15/05/2014
Saucisse
Devant la pléthore d'informations inutiles et anxiogènes, on se prend à regretter l'époque de la Gazette. La Gazette est le premier journal français créé par Théophraste Renaudot en 1631 et qui survécu jusqu’à la guerre de 14. Il paraissait le vendredi et n'avait que 4 pages à ses débuts.
En 1999, s'est créé à Moscou le journal russe Gazeta, un journal de qualité que traduit assez souvent Courrier International.Cette semaine un article savoureux sur la fameuse femme à barbe. L'article explique à quel point la victoire à l'Eurovision de Conchita Saucisse a perturbé les russes et les autorités en particulier.
La femme à barbe, ou plutôt l'homme en robe, est devenu(e) en quelques heures aux yeux des Russes un suppôt du Satan occidental au même titre que les fascistes et les bandéristes ukrainiens.
L'article se conclut par :
Pour ce qui est des vedettes locales, Boris Moisseev (danseur et chanteur gay) et les filles de TATU (duo lesbien), on les laissera tranquilles pour prouver que la Russie sait se montrer tolérante, pour dire qu'on est pas complètement obscurantistes et qu'on a nos propres trésors. Certes, nos vedettes ne sont pas beaucoup mieux que Conchita, mais au moins, elles sont russes, elles sont d'ici et elles sont si conventionnellement non-conventionnelles.
Pour ce qui est des prophètes on les préfèrent exotiques mais pour les excentriques on les aime mieux endémiques, les originaux de chez nous qu'on connaît bien. A propos de chez nous, seule la Boutin s'est vraiment offusqué de la victoire de Saucisse. L'UMP s'en prend aux lycéens qui veulent venir à l'école en jupe.
07:33 Publié dans Au fil de la toile, Courrier International | Lien permanent | Commentaires (0) |
14/05/2014
FLOTs
Pour rester à flot, surfer sur les FLOTS.
Vous avez sans doute entendu parler des MOOCs, les Massive Open Online Courses, et bien les MOOCs en français sont des FLOTs, Formatons en ligne Ouverte à Tous.
Les FLOTs sont des cours ouverts sur Internet pour les 200 millions de francophones qui souhaitent s'instruire sans payer des inscriptions toujours plus élevés à l'université. Suivre des cours donnés dans une langue qu'ils maîtrisent mieux que l'anglais. Les MOOCs et les FLOTs concernent tous les domaines de l'enseignement.
Le premier MOOC date d'octobre 2011. Sebastian Thrun et Peter Norvig annoncent que leur cours d'intelligence artificielle à Stanford sera ouvert à tous. En quelques semaines 160'000 internautes se sont inscrits à ce cours. C'est le départ d'un mouvement qui a été rejoint par des millions d'apprenants sur les différents portails de MOOC à travers le monde.
Le premier FLOT a été consacré au langage Scala, langage informatique nouveau mis en ligne par l'EPFL, l'école Polytechnique de Lausanne, par son concepteur Martin Odersky.
Devant le succès, l'EPFL s'est associé avec L’École normale supérieure de Paris, l’École normale supérieure de Lyon, l’École Polytechnique, l’Université de Louvain et le campus de Montréal pour créer OCÉAN, portail international francophone de FLOTs.
Sur son campus de Lausanne, l’EPFL offre 1 500 cours à 9 300 étudiants. Chaque étudiant coûte très cher à la collectivité. En ligne, une trentaine de FLOTs accueillent 400 000 inscrits, mais seulement 13 000 Africains en 2013. L'objectif du portail OCÉAN est de multiplier les FLOTs et le nombre d'inscrits en Afrique francophone.
Les FLOTs vont permettre à une nouvelle génération d'entrepreneurs de naître. Plus besoin d'être fils-de pour étudier, plus besoin de venir en Europe à grands frais pour les jeunes africains. Grâce aux FLOTs, un étudiant de Cotonou, Roméo Fassinou, a développé des afficheurs matriciels en forme de croix, pour les pharmacies. Son entreprise compte déjà dix employés et exporte dans les pays voisins. Un autre étudiant de M. Rochat, Cédric Lako, de Douala, a passé six mois à l’EPFL et donne des coups de main au groupe d’étude d’Arel Kevin. Il a développé une application qui permet de modifier les textes de la dernière génération de ces enseignes lumineuses à partir d’un smartphone.
Pour élargir la réflexion, du paradigme de l'éducation :
Et encore Frank Lepage:
09:52 Publié dans Au fil de la toile | Lien permanent | Commentaires (4) |
13/05/2014
Leçons d'harmonie
Un film qui passe dans assez peu de salles mais que le Rouge et Noir, toujours perspicace, a choisi. Bon choix, sans aucun doute. Leçons d'harmonie est un film Kazakh d'Emir Baigazin qui réalise ici son premier film. Le cinéma Kazakh n'a produit que 5 films ces 3 dernières années.
Quand on voit Aslan, cet ado qui vit chez sa grand-mère, tuer un mouton, on est tout de suite fasciné par le personnage que joue Timur Aidarbekov. Aslan parle peu et ne rit jamais dit sa grand-mère. A travers son obsession pour le propreté et sa manière d'être on sent un caractère bien trempé et une intelligence vive.
Dans le collège qu'il fréquente sévit violence et racket systématique. Le petit caïd local, une vraie teigne, tente de l'éloigner des autres collégiens. Il ne s'attaque pas directement à Aslan qui vit cet isolement sans difficulté jusqu'à l'arrivée d'un jeune de la ville...
Superbes images de la steppe Kazakh et aussi de ces intérieurs pauvres et simples. Un scénario très sophistiqué qui nous fait passer avec habileté des scènes de vie courante au racket puis à la dure réalité de la police locale en apportant des éclairages progressifs sur l'action. Très elliptique dans sa construction, peut-être un peu trop sur la fin car on ne comprend plus très bien ce qui s'est exactement passé et ce qui est du niveau du rêve. J'aurais aimé en savoir un peu plus sur cette fille voilée que l'on suppose être le pendant féminin d'Aslan dans la recherche de l'harmonie.
Bref, un beau film qui nous fait découvrir ce pays d'Asie musulman tout en faisant preuve d'une grande qualité artistique. Un plat pour gourmets cinéphiles comme conclut Christoblog.
Au Rouge et Noir, nouvelle semaine italienne à partir de demain qui aura sans doute autant de succès que ces dernières années. Six films dont :
12:24 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : rouge et noir |
09/05/2014
Fainéants ?
Grâce à ces perfides anglo-saxons, les chinois nous envient.
À l'origine, une info qui explique que la loi française allait forcer les managers de l'informatique et du conseil à cesser d’envoyer des courriels et autres communications professionnelles à leurs collaborateurs en dehors des heures de travail. Cette mesure allait contraindre les gens à “résister à la tentation de consulter des messages professionnels sur leur ordinateur ou sur leur smartphone pour échapper à toute intrusion malveillante pendant le temps qu’ils sont censés consacrer à ce que les Français appellent la dolce vita”.
A l'origine, pas une loi mais un simple accord de branche. Et les anglo-saxons de se gausser de ces fainéants de français qui, au passage, bossent plus qu'eux selon l'OCDE. A noter que cette mesure n’est pas sans précédent : le ministère allemand du Travail et Volkswagen sont récemment convenus de limites similaires.
Ce qui est plus curieux, c’est l’inexactitude grossière de la couverture médiatique, qui, fidèle à une longue tradition, décrit les Français comme des snobs décadents et des parasites rétrogrades, et oppose l’effet paralysant de la protection sociale au dynamisme du capitalisme à l’américaine.
Bien sûr, les même journaux anglo-saxons publient à longueur d'année des articles sur le stress, la nécessité de déconnecter, de prendre du recul, de méditer, de débrancher...
Du coup, la nouvelle est parue dans les journaux chinois qui nous ont immédiatement envié. Plus tard, le quotidien réputé Xinjing Bao a expliqué qu’il ne s’agissait pas d’une loi mais seulement d’un accord professionnel. “Les médias anglais ont colporté une fausse nouvelle, soit à cause d’un problème de compréhension linguistique, soit pour se moquer de la fainéantise des Français”, a souligné le journal.
Dolce vita... la traduction a bon dos !
19:55 Publié dans Courrier International | Lien permanent | Commentaires (4) |
07/05/2014
Shadok
Êtes-vous Shadok ou Gibby ?
Shadok d'en haut ou d'en bas ?
Allez une autre :
15:07 Publié dans Au fil de la toile | Lien permanent | Commentaires (0) |
06/05/2014
TV ourse
En octobre dernier, on est allé voir au muséum de Toulouse une expo sur les ours. Lilian a montré ses talents de dessinateur d’ours et pendant que la famille dessinait, je suis allé me balader dans le musée pour attraper pas mal d'infos sur l'étude oursine. En retournant sur le site, je tombe sur ce documentaire de l’ourse Tolosa équipée de caméra.
Je viens de réaliser que c’est de la slow télé dont j’ai parlé ici. Encore que la version ci-dessous est très abrégée. C'est une série de séquences vidéos assemblées pour illustrer une journée type de l'ourse Tolosa.La version longue est proposée aux spécialistes de l’ours uniquement.
08:38 Publié dans Au fil de la toile | Lien permanent | Commentaires (2) |
04/05/2014
Drôle de drone
En lisant un article sur la protection des orangs-outans de Sumatra menacés de disparition comme on sait, je découvre qu’on peut fabriquer un drone pour la bagatelle de 1100 euros en 4 semaines. Ensuite on peut survoler la canopée à Sumatra ou surveiller les voies ferrées.
La recette : des éléments de modèles réduits disponibles du commerce, des systèmes de pilotage pas cher issus de start-up américaines et des logiciels open source pour programmer ce bazar et un brin d'ingéniosité voire de passion, si possible.
Avec un peu de pratique de l'engin, on peut facilement détecter les braconniers de Sumatra, protéger les faons allemands, faire la guerre au Pakistan, pister les voleurs de cuivre en suivant les rails ou même suivre sa femme/son mec de sortie avec ses copines/copains. Si le cœur vous en dit, vous pouvez commencer la bricole ici, c’est en français.
Étymologie: Drone veut dire faux-bourdon en anglais. En allemand faux-bourdon se dit drohne et le verbe drohnen veut dire vrombir. Drone comme le mot bourdon ou le verbe vrombir ont sans doute une origine onomatopéique comme faire vroum vroum, drelin-drelin, dring-dring ou ding-ding-dong.
La danse des drones :
07:44 Publié dans Au fil de la toile, Science | Lien permanent | Commentaires (1) |