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24/09/2007

Bolduc

6e234339b576723f3700933cebeef3e1.jpg Savez-vous ce qu’est un bolduc ?

 

 

C’est un ruban fin de couleur vive qui sert à ficeler et à décorer les paquets ou les bouquets.

La fabrication du bolduc requiert un certain coup de main surtout pour coller la petite étiquette dorée  comme cette fleuriste du cimetière de Saint Brieux dont parle Marie Nimier dans la Reine du Silence. Le bolduc vient de Bois-le-Duc une ville du Brabant septentrional en Hollande où l’on fabriquait ces rubans.

  

 

« …tu prends le ruban à la base, tu le coinces entre la lame d'un couteau et le plat du pouce et tu tires en remontant, plus le geste est vif, plus la frisure est moussue, et enroulée serré lorsque le geste est lent, elle sait tout ça sur le bout des doigts, la fleuriste, elle sait que très vite dans la poubelle sa belle construction, comme les pâtissiers leurs décorations en pâte d'amande sur la bûche de Noël dans l'estomac avec la farce, pêle-mêle, les huîtres et le chapon, mais peu lui importe. Elle aime le travail bien fait, il n'y a que cela qui compte pour elle : la beauté du geste, le plaisir de l'instant. Tu auras beau agiter la main en signe de dénégation (c'est pour en face, vous savez, tous ces efforts, est-ce bien la peine ?), elle ne t'écoutera pas, ne te regardera pas, continuera à passer la lame de ses ciseaux contre le ruban doré jusqu'à ce qu'il dégouline en anglaises sur le papier de Cellophane. Sa bou­tique est à son image. Les fleurs artificielles, les plaques gravées, les couronnes mortuaires, oui, tout est disposé gaiement, avec des anges en terre cuite qui volettent à différentes hauteurs, des bougies parfumées et la radio qui égrène les actualités : terrible accident de la route en ce premier jour du week-end… »

Ce n'est pas un hasard si la radio du fleuriste parle de terrible accident. Marie a perdu son père dans un terrible accident. Il s'appelait Roger Nimier. Il était jeune, écrivain comme Marie, bourré de talent et aussi royaliste et provocateur.

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23/09/2007

Drague

88671f9d1efd0efb8577cbc8805a0902.jpgL'histoire:

Etienne, le narrateur, pantalon à grosses côtes et sac au dos, n'hésite pas à se sacrifier pour suivre le pèlerinage qui, de Vézelay à Compostelle, perpétue selon lui l'archaïsme de la pensée et la soumission au destin. Appuyé à son bâton de pèlerin, Etienne a plus d'un tour dans sa besace pour approcher au plus près les corps croyants de cette vaste communauté en marche. Le constat est hilarant : la chair est faible, on s'en doutait, mais elle est tout sauf triste...

Commentaire :

Les trois religions révélées donnent au péché de chair une grande importance. A la lecture de ce livre on ne peut que penser que c’est pour ajouter le maximum de piquant à la transgression érotique. Ces catholiques craquantes sont merveilleusement croquées par Etienne Liebig qui ne prend pas de bouillon pour nous mettre en valeur leur plus beaux Callibistrys confrontés au chibre du narrateur. Ce roman sans prétention est un roman athée, bouffeur du curé et pisseur dans le bénitier, paillard, jouisseur et jouissif. J’ai pas mal ri surtout au début. On fatigue un peu au bout d’un moment mais le souffle reprend ça et là au gré de scènes érotiques croustillantes.

Si vous êtes croyants et bien-pensants laissez tomber, ça sent le souffre et la queue de diable à dix lieues.

Etienne Liebig a aussi commis : Comment draguer la militante dans les réunions politiques

07:45 Publié dans Lecture | Lien permanent | Commentaires (4) |

17/09/2007

L'attentat

c9f5f33cc031453572ba1998a9f3e4a8.jpgAmine est palestinien. Il a la nationalité israélienne et c’est un brillant chirurgien, doué de ses mains, intelligent et avec un contact humain chaleureux. Il est marié à une palestinienne, Sihem. Sans enfant, ils filent le parfait amour dans leur résidence friquée d’un quartier rupin de Tel-Aviv. Tout baigne jusqu'au jour où... un attentat se produit dans la capitale. Son ami Naveed, flic israélien, lui annonce que Sihem a été tuée et qu'elle est fortement soupçonnée d'être la kamikaze responsable de nombreux morts. C’est le drame pour Amine qui va désormais chercher des raisons de continuer à vivre et part pour une quête de ses racines.

Sur cette fantastique idée de roman, Yasmina Khadra batit un récit riche et subtil. C’est le type même du roman que je voudrais être capable d’écrire : Une grande histoire, des personnages attachants y compris les personnages secondaires très subtils, un récit bien ficelé…

Khadra nous emmène dans les méandres de l’âme humaine. Amine se demande pourquoi, pour quelles raisons sa femme, cet être doux, dénué de haine et de mystère, s'est-elle fait exploser dans un restaurant, bondé d'enfants de surcroît ? Pourquoi ne lui a-t-elle rien dit ? Et comment lui, qui l'aimait tant, qui lui avait donné toute sa vie, n'a-t-il rien vu venir ? Dans sa quête éperdue pour approcher les raisons qui ont pu motiver un tel acte, Amine se frotte à ces « terroristes » en puissance hantés par la cause palestinienne et, pour les meilleurs d’entre eux, prêts à mourir. Khadra sait nous rendre ce drame vivant. On tremble pour Amine sans cesse menacé comme traître à son peuple. On pleure avec Amine, enfin pour les plus sensibles.

Une deuxième fois merci à Dario pour m'avoir passer ce livre après les Hirondelles de Kaboul.

21:05 Publié dans Lecture | Lien permanent | Commentaires (1) |

12/09/2007

Yasmina Khadra

185a10207d62649cee108615c18dca10.jpgYasmina Khadra,

l'auteur des hirondelles de Kaboul,

de l'attentat

et des sirènes de Bagdad 

est un écrivain algérien de langue française

né en 1955 dans le Sahara algérien.

Son vrai nom est Mohammed Moulessehoul.

Enrôlé dès l'âge de 9 ans à l'école des cadets de El Mechouar. Officier de l'Armée algérienne, il a mis fin à sa carrière militaire pour s'installer au Mexique.
 
Moulessehoul a adopté un pseudonyme féminin ( mystère révélé en 2001) pour échapper à la censure militaire. Malgré le succès de nombre de ses publications en Algérie, Moulessehoul n'a révélé son identité qu'en 2001 après avoir quitté l'armée et s'être exilé en France. L'anonymat fut le seul moyen pour lui de survivre et d'échapper à la censure durant la décennie du terrorisme en Algérie. Il réside aujourd'hui avec sa famille à Aix-en-Provence.
 
Ces éléments de biographie se retrouvent dans deux des ouvrages de Yasmina Khadra : L'écrivain (où il évoque son séjour à l'Ecole Nationale des Cadets et l'éveil de sa vocation d'écrivain) et L'imposture des mots, davantage consacré à une justification de sa démarche et de son oeuvre, après la révélation de sa véritable identité.
 
La rédaction du magazine Lire à élu Les sirènes de Bagdad meilleur roman français de 2006. 
 
Le roman qui l'a révélé en 1997, Morituri a été adapté au cinéma en 2007. Le film, produit par la France et l'Algérie, a été réalisé par Okacha Touita.

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11/09/2007

Les hirondelles

ad4633273935ff4950f78065f3bc9188.jpg

Yasmina Khadra

Les

hirondelles

de

Kaboul

-

Kaboul, an 2000, les talibans font la loi. Quatre personnages inoubliables : Mohsen, qui descend d’une famille de commerçants prospères que les talibans ont ruinée ; Zuneira, sa femme, sublimement belle, qui fut une enseignante brillante et qui n’a plus le droit de sortir de chez elle… Atiq, gardien de prison, qui a adhéré à l’idéologie des talibans et qui doute. Et Mussarat, sa femme, qui se meurt de maladie et de désespoir.

Mohsen erre dans Kaboul quand il est entouré par une foule qui s’apprête à lapider une femme adultère (extrait). Ce geste insensé va faire basculer le destin de tous les protagonistes dans la tragédie… jusqu’au sacrifice ultime – et vain – de Mussarat, cette femme qui donnera sa vie pour permettre à l’homme qu’elle aime de retrouver sa capacité d’aimer.

Extrait:

Le mollah lève une main majestueuse pour apaiser le hurleur. Après la récitation d’un verset coranique, il lit quelque chose qui ressemble à une sentence, remet la feuille de papier dans une poche intérieure de son gilet et, au bout d’une brève méditation, il invite la foule à s’armer de pierres. C’est le signal. Dans une ruée indescriptible, les gens se jettent sur les monceaux de cailloux que l’on avait intentionnellement disposés sur la place quelques heures plus tôt. Aussitôt, un déluge de projectiles s’abat sur la suppliciée qui, bâillonnée, vibre sous la furie des impacts sans un cri. Mohsen ramasse trois pierres et les lance sur la cible. Les deux premières faillissent à cause de la frénésie alentour mais, à la troisième tentative, il atteint la victime en pleine tête et voit, avec une insondable jubilation, une tache rouge éclore à l’endroit où il l’a touchée. Au bout d’une minute, ensanglantée et brisée, la suppliciée s’écroule et ne bouge plus. Sa raideur galvanise davantage les lapideurs qui, les yeux révulsés et la bouche salivante, redoublent de férocité comme s’ils cherchaient à la ressusciter pour prolonger son supplice. Dans leur hystérie collective, persuadés d’exorciser leurs démons à travers ceux du succube, d’aucuns ne se rendent pas compte que le corps criblé de partout ne répond plus aux agressions, que la femme immolée gît sans vie, à moitié ensevelie, tel un sac d’horreur jeté aux vautours.

Les hirondelles de Kaboul est un court et grand roman qui nous fait vivre de l’intérieur la réalité d’un régime féodal. Roman écrit par Yasmina Kadhra, un algérien au pseudo féminin, qui connaît bien la mentalité des intégristes musulmans et dont je parlerai demain. Merci à Dario de me l'avoir fait découvrir.

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27/08/2007

Tourisme

17c7d0d24ca220a635f366352ec7e949.jpgPaul VI (pape de 1963 à 1978) à des touristes partant pour la Thaïlande :

"Il suffit de considérer ce qui entre dans le tourisme de hardiesse, de sacrifice, de résistance physique... pour comprendre tout ce qu'il comporte d'ascèse, d'effort personnel, d'adaptation, de recherche d'un équilibre spirituel et moral au milieu des conditions de vie modifiées et provisoires qu'il impose.

Des rencontres imprévues et tonifiantes avec des catholiques généreux et d'un niveau spirituel élevé. .. ont fait du tourisme... une expérience humaine capable de conduire l'esprit à ses plus hautes ascensions."

 Ce pape était un grand visionnaire qui avait tout compris du phénomène et était clairement inspiré par le Saint-Esprit dans ses visions prémonitoires sur la société et l'avenir de la planète.  

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22/08/2007

Paasilinna

e58ee1f97102a4499cb03d1ac1a09950.jpg.

Le lièvre de Vatanen
La cavale du géomètre
Prisonniers du paradis
Petits suicides entre amis
Le Fils du Dieu de l'orage
La Forêt des renards pendus
La douce empoisonneuse
Le meunier hurlant

Ce sont quelques titres du magnifique écrivain finlandais Arto Paasilinna. Le dernier en date s’appelle Le Bestial Serviteur du pasteur Huuskonen et celui que je viens de finir Un homme heureux.

Avec Un homme heureux, Paasilina prouve que l’on peut faire de la bonne littérature avec de bons sentiments. C'est l’histoire de 'ingénieur Akseli Jaatinen, venu construire un pont dans un bled filandais, qui se trouve confronté à des notables locaux obtus et dangereux. Il va les rouler dans la farine de la façon la plus réjouissante. Les ponts que construit l'ingénieur Jaatinen sont une métaphore de la solidarité entre les hommes, et sa quête du bonheur laisse entrevoir ce que pourrait être une humanité ouverte et soucieuse d'autrui. Et tant pis pour les conservatismes et les jaloux.

Paasilinna écrit dans un style simple et très efficace. Avec lui pas de prise de tête. Au détour d’un voyage de l’ingénieur Jaatinen à St Petersbourg on retrouve Vatanen et son fameux lièvre qui a fait connaître Arto au monde entier en créant un genre : le roman écologico-humoristique. Lisez le lièvre, lisez Paasilinna vous ne le regretterez pas.  

22:45 Publié dans Lecture | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : littérature, plaisir |