31/03/2006
Navarre
On parle des rois de France et de Navarre....et puis il y a cette fameuse chanson... Je tire ma révérence...
et c’est où la Navarre ?
"Je tire ma révérence / Et m'en vais au hasard ?
Par les routes de France / De France et de Navarre"
La Navarre historique, également connu sous le nom de Royaume de Pampelune, s'étirait de part et d'autre de la chaîne pyrénéenne. Elle était divisée en six merindades : Pampelune, Tudela, Tafalla, Olite, Sangüesa et Saint-Jean-Pied-de-Port. Passage obligé des pèlerins sur la route de Compostelle.
Les langues vernaculaires de la Navarre sont le basque, le français au nord et le castillan au sud.
Suite à la conquête castillane de 1512, la Navarre fut séparée en deux entités : la Navarre à proprement parler (aujourd'hui Communauté Forale de Navarre, en Espagne), et la Basse-Navarre (Nafarroa-Beherea en basque, intégrée au département français des Pyrénées-Atlantiques).
Comme pas mal de rois de l’époque, les rois de Navarre étaient notoirement brouillés avec les chiffres, la preuve :
1234-1253: Thibaut Ier le Chansonnier.
Il fut également comte de Champagne (Thibaut IV).
1253-1270: Thibaut II le Jeune.
Il fut également comte de Champagne (Thibaut V).
1270-1274: Henri Ier le Gros.
Il fut également comte de Champagne (Henri III).
1285-1305: Philippe Ier le Bel,
aussi roi de France sous le nom de Philippe IV le Bel.
1305-1316: Louis Ier le Hutin,
aussi roi de France sous le nom de Louis X le Hutin.
1316: Jean Ier le Posthume.
Egalement roi de France. Mort à l'âge de 5 jours.
1316-1322: Philippe II le Long,
aussi roi de France sous le nom de Philippe V le Long.
1322-1328: Charles Ier le Bel,
aussi roi de France sous le nom de Charles IV le Bel.
1572-1607: Henri III de Bourbon
également Henri IV roi de France. Le bon roi Henri. La poule au pot...
Je tir' ma révérence
Et m'en vais au hasard ?
Par les routes de France,
De France et de Navarr',
Dites-lui que je l'aime,
Que je l'aime, quand même
Et dites-lui trois fois
Bonjour, bonjour, bonjour, pour moi !...
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30/03/2006
Le boléro
Mais qui donc a composé le boléro de Ravel ?
Après un premier article sur le dernier livre de Jean Echenoz et en attendant la suite des notes de lecture, c'est avec grand plaisir que j'accueille sur ce blog un texte de Jean Perrenoud à paraître dans le Passe-Muraille numéro 70.
Jean est juriste et documentaliste à l'Université de Neuchâtel (Suisse). Comme moi, il collabore depuis peu au Passe-Muraille, périodique littéraire de Suisse romande.
[Mais qui donc a composé le boléro de Ravel ?]
Mélomane amateur, j’ai trouvé la réponse à cette question fondamentale dans le nouveau roman de Jean Echenoz. J’y ai surtout découvert les 10 dernières années du compositeur français Maurice Ravel (1875-1937). Alors que d’autres écrivains, en cette année d’anniversaire, vous balancent des fadaises et des inepties sur Mozart, Jean Echenoz, avec brio, anticipe d’une bonne année l’anniversaire des 70 ans de la mort de Ravel, ou alors, avec une bonne année de retard, publie un hommage pour les 130 ans de la naissance de l’artiste. Après Au piano (2003), roman dans lequel il décrivait finement un pianiste professionnel confronté à l’enfer de la vie et… de la mort, Echenoz poursuit son exploration de l’univers musical en évoquant, avec pudeur et ironie la vie d’un compositeur, à cheval entre deux siècles, connu de tous pour une œuvre « tantrique » jouée jusqu’à l’écoeurement, mais si méconnu dans sa vie intime, dans sa solitude, ses insomnies et, surtout, dans l’effilochement terrible de ses facultés intellectuelles à la fin de sa vie.
Pierre Lepape, qui offre un portrait très sensible d’Echenoz dans le Dictionnaire des écrivains de langue française (Paris, Larousse, 2001, p. 585) parle de légèreté pour l’écriture de cet auteur discret et il a raison. Je savoure encore les trois premières phrases, intrigantes, de son roman : On s’en veut quelquefois de sortir de son bain. D’abord il est dommage d’abandonner l’eau tiède et savonneuse, où les cheveux perdus enlacent des bulles parmi les cellules de peau frictionnée, pour l’air brutal d’une maison mal chauffée. Ensuite, pour peu qu’on soit de petite taille et que soit élevé le bord de cette baignoire montée sur pieds de griffon, c’est toujours une affaire de l’enjamber pour aller chercher, d’un orteil hésitant, le carreau dérapant de la salle de bains. Il convient de procéder avec prudence pour ne pas se heurter l’entrejambe ni risquer en glissant de faire une mauvaise chute.
Les lieux, les animaux, les objets, et notamment les moyens de transport, deviennent des personnages à part entière du roman et prennent ainsi une part active au devenir de notre compositeur. J’ ai croisé aussi, pêle-mêle, Satie, Bartók, Stravinsky et Gershwin, mais aussi Sacco et Vanzetti, Gerry Mulligan ( !), Ida Rubinstein, Canetti, Véronal, Nembutal et Prominal ainsi que quelques techniques plus ou moins imparables pour endormir les grands insomniaques.
Il y a de belles inventions dans l’écriture d’Echenoz. Ainsi du boléro : Voilà : il est en train de composer quelque chose qui relève du travail à la chaîne. Et plus loin : Voilà qu’il vient de finir ce petit truc en ut majeur dont il ignore qu’il fera sa gloire, quand on le fait venir à Oxford. Celles-ci font avancer la narration, poussent plus loin, toujours plus loin, ajoutent au suspens.
Ces 123 pages tiennent en haleine, font plonger dans l’univers du compositeur. Par moment, on se croit dans la tête de Maurice Ravel comme d’autres l’ont été dans la peau de John Malkovich. J’ai été pour ma part transporté par ce texte foisonnant :
De retour à Montfort-l’Amaury, c’est un printemps français classique et tempéré qui change des excentricités américaines. Avant même que Ravel ait ouvert la porte de sa maison, au-dessus de lui des bandes d’oiseaux l’accueillent qui mettent au point leurs récitals. Du rouge-gorge des murailles à la nonnette mésange, un tas de petits types s’égosillent ainsi dans les arbres, lançant leurs chants que Ravel connaît sur le bout des doigts, sous l’étroite surveillance de ses deux chats siamois.
Tout y est : l’atmosphère limpide des nouveaux jours, la joie de vivre, mais aussi la menace, à peine voilée, d’un coup de griffes qui peut blesser à tout instant.
Jean Perrenoud
Jean Echenoz, Ravel : roman, Paris, Editions de Minuit, 2006.
00:05 Publié dans Livre Inter | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Littérature |
29/03/2006
F. Bégaudeau
Entre les murs
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François Bégaudeau
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Editions Verticales
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Une année scolaire (2004 ?) dans un collège parisien (19ième arrondissement) black-blanc-beurre ou plutôt black-yellow-beurre. Une classe de troisième. Un prof narrateur plutôt malicieux et plein d'humour.
Les communautés chinoises et maghrébines s’affrontent dans un français très approximatif et assez amusant. La narration lâche (on est perdu pendant les premières 40 à 50 pages) tente de reproduire l’enchaînement des jours dans les salles de classe alternées de salle des profs. Des profs souvent aussi gamins que leurs élèves et qui se battent avec les 50 centimes qu’exige la machine à café.
On finit par mémoriser les noms des quelques élèves que l’on n'arrive pas vraiment à suivre à l’exception de Dico, la tête de turc du narrateur. Dico visite chaque jour le bureau du directeur et il le cherche bien. Il est tannant Dico, achalant comme on dit au Québec. On en repère quelques autres, la belle Hinda qui pourrait faire craquer son prof de français et qui ressemble à qui, à qui… « Vous trouvez pas monsieur qu’elle ressemble à Jennifer de la Star-ac, Hinda ? » Ah oui, bien sûr, à Jennifer… et en mieux. Un récit parfois décousu et semé de perles du langage djeune. « Je sais pas c’est quoi, monsieur, l’invraisemblance » dialogue bien (re)construit, travail sur le langage, sur ce vocabulaire de base qui semble manquer à ces jeunes qui se noyent dans le verlan et les constructions approximatives.
Quelques paragraphes un peu inutiles dans un livre plutôt sympa et agréable à lire, une fois passé le premier agacement des manques de repères. Livre qui s'apprécie au fil des pages et qui donne une agréable sensation de former une oeuvre. « Entre les murs » a reçu le prix Télérama / France Culture.
Aura-t-il le prix du livre Inter ?
Extrait :
À la craie j'ai écrit laxiste = permissif. Alyssa a copié sur un bout de carnet.
- En ce moment par exemple, on se demande si l'école est pas un peu permissive, si elle devrait pas punir plus, par exemple des gens comme Mezut qui se retournent dix fois par heure, hein Mezut ?
- C'est parce que y'a un truc j'comprends pas. _ Ah?
- J'sais pas c'est quoi un gène, m'sieur.
- Ben quand même... Je viens d'expliquer... Washington DC, Bien-Aimé savait.
- C'est quand on a envie de tuer et qu'on peut pas s'en empêcher.
- Attention, le gène est pas forcément du crime. Et je répète que le gène du crime, actuellement personne ne l'a trouvé. ,
Alyssa avait commencé à noircir une feuille, Mezut n'avait toujours pas compris, Fayad riait de je ne sais quoi, les boucles d'oreilles en plastique d'Hadia frétillaient à l'unisson de son cerveau.
00:05 Publié dans Livre Inter | Lien permanent | Commentaires (15) | Tags : Littérature |
28/03/2006
Gueules
La nuit des petits gourous
Je ne sais pas pourquoi mais quand je vois la tête de Franz Weber et de BB dans le journal, les traditions Inuits écorcheuses me deviennent presque sympathiques.
Je ne sais pas pourquoi mais quand je vois la tête d'Alain Minc, j'ai envie de casser le gueule à un dentiste polonais ashkenaze ou à un conseiller économique et même de voter contre la constitution européenne.
Conseils: Vous ne savez pas qui est Weber ou Minc, restez dans l'ignorance.
Vous ne savez pas qui est BB, restez jeune et évitez le racisme!
00:05 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Décroissance volontaire |
27/03/2006
Soleil
On se porquerolle à merveille.
Après trois jours de promenades sur la presqu’île de Giens et sur les sentiers maritimes de la vraie île de Porquerolles, entrecoupées de beaucoup de lecture (les notes de lecture vont venir) et d’un petit restaurant à recommander absolument « Le poisson rouge » dans le petit port du Niel, nous voilà de retour et nous nous porquerollons à merveille.
00:05 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (2) |
26/03/2006
Livre Inter
Toutes les notes
Annonce - Echenoz
La lettre
Ça y est, je suis juré !
Ravel
Je fais des jaloux
Le boléro
Créé en 1975, le prix du Livre Inter compte aujourd'hui parmi les plus hautes récompenses du monde littéraire. Prix devenu populaire au fil du temps, il est chaque année plus plébiscité par les lecteurs quand ses confrères vivent une certaine crise de crédibilité. Il est vrai qu'à France Inter, ce prix s'appuie sur une passion du livre développée chaque jour dans de nombreuses émissions et partagée avec les auditeurs depuis au moins 30 ans.
Les livres
1-Les pays immobiles de Bayon (Grasset)
2-Entre les murs de François Begaudeau (Verticales)
3-Chroniques de l'asphalte de Samuel Benchetrit (Julliard)
4-La tentation des armes à feu de Patrick Deville (Seuil)
5-J'étais derrière toi de Nicolas Fargues (P.O.L)
6-Fuir les forêts de Fabrice Gabriel (Seuil)
7-La chambre de la Stella de Jean-Baptiste Harang (Grasset)
8-J'ai renvoyé Marta de Nathalie Kuperman (Gallimard)
9-Je vais de mieux en mieux de Marie-Dominique Lelievre (Flammarion)
10-Insoupçonnable de Tanguy Viel (Minuit)
Livre Inter 2005 - Joël Egloff
Bilan provisoire de lecture à J-2
L'après Livre Inter
Les débats - Récit et votes
L'heureux élu - Jean-Baptiste Harang
L'article d'Isabelle journaliste localière à Ouest-France
Passage à Blog à part - Alexandre Boussageon
Quelques photos de ces deux jours
Une Journée à France-Inter - Le lundi
Prix de Brillac - Les jurés 2005
30 notes
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25/03/2006
Onclo BO
Oncle Bo est le premier roman de Chieh Chieng.
Né à Hong-Kong, l’auteur est arrivé en Californie à l’age de 7 ans. Dans un livre léger, il nous raconte l’histoire des Lum, une famille de chinois, californiens comme lui, dont certains membres ont disparu dans des circonstances tragiques.
Louis Lum, 24 ans, le narrateur, revient vivre chez son père qui veut se venger du meurtrier accidentel de sa femme. Dans un récit assez savamment construit, Chieng nous fait vivre la vie de trois générations de Lum partagés entre le souci de devenir américains et celui de perpétuer les traditions. Au-delà des péripéties de l’histoire familiale, on est surtout intrigué par le personnage titre : Oncle Bo. Le jeune frère de son père, l’enfant chéri de sa grand-mère Mah, une maîtresse femme dont Bo était le fils préféré, ne donne plus de nouvelles. A la demande de Mah, Louis part à la recherche de son oncle, un personnage secret, exilé à Hong-Kong. Le maniement du cantonais est-il, pour Louis, aussi aisé qu’il le pense ?
Un petit roman dépaysant et authentique, familial et humoristique, rafraîchissant et un brin excentrique
Editeur: Buchet Chastel
00:05 Publié dans Lecture | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Littérature |