13/12/2007
Camondo
C’est ce que démontre encore une fois Pierre Assouline dans ce livre. Tout part de ce musée Nassim de Camondo, sis rue Monceau à Paris, légué à la France par Moïse de Camondo et rempli des richesses de l’ancien régime. Les joyaux du XVIII ième accumulé par un collectionneur avisé au début du XX ième siècle.
Les Camondo étaient des financiers juifs séfarades venus s’installer à Paris depuis Istanbul, dans la deuxième moitié du XIX ième. Ils ont été anoblis par le roi d’Italie et sont plus riches que riche. Avec leurs compagnons de fortune et coreligionnaires, les Rothschild, les Pereire, les Fould, les Cahen d'Anvers, les Reinach… ils intègrent progressivement le monde aristocratique et aussi celui des collectionneurs qui feront les richesses du Louvre et des musées de France. Sur fond d’affaire Dreyfus, Assouline fait vivre ce monde disparus qui cherchait sa place, plaine Monceau, à la limite des faubourgs où vivent les aristos d’ancien régime.
Pour Camondo, la guerre de 14/18 mettra fin à ses rêves par la mort de son fils en combat aérien. Le reste de la famille va disparaître dans la guerre suivante avec l’Holocauste. Je n'ai pas aimé la manière dont Moïse refuse de recevoir la femme dont son fils était amoureux mais cela montre la rigidité et le conservatisme de ce monde de l'argent.
Une belle reconstituion qui donne envie de lire la dernière œuvre d’Assouline, Le Portrait, qui partant du tableau de Ingres, le portrait de la baronne Betty de Rothschild, nous raconte la saga de l'une des dynasties financières les plus légendaires et secrètes d'Europe.
05:45 Publié dans Lecture | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : livre, assouline |