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29/03/2007

Paul Celan

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Paul Celan,

plus grand

poète

de langue

allemande

de l'après-guerre?

.

L’an dernier, en lisant un étrange livre pour le prix Inter, je suis tombé sur Paul Celan, un poète et un destin. Dans son blog naarjuk me demande de mettre un mot sur Celan. J’écrivais donc: « Celan  est né en Bucovine dans une famille juive, il parlait toutes les langues mais mettait un point d’honneur à n’écrire qu’en allemand. Il fréquentait, René Char, Nelly Sachs, prétendait que le langage doit se libérer de l’histoire, et doit être utilisé pour mettre des mots qui répondent au silence imposé sur la situation terrible de l’Holocauste. Celan traduit  Jean Cocteau, Henri Michaux, Osip Mandelstam, Guiseppe Ungaretti, Fernando Pessoa, Arthur Rimbaud, Paul Valéry, René Char, André du Bouchet, et Jacques Dupin… En 67, Celan, le juif martyrisé,  rencontre le philosophe Martin Heidegger, ancien membre du parti nazi, et qui ne renia jamais cette appartenance, ce qui lui inspire le poème Todtnauberg dont est extrait le vers cité plus haut. Après la guerre, il s’installe finalement à Paris, où il est professeur d'allemand à l'École normale supérieure. Il se suicide à 50 ans en se jetant dans la Seine le 20 avril 1970 son corps étant retrouvé le 1e mai. Voilà je viens de vous documenter une ligne du livre : « Vom Blau, das noch sein Auge sucht... C'était cuistre, mais sensuel ».

Paul Celan est peut être le plus grand poète de langue allemande de l'après-guerre, composant une œuvre absolument innovante, consciente de venir après l'événement majeur de l'extermination des juifs d'Europe.

En 1942, ses parents sont envoyés dans un camp d’internement en Transnistrie où son père meurt de typhus et où sa mère est abattue d'une balle dans le dos.
En 1943, Paul est envoyé dans un camp de travail forcé en Moldavie. Il est libéré par les Russes en 1944. En 1947, il quitte la Roumanie et s’installe finalement à Paris, où il est professeur d'allemand à l'École normale supérieure.
Ses premiers poèmes datent de 1940, dans différents périodiques, mais son deuxième livre, Mohn und Gedächtnis (Pavot et mémoire, 1952) assoit sa réputation de poète de l'Holocauste, d'abord en Allemagne, puis dans le monde entier. Son poème le plus connu, Todesfuge (Fugue de la Mort) a pour thème le sort des juifs dans les camps d'extermination.
La fausse accusation de plagiat de l'œuvre de Yvan Goll par sa femme Claire Goll le conduit à la dépression nerveuse. Claire Goll fit une campagne de diffamation contre Paul Celan tout le long de sa vie.
Il est interné plusieurs fois à partir de 1965 dans un asile psychiatrique, d'où il écrit quelques textes en hébreu.
Témoin et victime du nazisme, Celan contredit en apparence la fameuse parole d’Adorno selon laquelle « il ne peut plus y avoir de poésie après Auschwitz »

Voir aussi Celan-Cioran

01:20 Publié dans Lecture | Lien permanent | Commentaires (1) |

Commentaires

Réponse à la question en exergue:

oui.

L'oeuvre de Celan est pleine de dénotations kabalistiques, qui se noient délicatement au sein du souffle qu'il imprime à la langue. Comme une façon de rejouer au creux de la langue une fugue de la mort...

On pourra rapprocher les tentatives de Celan et de Beuys, et la référence obligée, incontournable, aux camps et au nazisme. Il a eu une poésie après Auschwitz, mais elle ne pouvait pas être la même qu'avant, ni même ne pas "revenir" à Auschwitz.

Écrit par : naarjuk | 30/03/2007

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