23/05/2014
2000 gazouillis
Je suis peu présent sur Twitter... On ne peut être partout. J'ai trouvé amusant que A. Bon & D. Gibert @Diateino tweetent :
La "broche à foin" #québécoise est-elle l'équivalent du #Jugaad hindi ? ow.ly/x0sKc via @Jonoripe cc @NaviRadjou Navi Rajou
Preuve qu'ils avaient lu ma note. Aujourd'hui, c'est Navi Rajou lui-même qui retweet la même broche à foin. Jonoripe, c'est moi sur Twitter. (On tweet sur twitter – bizarre orthographe)
Ce billet est le 2000 ième.
Le blog à 11 ans et 2 mois.
Le site tourne avec 470 à 530 visites par jour...
… pour lire de 800 à 1800 pages environ.
Il reçoit entre 4500 et 5500 visiteurs uniques chaque mois.
Il y a parfois des pics à 1600 visites en un jour et 8000 pages mais ces pics sont sans doute dus aux moteurs de recherche. Il arrive que suite à ces pics le nombre de visiteurs monte ou descende pour se restabiliser plus tard.
Le blog n'est plus à la mode. Il m'arrive de me demander si je dois continuer. Pour le moment, j'y trouve mon compte. Je me plais à penser qu'il y a d'autres Trystan qui lisent ces notes avec plaisir ou même qu'il les lit lui-même en douce, caché dans un coin de paradis grec en buvant du vin crétois.
_____________________
Ce matin sur France Inter Morel et Piketty:
Piketty
Thomas Piketty : "Il faut donner une légitimité... par franceinter
09:15 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (2) |
22/05/2014
Le NON d'Anna
Bien que spécialiste des débris d'URSS, je n'ai jamais fait de note sur la Tchétchénie.
En 2005, j'ai mentionné sur ce blog les attentats de Beslan et de Natchlik.
Hier soir, je suis allé voir « Au NON d'Anna » une pièce tirée du livre de Stefano Massini, « Une femme non-rééducable »
On parle beaucoup de la Tchétchènie ces jours-ci :
- avec le film de Michel Hazanavicius avec Béatrice Béjo présenté et chahuté à Cannes.
- avec le procés des 5 accusés de l'assassinat de Politkovskaïa jugés coupables. Procès contesté par les enfants d'Anna.
- avec Le NON d'Anna, la pièce mise en scène par Marie-Laure Berchtold
S'il y avait un championnat de France des pièces de théâtre issues d'atelier-théâtre, nul doute que Marie-Laure remporterait la palme chaque année. En mettant en scène cette année l'histoire d'Anna Politkovskaïa, on frise la perfection. Les 14 ou 15 comédiens de l'atelier (j'ai compté 10 femmes dont plusieurs disent les paroles d'Anna et 4 hommes) déroulent dans une chorégraphie et une musique fluide un texte superbe qui relate les atrocités de cette deuxième guerre de Tchétchénie et l'engagement d'Anna au service de l'information. Le tout sans pathos dans un décor dépouillé. C'est dur, c'est émouvant, c'est magnifique !
La pièce a droit à un article dans le journal de l'ONU. Article que voici:
Où et comment l’Atelier-Adultes de la Compagnie de théâtre Thalie à Ferney-Voltaire porte haut les principes des Nations Unies : droit à la liberté d’expression et droit à la vie
Née en 1959, elle fut la seule journaliste russe à avoir couvert la seconde guerre en Tchétchénie (1999-2009). Plusieurs fois primée en Russie, elle a reçu au Danemark en 2003, le prix du Journalisme et de la Démocratie décerné par l’OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe). Elle s’est rendue régulièrement dans les zones de combat tchétchènes et dans les camps de réfugiés au Daghestan et en Ingouchie. Souvent menacée, elle n’a eu de cesse de faire connaître au monde les horreurs dont elle a été témoin.
Le NON d’Anna est principalement inspiré de Femme non rééducable par Stefano Massini. En relatant sans aucune concession la réalité de cette guerre, côté tchétchène et côté russe, Anna Politkovskaïa s’est vue assignée le titre de sujet « non rééducable » par l’Etat-major Russe : « Les ennemis de l’État se divisent en deux catégories : ceux que l’on peut ramener à la raison et les incorrigibles. Avec ces derniers, il n’est pas possible de dialoguer, ce qui les rend non-rééducables. Il est nécessaire que l’État s’emploie à éradiquer de son territoire ces sujets non-rééducables. »
Admirable et déconcertant itinéraire d’une femme à la fois simple et hors du commun qui refusa de céder aux menaces, au chantage et au mensonge. Anna ne prenait pas parti, elle se gardait de tout prosélytisme, elle ne choisissait pas son camp. Son combat était un combat sans merci pour la défense des droits humains : « Je me limite à raconter des faits. Les faits tels qu’ils se produisent, tels qu’ils sont. Et ça coûte un prix fou. Quel prix ? Le prix que tu payes quand tu ne pratiques plus un métier mais que tu entres en guerre. Tu combats. Tu te sens un combattant. » Stefano Massini, Femme non rééducable.
Le Non d’Anna, ensemble de notes, de correspondances et d’interviews, basé sur le texte original de Stefano Massini, est enrichi de passages et de scènes inspirés des différents ouvrages de la journaliste. Dans un décor épuré, les mots vibrent et bouleversent, des mots contre la mort, des mots pour la liberté, dont la liberté d’expression, des mots au service de la vie. Rendre hommage à la journaliste, c’est aussi honorer tous ces autres grands reporters qui osent faire de leur métier un combat pour la Vérité. Reporters sans frontières a dénoncé sans cesse et encore aujourd’hui des assassinats de journalistes à travers le monde, des journalistes à l’image d’Anna, libres à en mourir.
« La liberté d’expression n’est pas un luxe, c’est l’oxygène de la démocratie » disait Eric Bergkault, réalisateur d’un fi lm sur Anna. À travers une superbe écriture ironique et radicale, Le Non d’Anna est le récit courageux et troublant d’une prise de parole, une leçon de vie universelle et actuelle dans un monde où les valeurs humaines sont bafouées, une pièce polyphonique essentielle portée par quinze comédiens réalisant le prodige que leurs voix n’en deviennent plus qu’une, celle d’Anna, prolongée à l’infini.
Du 20 au 24 mai 2014 à 20h30, dimanche 25 à 17h.
Réservations recommandées : www.compagniethalie.org
12 euros. Détail désagréable: les éditions de l'Arche qui publient le livre de Stefano Massini prennent la moitié de la maigre recette.
Une partie de la troupe avec Marie-Laure debout à droite et Anne-Marie assise au milieu.
10:11 Publié dans Géographie, Théatre | Lien permanent | Commentaires (1) |
21/05/2014
Roza Bal
Saviez-vous que Jésus a survécu à sa crucifixion ? Qu'il a ensuite vécu 30 ans en France avec Marie Madeleine, qu'il a eu deux fils et une fille avant de partir évangéliser le Cachemire ? Mort à 120 ans, il est enterré à Srinagar dans la tombe dite "Roza Bal" [photo]. (Srinagar est au nord de l'Inde, proche du Ladakh et du Zanskar, hauts lieux du bouddhisme.)
C'est ce que prétend sa 59th descendante (de Jésus donc) Suzanne Olsson, une journaliste américaine. Plus forte que la fille présumée d'Yves Montand, elle réclame un test d'ADN avec les restes du tombeau de Srinagar. Tombeau du Christ dont la visite est recommandée par Lonely Planet et sans doute par le guide du Routard.
Selon The Times of India, en 2010, les autorités de Srinagar ont du fermer la tombe de Roza Bal car Suzanne Olsson voulait personnellement exhumer les reliques du Christ. Elle avait prévenu le gardien des lieux par lettre qu'elle considérait cette tombe comme son caveau de famille.
Suzanne n'est pas la première à réclamer cette tombe comme celle de Jésus si j'en crois l'article ROZA BAL sur Wikipedia : En 1899, le fondateur du mouvement Ahmadiyya (de 20 à 200 millions d'adeptes), Mirza Ghulam Ahmad, [photo] un mouvement musulman, a identifié la tombe comme le tombeau de Jésus de Nazareth.
Des universitaires comme Lang (1957), Grönbold (1985), Beskow (1985, 2011), Klatt (1986), Schneemelcher (1991), et Volk (2006), considèrent ces traditions sur "Yuzasaf" de faire partie de la légende de Budasaf, c'est-à-dire Bouddha, basées sur une confusion dans certains manuscrits arabes de lieu de la sépulture du Bouddha, Siddhartha Gautama - c'est-à-dire "Kushinara" - avec le "Cachemire."
Contre ces chercheurs l'ufologue* catalan Andreas Faber-Kaiser (Jésus a vécu au Cachemire 1997) et Gérald Messadié (Jésus de Srinagar "roman foisonnant de personnages et de péripéties" 1997) présentent un point de vue soutenant, en grande partie, la thèse christique de Mirza Ghulam Ahmad.
* Un Ufologue est un spécialiste de l'ufologie, discipline qui consiste à recueillir, analyser et interpréter les données se rapportant au phénomène UFO/OVNI. Objet Volant Non Identifié en anglais et en français.
09:38 Publié dans Géographie, Religion | Lien permanent | Commentaires (3) |
20/05/2014
Vin gagaouze
J'ai déjà parlé ici de la Gagaouzie turcophone fortement russifiée (les confettis jaunes sur la carte). En février dernier, les gagaouzes ont voté pour une intégration dans l'Union douanière avec la... Russie.
J'y reviens suite à un article de Courrier International qui nous apprend que comme le reste de la Moldavie, la Gagaouzie est productrice de vin...
L’ancien maire, Dmitri Stamat, confirme que Tomaï, bourgade fière de son exploitation vinicole, Tomaï-Vinex, qui emploie quelque 120 villageois, se vide un petit peu plus chaque jour. Il ajoute qu’il vaudrait mieux que le village disparaisse, surtout si le pays se rapproche de l’Union européenne. “Il y a quelques années, il y avait environ 1 400 enfants, il en reste 372 aujourd’hui. Et plus qu’une seule crèche. L’école aussi est vide. Il n’y a plus de jeunes, ils partent tous. Les femmes travaillent en Turquie, les hommes à Moscou.”
J'avoue que je ne comprends pas très bien pourquoi ils sont si hostiles à une entrée dans l'Europe alors qu'ils sont voisins des ukrainiens de l'ouest, ceux de la place Maïdan, qui eux semblent être très favorables à l'UE. Récemment, une délégation de la Fédération de Russie a promis d’accorder 300 bourses d’études aux enfants de Gagaouzie. Les gagaouzes sont inquiets d'une possible flambée du gaz russe en cas d'adhésion de la Moldavie en Europe...
Par ailleurs, je n'arrive pas à trouver de vin moldave en France. En fait, c'est peut-être l'explication. S'ils arrivaient à écouler leur production à l'ouest au lieu de vendre à bas prix en Russie ou au Kazakhstan, ils seraient peut-être plus enclins à nous trouver sympathiques. D'autant que ces dernières années les russes refusent leur vin au prétexte qu'il contiendrait des pesticides. Affirmation sans preuve pour punir les sympathie moldaves pour l'UE.
Bref, il faudrait aller faire un tour à Comrat et pousser jusqu'à Chisinau et Tiraspol et surtout goûter leur vin pour se rendre compte.
09:32 Publié dans Courrier International, Géographie | Lien permanent | Commentaires (5) |
19/05/2014
Jugaad
Êtes-vous Jugaad ?
Le Jugaad (prononcez jougad) est une concept popularisé par un français né à Pondichéry*, Navi Radjou (en photo) et qui vit aujourd'hui entre l'Inde et la Silicon Valley. Il popularise l'innovation frugale chez Ernst & Young, GM, Hitachi, IBM, Marks & Spencer, Microsoft, Procter & Gamble, SAP, Sprint... Excusez du peu !
*Elle avait elle avait le Pondichéry facile / Elle avait elle avait le Pondichéry accueillant / mais où sont passés les comptoir de l'inde, chantait Guy Béart et Juliette Gréco.
Au départ, le mot jugaad est un mot hindi familier et légèrement péjoratif qui désigne des solutions un peu bricolées. Le mot a pris récemment un sens plus positif de créativité avec peu de moyens, d'innovation frugale et est en train de devenir un système de pensée pour ingénieurs créatifs et surtout conscients des ressources limitées de la planète. Voir cette vidéo.
Le livre de Navi Radjou, l'innovation Jugaad, redevenons ingénieux, est déjà un best seller mondial.
La figure qui représente bien le jugaad est sans doute Mac Gyver et son couteau suisse. Avec du tissu et des baguettes de bois, faire un cerf-volant, y attacher le ballon, un poignard métallique et la corde de tissu. Le tout se retrouve dehors à travers la fenêtre où une tempête a lieu. Un éclair est capté par le poignard, l'électricité est transportée par la corde humide, fait exploser la serrure et la réserve de poudre dans le labo. Le tour est joué !
Vocabulaire: En français, on a le système D pour Débrouille, on est les rois de la bricole, on utilise des moyens de fortune, des bouts de chandelles... Les québécois parlent de réparation en « broche à foin », en fil de fer. Les anglais ont « Jack of all trades », le Jacques de tous les métiers et on ajoute « Master of none », qui n'en maîtrise aucun.
09:29 Publié dans Au fil de la toile, Mots, Simplicité | Lien permanent | Commentaires (2) |
17/05/2014
Nuages
Le nuage est à la mode. L'anglais l'appelle CLOUD car cela fait moins éthéré, plus business oriented. Le français se contente de rester la tête dans les nuages.
Quand il ne rêvasse pas il a le cerveau embrumé, il est dans le brouillard. Le plus souvent il voit son avenir plein de nuages, noirs de préférence.
Les informaticiens américains ont inventé le CLOUD computing qui consiste à mettre les données dans les nuages. C'est dangereux, on ne sait pas qui pourrait les trouver. Et bien que les nuages se déplacent habituellement d'ouest en est, vos données risquent de traverser l'atlantique d'est en ouest. C'est pourquoi une entreprise nommées Nu@ge veut relocaliser le cloud computing en France. Son ambition : Un Cloud computing open, écologique et relocalised. Voilà qui est parlé.
A propos de nuages, les vrais cette fois, Hervé, fidèle lecteur, m'envoie un communiqué de presse que je vous livre tout chaud, enfin tout frais, et donc pas réchauffé.
Genève, le 16 mai 2014. Dans un article publié aujourd’hui dans la revue Science, l’expérience CLOUD1, au CERN, rapporte que les vapeurs biogènes émises par les arbres et oxydées dans l’atmosphère jouent un rôle important dans la formation des nuages et contribuent ainsi au refroidissement de la planète.
Ces aérosols biogènes sont ce qui donne aux forêts, vues de loin, leur halo bleu caractéristique. L’étude de CLOUD montre que les vapeurs biogènes oxydées se combinent avec de l’acide sulfurique pour former des particules embryonnaires, lesquelles peuvent ensuite grandir et devenir les noyaux de condensation autour desquels les gouttelettes des nuages peuvent se former.
Voilà, si vous pensiez que l'acide sulfurique pouvait, à lui seul, former les nuages, vous aviez tord. Il y faut aussi des vapeurs biogènes. Depuis la plus haute antiquité, l'homme vit dans un nuage de vapeurs biogènes émises par les arbres. Contrairement à la femme, il ne voit pas la vie en rose. Dans le meilleur des cas, il monte sur la montagne pour pouvoir contempler le bleu qui émane de la forêt. Mais le plus souvent il reste dans la grisaille nuageuse en attendant le réchauffement climatique qui ne saurait tardé nous dit-on.
07:51 Publié dans Au fil de la toile, Textes | Lien permanent | Commentaires (1) |
16/05/2014
Journée de la jupe
Aujourd'hui, journée de la jupe.
La décadence nous guette. Heureusement Véronique Louwagie veille. La députée de l'Orne a questionné le gouvernement sur le journée de la jupe que préconiserait l'académie de Nantes. Des garçons en jupe au lycée, la dame est indignée.
A Nantes, Le CALV, Conseil académique de la vie lycéenne, dont l'une des missions est de mettre en œuvre des projets au sein des établissements scolaires a demandé dans le cadre d'une journée de lutte contre les discriminations sexiste à ce que des lycéens mâles viennent en jupe, au bahut s'il le souhaitent. L'an dernier, un proviseur et des professeurs s'étaient mis en jupe sans que cela ne suscite de vagues.
Tout bien réfléchi, madame Louwagie a du boulot. Si on veut que cesse cette décadence, il faut supprimer les robes des avocats et des juges, les soutanes des curés. Il faut s'en prendre à H&M ou à Zara qui lance la mode de la jupe pour homme. Et bien sûr, last but not least, il faut dénoncer le kilt écossais du prince de Galles qui en plus se porte sans slip. Illustrations:
Pour achever Boutin et Louwagie, je propose de traduire le spot danois qui utilise le super héros Voteman pour faire voter nos concitoyens aux européennes
08:05 Publié dans Au fil de la toile, Humour | Lien permanent | Commentaires (0) |