06/02/2008
Annonay -3-
La suite des films vus à Annonay durant le premier week end. Plus ou mons anciens et tous hors compétion. Un film sorti en Septembre dernier avec le réalisateur présent dans la salle.
Sont-ils des artistes ? Eux-mêmes n’en sont pas vraiment sûrs, puisque, aujourd’hui, seule une recon- naissance de masse stéréotypée, genre Star'Ac, et souvent vulgaire, semble justifier cette appellation. Marc Fitoussi montre comment l’absence de reconnaissance altère la perception qu’ils ont de leur propre expression artistique. Malgré leur évidente sincérité, ils sont gagnés pas le doute et en oublient les raisons profondes de leur motivation. Gangrénés par la superficialité du monde qui les entoure, leur comportement n’est pas toujours recommandable et leur art peut devenir triste et superficiel. Un film au casting magnifique, même les seconds rôles sont superbes. Une très grande richesse au risque de provoquer le trop plein. Ceci est assez typique d'un premier film.
Un film néo-zélandais de 1994 réalisé par Lee Tamahori avec : Rena Owen (Beth), Temuera Morrison (Jake), Mamaengaroa Kerr-Bell (Grace), Julian Arahanga (Nig), Taungaroa Emile (Boogie)
Télérama: Un film coup de poing. Coups et blessures pour Beth, une fière Maori, mère de cinq enfants, que Jake son mari tabasse chaque fois qu'il a un coup dans le nez. Coups du sort, qui semble s'acharner sur cette famille néo-zélandaise échouée dans une sinistre banlieue d'Oakland. Coups de colère. Coups de blues... On se cogne la tête contre les murs. Ou on cogne sur quelque chose, sur le premier venu. Les fils aînés de Beth fuient l'enfer familial : l'un en glissant vers la délinquance ; l'autre dans un gang de jeunes, où l'on se cherche une identité en remontant aux rites tribaux des anciens guerriers maoris... Grace, 13 ans, qui protège comme elle le peut les deux cadets, en sera, elle, la première victime... Du roman de l'écrivain maori Alan Duff, le réalisateur, dont c'est le premier film, a su conserver toute la rage.(…) Une comédienne extraordinaire : Rena Owen (Beth), hallucinante louve en colère, toutes griffes dehors dès que l'on touche à sa meute.La Faute à Voltaire
(2000)
de
Abdel Kechiche
C’est le premier film d’Abdel Kechiche qui fera ensuite L’Esquive en 2003 et le tout récent La graine et la mulet qui est curieusement mentionné dans ce film.
15:20 Publié dans Festival d'Annonay | Lien permanent | Commentaires (0) |
05/02/2008
Papouasie
L’île de Nouvelle Guinée est divisée en deux moitiés presque égales chacune à peine plus petite que la France. A l’est la Papouasie Nouvelle-Guinée un pays indépendant membre du Commonwealth. L’ouest, la Papouasie, appartient à l’Indonésie. Il y a 21'000 ans cette grande île était relié à l’Australie.
10:30 Publié dans Géographie | Lien permanent | Commentaires (0) |
04/02/2008
Annonay -2-
Une petite note sur les films vus ces derniers jours.
Un film dans le cadre de la semaine du cinéma allemand du rouge et noir.
Pour commencer un film de 1957.
Un jury doit statuer sur le cas d'un jeune homme accusé du meurtre de son père. Onze des douze jurés le croient coupable. Mais le douzième en doute et va user de son intégrité pour remettre en question un verdict acquis d'avance, jusqu'à faire changer d'avis les onze autres jurés, un par un
Deux femmes : une histoire mêlée. Alors que Weronika vit à Cracovie, Véronique, elle, vit à Clermont-Ferrand. Sans qu'elles ne se connaissent, la mort de Weronika, qui s'évanouit et s'éteint durant son premier concert de choriste, semble changer sensiblement la vie de l'autre Véronique. Un film magique sur la vie et le destin qui tire les fils des marionnettes humaines.
Le samedi soir, un moyen métrage de Marc Fitoussi avec Aure Atika et Chantal Banlier, Bonbon au poivre. Et le premier long métrage (hors compétition) de Marc Fitoussi sorti en Septembre : La vie d’artiste dont je parlerais demain. Suivi d’un débat avec Laurent Delmas de France-Inter, Gaël Labanti directeur artistique du festival, Marc Fitoussi, Aure Atika, Thomas Litli, cinéaste, et la productrice des films Haut et Court. Haut et Court est une société de production et distribution de films de qualité. Cette année Haut et Court à obteni une carte blanche du festival d'Annonay.
Le dimanche deux films encore :
L’âme des guerriers et C’est la faute à Voltaire.
12:50 Publié dans Festival d'Annonay | Lien permanent | Commentaires (0) |
03/02/2008
Birmane
J’aime bien les écrivains qui racontent des histoires. J’aime bien les écrivains qui me font voyager. Quand le pétrole approchera de sa fin, on autorisera seulement quelques écrivains à voyager et à nous raconter leurs voyages. Certains seront factuels et géographques d’autres nous construiront de belles fictions à saveur de vérité. C’est ce que fait Christophe Ono-dit-Biot.
Christophe a passé pas mal de temps en Birmanie et il en est sorti ce roman savoureux Birmane qui nous entraîne dans cette Birmanie fermée et mise à sac par un groupe de généraux qui ont confisqué le pouvoir. On a beaucoup parlé de la Birmanie pendant quelques jours quand les moines se sont fait massacrés par le régime. On en parle parfois à propos de Aung San Suu Kyi l’opposante institutionnelle, prix Nobel de la paix, trop connue pour être liquidée et mise en résidence surveillée. Ce pays est un des rare sur la planète qui offre encore un tel parfum d’aventure.
César est un garçon pas très sûr de lui, plaquée par sa compagne en Thaïlande, il décide de tenter l’aventure en Birmanie. A Rangoon, où la paranoïa le dispute à la moiteur tropicale, il rencontre Julie, médecin humanitaire, très belle et mystérieuse dont il tombe amoureux. César va transiter par les boîtes de nuit où la jeunesse dorée de Rangoon s’amuse puis par les casinos de Mong-La entourés de lupanars. Cette ancienne bourgade de paysans shans est devenue en quelques années un petit Macao perdu au milieu des montagnes, étincelant de néons. Il séjourne dans des villages lacustres du lac Inle à la vallée des Rubis pour arrivé au milieu des Karens en rébellion continuelle. César suit sa route de l’aventure en quête d’amour et d’absolu dans le pays le plus fermé, le plus enivrant, le plus sensuel de toute l’Asie.
J’ai beaucoup aimé ce livre que m’a offert Dario pour mon dernier jourde boulot chez les fous. Je l’ai lu assez vite et sans sauter de page. Seule la fin m’a un peu déçu mais l’auteur avait mis la barre à une telle hauteur qu’il était sans doute difficile pour lui de finir sur un point d’orgue.
05:50 Publié dans Lecture | Lien permanent | Commentaires (1) |
01/02/2008
Der des der
Le 21 janvier Louis de Cazenave [photo] s’en est allé, c’était l’avant dernier français. Le dernier, Lazare Ponticelli, est né italien, naturalisé en 39 seulement, un beau symbole en ces temps où il ne fait pas bon être estranger dans ce pays. On apprend à cette occasion qu’ils étaient tous deux pacifistes, qu’ils avaient maintes fois refusé des honneurs et qu’aucun des deux ne souhaitaient des funérailles nationales estimant que leurs compagnons de tranchée méritaient autant qu’eux et que surtout, à 20 ans, ils méritaient de vivre, un point c’est tout !
« Cette guerre, on ne savait pas pourquoi on la faisait. On se battait contre des gens comme nous»
C’est leur dernier pied de nez à tous ces fauteurs de guerre qui comme disaient Boris Vian n’ont même pas réussi à les terminer proprement, la preuve il est resté des survivants. On regrette un peu que ces gradés qui les ont envoyé au casse-pipe n’aient pas pu assister à ce dernier pied de nez.
Ceci dit leurs remplaçants es qualités ont fait des déclarations bien connes… on pouvait compter sur eux. Voilà ce qu’a dit le petit Napoléon par la voix de son sinistre-se-crétaire des anciens combattants, Alain Marleix le 21 décembre dernier : (il a tenu à réaffirmer) « …la reconnaissance de la France, et la dette imprescriptible que les générations actuelles et à venir avaient contractée à l'égard de ces hommes qui firent le sacrifice de leur jeunesse et parfois de leur vie pour défendre la grandeur et la liberté de la France." Ceci n’est pas de l’anti-Sarkozy mais de l’antimilitarisme car ils auraient tous fait pareil, Pompidou, Giscard, Chirac, Mittérand, et même Jospin le Trosko. Ils nous auraient tous payé de mots !
Quand on connaît un peu l’histoire, ce qui s’est passé en Septembre 1914, et la boucherie inutile pendant 4 ans, on est atterré qu’un siècle plus tard on puisse encore dire de telles conneries à propos de la der des der, un carnage provoqué pour défendre les fortunes d’un petit nombre de possédants. Pour défendre des colonies, pour assouvir des nationalismes étroits et déjà au nom du modernisme. NON, on a pas de dette envers eux, les poilus, on a juste à avoir honte pour ces gens qui les ont envoyé au casse-pipe et une tristesse pour ces internationalistes qui n’ont pas réussi à empêcher cette "dernière guerre".
08:00 Publié dans Au fil de la toile | Lien permanent | Commentaires (1) |
31/01/2008
Ken Loach
Après la bière je suis allé voir le dernier Ken Loach. Encore une œuvre sur les méfaits de la mondialisation C’était au cinéma Rouge et Noir. Je vous rappelle qu’il existe un blog mais qui pour l’instant est fort peu actif.
Angie se fait virer d'une agence de recrutement pour mauvaise conduite en public. Elle fait alors équipe avec sa colocataire, Rose, pour ouvrir une agence dans leur cuisine. Avec tous ces immigrants en quête de travail, les opportunités sont considérables, particulièrement pour deux jeunes femmes en phase avec leur temps.
Télérama : « Certains retournent leur veste par opportunisme. Ou par simple lassitude. Pas lui. L'Anglais Ken Loach ne faiblit pas. Il hait toujours, plus que jamais, les tièdes qui, au nom de la raison d'Etat, de la raison tout court, rendent tolérable l'injustice. Ken, lui, croit encore aux jours meilleurs, voire aux lendemains qui chantent. S'il n'en reste qu'un, ce sera lui : le dernier des Mohicans. On devrait le protéger, telle une espèce rare. Le cloner, même...
Après une ballade irlandaise (Le vent se lève) qui lui a permis d'obtenir - enfin - la Palme d'or de Cannes, en 2006, le voilà revenu à l'actualité, aux urgences... Dans It's a free world, il nous parle de ces esclaves modernes que des profiteurs vont chercher aux quatre coins du monde pour qu'ils effectuent, parfois au péril de leur vie, des travaux sous-payés que personne, sinon eux, n'accepterait de faire. La mode, actuellement, c'est l'Europe de l'Est : la main-d'oeuvre la moins chère et la plus disciplinée, semble-t-il. »
08:40 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (7) |
30/01/2008
Rencontre -5-
Ma rencontre
avec
Alexandre Vialatte
-5-
Mais qui était Vialatte ?
Longtemps on a pensé qu’il était auvergnat, on a cru qu’il était écrivain, certains prétendent l’avoir vu gare de Lyon chaque dimanche apporté sa chronique au wagon postal de 23h15, ils ont imaginé qu’il était chroniqueur au journal la Montagne. On raconte qu’il serait né en 1901 et serait mort en 1971. On raconte qu’il aurait fait découvrir Kafka en France, traduit Nietzsche, Bertold Brecht, Goethe, qu’il aurait frôlé le prix Goncourt avec les Fruits du Congo. Pierre Desproges en avait fait son maître, Philippe Meyer aussi… Tout ceci est vrai et bien d’autres choses encore… Avec son œil unique, Vialatte voyait la réalité de mille points de vue, tous très originaux.
A propos de Kafka, on dit que Vialatte aurait mis chez ce grand pessimiste un humour qui manquait. Vrai ou faux ? Ce qui est sûr c’est qu’Alexandre dû insister lourdement pour que Gallimard publie la totalité de l’œuvre du maître pragois. Il disait à Gaston que sa gloire future serait d’avoir publier Proust, Gide et Kafka.
A vingt ans, il était pion à Ambert et s’en était échappé pour devenir rédacteur de la revue rhénane. Dans des chroniques intitulées, Les bananes de Koenisberg, il retrace ce séjour de six dans l’Allemagne pré nazie de la république de Weimar. Il a vécu à Spire puis à Mayence. Il a raconté à son ami Henri Pourat le charme des petite spiroises, Anja, Frida, Hilda, Rose, Elise ou Milly. Pourat, l’auteur de Gaspard des montagnes, sera l’ami de toute sa vie, le La Boétie de ce Montaigne humoriste. Il n’a pas vraiment aimé l’Allemagne. Il s’est moqué de la lourdeur et du mauvais goût de ses hôtes. C’est là qu’il a appris une certaine forme de cynisme, à tout le moins une vision de l’homme sans complaisance.
Ensuite ce fut l’Egypte. Professeur au lycée français d’Héliopolis. Il prenait à cœur son enseignement et continuait de traduire le château de Kafka.
On a dit que c’était un conservateur à tout crin. Il aurait sans doute rajouté : « oui et je garderais mes crins blancs. » Malgré des opinions politiques franchement de droite qui lui interdisaient de parler politique dans ses chroniques, (La Montagne étant un journal de gauche) il savait détecter les talents de tous bords. Son éclectisme étonne. Avant tout, il aimait les écrivains vrais. Beaucoup naviguaient dans une sphère très éloignée de la sienne. Leurs mondes, leurs styles étaient à l'opposé du sien. Il leur reconnaissait cependant un vrai talent d'artiste. Quel point commun y a-t-il entre Henry James, espèce de « Marivaux cosmopolite », et Frederick Rolfe dit le Baron Corvo, auteur sulfureux d'Hadrien VII, un roman « aussi majestueux, solide et ouvragé qu'une cathédrale byzantine, un monument tout incrusté de métaux précieux » oscillant entre le « grand » et le « mesquin », la « subtilité italienne » et les « préjugés britanniques » ? Qui, en 1954, connaît Gottfried Benn, « le plus grand styliste allemand avec Nietzsche et Kafka », et qui, un an auparavant, sut détecter le « tact littéraire parfait » d'André Frédérique ? Simenon, Paul-Jean Toulet, Dino Buzzati (« S'il n'y avait pas eu Franz Kafka... ce serait le plus passionnant des écrivains du siècle »), jean Giraudoux ou Audiberti, un « hercule de foire » « avoir traversé notre époque sans avoir vu Audiberti, c'est avoir traversé le jardin zoologique sans avoir vu l'éléphant » sont quelques-unes de ses permanentes admirations.
Il savait aussi démonter les fausses gloires. Il aurait rit du livre que Marie Dominique Lelievre consacre à Sagan- Dans La Montagne du 15 mai 1956, il se fait un plaisir de citer quelques vers de l'auteur de Bonjour Tristesse:
« Toujours, toujours,
Je n'aime que Toi,
Prends-moi, prends-moi,
Prends-moi dans tes bras. »
Suit un commentaire à la hauteur de l'oeuvre : « La passion y parle toute pure... Minou Drouet n'a plus qu'à bien se tenir. »
Pour Vialatte, la Comtesse de Ségur est « un besoin poétique de l'enfance », Valéry Larbaud « un grand cru» qui nous apprend que « nous n'avons besoin que de l'inutile », et Ionesco « mérite d'être un classique » même si « d'aucuns le prenaient pour un éléphant qui piétinait le jardin de Le Nôtre, mais ils s'apercevront qu'il danse un pas classique, qu'il est subtil et traditionnel ». Il reconnaît très vite le génie de Bertold Brecht qui était pourtant au antipodes de sa conception du monde.
** Beaucoup de points dans cette note sont tirés du Vialatte de Denis Wetterwald. Denis est un comédien qui a dit souvent les textes de Vialatte, c'est aussi un amateur comme moi, son livre publié en 1996, je crois, aurait mérité une meilleure presse.
**Voilà. C’était ma rencontre avec le maitre. Je reparlerai de Vialatte, soyez en sûr. Je vous posterai bientôt une fameuse et hillarante chronique datée du 2 avril 1964, numéro 573 intitulée « JOIES ET MISÈRES DU POLYGAME » Surtout si Mitt Romney, républicain mormon continue de remporter les primaires américaines.**
04:25 Publié dans Vialatte | Lien permanent | Commentaires (5) |