10/12/2013
Knout
Sans autre lien que le nom, Donald Knuth m’a fait penser à Knout. Mais qu’est-ce qu’un knout ?
Le knout était le fouet utilisé dans l'Empire russe pour flageller les criminels et délinquants politiques. Il désigne également le supplice (« donner le knout »). Figurativement, le knout désigne une situation tyrannique (« vivre sous le knout »). Un gouvernement qui gouverne par oukase et envoie allégrement au goulag les moujiks et les koulaks qui n'obéissent pas.
En 1845, Nicolas Ier abolit le knout et lui substitue la pleite, un fouet à trois lanières, qui pouvaient se terminer par des boules de fil. Bien que cette suppression ait été ostensible, le knout a été conservé dans le Code pénal, et utilisé en Sibérie.
Dans les prisons de l’apartheid, les africains du sud utilisaient le sjambok.
Le sjambok quand il est fabriqué dans les règles de l'art est constitué d'une lanière de cuir d’hippopotame ou mieux, si on peut, de rhinocéros.
Attention aux imitations en plastique tout aussi douloureuses pour le supplicié mais beaucoup moins prisées des tortionnaires.
Mais, le fin du fin du fouet, c’est le chat à neuf queues. Les pirates s'en servaient pour punir. Le marin qui allait être fouetté devait lui-même faire les nœuds. Le cat o’nine tails fut utilisé comme sanction disciplinaire dans l'armée britannique puis plus tard par les tortionnaires nazis.
Tendre attention des pirates : Un chat à neuf queues ne servait qu'une seule fois car les cordes ensanglantées transmettaient des infections nous dit Wikipedia qui sait tout aur tout.
10:50 Publié dans Mots | Lien permanent | Commentaires (1) |
07/12/2013
Knuth
Un terabyte vaut 1 million de megabytes. Dans mon premier job, en 1973, on avait un IBM 1130 qui disposait royalement de 2 mégabytes de disque. Avec ce bijou, on gérait une entreprise de 250 personnes, on faisait des planning PERT de 2000 tâches, on faisait des calculs de structure pour le barrage de la Grande Dixence, on a dessiné les profils en long et en travers plus les vues en perspective de l’autoroute de contournement de Genève, des calculs de caténaires... etc...
En 1982 un PC d'IBM avait 5 megabytes de disque dur.
L’autre jour, on m’a proposé un ordinateur domestique à moins de 400 euros qui disposait d’un terabyte sur disque.
La loi de Moore avait prévu un facteur mille en 12 ou 13 ans, un facteur un million en 25 ans. On y est… Et c’est comme ça que les jeunes cons deviennent des vieux cons bien plus vite qu’avant. L’informatique satisfait donc le principe bouddhiste de l’impermanence. Avec un telle accélération des flows (flux en anglais), les flots risquent de nous noyer. A quelle bouée se raccrocher ? La bouée Knuth ?
Donald Knuth, américain né en 1938 est professeur émérite de « l'art de programmer » à Stanford University. Pionnier de l'algorithmique, il est l'auteur d'une centaine d'articles et d'une dizaine de livres sur l'algorithmique et les mathématiques discrètes. Les 3 premiers volumes de The Art of Computer Programming (TAOCP – l’art de programmer des ordinateurs) demeurent des ouvrages de référence. A lire en anglais, avec un bonne dose d'aspirine a chaque page.
Eh oui, la manière dont fonctionnent les ordinateurs est à peu près la même qu’au début. Ils déroulent toujours plus vite des algorithmes toujours les mêmes ou presque, et c’est ainsi que Don Knuth ne vieillit pas… ou presque.
J'aimerais voir des milliers de programmeurs libres de faire ce qui leur plaît. C'est ce qui fait vraiment avancer le domaine.
Knuth jouant de l'orgue, merci Aredius
18:29 Publié dans Mathématique, Science | Lien permanent | Commentaires (3) |
06/12/2013
Chiroptères
Pour permettre aux bestioles sauvage de voyager d’un point à un autre, on prévoit des corridors biologiques ou corridors faunistiques. A St Julien ce sont même des corridors internationaux puisqu’ils permettent aux animaux de passer sans papier de France en Suisse et vice-versa.
Or, il se trouve qu’une partie d'un de nos corridors empiète sur une parcelle AU2, zone non équipée destinée à l'urbanisation future (à but économique). On pense que si on utilise cette zone avant 20 ans, c’est que l’économie locale aura été très très florissante. Mais on ne sait jamais. Faut prévoir. La faune nécessite-t-elle un si grand couloir ? Faut voir...
Renseignements pris, le corridor en question, qui inquiète tant un de nos élus soucieux de... sa carrière, est destiné à l’avifaune (les oiseaux) et aux chiroptères (chauves-souris).
Je ne sais pas comment on indique aux piafs et aux chiroptères qu’ils doivent passer ici et pas ailleurs ? Difficile de mettre des panneaux ou une tour de contrôle pour passereaux et cigognes. En quelle langue indiquer le chemin à suivre ? Faut-il se baser sur l’aptitude des chiroptères à l’écholocation grâce à ses oreilles ?
A ces questions s’ajoute un problème supplémentaire : Doit-on dire chhhiroptère ou kiroptère ? On prononce chirurgien mais ch(k)iromancie, archevêque mais orchestre, chose mais chœur. Si on doit dire kiroptère, ne devrait-on pas dire kauve-souris ou kigogne ? Qu’en penser ?
Tout ceci à de quoi vous rendre schizophrène... mais doit-on dire skizophrène ou chizophrène ?
Vocabulaire: Avifaune, aviaire, avicole, aviculaire (qui se nourrit d’oiseau), … du latin avis, oiseau qui a aussi donné avion aviateur...
Chiro, du grec kheir, main, poing, bras, membre. Ptère du grec ptèro qui sert à voler. Un chiropracteur manipule vos membres, une chauve-souris vole avec ses bras, c’est le mammifère le plus volant, c'est même le seul qui vole.
Corridor, même origine que couloir et couler, c’est l’endroit ou le flux s’écoule.
Schizophrénie, du grec skhizein, fendre et phrein, l'esprit.
19:19 Publié dans Bestiaire, St Julien | Lien permanent | Commentaires (2) |
03/12/2013
Un Cap pour St Julien
Un vrai cap pour saint-julien avec Michel De Smedt
Un cap pour Saint-Julien
Un cap avant tout humain
Le lien social, le vivre ensemble.
La jeunesse, la famille,
La qualité des paysages,
Le cadre de vie...
Un cap responsable
Agir juste. Une gestion rigoureuse et respectueuse de votre contribution.
Un cap avec vous
Un travail en commun. Une écoute des citoyens. Un démarche qui s’appuiera sur les bases existantes qui ont permis de mettre le cap sur une ville solidaire et ville pour tous.
Un programme en 10 points qui intègre les interrogations des saint-julienois : circulation, transports, déplacements doux, accessibilité de la ville, services à la petite enfance, accès au logement, développement durable, nature et patrimoine, soucis des aînés, développement de l'économique locale, des espaces pour les jeunes en ville,…
Une liste conduite par... vous l'aurez reconnu, Michel De Smedt
17:02 Publié dans St Julien | Lien permanent | Commentaires (0) |
02/12/2013
Dilemme
Il jure qu’il ne veut que l’intérêt général. Il l’affirme avec force, des trémolos dans la voix. Il explique qu’il est important de laisser un maximum de terres agricoles et que ce pâté de cinq hectares doit rester agricole. Pourtant, sur ces terres, il y a des maisons, pire, il y a un lotissement de maisons, plus aucun espace de libre pour un champ de patates. Pourtant, il insiste, il veut que ces terrains reste en zone verte.
A première vue, on se dit qu’il est malhonnête. Qu’il fait semblant de ne pas voir ces maisons bien visibles sur le plan, qu’il ne connaît pas ce quartier… Et puis, à seconde vue, il semble tellement convaincu, il insiste si fort, il s’enfonce dans son argumentation… Alors, en troisième analyse, on se dit qu’il est illogique et même qu’il est bête. Pourtant, il a tous les signes extérieurs d’une intelligence normale. Dilemme !
C’est ça la politique, l’impossibilité de savoir si l’homme est stupide ou s’il est malhonnête. On ne peut que conclure qu’il est sans doute un peu les deux à la fois. C’est triste et inquiétant !
12:21 Publié dans Blog, St Julien | Lien permanent | Commentaires (2) |
01/12/2013
Cool man
Max et Clem
Les deux Cool Men
visiblement en pleine forme
11:18 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (3) |
27/11/2013
Paradiso
Comment ça ? T’as pas lu Paradiso ?
Connais pas ! Jamais entendu parler...
C’est comme ça que, grâce à Trystan, le fou de voyage et de littérature, je me suis retrouvé à lire Paradiso de José Lezama Lima, écrivain cubain (1910-1976), romancier, poète et essayiste, considéré comme l’un des plus important de la littérature d’Amérique Latine. Paradiso est son chef d’œuvre et son seul roman publié de son vivant.
Rafael Fauquié a écrit (dans "Escribir la Extrañeza"), Lezama "est un écrivain à la parole gourmande, gonflée d'allusions aux plus extraordinaires phantasmes. Chez lui, le vocable s'enfonce, comme une grande cuiller, dans un bouillon qui contient toutes les saveurs, tous les savoirs, et il réussit à en extraire des gorgées intimement mêlées, qui sont images, qui sont poésie. Lezama est un poète du sensuel; écrivain d'une parole qui est plaisir, qui est délice, qui est plénitude "*.
C’est assez juste. Bon, à dire la vérité, je n’ai pas dépassé la page 200 et là, j’ai fait une indigestion de mots.
Je croyais avoir l’estomac solide en matière de belles lettres mais là, j’ai trouvé la pâtisserie très riche et dégoulinante de crème chantilly qui m’a gavée.
C’est beau comme de la poésie mais c’est trop riche. Il faudrait le lire par petit bout. Le problème, c’est qu’il y a quand même, plus ou moins, une histoire et que même en lisant à la suite on arrive déjà pas à suivre. Que faire ?
J’ai pensé à Ulysse qui m’est tombé des mains, à La Recherche qui me tombe régulièrement des mains. Je crois qu’avec ce genre de pièces montées, j’ai trouvé les limites de ma boulimie de littérature. Peut-être faut-il retenter le coup à petite dose comme je le fais parfois pour Proust. Peut-être…
Pour se faire un idée, écoutez José Lezama Lima ou le triomphe du baroque. L’émission commence par un texte extrait du début de Paradiso assez sympa. Baroque, mais aussi onirique, ludique, insolite, poétique, foisonnant, luxuriant, fourmillant... (vers 11:50). Lezama Lima était sans doute un personnage passionnant.
*"un escritor de palabra golosa, henchida de barruntos sobre las más extraordinarias imaginerías. En él, el vocablo se hunde, como inmenso cucharón, en un caldo que contiene todos los saberes y todos los sabores y logra extraer, inimaginablemente entremezclados, bocados que son imágenes, que son poesía. Lezama es un poeta de lo sensual; escritor de una palabra que es deleite, que es placer, que es plenitud."
19:40 Publié dans Lecture | Lien permanent | Commentaires (6) |