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05/09/2010

Le brave tampon Chvéïk

 

Le brave soldat Chvéïk est un roman satirique de l'écrivain tchèque Jaroslav Hašek (1883-1923). L'œuvre relate sur le mode de l'absurde et du grotesque les pérégrinations de Josef Chvéïk, brave Tchèque de Prague vivant à l'époque de la Grande Guerre, sous la domination austro-hongroise.


Chvéïk passe pour un idiot. Il l’est dans le sens premier, c'est-à-dire original, singulier, étranger, inadapté (propre à l’individu comme dans idiosyncrasie). Le problème c’est qu’autour de lui la bêtise règne. La bêtise des puissants, la connerie des militaires, l’imbécillité des lâches… Lui, Chvéïk, dit ce qu’il fait et fait ce qu’il dit même si ses prises de position en faveur de l’empereur paraissent bien étrange à Prague et lui valent autant de déboires qu’aux détracteurs tchèques du pouvoir étranger.

On suit avec amusement ses aventures sous fond de Première Guerre mondiale, dans l'Empire austro-hongrois décadent, au royaume d’Ubu. Cela commence en 14 avec l’assassinat du gros archiduc à Sarajevo qui va mettre l’Europe à feu et à sang. Ce qui fait la force du personnage, c’est son obéissance inconditionnelle à l’ordre austro-hongrois dans cette Tchéquie qui obéit à reculons et qui continuera à jouer le jeu sans conviction dans la période communiste jusqu’au printemps de Prague puis à la chute du mur (pour simplifier:-). Chvéïk dit « Je vous déclare avec obéissance que je suis fidèle à l’empereur et prêt à mourir pour l'empire. »

Le Brave Soldat Chvéïk entre autres péripéties devient tampon d’un aumônier militaire (feldcurat) athée et paillard puis d’un lieutenant coureur de jupons. Mot vieilli, le tampon était un soldat d’ordonnance, c'est-à-dire un soldat attaché (domestique) à un officier. On disait tampon en France car leurs bérets avaient la forme d’un tampon de locomotive.

* Une traduction un peu étrange de Henry Horejsi qui alterne les lourdeurs et une grande invention verbale sans doute dans l'original de Hasek.

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31/07/2010

Quel livre ?

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Vous attendez chez le médecin (ou le dentiste, le coiffeur…)

Quelqu’un est plongé, totalement absorbé, dans un livre.

Est-ce que comme moi vous faites tout pour découvrir le titre du livre ?

Si oui, je vous offre un nouveau passe-temps…

 

Désormais, plus besoin de vous déplacer, vous pouvez suivre ce que les gens achètent dans le monde entier chez « The book depository », une sorte d’Amazon anglais. C’est ici. A l’nstant où j'écris cette note, en France quelqu’un vient d’acheter « Positive dog training », un "guide complement idiot" pour dresser son chien de manière positive.

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16/07/2010

Tillier

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Georges Brassens disait donc « Quiconque n'a pas lu Mon Oncle Benjamin ne peut se dire de mes amis ». Mon oncle Benjamin est un livre de Claude Tilier (1801-1844).

Edouard Molinaro en a tiré un film avec Jacques Brel dans le rôle titre.

Le livre n’est pas facile à trouver mais il est sur la toile en accès gratuit. Difficile de donner un extrait de cette histoire très voltairienne. Voici un passage très philosophique et le livre si vous avez JavaScript.

Nous nous disons : Voilà la journée finie ; nous allumons notre lampe, nous attisons notre feu ; nous nous apprêtons à passer une douce et paisible soirée au coin de notre âtre : pan ! pan ! quelqu'un frappe à la porte ; qui est là? c'est la mort : il faut partir. Quand nous avons tous les appétits de la jeunesse, que notre sang est plein de fer et d'alcool, nous n'avons pas un écu ; quand nous n'avons plus ni dents, ni estomac, nous sommes millionnaires. Nous avons à peine le temps de dire à une femme : « Je t'aime! » qu'à notre second baiser, c'est une vieille décrépite. Les empires sont à peine consolidés, qu'ils s'écroulent ; ils ressemblent à ces fourmilières qu'élèvent, avec de grands efforts, de pauvres insectes ; quand il ne faut plus qu'un fétu pour les achever, un bœuf les effondre sous son large pied, ou une charrette sous sa roue. Ce que vous appelez la couche végétale de ce globe, c'est mille et mille linceuls superposés l'un sur l'autre par les générations. Ces grands noms qui retentissent dans la bouche des hommes, noms de capitales, de monarques, de généraux, ce sont des tessons de vieux empires qui résonnent. Vous ne sauriez faire un pas que vous ne souleviez autour de vous la poussière de mille choses détruites avant d'être achevées.

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12/07/2010

Mankell

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Henning Mankell

Les chaussures italiennes

Editions: Seuil

Collection : Cadre Vert

Traduction : Anna Gibson

 

Henning Mankell est connu pour ses romans policiers. J’en ai déjà parlé ici. Son Maigret s’appelle Kurt Wallander. Ses lecteurs savaient que Mankell est plus qu’un classique écrivain de polar. Il ajoute souvent au milieu de l’intrigue des considérations philosophiques ou sociales qui donnent une vraie épaisseur à ses personnages. Avec « Les chaussures italiennes », Mankell sort du genre policier pour toucher à la "grande littérature" et il se révèle un romancier hors pair.

C'est dans la Suède profonde, sur un petite île de la Baltique, entièrement cernée par la glace pendant l'hiver, que se déroule l'histoire. Fredrik Welin, 66 ans, vit reclus depuis une dizaine d'années; depuis la tragique bavure médicale qui a mis fin à sa brillante carrière de chirurgien. Il n'a pour seule compagnie que sa chienne et sa chatte, il tolère à peine les visites du facteur de l'archipel. Jusqu'au jour où surgit Harriet, son amour de jeunesse, qu'il a abandonnée trente-sept ans plus tôt, sans explication. Atteinte d'un cancer incurable, que vient-elle faire dans son île ?

Mankell nous embarque dans le monde intérieur de Fredik, son passé, ses ratages, ses parents, un père maître d’hôtel, une mère larmoyante… Le retour d’Harriet va provoquer quelques bouleversements dans une vie qu’il pense finie.

Mankell nous livre une réflexion aussi inattendue qu'éblouissante sur les rapports entre hommes et femmes, le poids du passé, la solitude, la rédemption. Une prose inspirée, sobre, captivante… Une fin riche de potentialité… Un livre à lire si vous aimez les bons romans.

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28/04/2010

Schopenhauer

Ca-vient.jpg J’ai découvert Irvin D. Yalom sur le blog de Pierre Blanc-Sahnoun, un blog passionnant pour qui s’intéresse à la thérapie par l’écriture. Irvin D. Yalom est professeur à Stanford et psychiatre, spécialiste de la thérapie de groupe, auteur d'une dizaine d'ouvrages, romans et essais.

 

J’ai eu envie de lire un de ses romans. J’ai choisi La méthode Schopenhauer. Irvin D. Yalom nous raconte l’histoire de Julius Hertzfeld, célèbre psychiatre, qui apprend qu'il n'a plus que quelques mois à vivre. Julius décide de contacter l'un de ses anciens patients, le plus grand échec de sa carrière, l'arrogant Philip Slate, accro au sexe, rigide, asocial et manipulateur. Slate est devenu psychothérapeute, apôtre et prosélyte du grand philosophe allemand Arthur Schopenhauer  qui était un misanthrope notoire. Julius invite Slate à participer à une thérapie de groupe… Julius se demande comment soigner les gens si on ne les aime pas.

Je n’ai pas lu Schopenhauer et, si on excepte quelques interventions de Michel Onfray à l’université populaire de Caen écoutées d’une oreille trop distraite, je le connais mal. Le livre de Irvin D. Yalom est une excellente introduction à ce philosophe. Je vais donc revenir sur cette oeuvre sans doute via Michel Onfray dont je lis en ce moment l’excellent déboulonnage de la statue du bon docteur Freud. Mais l’aspect le plus passionnant du livre de Yalom porte sur le travail de groupe dont il est un éminent spècialiste. Les dialogues semblent tout droit sortis des fauteuils de l’auteur.

Bref, un bon livre qui donne envie d’en lire d’autres. On peut peut-être regretter la faible qualité littéraire et le côté parfois lassant des dialogues du groupe.

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23/04/2010

Gagner sa vie

Il vaudrait mieux gagner sa vie
Mais ma vie, je l'ai, moi, ma vie
J'ai pas besoin de la gagner
C'est pas un problème du tout
La seule chose qui en soit pas un.


C'est tout le reste, les problèmes
Mais ils sont tous déjà posés
Ils se sont tous interrogés
Sur tous les plus petits sujets
Alors moi qu'est-ce qui me reste
Ils ont pris tous les mots commodes
Les beaux mots à faire du verbe
Les écumants, les chauds, les gros
Les cieux, les astres, les lanternes
Et ces brutes molles de vagues
Ragent rongent les rochers rouges
C'est plein de ténèbres et de cris
C'est plein de sang et plein de sexe
Plein de ventouses et de rubis
Alors moi qu'est-ce qui me reste ?

Boris Vian - Un de plus - Je voudrai pas crever

 

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24/02/2010

Tom Sharpe 4

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De Wilt 1 à Wilt 4

Wilt est professeur de culture générale dans un collège technique. Il promène son chien et pour s’occuper l’esprit construit de vagues scénarios pour tuer Eva, son épouse. Eva qui change chaque mois de passion, vient de s’enticher d’une américaine, Sally, féministe et nymphomane.

Sally invite les Wilt à une party. Ce soir là Wilt va se retrouver coincé dans une poupée gonflable après avoir refusée les avances de Sally. Eva honteuse et furieuse décide de rester dormir chez les américains. Le lendemain, Sally envoie Judy, la poupée gonflable, à Wilt qui, ivre, l’habille de vêtements d’Eva et décide de s’en servir pour répéter le meurtre de celle-ci. Il va mettre la poupée dans le coffrage d’un pilier sur le chantier à côté de son lycée. La poupée glisse au fond du trou.

Wilt abandonne sur place des notes qui vont le trahir. Le lundi matin les ouvriers réalisent trop tard qu’ils viennent d’ensevelir une femme sous des tonnes de béton. Wilt qui surveillait la scène depuis sa classe va être inculper par l’inspecteur Flint. Eva partie en bateau avec ses nouveaux amis va se trouver bloquée plusieurs jours dans les marais. Wilt est le coupable idéal. Pendant que l’on cherche la meilleure manière de casser le pilier, Flint et Wilt vont jouer un bras de fer plutôt cocasse.

Interrogé sans relache, Wilt se montre très résistant (p.151) On comprend vite la vis comica (la mécanique humoristique) de Sharpe, en gros tout ce qui peut mal tourner, tourne mal au delà de toute raison. Finalement deux jours plus tard, Eva est toujours perdu dans les marais et les forages arrivent jusqu’à Judy, la poupée gonflable. Manque de chance, c’est précisément le jour où, le docteur Mayfield, un collègue de Wilt, présente son plan de diplôme conjoint à une haute commission venue de Londres. Dans le conseil des professeurs du collège, le docteur Mayfield a un ennemi personnel, le docteur Board, qui ne rate jamais une occasion de faire de l’humour cynique sur les projets de Mayfield. Celui-ci va être servi lors de cette exhumation…

Voilà, c’était le début de Wilt. Dans Wilt 2, 3 et 4, l'empilement des situations toutes les plus abracadabrantes les unes que les autres finit en de gigantesques constructions comiques.

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