21/01/2016
Asclépias
Et si on parlait de l’asclépias. Une plante nommée d’après le dieu grec de la médecine, asclépios. Une plante donc avec des propriétés curatives. Les indiens d’Amérique le savaient, ils s’en servaient aussi comme édulcorant. On s’en est servi pour faire du caoutchouc.
Depuis, on considère la plante comme une mauvaise herbe et on l’arrose abondamment de produit fabriqué par Monsanto. Il se trouve que les papillons monarques qui migrent du Canada au Mexique ne mangent que des asclépias, plantes qui sont toxiques pour les oiseaux et les herbivores. Les monarques deviennent aussi toxiques pour leurs prédateurs. La disparition des asclépias entraîne celle des monarques.
Des jardiniers écolos et bien intentionnés ont planté des asclépias pour les monarques. Ils ont choisi une variété tropicale qui font de très jolie fleurs, variété qui ne meurt pas en hiver. Mauvaise pioche : Les monarques trop contents de trouver de la bouffe toute l’année ne migraient plus et pondaient dans ces plantes qui propageaient un virus et qui donc augmentait la mortalité des monarques. Comme quoi, il ne suffit pas d’avoir de bonnes intentions.
Depuis peu, l’asclépias est cultivée au Québec sous le nom de soyer du Québec pour ses fibres qui ont des propriétés hydrofuges. C'est un bon isolant acoustique et thermique. Le roi Louis XV utilisait déjà la soie d'Amérique pour ses vêtements chauds. La conquête britannique a mis un terme à ce début d'exploitation. Perfide Albion !
Ci-dessus, le contenu des graines du soyer du Québec, l'asclépias syriaca (de Syrie, une erreur géographique) qui est aussi appelée arbre à perruches à cause de la forme de ses graines.
23:22 Publié dans hallucinant, Plantes | Lien permanent | Commentaires (0) |
20/01/2016
Animaux
Les dernières nouvelles de l’homme nous parlent parfois des animaux. C’est ainsi qu’on apprend qu’au Japon, un grand requin blanc de 3 mères 50 n’a pas supporté la vie en aquarium et qu’un orque écossais de 6 mètres 20 s’est lamentablement échoué compromettant le sauvetage des épaulards du Royaume Uni. En revanche, les requins continuent de pulluler à la City.
Chez nous, on cherche un piège contre les frelons asiatiques qui prolifèrent. Pourtant, selon une étude allemande, l'absence de vie sexuelle chez les insectes vivant en colonie serait le secret de leur succès écologique et évolutif. Chez les insectes sociaux, les ouvrières sont un excellent exemple de comportement altruiste car elles évitent de se reproduire et mettent toute leur énergie dans l'éducation de leurs frères et sœurs. L’étude s'est penchée sur le cas des bourdons qui ont aussi une vie sexuelle limitée.
On ne copule donc pas dans les ruches, on bosse pour l'avenir de l'espèce. Il y en a qui devraient en prendre de la graine.
Parlant d'abeille, en Afrique, il arrive que la petite bête effraie la grosse. Les éléphants craignent les abeilles qui ont pourtant une vie sexuelle limitée comme expliqué plus haut. Du coup, pour protéger les cultures, des ruches sont installées sur des poteaux ou des arbres tous les dix mètres autour du champ et reliées entre elles par un fil. A chaque fois qu'un éléphant tente de franchir cet obstacle, il secoue les ruches et énerve les abeilles. Or, lorsqu'il entend l'insecte, il émet un grondement spécifique « anti-abeilles » pour informer ses congénères avant de fuir. On peut aussi, par souci d’économie, se contenter de l’enregistrement du cri de l'éléphant attaqué sans s'encombrer des abeilles ni des fils.
Par souci d'économie, c’est la méthode qu’on choisira à Saint-Julien si les éléphants menacent nos cultures.
Nos cheveux blanchissent, nos jeans se délavent mais le rouge du rouge-gorge, le noir de la pie et le bleu du geai, le blanc du cacatoès, le vert de l’arara… dure toute la vie du volatile. Les scientifiques tentent de comprendre pourquoi pour fabriquer des tissus aux couleurs qui ne pâliront plus.
Les fabricants de vêtements n’en voudront pas. Trop durable ! En revanche, Saint-Julien pourrait en équiper ses employés des parcs et jardins si on arrive à fabriquer un tissu orange assez solide pour un coût modeste.
19:49 Publié dans Science | Lien permanent | Commentaires (0) |
18/01/2016
Divers cités
Les dernières nouvelles de l’homme sont pleines de choses étonnantes. Pour commencer Lucien m’envoie une invitation à une exposition dont le texte d’accompagnement dit « Reflets de réalités, de points de vue hétérodoxes. Reflux de mémoires historiques, nuances contextuelles entre parachute et parallèle. Confrontation de nébuleuses et de ressentis dans le décentrement. Confrontation de dogmes patrimoniaux, de sciences du divers et de protocoles artistiques… »
Parachute et parallèle, moi j’ajouterais bien... parapluie et paracétamol…
A part ça, les géniaux ingénieurs se proposent de stocker les donnés sur des brins d’ADN. Paraît qu’on pourrait stocker toute l’information présente sur Internet dans un appareil de la taille de 1 centimètre et l’ensemble des données mondiales dans quelques litres de solution... De vin rouge peut-être.
Bien sûr, il ne faudrait pas boire les litrons en question sous peine de faire disparaître tout le savoir du monde !!!
Autre nouvelle d'importance : "l’homme dort moins que les animaux."
On dort 7 heures par jour (ou par nuit) en moyenne alors que certains singes dorment 16 ou 17 heures. C’est, semble-t-il, parce qu’on dort mieux que les bestioles. Je connais pas mal de contre-exemples, comme mon ami Daniel qui dort toute l’année comme une marmotte en hiver ou Paul qui prétend qu'il n’a pas dormi ces dix dernières années.
L’étude nous dit qu’on profite mieux de notre sommeil paradoxal et qu’on a pris l’habitude de bien dormir grâce à la présence du groupe autour du feu se camp qui rassure le dormeur. Pour ma part, ça fait pas mal de temps que je n'ai pas dormi autour d'un feu de camp. Par contre, il semble que l’utilisation de l’ampoule électrique n’ait pas changé les choses pour ce qui est du sommeil. Donc éteignez les lumières et...
Bonne nuit !
21:29 Publié dans Courrier International | Lien permanent | Commentaires (2) |
12/01/2016
GRAC
Quatre visionnements GRAC au cinéma Gérard Philippe de Vénissieux.
Tempête, déjà vu et commenté ici
Merci patron de François Ruffin en présence de François Ruffin
France - 1h30 - Sortie 24 février
Pour Jocelyne et Serge Klur, rien ne va plus : leur usine fabriquait des costumes Kenzo (Groupe LVMH), à Poix-du-Nord, près de Valenciennes, mais elle a délocalisé en Pologne. Voilà le couple au chômage, criblé de dettes, et qui risque désormais de perdre sa maison. C’est alors que François Ruffin, fondateur du journal Fakir frappe à leur porte. Il est confiant : il va les sauver. Entouré d’un inspecteur des impôts belge, d’une bonne soeur rouge, de la déléguée CGT, et d’ex-vendeurs à la Samaritaine, il ira porter le cas Klur à l’assemblée générale de LVMH, bien décidé à toucher le cœur de son PDG, Bernard Arnault. Mais ces David frondeurs pourront-ils l’emporter contre un Goliath milliardaire ? Du suspense, de l’émotion, et de la franche rigolade. Nos pieds nickelés picard réussiront-ils à duper le premier groupe de luxe au monde, et l’homme le plus riche de France ?
C’est absolument jouissif quand on aime Bernard Arnault. on pense que les riches se moquent du monde et nous entraînent dans le mur. Merci François Ruffin pour tant de maestria mise au service des pauvres. On souhaite à ce film le succès de « Roger et moi » et à Ruffin la carrière de Michael Moore, rien de moins !
Red amnesia de Wang Xiaoshuai Sortie 24 février
Chine - 1h50 - Avec Lü Zhong, Feng Yuanzheng, Amanda Qin
Une veuve retraitée voit sa vie basculer quand elle commence à recevoir de mystérieux appels anonymes. Elle en appelle à ses fils et soudain son passé de militante maoïste la rattrape…
Un film un peu lent à mon goût mais pas dénué de charme.
Marie et les naufragés de Sébastien Betbeder
France - 1h44 - Sortie 6 avril
Avec Pierre Rochefort, Vimala Pons, Eric Cantona
Un trio amoureux oscillant entre fiction et littérature. Marie est une séduisante jeune femme au caractère insaisissable. Quand elle quitte Antoine romancier mélancolique ayant connu célébrité et oubli, elle rencontre. Siméon, journaliste au chômage. Indécise, elle préfère laisser le destin décider à sa place et s’enfuit sur l’île de Groix. Vincent et Siméon se lancent à la poursuite de leur muse contre vents et marées.
Une comédie rafraîchissante pleine de petites trouvailles. J’y ai pris beaucoup de plaisir. Les acteurs sont extras avec une mention pour Cantona et le personnage de Vincent somnambule trop drôle.
17:10 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) |
11/01/2016
Franchise
Quelques réflexions suite à une émission vue hier sur Arrêt sur Image et notées en préparation du café citoyen de ce soir au Rouge et Noir à propos de Daesh et nous. Si j'ai tout bien compris, cela donne :
Ne pas confondre djihad et traditionalisme. Pour un religieux musulman traditionaliste, il est difficile de comprendre Daesh car Daesh, sous prétexte de conquérir une nouvelle terre pour établir son Califat, fait flèche de tout bois et fait résonner une petite musique séduisante aux oreilles de la jeunesse.
Al Bagdadi qui s’est institué « nouveau calife » veut rassembler l’Ouma, la communauté de tous les croyants autour de lui. Ce Califat suscite un certain mépris auprès des sunnites en Arabie ou même au Liban mais ce qui inquiète tout le monde c’est la capacité d’Al Bagdadi d’attirer des jeunes musulmans, plus ou moins fraîchement convertis, du monde entier.
La force de DAESH pour attirer les combattants de partout c’est de s’être libéré de l’intégrisme et du traditionalisme que l’on trouvait encore chez Al Qaïda, Ben Laden était un riche saoudien traditionaliste. Derrière le niqab des femmes, DAESCH est bien installé, à l'aise dans la modernité. Foin des questions théologiques et des vieilles barbes (quoique...), soyons efficaces. To the point !
L’entreprise DAESH se comporte comme une multinationale qui donne sa marque en franchise. Elle en utilise tous les ressorts. Sur Internet, pub et réseaux, on est à fond dans la modernité moderne. Le produit à franchiser est le goût de l’aventure lié à un certain mal de vivre d’une jeunesse plus ou moins paumée dans le monde du fric et du chômage. Il est très facile pour un jeune de prendre une franchise. Tous les modèles et autres "business plans" sont sur le Net, décapitations comprises. C’est une sorte de prêt à penser. C’est l’islam pour les nuls où le moindre jeunot de 18 ans, pas trop con et qui a un peu lu le Coran peut se prétendre « imam », les autres, moins lettrés, viendront acheter dans son magasin.
Cette religion low-cost attire en priorité la jeunesse de pays musulmans comme la Tunisie(3000), La Jordanie (2500), le Maroc(1500), le Pakistan(500) mais aussi de Russie(1500), de France (2000), de Chine, des USA, du Canada… 80 pays. Dans les pays occidentaux, on trouve des musulmans ou de récents convertis. Ils viennent de toutes les classes sociales mais en priorité de milieux défavorisés et sont souvent de petits délinquants déjà fichés pour des délits mineurs.
On a arrêté des recruteurs qui venaient promouvoir la « Franchise » en Espagne, en Belgique… On peut penser que ce mode de recrutement tout azimut ne devrait pas amener des attentats grandioses et très structurés, style « twin towers », ceci dit avec une Kalachnikov un jeune même pas trop malin peut faire bien du dégât comme on l'a vu en janvier et le 13 nombre.
17:12 Publié dans Modernité moderne, Religion | Lien permanent | Commentaires (0) |
10/01/2016
Poésie
(La Montagne – 9 janvier 1964)
Qu’est-ce que la poésie ? …
La poésie, c’est le début de l’année. C’est les Rois mages avec leurs couronnes d’or, l’encens, la myrrhe, les robes rouges, les robes jaunes, le chameau à l’œil dédaigneux, avec son profil de vieille dame, et son cou comme un tuyau de pompe. Et le nègre ; surtout le nègre ; à cause de sa robe verte.
Et tout le mois de janvier est comme ça. Comme un Breughel ; les enfants qui patinent, la vapeur qui leur sort du nez, le ciel noir, la terre blanche, les peupliers tout nus ; le schlitteur* en bonnet de fourrure ; rien de plus charmant que les images de l’hiver.
Surtout quand on les voit de l’auberge, à travers une petite fenêtre devant un grog fumant où nage un citron pâle. Quand on a eu bien froid et qu’on aura bien chaud.
(…)
Les astrologues sont montés sur leurs toits pour savoir les secrets des étoiles et lire dans la main de la Grande Ourse
(…)
Après ils ont prophétisé. A l’aide de sesquiquadratures* de conjonction des astres. Et ils n’ont pas caché que l’année serait pleine de choses. Les unes, les autres et bien d’autres encore. Que ce serait une année shakespearienne. Que les hommes naîtraient tout nus en cent endroits du globe
(…)
Quant à l’homme, il restera le même, tel que donne à le juger dans sa médiocrité cette constatation d’un élève : « Le lapin s’arrache les poils du ventre pour faire un nid à sa famille. Combien de pères en feraient autant ? » Donc, un peu inférieur au lapin, il loge sa famille dans des nids en ciment.
(…)
La poésie, c’est le lapin qui bâtit son nid en s’arrachant les poils du ventre.
Et c’est ainsi qu’allah est grand.
(Vialatte La Montagne – 9 janvier 1964)
Admirez le vocabulaire de Vialatte :
* Le sclitteur conduit la schlitte qui est une grosse luge alsacienne utilisée pour transporter su bois ou du foin.
* La sesquiquadrature est un terme d’astrologie qui désigne un angle de 135° que fait un astre. Si vos astres sont sesquiquadrés, c’est plutôt mauvais signe, signes de frustration ou de déception probablement dus à une mauvaise prise en compte des évènements de votre part ou de celle de vos proches. Il faut vous relaxer et développer votre patience et votre endurance et éviter les situations de stress.
11:07 Publié dans Vialatte | Lien permanent | Commentaires (0) |
07/01/2016
Calamiteux
Pétrole bitumineux - TrandCanada contre Obama
L’entreprise canadienne TransCanada va poursuivre l’État fédéral américain devant un tribunal arbitral en raison de la décision du Président Obama de ne pas autoriser un projet d’oléoduc pour transporter les pétroles bitumineux issus des champs de l’Alberta jusque dans le Golfe du Mexique.
Voilà ce qui arrivera quand les européens auront signé le TAFTA, le traité transatlantique de libre échange.
Il est courant de dire qu'aujourd'hui, l’économique a pris le pas sur le politique. C’est souvent par manque de courage des politiques mais quand ce traité sera signé, ce sera officiel, les entreprises pourront légalement faire plier les états.
TransCanada s’appuie sur le chapitre 11 de l’Accord de libre-échange USA-Canada-Mexique et le mécanisme de règlement des différends Investisseur-État du traité.
L’entreprise estime la décision du Président Obama injuste, et prétend que des permis ont été octroyés à des projets similaires dans le passé. Selon elle, cette décision ne serait pas fondée sur la qualité intrinsèque du projet mais sur la « perception de la communauté internationale que l’administration fédérale américaine devrait agir en leader en matière de lutte contre le changement climatique ».
TransCanada réclame donc 15 milliards de dollars de compensation, arguant du manque à gagner au regard des profits qu’elle escomptait.
TransCanada a par ailleurs initié un recours juridique parallèle contre le gouvernement Obama, auprès d’une cour fédérale au Texas, affirmant que le refus du Président d’accorder le permis de construire allait à l’encontre de constitution américaine. La compagnie aura ainsi le privilège de choisir la décision qui lui sera la plus avantageuse, droit dont nul autre citoyen ou entreprise nationale ne peut jouir.
Inutile de dire ce que devient le développement durable si TransCanada gagne. L'article.
« Le cas TransCanada pose une question démocratique fondamentale : est-il normal qu’une entreprise puisse unilatéralement contester une décision d’intérêt général devant un panel d’arbitres ne répondant à aucune juridiction publique ? Cette plainte va dissuader les gouvernements nord-américains d’agir pour le climat, et contribuer à paralyser l’action publique. Sans compter le coût de la procédure et les potentielles indemnités, qui seront facturés aux contribuables américains ». commente Nicolas Roux
15:17 Publié dans Libéralisme, Mondialisation | Lien permanent | Commentaires (0) |