17/12/2007
Géopoétique
Internet est fantastique ! Grâce à lui, je viens de découvrir que j’étais un géopoète. J’ai un peu de peine à m’affubler du terme poète, j’ai trop de respect pour les vrais poètes. Mais dans le texte fondateur de la géopoétique en 1989 par Kenneth White, je trouve ceci :
…la géopoétique ne concerne pas que poètes et penseurs. Henry Thoreau était autant ornithologue et météorologue ("inspecteur des tempêtes") que poète, ou plutôt, il incluait les sciences dans sa poétique. Les liens de la géopoétique avec la géographie sont évidents, mais ils existent aussi avec la biologie, et avec l´écologie (y compris l´écologie de l´esprit) bien approfondie et bien développée. En fait, la géopoétique offre un terrain de rencontre et de stimulation réciproque, non seulement, et c´est de plus en plus nécessaire, entre poésie, pensée et science, mais entre les disciplines les plus diverses, dès qu´elles sont prêtes à sortir de cadres souvent trop restreints et à entrer dans un espace global (cosmologique, cosmopoétique) en se posant la question fondamentale: qu´en est-il de la vie sur terre, qu´en est-il du monde ?
Tout un réseau peut se tisser, un réseau d´énergies, de désirs, de compétences, d´intelligences.
Voilà un programme qui me convient ! Concevoir la géographie comme science unificatrice d’une démarche totale. Voici un autre morceau du texte fondateur.
« Ce qui marque cette fin du XXe siècle, au-delà de tous les bavardages et de tous les discours secondaires, c’est le retour du fondamental, c’est-à-dire du poétique. Toute création de l’esprit est, fondamentalement, poétique. Il s’agit de savoir maintenant où se trouve la poétique la plus nécessaire, la plus fertile, et de l’appliquer. Si, vers 1978, j’ai commencé à parler de "géopoétique", c’est, d’une part, parce que la terre (la biosphère) était, de toute évidence, de plus en plus menacée, et qu’il fallait s’en préoccuper d’une manière à la fois profonde et efficace, d’autre part, parce qu’il m’était toujours apparu que la poétique la plus riche venait d’un contact avec la terre, d’une plongée dans l’espace biosphérique, d’une tentative pour lire les lignes du monde."
A l'heure de la vitesse généralisée, la marche regagne une à une ses vertus : elle tonifie le corps, libère l'esprit et tend à préserver la planète. La géopoétique conseille de vivre autour du lieu, en cercles concentriques et en prenant le temps. La marche est son vecteur favori. Elle dévoile petit à petit le monde proche et intensifie notre lien avec la terre et le ciel. Elle est une activité du corps, mais aussi un approfondissement de la pensée. L'Inde ancienne la hisse au rang de méditation ambulatoire...
J’en reparlerai soyez en sûr.
06:55 Publié dans Simplicité | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : simplicité géopoètique |
15/12/2007
Luxe
C'est le jour de la rédac. Le 15 du mois à midi. 30 rédacteurs ce mois-ci voir la liste plus bas. Après le look, la gourmandise, les bagnoles, c'est le luxe. Manquait plus que ce soit la luxure pour continuer sur les péchés capitaux. D’ailleurs luxe et luxure, c’est la même étymologie, Luxus veut dire excès en latin comme dans luxuriant, cela veut aussi dire splendeur et faste et encore ce qui est superflu et inutile.
Donc je déclare d’entrée que le luxe et moi on n’est pas trop copain. J’ai d'ailleurs déclaré la guerre au superflu et à l’inutile. Je viens de commettre un article sur NaturaVox qui a eu un petit succès et que je vous encourage vivement à lire si vous êtes en quête de simplicité volontaire.
Ceci dit, la définition du luxe peut aussi être ce qu’on considère comme valable et précieux. Il existe une méthode japonaise nommée QFD qui permet de savoir ce que les consommateurs désirent vraiment dans un produit futur ou une amélioration de produit existant. On raconte que le QFD a été appliqué pour la création d’une voiture de luxe et que ce qui est ressorti loin devant en terme de priorité c’était le silence bien avant la vitesse ou la carrosserie. Donc tout le paquet a été mis sur comment faire une voiture silencieuse.
Pour moi en ce moment le luxe c’est la liberté de faire ce que j’ai envie, écrire des articles, randonner… C’est le calme, le silence, pas trop de stress, rencontrer mes copains pour faire une bonne bouffe sympa sans excès de raffinement. C’est très ennuyeux les restos de grand luxe où il faut venir saper et où trois pingouins sont à l’affût du moindre de vos vidage de verre. Le luxe aussi de faire de temps en temps un petit voyage pour découvrir un endroit sympa, d’autres gens, loger dans un hôtel correct mais modeste ou mieux dans une chambre d’hôte accueillante chez des gens qui aiment recevoir. On s’ennuie dans les hôtel de luxe ou chez des hôtes qui ont une chambre de charme à 150 euros. On s’ennuie à Bora-Bora à passer la journée allongé dans un transat au bord d’un bête lagon tout bleu, d’ailleurs comment peut-on fréquenter des pays sans montagnes ?
Voilà, ma conception du luxe mais si je participe à un QFD, ce que je mettrais en premier, loin devant, c'est la liberté. Je ne vois rien de plus précieux quand on a la santé. Allez, à la bonne votre! Au mois prochain et lisez les rédacs des autres.
Laurent, Olivier, Bergere, Bertrand, JvH, Jean-Marc, Lady Iphigenia, Julien, Chantal, Christophe, Hibiscus, Alcib, Bluelulie, Anne, Hpy, Isabelle, Joël, Looange, Loïc & Hyun-Jung, Anne B, V à l'ouest, Froggie, Jo Ann v, William, Catie, Nanou, Lelynx, Cecfrombelgium, Gally
12:00 Publié dans Rédac | Lien permanent | Commentaires (19) |
14/12/2007
Criminel
Mon quatrième article sur AgoraVox au sujet de la politique suisse publié aussi sur Yahoo actualité.
Autre article alarmiste sur NaturaVox (pas de mon cru cette fois) au sujet du réchauffement. Un de plus me direz-vous... OK mais ça finit par foutre la pétoche, surtout celui-ci.
Cela me fait me poser une question. Si on se place dans l’hypothèse pessimiste de l'article, cela veut dire que l'issue sera rapide. Est-ce que George W. Bush (et Dick Cheney* and Co) ne risquent pas d’être jugés pour crime contre l’humanité ?
Aujourd’hui cela peut paraître une drôle d’idée comme probablement les lois définies et mises en œuvre pour les procès de Nuremberg et de Tokyo en 1945 auraient paru bien improbables aux hauts responsables allemands et japonais en 1940. Dans dix ans Bush comparaissant devant un tribunal à Kyoto ou ailleurs…
Qu’en pensez-vous ?
*(On me dit que Cheney serait très malade du coeur. Ce qui prouve que malgré les apparences, il en aurait un )
07:00 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (3) |
13/12/2007
Camondo
C’est ce que démontre encore une fois Pierre Assouline dans ce livre. Tout part de ce musée Nassim de Camondo, sis rue Monceau à Paris, légué à la France par Moïse de Camondo et rempli des richesses de l’ancien régime. Les joyaux du XVIII ième accumulé par un collectionneur avisé au début du XX ième siècle.
Les Camondo étaient des financiers juifs séfarades venus s’installer à Paris depuis Istanbul, dans la deuxième moitié du XIX ième. Ils ont été anoblis par le roi d’Italie et sont plus riches que riche. Avec leurs compagnons de fortune et coreligionnaires, les Rothschild, les Pereire, les Fould, les Cahen d'Anvers, les Reinach… ils intègrent progressivement le monde aristocratique et aussi celui des collectionneurs qui feront les richesses du Louvre et des musées de France. Sur fond d’affaire Dreyfus, Assouline fait vivre ce monde disparus qui cherchait sa place, plaine Monceau, à la limite des faubourgs où vivent les aristos d’ancien régime.
Pour Camondo, la guerre de 14/18 mettra fin à ses rêves par la mort de son fils en combat aérien. Le reste de la famille va disparaître dans la guerre suivante avec l’Holocauste. Je n'ai pas aimé la manière dont Moïse refuse de recevoir la femme dont son fils était amoureux mais cela montre la rigidité et le conservatisme de ce monde de l'argent.
Une belle reconstituion qui donne envie de lire la dernière œuvre d’Assouline, Le Portrait, qui partant du tableau de Ingres, le portrait de la baronne Betty de Rothschild, nous raconte la saga de l'une des dynasties financières les plus légendaires et secrètes d'Europe.
05:45 Publié dans Lecture | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : livre, assouline |
11/12/2007
NaturaVox
Je parle depuis longtemps de SimplicitéVolontaire sur ce blog. Ma première note date même de mai 2005. J'ai envoyé cet article à AgoraVox. NaturaVox l'a pris tout de suite et AgoravVox a suvi. S'il a fait découvrir le mouvement à quelques personnes, c'est bien.
C’est devenu un truisme, on brûle la planète par tous les bouts et forcément elle se réchauffe. Faut-il attendre ou faut-il agir? Les adeptes de la Simplicité Volontaire ont décidé d’agir. Pas par altruisme, mais parce qu’ils pensent que privilégier l’être sur l’avoir, le simple sur le complexe est une manière de vivre mieux et plus sereinement. Quelle est l’ampleur de ce mouvement? Va-t-il empêcher les glaciers de fondre?
Jean-Pierre et Nathalie sont de nouveaux adeptes de la simplicité volontaire, la SV. 57 et 54 ans, leurs deux enfants sont maintenant autonomes financièrement. Leur maison est devenue bien trop grande pour eux. JP se dit qu’il a travaillé dur et qu’il pourrait peut être prendre du bon temps. Tant pis pour les annuités perdues et la retraite plus modeste. Ils pourraient vendre la maison et s’installer dans un appartement plus petit et confortable. Ils n’ont pas vraiment besoin d’aller chaque année en vacance dans l’hémisphère sud. Ils peuvent consommer moins... Depuis quelques temps, Nat et JP parcourent les forums de la SV. Au milieu de tous ces jeunes adeptes écolos et alter mondialistes, JP retrouve des idées enfouies depuis longtemps dans sa mémoire.
Le mouvementLes adeptes du mouvement pour a simplicité volontaire se proposent de réduire leur dépendance à l’argent, à la vitesse, à la compétition... pour libérer du temps. La simplicité volontaire est un style de vie choisi pour des raisons très diverses : spiritualité, santé, qualité de vie (moins de stress, temps pour la famille, les amis), convictions politiques, goût personnel... La SV n’est normalement pas un ascétisme impliquant de grands sacrifices. C’est un mouvement qui se veut tolérant : A chacun sa simplicité. La SV n’implique pas, par exemple, l’adhésion à l’idée de décroissance.
La suite est là
21:00 Publié dans Simplicité | Lien permanent | Commentaires (0) |
10/12/2007
San Besso
J’ai eu la surprise de constater que mon grand-père paternel que tout le monde appelait « le père Laurent » s’appelait en fait Besso. Besso est un prénom très spécial. San Besso est la patron d’Ivrea mais le culte du saint est fortement liés au Val Soana où est né le père Laurent en 1886.
Ce prénom a été immortalisé par Robert Hertz, un disciple d’Emile Durkheim, le fondateur de la sociologie. Hertz était un ami de Marcel Mauss, neveu de Durkheim et fondateur de l’ethnologie. Rien de moins ! Robert Hertz publie début 1913 le troisième et dernier de ses «mémoires » : «Saint Besse. Étude d’un culte alpestre. »
Pas mal de liens sur le net Exemple.
C'est là que Robert Hertz fit la connaissance, autour d'un gigot, d'un ou deux de ses informateurs. Je ne peux pas m’empêcher de penser que Robert Hertz a sans doute rencontré mon grand-père dans le cadre de son enquête.
03:55 Publié dans Canavese | Lien permanent | Commentaires (9) |
08/12/2007
Négociable
"Camila est la partie non négociable de ma vie."
Le mot du jour : Négoce – neg-otium
Otium en latin repos – loisir - paix > donne oiseux, oisif, oisiveté - Neg pour la négation.
Donc, au départ, Négoce comme Business est une histoire d’occupation. Un sens large, un peu comme le mot affaires dans vaquer à ses affaires. Négoce est de plus en plus remplacé par commerce. Le mot négociant est de plus en plus utilisé pour les commerçants en gros. Négociant en vin, en bois, en cacao...
04:30 Publié dans Mots | Lien permanent | Commentaires (1) |