31/08/2013
iotacisme
On me reproche souvent d’être obscur. En fait, ces reprocheurs sont les gens de peu de curiosité qui se laissent arrêter par la moindre difficulté. Du coup, j’écris de plus en plus simple et si ça continue, tout le monde va me comprendre, ce qui serait désagréable.
En plus, vu que Wikipedia corrige ou supprime mes articles, je me dois d’aider à la compréhension des articles qu’ils acceptent. Par exemple à l’article « iotacisme » on peut lire :
Le procédé stylistique
D'autre part, une allitération en [i] pourra aussi être nommée iotacisme. Ce peut être là un effet stylistique voulu, une tautophonie particulière à rapprocher du mytacisme et du lambdacisme.
Nous voilà bien. retour au définitions... Une allitération suivant le garde-mots est la répétition d'une même consonne à intervalles rapprochés, plus spécialement à l'initiale des mots. A distinguer de l'assonance, où la répétition se fait au niveau d'une voyelle. Donc, il ne peut pas y avoir d'allitération en
On peine à différentier la tautophonie du tautogramme. Veni, Vidi, Vici serait un tautogramme. Ton thé t’a-t-il ôté ta toux ? serait une tautophonie. Ceci reste à vérifier en détail.
Le mytacisme serait en réalité une sorte de mutacisme qui est soit une mauvaise utilisation de la lettre M, voire B ou P ; soit un refus de parler. Devant une telle définition, on reste sans voix.
Le lambdacisme est une variante du labdacisme qui n’est autre qu’une lallation, un défaut de prononciation qui s’appelle jasis chez les bébés qui lallalent en arheu, arheu…
Les mots en cisme ont souvent un lien avec des problèmes de langue tel que iotacisme, solécisme, rhotacisme (défaut avec le R), psittacisme (répéter comme un perroquet), lambdacisme mais aussi gallicisme, anglicisme, flandricisme, québécisme, suissicisme (non, on dit helvétisme)...
Quant à l’empiriocriticisme, c’est une théorie qui consiste en une interrogation sur la manière dont s'opère la connaissance et qui donc s’applique bien à ce blog. Si vous n’avez rien compris, c’est normal. C’est à cause du mots croisés de Télérama Numéro 589 et de ses définitions pas toujours compréhensibles.
19:02 Publié dans Mots | Lien permanent | Commentaires (3) |
30/08/2013
Crottes
Sauvons les éléphants... sans toutefois risquer l'accident de travail comme cet employé de zoo.
J’avoue que, comme Aredius, je n’ai plus trop envie de m’intéresser à l’actualité. Malgré tout, je viens juste de commencer ma cure de désintoxication et puis, je me sens une obligation d’entretenir la chronique des Dernières Nouvelles de l’Homme vu qu'Aredius ne lit plus que ça et qu'il faut distraire Trystan de Dante et de Virgile. Donc, je parcours encore les gazettes en quête de nouvelles nouvelles.
Parmi celles qui m’ont frappées dernièrement, il y a cette histoire de crottes préhistoriques, oui de crottes ! Il y avait, semble-t-il, durant la préhistoire des animaux géants. Attention pendant la préhistoire, il n’y avait pas de dinosaures, je dis ça pour ceux qui puiseraient leur culture dans la BD bon marché.
Non, il y avait des hommes et aussi des animaux assez gros, voire plus gros que les éléphants. Des animaux irréfutables disait Vialatte, des animaux qui s’évaporent ajoute Murakami. Ces animaux ont disparus, et quand on apprend, à la lumière de la science moderne, leur utilité crottesque et même excrémentielle, on se dit qu’il faut vraiment sauver les éléphants qui sont les racines du ciel, disait Romain Gary (lisez donc cette note de 2005).
Donc, (ici je pompe sur Huffingtonpost qui avait lui-même pompé sur Nature Geoscience, selon les chercheurs…) à l'époque du Pléistocène, l'Amérique du Sud ressemblait beaucoup à la savane africaine actuelle. Et les dinosaures, depuis longtemps disparus, avaient cédé la place à une mégafaune impressionnante: des mastodontes proches des éléphants, des paresseux géants de cinq tonnes ou des glyptodons, sortes de tatous de la taille d'une petite voiture.
En Amazonie, ces mammifères géants herbivores consommaient des quantités importantes de végétaux, absorbant azote et phosphore pour les relâcher dans leurs crottes et leur urine au gré de leurs pérégrinations. Selon cette étude, ils ont ainsi contribué à engraisser des sols qui seraient restés stériles. A la disparition de cette mégafaune, il y a 12.000 ans, l'éparpillement des engrais a cessé, se limitant aux sédiments transportés depuis les Andes par le biais des rivières et des fleuves. D'après leur modèle mathématique, la dispersion du phosphore dans le bassin de l'Amazone aurait ainsi chuté de 98% !
« C'est parce que la plupart de ces animaux ont disparu que le monde compte autant de régions peu fertiles, beaucoup plus qu'il n'y en aurait eu dans le cas contraire. » assure les chercheurs.
Voilà donc d’où viendrait toute la misère du monde et en particulier la difficulté de faire pousser du maïs ou de l’herbe pour nourrir des animaux ridiculement petits comme la vache qui bouse moyennement. On a un problème de taille. On est même dans la m…, ...enfin pas suffisamment.
Il n’est pas certain que les chercheurs aient songé à comparer le nombre de glyptodons, mégathériums et autres monstres du pléistocène au nombre de veaux, vaches, cochons, couvées de 2013. Il faut dire que c’est un article paru en plein mois d’août et que cette année, ce mois était très chaud même en Amazonie, en plus les crottes de glyptodons ont disparu alors que le pastis était au frais. Ceci excuse cela.
16:34 Publié dans Au fil de la toile, Science | Lien permanent | Commentaires (3) |
28/08/2013
Poids
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La question posée par la presse « Combien pèse ceci ou cela ? » est un marronnier.
Quand un journaliste ne sait que publier, il peut se demander « Combien pèse… la tour Eiffel, l’Arc de Triomphe, les stars, les éléphants, les baleines… ? » ou encore métaphoriquement :
« Combien pèse Bill Gates ou Carlos Slim ? » (Peser aussi lourd quand on s’appelle Slim !)
Ce qui rappelle la question posée par Francis au Sar Rabindranath Duval :
- Et monsieur pèse combien ?
- Oh... deux fois par mois!
- Non, non! Excusez le Sar, n'est-ce pas, il ne comprend pas bien le français. Je vous demande quel est son poids P.o.i.x. ?
Deux questions de poids, ces temps-ci dans la presse. « Combien pèse un nuage » posée par la Libre Belgique et « Combien pèse l’âme » posée par The Guardian.
Commençons par l’âme. Long article qui fait référence à l’étude menée par le médecin américain Duncan Mc Dougall au terme d’une série d’expériences en 1907, relatée par le New York Time. Mc Dougall avait pesé six de ses patients mourants, juste avant et après leur mort. Résultat sur la balance : 21 grammes disparus à chaque fois. Étude toute scientifique car le médecin n’hésita pas à tuer une quinzaine de chiens par empoisonnement pour vérifier qu'aucune perte de poids n'était décelée chez l’animal.
Conclusion, seuls les hommes (et sans doute les femmes) ont une âme et elle pèse 21g. Mais une autre question se posa immédiatement : « A quel moment l’âme quittait-elle le corps ? ». Mc Dougall répondit « Le poids (21g) disparaît qu moment au dernier souffle bien que, suivant le caractère de la personne, elle puisse rester dans le corps une minute entière. » On imagine que c’est l’âme des sales caractères qui reste le plus longtemps possible, cependant il faut bien admettre qu’un complément d’enquête serait nécessaire pour l'affirmer avec certitude. Et depuis 1907, on a rien fait pour le savoir, rien à part écrire des articles. N’est pas ainsi que l’on mesure le nez de l’empereur de Chine ? Que fait la science ?
Quant au nuage, j’avoue que l’article ne m’a pas convaincu. Il nous dit que « avec une densité d'eau d'environ 0,5g/m³, un nuage de 1000km³ pèse jusqu'à 500 000 tonnes. » Ceci est ridicule. Sachant que la densité de l’air dépasse le kilo par m³, un nuage chargé d’eau doit peser beaucoup beaucoup plus. Si on dit une tonne par m³, et 1 milliard de m³ dans un km³ on arrive à mille milliards et ceci que pour un nuage composé d’air pur, si on ajoute les gouttes d'eau, c'est énorme !
Heureusement, la Libre Belgique corrige cette mauvaise impression « Toutefois, Marc Vandiepenbeeck, climatologue à l'institut royal météorologique (IRM) tient à nuancer ce constat : « Les nuages peuvent mesurer de quelques centaines de mètres à plusieurs kilomètres. Leur poids dépend de leur volume mais également de leur teneur en particules d'eau et en cristaux de glace. Il y a donc en effet des nuages très lourds mais d'autres sont assez légers. Chaque nuage est différent, il est difficile de calculer leur poids de manière précise. La seule certitude est que le cumulonimbus, ou nuage d'orage, est bien le plus lourd de tous ».
Donc, il faut nuancer le poids du nuage nous dit le royal météorologue. Ouf, on s'en doutait. On peut, en effet, se poser le question de savoir pendant combien de temps les âmes stationnent dans les nuages en montant au ciel. Sans compter qu'il faudrait aussi savoir combien d'âmes partent directement en enfer. Sans doute la majorité.
Pour vérifier tout ça, il faudrait faire un sondage, et même plusieurs.
07:19 Publié dans Au fil de la toile, Humour | Lien permanent | Commentaires (4) |
25/08/2013
Monnaie de Yap
selon Courrier Intenational, l'ETG a achèté Yap
ETG est un groupe chinois, Exhibition and Travel Group. Non, Evian-Thonon-Gaillard n’est pas devenu chinois.
Yap (ou encore Wa'ab) est un groupe d’îles de Micronésie dans le Pacifique au nord de la Papouasie Nouvelle Guinée, plus ou moins à la latitude du milieu de l’Australie et proche de l'équateur.
Une superficie de 102 km2, plus petit que Jersey.
Yap a aujourd'hui 11'000 habitants. Le contrat prévoit 10'000 lits d’hôtel et 12'000 emplois.
Pas sûr que la tranquillité de l’archipel y gagne. Quand on connaît les groupes de touristes chinois, on regrette les allemands bruyants, les français hâbleurs et les ricains outranciers.
En quelle monnaie les chinois ont-il acheté tout ça ? Yap a une monnaie originale, La monnaie de pierre, en langue yap Rai.
Les pierres de Yap sont de grosses pierres rondes semblables à des meules, comportant un trou en leur milieu, et dont la taille peut aller de 80 centimètres à 4 mètres de diamètre. Elles sont taillées dans un matériau natif composé d'aragonite et de calcite. Elle pèsent du quintal à plusieurs tonnes.
Répertoriées, elles sont au nombre de 6 600 exemplaires et uniquement destinées aux gros achats (c’est donc le cas) Ce système empêche l'inflation car la quantité de monnaie est limitée et le vol quasi impossible. Lire les détails ici.
Brisées, ces pierres n'ont plus aucune valeur aux yeux des autochtones. Les habitants de Yap, pour ne pas risquer de les casser pendant un transport périlleux, laissent les plus lourdes au même endroit et notent mentalement à qui la pierre appartient.
Donc, aujourd’hui, dans la tête des yapais (ou des yapiens, yapites, yapois allez savoir) elles doivent être toutes chinoises. Ils ont brader leurs îles. Faut-il leur jeter la pierre ?
07:38 Publié dans Géographie | Lien permanent | Commentaires (3) |
23/08/2013
Ponctualité
J’ai parlé ici de la différence d’annonce dans un avion tunisien entre la version arabe (notre avion décollera bientôt “bi iznillah” (si Dieu le permet), que nous arriverions à destination plus tôt que prévu “inch’Allah” (si Dieu le voulait bien) et que le climat de la capitale serait chaud et ensoleillé “alhamdulillah” (grâce à Dieu) et l’anglais plus… technique. Mais Courrier International nous révèle qu’il n’y a pas que les compagnies arabes pour invoquer la déité…
Extrait: "Deux hôtesses de Xiamen Airlines prient devant un autel… dédié à la ponctualité : cette singulière photo publiée par le Global Times résume les affres du transport aérien en Chine. En matière de retards, le pays détient la palme mondiale.
Attendre des heures – voire des jours – de pouvoir décoller, ça énerve. Même les plus patients sortent de leurs gonds. Le personnel aérien est régulièrement agressé, à terre et en vol, note le journal : certains employés finissent à l’hôpital et les passagers à bout de nerfs au commissariat. Ces derniers mois, les médias ont fait état de voyageurs organisant des sit-in, refusant de débarquer ou même prenant le contrôle d’un avion.
Entre aléas climatiques, explosion du trafic, contrôle de la majeure partie de l’espace aérien par l’armée et mauvaise gestion, la situation n’est pas prête de s’améliorer. La prière reste de mise. D’aucuns diront que s’agenouiller devant le mot “ponctualité” n’enfreint en rien le règlement, comme l’a indiqué un porte-parole de Xiamen Airlines au Haixi Morning Post."
A noter que les anciens grec s'inclinaient devant Chronos, le dieu du temps et de la destinée. Fils d'Ouranos, le ciel, et de Gaïa, la terre, c'était le roi des titans. Il était le père de Zeus (dieu de la terrre), de Poséidon (dieu de la mer) et d'Hades (le dieu de l'enfer).
De chronos nous viennent les mots chronométrage, chronomètre, chronographe, chronologie, la logique du temps que ne respecte pas les avions chinois. La ponctualité est ce point du temps très précis, entre passé et futur, dans lequel nous vivons. Le seul qui est vraiment vécu. Et comme le point mathématique, il n'a pas d'épaisseur et pourtant il existe, c'est même le seul point qui vaille. Il ne faut pas le rater. Conseil valable pour les avions comme pour les hommes.
Chez les romains, il devient Saturne que chante Brassens.
09:46 Publié dans Au fil de la toile, Humour | Lien permanent | Commentaires (2) |
21/08/2013
Aiguillette des Posettes
Aiguillette des Posettes / Lac de Charamillon
Pour les gros fainéants, on peut monter presque jusqu’au lac par le télécabine et le télésiège. Pour éviter toute tentation, on est parti dans l’autre sens.
Très jolie montée vers l’aiguillette depuis le village du Tour (pas sur le plan). On n’a pas osé prendre le petit chemin qui partait en descente en direction du col des Montets. C’était pourtant la solution pour faire la superbe arête qui précède le sommet (2201). Pas grave, on a fait la moitié de l’arête et on a vu personne sur le chemin. En août, à Cham, sur le tracé du tour du Mont Blanc, c’était suspect mais après le sommet, on a croisé la foule des famille qui montait depuis le col.
Durant la montée, vue magnifique sur le Mont Blanc, les aiguilles du Tour, du Chardonnet, Les Drus, les Droites, la Verte, Pas mal de glaciers qui diminuent... Au sommet on découvre l'autre face, les Aiguilles Rouges, Le Buet, Vallorcine, le barrage et le lac d'Emosson et même Finhaut.
Cette rando est, avec l’Aiguillette des Houches et le Lac Blanc une manière bien agréable de se rincer l’œil de hautes montagnes sans crampons ni piolets, ni crevasses… De la balade fastoche, des vaches qui paissent, un mélange d’Hérens (Les belles vaches noires querelleuses, on est en Valais au col de Balme) et d’Abondance, les vaches rouge à lunette.
Du sommet, descente sur le col des Posettes, puis montée vers le col de Balme et le petit lac de Charamillon (2271) qui se déverse dans le Pluviomètre, un ruisseau. Pas beaucoup d’eau en ce moment dans le lac mais pluviomètre pas à zéro.
Journée magnifique. Un vrai moment de paradis… Enfin, s’il existe... pour Cath et moi, ce sera un jour de décompté sur la vie éternelle. Tant pis ! Ça valait vraiment le coup !
19:31 Publié dans Montagne | Lien permanent | Commentaires (1) |
18/08/2013
Pointe de Vélan
Pointe de Vélan (1784m)
Ne pas confondre avec le Mont Vélan (3727 mètre) non loin du Mt Blanc, une toute autre rando… ni avec la dent du Vélan (2059) non loin des Cornettes de Bise sur la frontière suisse.
En voiture, de Faverges, direction du Col de Tamié. 700 m plus loin bifurquer à droite vers Le Villaret puis le hameau de Glaise. Poursuivre encore sur 2 km jusqu’au lieudit St-Ruph alt 891m. Un petit parking se trouve juste avant la maison forestière ONF.
Plusieurs montées possibles toujours par un chemin bien raide jusque vers l’altitude 1100m. Sur une bonne piste, on trouve un mausolée assez curieux commémorant la résistance.
Ensuite, suivant le sentier choisi, on fait un bout à plat jusqu’au Chalet de la Servaz (dites Serve, on est en Savoie et même dans la yaute) 1441 m. ( gîte d’étape de 19 places - vente de fromages de chèvres ). De là, on monte dans les champs sur un chemin pas trop conseillé par temps de pluie. Un peu pentu pour sujet au vertige.
Belles perspectives sur la Sambuy, le Trélod et l'Arcalod tout proches ainsi que sur le lac d'Annecy (les deux lacs), les Bornes et les Aravis.
Du coup, vu le chemin de montée on est redescendu par l’arête, un chemin de chèvres, tout aussi pentu, mais au milieu des arbres en style accrobranche facile. Par temps sec, pas beaucoup de risque sur le chemin normal.
Dénivelé, 900 mètres environ. Ciel bleu, temps superbe. Pas tellement dans le temps du topo (6 heures) pour cause d'accro-branche mais pas d'arrivée à la frontale. Mimi, Lulu, Cath et moi.
La phrase du jour par Mimi dans la phase accrobranche "Jusqu'à quand Mermet, tu vas m'entrainer dans des truc pareils ?". Mermet, 70 ans, rigole, un rire qui dit "Le plus longtemps possible !"
18:30 Publié dans Montagne | Lien permanent | Commentaires (0) |