10/11/2008
Sundarbans
Bon Bibi, la dame de la forêt, a des temples à l’entrée de chaque mangrove aux Sundarbans ces îles qui parsèment le golfe du Bengale et où les hommes disputent la terre aux tigres.
10'000 km2 à moins de 2,11 mètres d’altitude, les Sundarbans sont parmi les zones les plus menacées par le réchauffement climatique. Bon Bibi réussira-t-elle à les protéger.
Sachant que 20 habitants sont bouffés par des tigres* chaque année on peut en douter. Pourtant la déesse hindoue a des références, on l’associe à Bismillah, l’archange Gabriel des musulmans, elle serait venue de La Mecque aux Sundarbans pour détruire le vilain dieu Dokkhin Rai, souvent dépeint comme un tigre.
La bataille fut rude. Dokkhin Rai s’était réfugié dans les parties sauvages des îles. Là, un propriétaire d’une flotte de pêche trop avide est venu lui vendre un jeune garçon pauvre et orphelin de père. Le vendeur savait que Dokkhin Rai était friand de chair humaine. Mais le jeune garçon se souvint des paroles de sa mère et appela Bon Bibi au secours. Celle-ci vint à son secours et le renvoya à sa mère roulé dans une peau de crocodile avec des cadeaux.
Même aujourd’hui, personne n’entre dans la forêt sans la protection de Bob Bibi. Cette protection n’est donnée qu’à la condition de ne pas laisser de traces. Ainsi les chercheurs de miel ne crachent jamais dans la forêt.
On pourrait envoyer Claude Allègre et les contestataires du réchauffement climatique dans la forêt des Sundarbans, de préférence sur la prochaine île qui va disparaître (4 ont disparu depuis 1975) . On les laisserait au milieu des tigres sous la seule protection de Bon Bibi, juste pour voir.
* 250 tigres aux sundarbans – 1500 en Inde contre 100'000 il y a un siècle.
10:41 Publié dans Géographie | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : religion, superstition, écologie |
04/06/2006
Anne Frank
La mémoire
d'Anne
et
de Joseph-Alois
Il y a peu, j'ai visité la maison d'Anne Franck à Amsterdam. Visite émouvante dans la maison même où elle a vécu recluse et où elle a en écrit ce journal si fort. On y voit sa chambre où sont encore collés aux parois les photos de ses idoles de l'époque et la carte sur laquelle son père commentait la progression des alliés en 44. Un intense réflexion sur la vie, la mort, les rêves, l'écriture...
J'avais été frappé en lisant ce journal de voir à quel point Anne, 13 ans en 42, était informé du génocide en cours alors que l'on nous dit souvent que les gens, à l'époque, ne savaient pas, ne savaient rien. En 1942 elle parle de chambre à gaz, de chasse aux juifs, de persécutions, de déportations dans des wagons à bestiaux, de traitements identiques pour les femmes, les vieillards, les enfants, de familles séparées. Le 3 mars 1944, elle parle de « millions de gens (…) assassinés ou gazés sans ménagement ».
On sait que les autorités savaient, le pape Pie XII en premier qui était un des hommes les mieux informé du monde. Michel Onfray fait ce mois ci ce parallèle intéressant. Anne Frank est née 12 juin 1929 - Joseph Ratzinger le 16 avril 1927. Joseph Alois, séminariste, était dans les jeunesses hitlériennes, on dit toujours "à son corps défendant". Admettons... Mais quand, devenu pape, il proclame à Auschwitz même que le nazisme est le fait d’un « groupe de criminels », que le peuple allemand dans son ensemble a été abusé par ceux-là, bien qu’ayant voté démocratiquement pour eux, que les crimes nazis constituent « une attaque contre le christianisme », on ne peut que s'étonner.
08:20 Publié dans Onfray | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : religion |