29/10/2013
Speaking
Quelques pistes pour sortir de la crise.
Avant tout, il faudrait connaître quel est le bon trend pour savoir s'il est possible de combler le gap et enrayer le slow down dans un timing correct. La deadline se rapproche à grand pas, le GDP per capita, le Gross Domestic Product, le PIB par habitant si vous préférez, est au plus bas. Les mails circulent, l'opposition twitte à tout va, le gouvernement se répand en meetings pour tenter de booster l’économie.
Rien ne va plus.
Pour améliorer le cash flow, créer des jobs, il faudrait faire un vrai business plan, 20-25 slides maxi en powerpoint. Préparer des flyers, faire un peu de loybying mais pas seulement un "one shot", non du solide, du bien packagé, publier le tout sur site web relooké à la cool pour attirer le bon cœur de cible.
Pour créer des jobs, on pourrait prendre exemple sur les supermarkets, Carrefour Market ou mieux Simply market, imiter le low cost dans leurs meilleures campagnes de marketing. S’il faut faire du dumping social, faisons du dumping social. Pour améliorer notre market share, il faudrait encourager l’entrepreneurship, promouvoir les jobs free-lance, engager de vrais coachs, susciter des partnerships ; utiliser toutes les techniques à dispo, faire du teasing, trouver des sponsors, oublier le fair play, reprendre le mailing et rentrer enfin tous ces listings d’adresses dans le computer...
Pour terminer ce best of, il faudrait un patchwork de techniques plus soft. Par exemple s'appuyer sur le channeling du new age, réaliser et broadcaster des interviewers de guests stars de l’économie libérale, pratiquer le story telling, organiser des fashion week, exposer nos produit phare dans des show rooms, penser à la fois low tech, clean tech, bio tech, flash tech high tech ; déposer des trademarks, labelliser nos produits, multiplier les deals juteux, autoriser le shopping pendant le week-end, promouvoir le zapping au niveau des RH si nécessaire…
Il faut définitivement upgrader notre mode de pensée, surfer sur la vague du big business avec le end-user in mind, excusez-moi, le end-user à l’esprit. Stopper les chats stériles, le facebooking, et enfin passer à l’action. Le mouvement, la motion pas l'émotion. Bien sûr pour ça, il faut sortir du pack des followers, et il nous faut un vrai leader, un new boss full of energy.
Last word but not least : n’hésitez pas à me faire part de votre feed-back.
07:52 Publié dans Modernité moderne, Mondialisation | Lien permanent | Commentaires (2) |
28/10/2013
Barghout
Un âne à deux pattes.
Un tract de cet homme politique ambitieux m’a rappelé une brève histoire trouvée dans Mendiants et orgueilleux de Albert Cossery.
Un tract qui dit vouloir faire appel à l’intelligence de ses concitoyens.
Appel à l'intelligence qui, dixit le vieux sage, laisse à penser que, comme les autres, il nous prend pour des cons.
- Dieu est grand ! répondit le mendiant. Mais qu’importe les affaires. Il y a tant de joie dans l’existence. Tu ne connais pas l’histoire des élections ?
- Non, je ne lis jamais les journaux.
- Celle-là n’était pas dans les journaux. C’est quelqu’un qui me l’a racontée.
- Alors je t’écoute.
- Eh bien ! Cela s’est passé il y a quelque temps dans un petit village de Basse-Égypte, pendant les élections pour le maire. Quand les employés du gouvernement ouvrirent les urnes, ils s’aperçurent que la majorité des bulletins de vote portaient le nom de Barghout. Les employés du gouvernement ne connaissaient pas ce nom-là ; il n’était sur la liste d’aucun parti. Affolés, ils allèrent aux renseignements et furent sidérés d’apprendre que Barghout était le nom d’un âne très estimé pour sa sagesse dans tout le village. Presque tous les habitants avaient voté pour lui. Qu’est-ce que tu penses de cette histoire ?
Gohar respira avec allégresse ; il était ravi. « Ils sont ignorants et illettrés, pensa-t-il, pourtant ils viennent de faire la chose la plus intelligente que le monde ait connue depuis qu’il y a des élections. » Le comportement de ces paysans perdus au fond de leur village était le témoignage réconfortant sans lequel la vie deviendrait impossible. Gohar était anéanti d’admiration. La nature de sa joie était si pénétrante qu’il resta un moment épouvanté à regarder le mendiant. Un milan vint se poser sur la chaussée, à quelques pas d’eux, fureta du bec à la recherche de quelque pourriture, ne trouva rien et reprit son vol.
- Admirable ! s’exclama Gohar. Et comment se termine l’histoire ?
- Certainement il ne fut pas élu. Tu penses bien, un âne à quatre pattes ! Ce qu’ils voulaient, en haut lieu, c’était un âne à deux pattes.
07:59 Publié dans St Julien | Lien permanent | Commentaires (1) |
27/10/2013
Patriotisme
11:04 Publié dans Mondialisation | Lien permanent | Commentaires (2) |
25/10/2013
Zappy Max
18:00 Publié dans Au fil de la toile | Lien permanent | Commentaires (2) |
24/10/2013
La ténèbre
Vu au Mucem un livre intitulé en italien, de mémoire, « Ce que nous disent les trois religions » Le livre était composé de pages entièrement noires. Impossible de retrouver les références et j’ai raté la photo. Dommage.
Ce souvenir m’est revenu en pensant aux querelles byzantines. Expression qui nous vient du siège de Byzance par le sultan Mehmet II en 1453. Alors qu'on se battait sur les remparts, les moines et érudits de la ville débattaient de points de théologie. Un de leurs sujets favoris était le sexe des anges. La rivale orthodoxe de Rome est bien sûr tombée aux mains des mahométans, comme on disait jadis, le 29 mai 1453.
« Les tenants de Dieu disposent même d’une discipline toute entière consacrée à examiner les noms de Dieu, ses faits et gestes, ses dits mémorables, ses pensées, ses paroles - car il parle ! -, et ses actions, ses penseurs affidés et appointés, ses professionnels, ses lois, ses thuriféraires, ses défenseurs, ses sicaires, ses dialecticiens, ses rhéteurs, ses philosophes - et oui... -, ses hommes de mains, ses serviteurs, ses représentants sur terre, ses institutions induites, ses idées, ses diktats et autres : la théologie. La discipline du discours sur Dieu...
Michel Onfray - Traité d’Athéologie.
Onfray traite longuement de la richesse du vocabulaire religieux pour décrire ce que contient le livre noir, c'est à dire rien, nothing, nada, niente, nichts, oualou, que dalle, τίποτα, ничего, موشي.
A propos de noir, Genève, la Rome calviniste, a pour devise « Post Tenebras Lux », après les ténèbres la lumière. Ce serait donc Dieu qui nous sortirait des ténèbres (au singulier une ténèbre).
Curieux que philosophes des lumières et religieux utilisent la même métaphore. Mais quand la lumière luit que deviennent les ténèbres ? Je crois qu’elles attendent tranquillement que la lumière s’éteigne et comme la pile de la lampe n’est pas éternelle... C’est le triomphe du rien et de l’athéologie. Post Lux Tenebras
Après la pluie, le soleil... OK, on attend...
07:05 Publié dans Religion | Lien permanent | Commentaires (0) |
23/10/2013
Créance
On parle toujours de la dette abyssale, jamais de la créance. Et pourtant qui dit dette dit créance, de même que tout passif a son actif, tout bon comptable vous le dira. En comptabilité en partie double (le comptable est toujours un agent double), la colonne débit doit égaler la colonne crédit sinon le comptable est pendu à la potence.
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La potence du comptable est une potence double. A gauche on pend les débits, à droite les crédits ou pour un compte de bilan les actifs et les passifs:
Mélenchon vous dira que pour combler l’abysse de la dette, il suffit de cesser de rembourser les créanciers, et que, si certains rechignent, on les pend à la potence, la vraie à un seul bras, le gibet de Villon (ah ça ira, ça ira, les banquiers à la lanterne…) C’est le côté Danton de Mélenchon « tu montreras ma tête au peuple, elle en vaut la peine ! »
Vocabulaire.... Pas de soucis, je ne vais pas en dire plus ni sur le plan comptable, ni sur le plan politique. Je voulais simplement en venir à tous les mots créer partir du credo latin. Credo, je crois – credere croire…
Le créancier donc celui qui croit qu’on va lui rembourser sa créance.
Crédibilité, la qualité de quelqu’un ou quelque chose qui peut être cru, crédible donc. Ne pas confondre avec crudité même définition.
Crédit et discrédit, créditer, accréditer et discréditer.
Crédulité. Crédule et incrédule
et même recru… de fatigue,
l’autre recru, le militaire, vient de crescere, croître.
Crédencial, permis d’extraction du mineur ou papier du pèlerin.
Croire bien sûr et mécroire, croyance, croyant, incroyable, mécréant.
La croyance est proche de la foi, fides en latin, qui a donné à la fois confiant et perfide… mais j’arrête là sous peine de tirer toute la pelote du dictionnaire
10:16 Publié dans Mots | Lien permanent | Commentaires (2) |
21/10/2013
La vache !
On connaît
la longue histoire
de la vache
dont voici
la version courte:
La vache a deux sous-produits... le lait et la bouse
Oublions le lait,
Quant à la bouse... de deux choses l'une,
Soit elle tombe dans le pré, soit elle tombe sur le chemin
Si elle tombe dans le pré, aucune importance
Si elle tombe sur le chemin... de deux choses l'une,
Soit elle est sèche, soit elle est fraîche
Si elle est sèche, aucune importance
Si elle est fraîche... de deux choses l'une,
Soit on la voit, soit on ne la voit pas
Si on la voit, aucune importance
Si on ne la voit pas... de deux choses l'une,
Soit on ne marche pas dedans, soit on marche dedans
Si on ne marche pas dedans, aucune importance
Si on marche dedans... de deux choses l'une,
Soit on ne s'en aperçoit pas, soit on s'en aperçoit
Si on ne s'en aperçoit pas, aucune importance
Si on s'en aperçoit... on s'écrit :
"Oh la vache..." qui a deux sous-produits... le lait et la bouse
Blague à part, on apprend sur Courrier International, le seul journal vraiment sérieux, que la vache relâche 300 kilos de méthane (CH4, encore appelé gaz naturel) par jour. Le méthane est des dizaines de fois plus créateur d’effets de serre que le CO2 habituellement incriminé.
1,5 milliard de vaches sur la planète relâchent donc 165 milliards de tonnes de méthane par an. Ceci pourrait permettre à 1,5 milliard de voitures de parcourir 100 km par jour ou encore de faire fonctionner toute l’année 1,5 milliard de frigo de 100 litres.
Les scientifiques argentins se sont penchés sur la question et ils ont réussi à pomper les gaz digestifs dans la panse de l’animal à l’aide d’un système de canules pour en isoler le méthane. Capturées, les flatulences sont stockées dans un réservoir en plastique accroché au dos du ruminant. Le méthane recueilli est séparé des autres gaz, puis comprimé. Il peut alors servir de carburant pour voiture ou de gaz de ville.
Quand le méthane brûle, il donne de l’eau et du gaz carbonique bien moins dangereux pour le climat. J’entends d’ici votre commentaire vous vous dites « Ah la vache argentine ! », qui a trois sous-produits…
Ceci dit, sans méthane, la bouse produite donne-t-elle un engrais de qualité ? De deux choses l'une...
Encore un mot : attention aux expérience stupides.
18:46 Publié dans Au fil de la toile, Géographie, Planète, Questions essentielles | Lien permanent | Commentaires (4) |