ménagement ».

On sait que les autorités savaient, le pape Pie XII en premier qui était un des hommes les mieux informé du monde. Michel Onfray fait ce mois ci ce parallèle intéressant.  Anne Frank est née 12 juin 1929 - Joseph Ratzinger le 16 avril 1927. Joseph Alois, séminariste, était dans les jeunesses hitlériennes, on dit toujours "à son corps défendant". Admettons... Mais quand, devenu pape, il proclame à Auschwitz même que le nazisme est le fait d’un « groupe de criminels »,  que le peuple allemand dans son ensemble a été abusé par ceux-là, bien qu’ayant voté démocratiquement pour eux, que les crimes nazis constituent « une attaque contre le christianisme », on ne peut que s'étonner.

Lire toute l'histoire chez Onfray.

08:20 Publié dans Onfray | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : religion |

03/06/2006

La Salamandre

medium_Salam.jpgLa Salamandre

Un film

de

Alain Tanner

Suisse

1971

Avc Bulle Ogier, J-L Bideau, J. Denis, Véronique Alain, Marblum Jequier, Marcel Vidal

 

Entendu sur France Inter ce matin que le film culte d'Alain Tanner a été sauvé de la destruction et est disponible en DVD. 

"Rosemonde, l'insaisissable Salamandre, gagne sa vie en faisant des petits boulots. Soupçonnée d'avoir tenté de tuer l'oncle qui l'héberge, elle fait la une des faits divers. Son histoire est confiée à un journaliste et à un écrivain, Pierre et Paul, chargés d'écrire le scénario d'un téléfilm. Mais la fantaisie de la Salamandre, son goût de vivre et sa définition de la vérité ne répondent en rien aux définitions et aux critères d'une société standardisée..."

Premier exemple de film suisse qui s'exporte à grande échelle, film en noir et blanc à contre-courant d'un technicolor omniprésent en 1971, la Salamandre est un film alternatif dans la ligne de mai 68 et de cette envie de lendemains plus chantants. Mais Jean-Luc Bideau prévient:  

"Avant de crever, le capitalisme, dans sa perversité fondamentale, et la bureaucratie, dans son dogmatisme obtus, feront chier encore pas mal de monde!" 

J'ajouterai : Et c'est pas fini :-)

 

09:40 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : film de cul |

02/06/2006

Dandylan

Cela faisait longtemps que je n'avais pas fait de portrait de blog. En voilà un que j'aime bien.

medium_DanD.JPG

 

Fiche signalétique

Nom du joueb : Canal Dandylan

Sous-titre : Bouteilles à la mer / Carnets de voyages dans la blogosphère 2

Date de création : 17-Fev-2005 (pour les premiers carnets sur le désormais payant toolblog)

Auteur : Dandylan - Artiste

Points forts : Photos - Photos

Liens : Elise  Garde-mots  QMJD  Stéphane  Traces  Warofart  ...

Plus des liens sur des sites de photos

Plus des blogs auquel Dandylan contribue par ses photos.

Catégories : Expos, Instant musical, Livres, Petits bonshommes, Photos, Poésie

Parmi les dernières notes :

• Il faut savoir prendre des gants - Photos de gants

• Photo ratée

• Le baisé en trois dimension (avec lunettes spéciales)

• Douce France – Kit Kebab

• Des différentes interprétations des Nymphéas de Monet – Allez voir, c’est très beau

Fréquence multiquotidienne des notes

Subjectif

Un joueb magnifique pour les amateurs de photos. Je ne me sens guère de compétence dans le domaine mais tant pis, je me lance :

Dandylan est un virtuose de la photo numérique et c’est surtout un grand artiste. Chaque photo est signée comme une toile. Chaque photo est une toile que l’on pourrait sans doute reconnaître sans sa signature, tellement la patte (et la pâte) est originale, il y a un style Dandylan. On trouve sur ses blogs des photos très simples de fleurs, d’oiseaux, de paysages et puis des photos plus sophistiquées dont on se demande à quel point elles ont été retravaillées.

Un des thèmes que je préfère est lorsque ses photos nous parlent d’art : Les nymphéas,

Hommage à Arman aux Jardins du Palais Royal

expodartcontemporain au Jardin du Luxembourg. etc...

13:00 Publié dans Portrait de blog | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : photos nus |

30/05/2006

Amour -2-

medium_eros2.jpg"Si l'amour est réciproque et que nous avons donc affaire à un couple qui s'aime, les conséquences pour l'entourage immédiat et le reste du monde sont certes moins dangereuses, vu que le couple se neutralise largement lui-même, mais elles n'en sont pas moins, humainement et éthiquement, tout à fait déplorables. Les couples amoureux tendent en effet fréquemment à un commun autisme (voir le couple au dîner) ou à une commune arrogance (voir le jeune couple en voiture). Dans les deux cas ils se mettent hors du monde, soit que, dans leur mutuelle fusion et autosuffisance, ils oublient tout ce qui les entoure, soit que, dans l'exaltation que leur procure leur couple unique au monde, ils méprisent celui-ci et ne considèrent plus les autres humains, qu'Éros n'a pas touchés de sa folie sacrée, que comme des imbéciles auxquels ils peuvent faire un bras d'honneur.

Tout cela est étrange et irritant, alors que l'amour passe pour la meilleure et la plus belle chose que l'homme ait à donner et qui puisse lui arriver, et que prétendument cet amour le rend capable de produire ce qu'il y a de plus grand et de plus haut. Comment résoudre cette aporie? Comment ce qui nous abêtit, et qui est potentiellement capable de faire de nous des brutes, peut-il être ressenti et désigné comme le bonheur suprême? L'amour n'est-il, finalement, qu'une maladie, et non la plus belle, mais la plus terrible qui soit? Ou bien est-il un poison dont le dosage décide s'il est bénéfique ou dévastateur? Au secours, Socrate, au secours!

L'âme de l'homme, dit Socrate, n'est pas homogène, elle est divisée en trois, et il la compare à un attelage que nous pouvons nous représenter comme celui d'un char antique, constitué de deux chevaux et d'un cocher. Or c'est déjà une prouesse de maintenir un tel véhicule sur la piste. Mais cela devient une aventure à se casser le cou dès lors que, comme dans l'attelage de l'âme, seul l'un des chevaux est de bonne composition, docile et facile à dresser, tandis que l'autre est mauvais, sauvage et rétif. Lorsque de surcroît Éros entre en jeu, que l'âme triple commence donc à aimer et se trouve face à l'objet de son amour, l'attelage inégal échappe à tout contrôle. Le mauvais cheval prend le mors aux dents et doit être fouetté et maté, aussi souvent et longtemps qu'il le faut pour que les flancs lui cuisent et que sa bouche saigne et qu'enfin il se plie humblement à la volonté du cocher et, comme le brave cheval, approche l'aimé avec une hésitante modestie. Chez cet aimé, une fois qu'il est séduit et gagné, germe alors l'amour qui répond à l'amour : il se laisse toucher, embrasser et enfin entraîner sur la couche.


Et alors seulement, dit Socrate et écrit Platon, « quand ils sont ensemble pour dormir, le cheval indiscipliné de l'amoureux a beaucoup de choses à dire au cocher, et il fait valoir son droit à de petites compensations pour toutes ses souffrances ». Au demeurant, l'âme selon Platon est immortelle. Et c'est vrai de toute âme. Même de celle chez qui le cocher est faible et où c'est le mauvais cheval qui donne le ton. Mais à une telle âme Éros ne donnera pas des ailes, pas plus qu'aux âmes qui croient pouvoir renoncer à Éros. Après la mort, elles se retrouvent toutes dans des cachots souterrains, pour y faire pénitence mille années durant. Les autres, en revanche - et à notre avis elles ne sauraient être bien nombreuses -, dont les cochers sont assez forts et réfléchis pour ne pas lâcher les rênes au mauvais cheval, et qui ne se sont toutefois pas détournées de l'amour, Éros après la mort leur fait pousser des ailes, et elles s'élancent et volent dans la lumière, et se rapprochent de la sphère où habitent les dieux."

Patrick Süskind - Sur l'amour et la mort

18:55 Publié dans Lecture | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : Littérature |

29/05/2006

Amour -1-

medium_eros2.jpg« ...dans l’état amoureux se manifeste une bonne dose de bêtise.

Je recommande, en la matière, la lecture des lettres d'amour qu'on a soi-même écrites voilà vingt ou trente ans. Le rouge vous monte au front à la lecture de documents qui ne sont qu'un fatras de sottise, de prétention, de suffisance et d'aveuglement : contenu trivial, style consternant. On a le plus grand mal à concevoir qu'un être d'une intelligence ne serait-ce que moyenne ait jamais pu être capable de ressentir, de penser et de mettre par écrit de telles insanités. On peut certes, si l'on est gentil, qualifier cela de puéril, d'apitoyant, voire de touchant. Il paraît néanmoins plus pertinent de parler d'un abêtissement passager de l'être humain par l'amour.

Il est notoire qu'avec un amoureux un discours rationnel n'est pas possible, et surtout pas sur l'objet de son amour. Les mises en garde les mieux intentionnées, les arguments irréfutables, les remarques manifestement vraies viennent se briser contre un grand «mais» Mais je l'aime! », ou, pis encore, sont ressentis comme des actes hostiles inspirés par l'envie, auxquels il est répondu en conséquence. Il n'est pas rare que se rompent ainsi de vieilles amitiés et des relations solides. L'amoureux n'en a cure. Il est prêt à renoncer à tout sauf à son adoration pour l'être aimé, à laquelle tout son entourage est prié de sacrifier également. Un regard sur le regard d'un amoureux regardant celle qu'il aime suffit pour constater ceci : ce regard est vide; il est, comme on dit fort justement, éperdu. Tout ce qu'il pouvait y avoir en lui d'esprit, d'intelligence, de vigilance, de curiosité et de prudence a disparu. Il ne reste - comme chez l'illuminé qui croit voir la divinité - que l'expression du plus pur ahurissement.

Ce phénomène d'abêtissement par l'amour n'est du reste nullement limité au genre d'amour où le sexe entre en jeu. Nous le trouvons tout aussi fréquemment dans l'attachement de chien que des parents ont pour leurs enfants les plus impossibles, dans l'amour spirituel des religieuses pour leur céleste époux - sans même parler de l'amour-culte des sujets pour la patrie ou pour le Führer idolâtré. L'amour se paie toujours par la perte de la raison, par l'abandon de soi et par la mise sous tutelle qui en résulte. Cela débouche, dans les cas anodins, sur le ridicule et, dans le pire des cas, sur la catastrophe politique mondiale. »

De qui est ce texte? Je ne fais pas concurrence à JLK, aucun livre offert, réponse demain

20:50 Publié dans Lecture | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : Littérature |

28/05/2006

Alwena

medium_fp2.jpg26-mai-2006

.
Naissance

à Vannes

d'

Alwena
.

Fille de Frederic et Magali,

de la branche bretonne de la famille Perino. Eh oui  la famille a une branche bretonne! Et nous prenons encore un grade inédit : grand-oncle et grand-tante. Nous voilà beaux !


 

09:10 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (4) |

27/05/2006

Une journée à France-Inter

medium_li-jbh.jpg

Donc, après avoir voté le dimanche pour La chambre de la Stella de Jean-Baptiste Harang, que je vous engage vivement à lire, nous avons passé la journée du lundi à la radio. Les conjoints étaient invités. Vu l’heure tardive de rentrée et le débriefing pour ma chère et tendre dans la chambre d'hôtel, c’était un peu juste pour le 7-9. Nous avons donc commencé par Eclectik de Rebecca Manzoni. Après avoir croisé furtivement Alain Rey, qui sortait du studio du 7-9. Mot de la fin ce jour là : Sélection qui parlait de foot mais aussi du Livre Inter, résultat encore secret à cet heure matinale.

Chez Rebecca l’invité était Thomas Fersen, un chanteur que l’on aime, ma femme et moi. Pour les amateurs de paillardes, on y passait en entier « la digue du cul » chantée par une très bonne chorale. Etonnant ! Non ? Il y a du suspens dans ce genre d’émission : si l’invité n’est pas bien réveillé, Rebecca se retrouve à ramer. Heureusement Thomas était en forme.

Ensuite on s’est pointé au Fou du roi, invité Laurent Gerra en grande forme lui aussi et Philippe Bertrand venu parler de son livre, Quand je serai grand. Emission de 3 à 4 sur France Inter.

Puis Cocktail avant le 13-14 et l’annonce du résultat. Un moment étonnant pendant le 13-14, que vous pouvez réécouter sur le site, c’est quand JB Harang déclare tout à trac : « Je t’aime maman. »

Et re-repas avec encore plus de monde de France-Inter. Jean-Baptiste continue les dédicaces, j’en ai personnellement 3 sur mon exemplaire personnel. Ce qui est étonnant, à ce stade, c’est que les 24 jurés se sont rencontrés à peine 24 heures plus tôt et que déjà une vraie connivence s’est installée entre nous.

Un groupe décide de partir pour assister au Carrefour de Lodéon. Le studio est petit, ils assisteront à l’émission presque sur les genoux de Frédéric Lodéon.

Pour ma part, avec un autre groupe et Jean-Baptiste, nous nous installons spontanément autour d’une table ronde et alors commence une délicieuse discussion littéraire de presque deux heures qui passent comme un souffle. On l’interroge sur l’écriture de La chambre de la Stella, sur  son éditeur, sur ses motivations, son travail de critique littéraire. L’homme est délicieux et sincère. On apprend des choses étonnantes sur les arcanes de l'édition que je garderai secrètes. Il nous parle de sa mère et de la petite phrase du 13-14. Il explique que le roman les a brouillés. C’est d’ailleurs une longue histoire qui remonte à la mort de son père et à son premier roman retourné par maman couvert d'encre rouge. Il avait à l'époque presque cinquante ans et une carrière de journaliste et critique. Vous comprendrez les raisons de la fâcherie en lisant le livre… Il s’est arrangé pour que sa mère écoute le 13-14. Est-ce que cela va les réconcilier ou les brouiller encore plus ? « Je ne sais pas, la nature humaine est fort complexe. Entre fierté et colère... Allez savoir. » nous dit Jean-Baptiste. 

L’après-midi est déjà bien avancée. Petit cocktail avant Le téléphone sonne et dernier pot de l’amitié. La journée de rêve est terminée. On ne peut pas être deux fois juré du livre Inter.

10:40 Publié dans Livre Inter | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : Littérature |