09/06/2008
India
L’été va bien finir par arriver. Pour l’homme et la femme voici revenu le temps des voyages. Après Madagascar, L’Islande, la Chine, la Thaïlande et autres contrées plus familières telle l’Ardèche ou la Haute Loire, ils s’initient aux mystères de l’Inde.
L’homme est devenu migrateur comme la cigogne épiscopale. Il vole sur les continents au mépris des fuseaux horaires et des contraintes du soleil et de la lune. De ci, de là, il trouve une café Internet et jette une bouteille à la mer. C’est ainsi que se veut l’homme : moderne et libéré de ses chaînes. Il sait bien que ce bonheur est fragile, alors il en profite et tente d’oublier toutes ces mauvaises nouvelles qui pleuvent noires comme retombe un jet de pétrole sous la pression de forages trop intensifs.
Après une année mouvementée, un mariage, une nouvelle maison, un changement radical d’orientation et quelques péripéties communales à rebondissements, l’homme et la femme ont bien mérité ce petit intermède indien.
Quant à nous, les sédentaires, lorsqu'on reçoit des nouvelles par Internet, on est contents comme des enfants qui découvrent leur nouvelle console de jeux. Samedi dernier, ils étaient donc à Delhi, il faisait un bon 40 degrés à l’ombre, - pas comme ici où l’on a frisé les 9 degrés ce même jour - « Du bruit, de la pollution, de la grande misère partout, pas de doute c’est l’Inde... c est le bonheur et tout va bien. » C'est en substance le message que recelait la bouteille.
Ils iront faire un tour du côté du Taj Mahal qu’on ne présente plus, puis à Chandigarh, la ville moderne créée dans les années 50 par Le Corbusier, car l’homme et la femme moderne aiment Corbu qui fut un architecte d’avant-garde toujours inspiré.
Ils iront aussi à Ahmedabad [photo:Akshardham Temple,], la capitale du Gujarat, où se trouve l’Ashram Sabarmati créé par la Mahatma Gandhi. Une autre ville qui fourmille et où la gastronomie indienne toute végétarienne bat son plein. On peut aussi y mal manger, la preuve Pizza Hut a crée là-bas sa première pizzeria végétarienne.
Ensuite, à Calcutta, ils retrouveront le Gange, qu’ils avaient laissé à Delhi. Iront-ils sur les traces de mère Teresa ou dans la cité de la joie ? Ils iront où leurs pas les meneront... enfin ils nous raconteront plus tard. Beaucoup de train, un peu d’avion… à l’image de leur président hyperactif, l’homme et la femme voient du pays et c’est très bien. Du moins pour eux. Pour le président, il devrait se mettre vraiment au boulot.
08:00 Publié dans Textes | Lien permanent | Commentaires (3) |
07/06/2008
Drosophile suite
Tadeusz et Joep
travaillent
au département
d'écologie
et
évolution
de l'UNIL
à Lausanne.
Entre deux publications, ils torturent des drosophiles (éthymologie : qui aiment la rosée). On a vu hier que Morgan s’occupait des yeux de la mouche, Tadeusz et Joep s’occupent de son éducation. Comme Morgan, ils comparent un groupe sauvage à un groupe à qui ils ont appris à lire et à écrire.
Les fines mouches doivent lire et associer une odeur et un goût plaisant ou non. Pas fastoche, j’ai essayé avec de bons Bordeaux et de bons Bourgogne et je ne réussi pas à tous les coup (mais si vous envoyez des bouteilles, je me sacrifierai encore pour la science). Pour ajouter aux mauvaises odeurs, Tadeusz et Joep donnent des chocs aux drosophiles, censées associer tous ces stimuli.
Et bien figurez-vous que les mouches apprennent tout doucement (la pédagogie est une longue aventure)… et que sélectionnées générations après génération, au bout de 30 à 40 générations les mouches sont devenues intelligentes. Des Alpha+ comme dansLe meilleur des mondes.
Le Hic c’est que quand on compare ces mouches avec les sauvages qui se sont aussi reproduites un certain nombre de fois on constate que les mouches sauvages et mal éduquées vivent 54 jour en moyenne contre 45 pour nos mouches savantes.
PS1 : N’en parlez pas aux supporters de l’euro de foot, ils vont se comporter de manière encore plus stupide.
PS2 : 40 générations à 50 jours en moyenne, cela fait quand même 5 ou 6 ans. C’et long et cela fait une expérience pas facile à reproduire. Curieux qu’aucun journaliste ne l’ai noté. A noter que les drosophiles de Wikipedia ne vivent que 10 jours. Sans doute une version très cultivée de la fine mouche.
07:40 Publié dans Science | Lien permanent | Commentaires (0) |
06/06/2008
Sexe et drosophile
....J’ai déjà parlé ici de la drosophile (du latin droso : la rosée et philus : qui aime) à propos du glutamate et de l’umami. En fait la drosophile est une mouche qui n’a pas eu de chance. Ses malheurs ont commencé quand une biologiste nommé Thomas Hunt Morgan se mit en tête dans les années 1890 de vérifier les thèses du moine Mendel sur un animal.
Mendel avait démontré grâce aux statistiques que les petits pois ne se reproduisent pas n’importe comment, que les pois verts ridés ont un sacré désavantage sur les pois jaunes et lisses. A noter qu’on savait déjà que les riches et en bonne santé sont avantagés sur les pauvres et malades.
Morgan croisait sans succès des drosophiles quand il aperçu soudain un male aux yeux blancs. Ensuite il va croiser ce mâle à l’œil blanc avec une femelle sauvage aux yeux rouges et comme Mendel avec ses pois, il constate que le yeux rouges de la mouche domine les yeux blanc du mouche. Une preuve de plus de la domination des femelles que Morgan en bon scientifique reproduisit avec une femelle aux yeux blancs pour constater que, décidément, seuls les mâles héritaient des yeux blancs.
N’importe qui aurait conclu que le mâle est toujours dominé par la femelle mais pas Morgan qui émit l’hypothèse des gènes et des chromosomes pour conclure que les yeux blancs se trouvaient sur le chromosome du sexe. Conclusion, messieurs, si une femme vous regarde dans le blanc des yeux, pensez à Morgan et gardez la tête froide, on ne sait pas qu’elle mouche l’a piquée.
Demain, ou plus tard, je vous parlerais des fines mouches du vinaigre que Tadeusz et Joep torturent à l’université de Lausanne. Après ces dures révélations sur le sexe, attendez-vous à de cruelles vérités sur le cerveau.
06:05 Publié dans Science | Lien permanent | Commentaires (4) |
04/06/2008
Eros & Thanatos
Eros, Thanatos et histoire d'os (ou d'O)
Dans son commentaire d’hier, Jeff, à propos d’époque anorexique, parlait de partouze et d’érotisme dans un ossuaire. Ceci m’a fait penser à la formule freudienne « Eros et Thanatos » que l’on trouve développée dans son œuvre de 1929 Malaise dans la civilisation (la culture), Das Unbehagen in der Kultur. L’idée n’est donc pas nouvelle sauf que le livre de Freud est basé sur la constatation de l’effondrement de la religion. « L’idée d’une finalité de la vie se maintient et s’effondre en même temps que le système religieux. » Qu'aurait-il dit de la recrudescence de la superstition ?
Image
trouvée
sur le site
Sur Wikipedia en quelques mots :
La culture est édifiée sur du renoncement pulsionnel, car la vie en commun suppose une restriction de la liberté individuelle. Le respect des exigences sociales est assuré par le père puis par le surmoi (père intériorisé, faculté à s’auto-contraindre, conscience morale). La tension entre le moi (principe de plaisir) et le surmoi (principe de réalité), entre l’égoïsme (amour de soi) et l’altruisme (amour d’autrui), est source du sentiment de culpabilité et de la conscience morale. Ces exigences sociales se manifestent dans la morale et la religion : ces discours tentent de légitimer et d’assurer le renoncement au plaisir égoïste.
Toujours Wiki sur Eros et Thanatos :
Les pulsions ne peuvent pas être toutes de la même espèce. À côté de la tendance expansive de l’Eros (tendance à rassembler la substance vivante en unités de plus en plus grandes, à créer des sociétés humaines de plus en plus vastes en liant libidinalement les individus), il doit donc y avoir une autre pulsion, opposée à elle, qui tend à dissoudre ces unités : la pulsion de mort. Cette pulsion destructrice est au service de l’Eros (elle détruit autre chose que soi) ; la destruction est source de jouissance (narcissique) car elle réalise les anciens souhaits de toute-puissance du moi.
La culture est un procès au service de l’Eros. Les foules humaines doivent être liées libidinalement car l’intérêt de travail ne suffit pas à maintenir leur cohésion. À ce programme s’oppose la pulsion destructrice, rejeton principal de la pulsion de mort (Thanatos). Le développement de la culture est donc le combat vital de l’espèce humaine (à partir d’un certain événement historique en tout cas).
09:25 Publié dans Au fil de la toile | Lien permanent | Commentaires (2) |
03/06/2008
Epoque anorexique
René Girard est né en 1923, membre de l'Académie française depuis 2005, il est l’inventeur de la théorie mimétique qui, à partir de la découverte du caractère mimétique du désir, a jeté les bases d’une nouvelle anthropologie. Il se définit lui-même comme un anthropologue de la violence et du religieux.
11:45 Publié dans Au fil de la toile | Lien permanent | Commentaires (4) |
01/06/2008
Le sens de la beauté
Trois ans se sont passés depuis mon premier article sur la Simplicité Volontaire. (SV)
Je n’en parle pas trop ici, mais c’est quelque chose qui me tient à cœur.
« A ce moment, je fus frappé d’un évidence qui ne m’a jamais quitté depuis : les vrais Philistins ne sont pas des gens incapables de reconnaître la beauté – ils ne la reconnaissent que trop bien, ils la détectent instantanément, et avec un flair aussi infaillible que l’esthète le plus subtil, mais c’est pour pouvoir fondre immédiatement dessus de façon à l’étouffer avant qu’elle ait pu prendre pied dans leur universel empire de la laideur. Car l’ignorance, l’obscurantisme, le mauvais goût, ou la stupidité ne résultent pas de simples carences, ce sont autant de forces actives, qui s’affirment à chaque occasion et ne tolèrent aucune dérogation à leur tyrannie. Le talent inspiré est toujours une insulte à la médiocrité.
Et si cela est vrai de l’ordre esthétique, ce l’est encore bien plus de l’ordre moral. Plus que la beauté artistique, la beauté morale semble avoir le don d’exaspérer notre triste espèce. Le besoin de tout rabaisser à notre misérable niveau, de souiller, moquer et dégrader tout ce qui nous domine de sa splendeur est probablement l’un des traits les plus désolant de la nature humaine. »
Je ne sais pas pourquoi ce texte m’a fait pensé au succès de Michel Houellebecq.
14:30 Publié dans Simplicité | Lien permanent | Commentaires (2) |
31/05/2008
Steel Drum
09:32 Publié dans Au fil de la toile | Lien permanent | Commentaires (2) |