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25/04/2007

Encore la fête

Si lire est une fête, écouter un texte lu par quelqu'un peut-être un régal de tous les instants, une pure jouissance surtout quand ce texte est une petite merveille et que le lecteur est très bon.

medium_novecento.jpgSamedi soir exceptionnel

chez Christine

Denis Robert-Tissot

lisait

Novecento Pianiste

d’Alessandro

Baricco

.

J’avais lu Soie de Baricco. Un texte étonnant!

"Hervé Joncour, le héros achetait et vendait des vers à soie. Un jour, l’épidémie menace la production de soie. Hervé est désigné pour partir au Japon. Là-bas, il s’éprend d'une femme mystérieuse et le voilà partagé entre sa femme et le Japon où il retourne… Découvrez ce livre qui contient une vraie leçon de vie." Lisez le!

Pour revenir à notre soirée et à Novecento qui comme Soie est une roman géant de moins de cents pages…


"Danny Boodmann T.D. Lemon Novecento n’a jamais mis le pied à terre. Abandonné dans une boite en carton sur un bateau à destination de Boston alors qu’il avait tout au plus dix jours, ce fils d’émigrant grandit auprès de Danny Boodmann, le vieux marin qui le découvrit à bord et qui lui donna en partie son nom. Novecento navigue sans répit sur l’Atlantique, ses mains posées sur les touches d’un piano. Il est âgé de trente ans. Décalé et insaisissable, il est l’un des plus grands pianistes de jazz de ce début de XXe siècle. Il l’était vraiment, le plus grand. Nous, on jouait de la musique, lui c’était autre chose. Lui, il jouait ? quelque chose qui n’existait pas avant que lui ne se mette à jouer, okay ? Quelque chose qui n’existait nulle part. Et quand il quittait son piano, ça n’existait plus ? Ça n’était plus là, définitivement. Danny Boodmann T.D. Lemon Novecento nous dit le narrateur de ce monologue poétique, trompettiste et ami de Novecento.

Le personnage de Novecento intrigue et fascine…" La lecture de Denis captive. La suite ici :

 

 

22:30 Publié dans Lecture | Lien permanent | Commentaires (2) |

22/04/2007

Président ciel !

Suite au débat sur l'anachisme de droite sur le blog d'Alain Bagnoud, je trouve ce texte de circonstance:

"Être gouverné, c'est être gardé à vue, inspecté, espionné, dirigé, légiféré, réglementé, parqué, endoctriné, prêché, contrôlé, estimé, apprécié, censuré, commandé, par des êtres qui n'ont ni titre, ni la science, ni la vertu... Être gouverné, c'est être à chaque transaction, à chaque mouvement, noté, enregistré, recensé, tarifé, timbré, toisé, coté, cotisé, patenté, licencié, autorisé, admonesté, empêché, réformé, redressé, corrigé.

C'est sous prétexte d'utilité publique et au nom de l'intérêt général être mis à contribution, exercé, rançonné, exploité, monopolisé, concussionné, pressuré, mystifié, volé ; puis, à la moindre réclamation, au premier mot de plainte, réprimé, amendé, vilipendé, vexé, traqué, houspillé, assommé, désarmé, garrotté, emprisonné, fusillé, mitraillé, jugé, condamné, déporté, sacrifié, vendu, trahi, et pour comble, joué, berné, outragé, déshonoré. Voilà le gouvernement, voilà sa justice, voilà sa morale ! Et qu'il y a parmi nous des démocrates qui prétendent que le gouvernement a du bon ; des socialistes qui soutiennent, au nom de la liberté, de l'égalité et de la fraternité, cette ignominie ; des prolétaires qui posent leur candidature à la présidence la République !"
Proudhon  - Idée générale de la révolution au XIXe siècle 1851

 

02:25 Publié dans Lecture | Lien permanent | Commentaires (1) |

16/04/2007

Quand lire est une fête

medium_elegance.jpg

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L'égance

du

Hérisson

 ---

Muriel

Barbery

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Edition Feryane

ou NRF

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Je reprends ce titre de JLK pour les arpenteurs du monde car l’élégance du hérisson est selon moi une vraie fête. Offre-vous trois ou quatre heures de fête en vous plongeant dans cet immeuble haut standing, rue de Grenelle, où se croisent deux récits.

Madame Michel d'abord, la concierge qui nous parle d’elle. 54 ans, 27 ans de service dans l’immeuble, elle joue à la perfection le rôle de la gardienne peu amène, revêche et un brin basse de plafond. On s’aperçoit bien vite que son plafond est en fait assez haut, voire même très haut. Elle adore la littérature, le cinéma et l’Art en général. Planquée dans sa loge Renée Michel est un puit de culture qui nomme ses chats d’après Tolstoï, le dernier en date, obèse à souhait s’appelle d’ailleurs Léon.

Au cinquième étage vit dans 400 m2 une petite fille de douze ans, Paloma, surdouée, suicidaire et misanthrope dans une famille très gauche caviar, le père est député socialiste, la mère est depuis des années en psychanalyse, antidépresseurs et plantes vertes, la fille aînée, Colombe est le cauchemar de Paloma, à cause du bruit et de sa vacuité de jeune adulte déjà lancée sur les rails d’une vie de riche. Paloma a tout compris de la vie, elle philosophe avec conviction dans un style juvénile mais pas djeun pour un rond.

Ces deux personnages nous sont immédiatement sympathiques à travers leur récit. On est dans l’anti Houellebecq. On est dans les bons sentiments et la pensée positive, un brin fleur bleue… personnellement j’aime bien, cela change de ce monde où il faut être le plus fort et pousser les copains pour passer. On se marre aussi aux dépends de l’université-pouet-pouet, de la psychanalyse-escroquerie-intellectuelle, des riches snobs, branchés et impitoyables, des grandes bourgeoises qui s’écharpent pour une petite culotte soldée 299 euros 90…

C’est superbement écrit, c’est très littéraire, Muriel Barbery s’en est donné à cœur joie vu que sa concierge est le nec plus ultra de la culture, elle ne nous épargne pas trop côté vocabulaire et théorie, ce qui n’est pas pour me déplaire, c’est même instructif parfois (la phénoménologie de Husserl) et amusant. On pourrait lui faire le reproche de trop de caricatures, je ne le ferais pas, j’ai trop pris de plaisir à cette lecture. En plus Madame Michel, notre concièrge, est, comme moi, fan d’Ozu… alors forcément c’est trop beau ! D’ailleurs, dans la deuxième partie, Ozu va arriver tel Zorro, mais je vous laisse le plaisir de la découverte. Ames sensibles prévoyez un mouchoir pour la fin.

Les lecteurs difficiles trouveront peut-être le début un peu long, mais laissez-vous donc aller, la deuxième partie est un pur régal, soyeux à souhait, agréable comme les pâtisseries de Manuela, l'amie de Renée, poétique, joyeux et communicatif. Bref, lisez-le et si vous n’aimez pas venez m’engueuler ici. Je ne rembourserai pas le livre mais je veux bien compatir... enfin, un petit peu.

01:30 Publié dans Lecture | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : littérature, ozu |

29/03/2007

Paul Celan

medium_celanstretto.jpg

Paul Celan,

plus grand

poète

de langue

allemande

de l'après-guerre?

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L’an dernier, en lisant un étrange livre pour le prix Inter, je suis tombé sur Paul Celan, un poète et un destin. Dans son blog naarjuk me demande de mettre un mot sur Celan. J’écrivais donc: « Celan  est né en Bucovine dans une famille juive, il parlait toutes les langues mais mettait un point d’honneur à n’écrire qu’en allemand. Il fréquentait, René Char, Nelly Sachs, prétendait que le langage doit se libérer de l’histoire, et doit être utilisé pour mettre des mots qui répondent au silence imposé sur la situation terrible de l’Holocauste. Celan traduit  Jean Cocteau, Henri Michaux, Osip Mandelstam, Guiseppe Ungaretti, Fernando Pessoa, Arthur Rimbaud, Paul Valéry, René Char, André du Bouchet, et Jacques Dupin… En 67, Celan, le juif martyrisé,  rencontre le philosophe Martin Heidegger, ancien membre du parti nazi, et qui ne renia jamais cette appartenance, ce qui lui inspire le poème Todtnauberg dont est extrait le vers cité plus haut. Après la guerre, il s’installe finalement à Paris, où il est professeur d'allemand à l'École normale supérieure. Il se suicide à 50 ans en se jetant dans la Seine le 20 avril 1970 son corps étant retrouvé le 1e mai. Voilà je viens de vous documenter une ligne du livre : « Vom Blau, das noch sein Auge sucht... C'était cuistre, mais sensuel ».

Paul Celan est peut être le plus grand poète de langue allemande de l'après-guerre, composant une œuvre absolument innovante, consciente de venir après l'événement majeur de l'extermination des juifs d'Europe.

En 1942, ses parents sont envoyés dans un camp d’internement en Transnistrie où son père meurt de typhus et où sa mère est abattue d'une balle dans le dos.
En 1943, Paul est envoyé dans un camp de travail forcé en Moldavie. Il est libéré par les Russes en 1944. En 1947, il quitte la Roumanie et s’installe finalement à Paris, où il est professeur d'allemand à l'École normale supérieure.
Ses premiers poèmes datent de 1940, dans différents périodiques, mais son deuxième livre, Mohn und Gedächtnis (Pavot et mémoire, 1952) assoit sa réputation de poète de l'Holocauste, d'abord en Allemagne, puis dans le monde entier. Son poème le plus connu, Todesfuge (Fugue de la Mort) a pour thème le sort des juifs dans les camps d'extermination.
La fausse accusation de plagiat de l'œuvre de Yvan Goll par sa femme Claire Goll le conduit à la dépression nerveuse. Claire Goll fit une campagne de diffamation contre Paul Celan tout le long de sa vie.
Il est interné plusieurs fois à partir de 1965 dans un asile psychiatrique, d'où il écrit quelques textes en hébreu.
Témoin et victime du nazisme, Celan contredit en apparence la fameuse parole d’Adorno selon laquelle « il ne peut plus y avoir de poésie après Auschwitz »

Voir aussi Celan-Cioran

01:20 Publié dans Lecture | Lien permanent | Commentaires (1) |

14/02/2007

Bonpland

medium_bonpland.jpg.

Bonpland

Wilhelm

Eugène

et les autres

[illustration - Humboldt et Bonpland]

Encore un mot sur les arpenteurs du monde. Comme dans tous les grands romans, les personnages secondaires ne manquent ni d’intérêt ni de charme. Ici, il y a le compagnon de l’équipée sud-américaine du baron, le (moins qu'Humboldt) célèbre habitant de La Rochelle, Aimé Jacques Alexandre Bonpland, excellent botaniste. Le livre reflète mal sa réelle contribution à l’aventure. Bonpland qui ne refuse pas de coucher avec une petite indigène à l’occasion est voué aux gémonies par Humblodt qui, comme on sait, n’aimait pas les femmes.

Un autre personnage important est le fils de Gauss, Eugène, qui termine le livre. D’une intelligence ordinaire, il est le souffre douleur de son génie de père. Une position invivable qui nous rend ce brave Eugène bien sympathique. Daniel Kehlmann a l’astuce de suivre ce personnage secondaire au delà des aventures de son père.

04:20 Publié dans Lecture | Lien permanent | Commentaires (3) |

11/02/2007

A lire

medium_Arpen.jpg.

Les arpenteurs du monde

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Daniel Kehlmann

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éditeur: Actes-Sud

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Un record de vente en Allemagne, plus d'un million d'exemplaires en quelques mois.

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Sorti chez nous en janvier et pour l’instant personne n’en parle. Ça viendra !

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C’est l’histoire de deux scientifiques allemands du début du XIX ième, l’explorateur-naturaliste et baron Alexander von Humboldt et du mathématicien de génie, prince des mathématiques, Carl Friedrich Gauss.

On connaît Humboldt à cause du courant froid qui longe du sud au nord les côtes de l’Amérique du Sud et on connaît Gauss, au minimum pour les non-matheux, à cause de sa courbe en cloche.

Kehlman nous raconte les mésaventures de nos deux savants dotés de sales caractères affirmés qui se rencontrent à un âge avancé, disons vers 40 ans à Berlin. Humboldt est une bête de travail d’une curiosité frénétique, homosexuel refoulé, il sillonne et cartographie le monde du fin fond de l'Amazonie au bout des steppes sibériennes. Gauss a publié en 1801, ses Disquisitiones arithmeticae. Il a une vision totale des mathématiques de son temps et pour gagner sa vie, il mesure son coin d’Allemagne troublée par Napoléon. Lui a une vraie vie sexuelle et assez peu l’envie de bouger de Heidelberg.

On assiste à deux façons d'explorer le monde, opposées et complémentaires – Humboldt, le vaniteux optimiste arpente et mesure, Gauss le modeste et le sceptique réfléchit sans quitter ses pénates. Tous deux sont convaincus que la science va tout changer.
Des détails ici et . Comme le souligne JLK, ce livre est un vrai bonheur de lecture.

 

13:25 Publié dans Lecture | Lien permanent | Commentaires (2) |

09/02/2007

Les frères Mann

medium_Heinrich_und_Thomas_Mann.jpg.

Heinrich

et

Thomas Mann

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On sait que Vialatte a révélé Kafka en France, il a aussi traduit Thomas Mann et Nietzsche. A propos de Thomas Mann (1875-1955) qui avouait avoir tiré profit du temps perdu à l’université j’ai découvert qu’il avait un frère Heinrich (1871-1950), son aîné, et aussi un grand écrivain.

Heinrich était plus engagé à gauche notamment pendant la république de Weimar,  que son frère. Tous deux finiront brouillés l’un en Suisse, l’autre en France puis les deux aux Etats-Unis pour éviter le nazisme.

Heinrich est connu pour « Professor Unrat » adapté au cinéma en 1930 par Josef von Sternberg sous le titre L'Ange Bleu avec Marlène Dietrich. Thomas est connu pour pas mal d’œuvres dont « Mort à Venise », une nouvelle dont Visconti tirera un film éponyme, les Buddenbrook, le docteur Faustus et la montagne magique, entre autres, 

*Ces gens n'avaient pas l'air très rigolo, surtout Thomas. Un de ces jours, à propos d’un livre passionnant et rigolo, je parlerai de deux autres frères allemands : Les frères Humboldt.

01:55 Publié dans Lecture, Vialatte | Lien permanent | Commentaires (3) |