18/07/2012
Avignon OFF 2012 3
1200 spectacles au OFF d'Avignon
et
un catalogue parfait
pour s'y retrouver.
Enfin,il y faut un peu de conseil, un peu d'argent (si on en voit beaucoup) et un peu de chance dans la jungle des réservations.
Troisième jour, deux piéces... de choix.
Pourquoi j’ai mangé mon père
A la condition des Soies
Tiré du célèbre roman de Roy Lewis, ce spectacle solo est drôle et époustouflant. Il retrace les joyeuses tribulations d'une famille de pithécanthropes philosophiques... Vous croiserez le chef de tribu, Edouard, génial inventeur qui part chercher le feu sur un volcan, impose des règles de vie en société, dirige une production de silex. L'oncle Vania, fidèle gardien des traditions millénaires (et sa célèbre formule "back to the trees !") et le fils Ernest, un artiste rêveur et imaginatif mais dépassé par les trouvailles de son père...
A travers les relations d'un père et de son fils, ce best seller de Roy Lewis revisite la transmission du savoir, l'écologie, le rôle de la femme et de la famille, et l'éternel combat entre progressistes et réactionnaires. Une fresque grandiose peinte par un seul homme doué d’une expressivité hors du commun.
Solo ahurissant de Damien Ricour
Mise en scène : Patrick Laval
Ne vous fiez pas trop à la vidéo.
Les Oranges au Petit Louvre
À Alger, un homme seul à son balcon regarde la mer et les gamins qui jouent au foot. Entre la balle tirée par un soldat français lors de la prise d’Alger et les oranges fruits du bonheur et de la paix, sa pensée chemine à travers l’histoire de l’Algérie depuis 1830 : la colonisation, la guerre d’indépendance, le FLN, la montée du terrorisme islamiste, le chaos, la mort.
Sans relâche, le narrateur, amusé, passionné, laisse filtrer l’espoir dans tous les méandres du récit. Une épopée haute en couleur qui retrace les déchirures, les errements, les espoirs du peuple algérien, son lent et difficile parcours vers la liberté.
Deux interprètes (Azeddine Benamara et Mounya Boudiaf) de grande qualité pour un texte très poétique et très fort de Aziz Chouaki.
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17/07/2012
Avignon OFF 2012 2
Les pieds tanqués
Avec : Soufiane Belmouden,
Philippe Chuyen (l’auteur),
Gérard Dubouche,
Thierry Paul et
à l’accordéon jean-Louis Todisco.
Tout commence par une banale partie de pétanque… normal on est à Avignon au boulodrome de l’île Piot sous le pont Daladier. Rapidement les invectives fusent, les mots sortent et les mémoires et les idées s’entrechoquent.
Un texte profond, sensible et nerveux qui secoue nos consciences. Un spectacle d’une grande humanité qui nous interroge et dans lequel la gravité des propos n’exclut pas l’humour. Un spectacle sur nos racines, sur « hier » pour nous aider à construire un présent vivable ici ou ailleurs. On se sent tous concernés.
A la fin du spectacle on n’a pas envie de les quitter, on a envie de sortir ses boules et de continuer la partie avec eux. L’auteur et les acteurs nous offrent le rosé de l’amitié.
Les invisibles au théâtre du Chêne Noir
Après le décès de sa mère, Martin cherche son père dans un foyer pour vieux travailleurs venus d’Afrique du Nord. Il y découvre cinq Chibanis (anciens en arabe et aussi ça) usés par le temps et les mensonges. Ainsi qu’un pan de son histoire personnelle qui se confond avec l’Histoire de France.
Ils sont arrivés avec leurs rêves de réussite, laissant souvent « au pays » une femme et des enfants qu’ils ne revoient que l’été lorsqu’ils deviennent « les milliardaires de juillet-août ».
Les années sont passées, ils sont vieux, usés, leurs bras ne servent plus ce pays d’accueil dans lequel ils sont devenus des prisonniers volontaires. Invisibles pour une administration française qui tarde voire même refuse de reconnaître leurs droits à la retraite. Invisibles enfin de l’autre côté de la Méditerranée dans ce pays qui n’est plus le leur, auprès d’enfants qui ne les reconnaissent plus…
Nasser Djemaï a eu la belle idée de leur redonner une voix, un visage, une histoire à travers la quête d’un fils trentenaire, né d’un couple mixte qui part à la recherche de ce père inconnu. Martin, c’est un peu la France d’aujourd’hui, celle qui a oublié ce qu’elle doit à ces vieillards aux cheveux blancs qui ont fatigué leur carcasse sur les chantiers de l’hexagone.
La mise en scène nous plonge dans un univers qui tourne au ralenti, comme les heures longues et monotones qui égrènent la vie de ces hommes sans âge.
Le violon dingue fait son cinéma au théatre des remparts.
LE VIOLON DINGUE FAIT SON CINÉMA À AVIGNON par melodimage
Il manquait beaucoup de choses, au moins Nino Rota, Fellini, la Strada et surtout 8 et demi :
22:29 Publié dans Avignon OFF, Blog, Théatre | Lien permanent | Commentaires (0) |
16/07/2012
Avignon OFF 2012 1
Trois notes pour garder une trace des pièces vues cette année à Avignon. Dommage que je n’ai pas fait la même chose l’an dernier.
L'importance d'être Wilde
de Philippe Honoré, mis en scène par Philippe Person
Un spectacle pour découvrir ou redécouvrir l’auteur du portrait de Dorian Gray. Spectacle savoureux et très dandy british. L'image de cet auteur nous interpelle : un homme brillant dont la déchéance fut à la mesure de sa célébrité.
L'importance d'être Wilde est un spectacle multiforme où les jubilatoires aphorismes de cet auteur se mêlent aux extraits de pièces, aux récits des heures sombres de sa vie ainsi qu'aux témoignages d'artistes qui l'ont rencontré.
Les trois acteurs, Priol, Emmanuel Barrouyer, Pascal Thoreau, sont délicieux et totalement « wildiens ». Le texte final est de Paul Fort:
Hitch d’Alain Riou et Stéphane Boulan
Mise en scène Sébastien Grall
Avec Joe Sheridan, Mathieu Bisson, Patty Hannock
Été 1962. Le bureau d'une major hollywoodienne. Un cadavre. Un Français sur le gril. Le début d'un malentendu... ou la fin. Les auteurs revisitent une des rencontres les plus fameuses du cinéma, celle d'Alfred Hitchcock et François Truffaut. Qu'avaient donc à se dire le maître du suspense et le jeune chef de file de la Nouvelle Vague ? Et quel étrange rôle Alma, la femme d’Hitchcock, joue-t- elle dans cette affaire ? "Hitch" lève le voile sur ces mystères
Un Alfred Hitchcock totalement ressemblant et hilare. Un Truffaut quasi conforme et coincé. Un bonheur pour cinéphiles et même pour les autres.
Eva Peron de Copi
Dans le palais des Perón, Evita vit ses derniers jours. Elle y a enfermé ses proches pour qu'ils restent auprès d'elle jusqu'au bout. Égocentrique et hystérique, c'est un portrait au vitriol que Copi dresse de cette femme de pouvoir vénérée en Argentine dans les années 40. Tous les rôles, sauf un, sont joués par des hommes dans ce huis clos baroque et burlesque.
Du vrai bon théâtre, vrai et faux, vérité et mensonge, réel et imaginaire ? L'univers du jeu qui est un trompe-la-mort. La force de Copi mise à dessouder le mythe de la sainte Eva. Bien loin de l'agiographie de la comédie musicale... Don't cry for me...
Eva Peron (Présentation des personnages), Avignon OFF 2012 from Yoann Galiotto on Vimeo.
21:27 Publié dans Avignon OFF, Blog, Théatre | Lien permanent | Commentaires (1) |
13/07/2012
Vitesse
- Combien de temps tout cela durera-t-il ?
J'ai entendu un conférencier, annoncer que le soleil mourrait dans soixante trillions d'années. Un auditeur se leva, défait.
- Combien dites vous ? soixante trillions?
- Non j'ai dit soixante six.
Ah ! bon,soupira l'homme, j'avais compris soixante. Et il se rassit soulagé.
Envoi d’un fidèle lecteur. Voilà comment Vialatte nous parlait du temps. Il parlait aussi de la vitesse :
On va vers la vitesse et la quantité (qui est encore un produit de la vitesse). En littérature comme dans le reste : nous sommes à l’âge du journalisme, et le journalisme c’est vitesse et quantité, c’est-à-dire doublement vitesse. Lamartine n’était encore qu’à la trottinette littéraire, les Goncourt au tandem, Zola au triporteur. Nous en sommes à l’âge du bolide. Au bout, la culbute. Et après ça, où ira-t-on ? Nous arriverons à un âge où l’humanité aura tant parlé qu’elle n’aura plus envie que de se taire. On verra paraître des livres blancs. Il y aura des concours de silence organisés par les journaux monosyllabiques.
Pour l’instant, on continue d’accélérer, c’est à dire d’augmenter la vitesse. Rappel: l'accélération est dérivée dela vitesse et vitesse est dérivée de la distance par rapport au temps. Encore un effort et la terre sera réduite à un point, une sorte de boson de X, massif et ridicule. Lisez Paul Virilio, il nous parle de dromologie, les lois de la vitesse qui vont nous tuer, et de dromocratie, le pouvoir énorme des gens qui vont vite.
On regrette le temps des dromadaires qui sont des chameaux qui vont/allaient vite (dromos, la vitesse en grec). Les boulodromes, les vélodromes, pour vélos rapides et les hippodromes, pour chevaux de course, (un lieu pour faire courir les dromadaires devrait s’appeller un dromadairodrome) ont été supplantés par les autodromes, les aérodromes et les cosmodromes. Vialatte doit en rire dans sa tombe.
19:33 Publié dans Vialatte | Lien permanent | Commentaires (0) |
11/07/2012
Bose
On connaît la célèbre phrase d’Einstein :
- Dieu ne joue pas aux dés -
On connaît moins la réponse de Niels Bohr (en photo avec Albert) adepte de la physique quantique : - Qui êtes vous Einstein pour dire à Dieu ce qu’il doit faire ?.
Et Dieu dans tout ça ?
Avait coutume d'interroger Jacques Chancel
Tout est histoire de particules.
Il existe, paraît-il, deux catégories de particules Les fermions et les bosons. Les électrons sont des fermions, les photons sont des bosons… Entre eux, c’est une histoire de spin. Les fermions ont des spins demi entier, les bosons des spins entiers. Le fameux boson de Higgs a un spin de 0. On l’a appelée « la particule de Dieu ». Dieu aurait-il un spin nul ?
Si les fermions tiennent leur nom d'Enrico Fermi, physicien italien très connu, les bosons tiennent leur nom de Bose, physicien bengali, moins connu mais non moins malin. Bose se prénommait Satyendranath, ses copains l’appelaient Sat ou Sati.
Né à Calcutta, en 1894, il fait ses études dans la ville où il devient maître assistant en 1916. En 1924-25, il voyage en Europe et rencontre Louis de Broglie, Marie Curie et Albert Einstein entre autres. C’est Einstein qui va l’aider à publier un article novateur sur le photon. A son retour, toujours grâce à Albert, il devient directeur du département de physique de l’université de Dhaka. Bose est aussi connu pour une statistique appelée Bose-Einstein qui s’applique aux… bosons.
Indépendamment de la physique et suivant une tradition indienne, il fait aussi de la recherche en biochimie et en littérature (bengalî, anglais). Il a effectué des études profondes en chimie, géologie, zoologie, anthropologie, technologie et d'autres sciences. Étant d'origine bengalie, il consacre beaucoup de temps à favoriser sa langue comme langue d'enseignement et aussi bien qu'au développement de la région.
* Bose n'a rien à voir avec la stéréo. Un autre Bose, Jagadish Chandra, son prof à l'uni de Calculcuta (pas de lien de parenté). Jagadish a inventé la TSF, la radio donc, avant Marconi en 1896, voir Wiki.
15:50 Publié dans Science | Lien permanent | Commentaires (0) |
10/07/2012
Cordes
Ce blog vous donne des nouvelles des dernières avancées en matière de physique fondamentale… en particulier du LHC du CERN. En juin 2008, aout 2008, puis la découverte du boson de Higgs… avec 6 mois d’avance et un brin de vulgarisation.
Donc, la théorie des cordes se confirme. Surtout dans la nord de la France où les cordes n’arrêtent pas de pleuvoir. Ici, vers Genève, il fait faisait beau. Les bosons de Higgs courrent le marathon sous nos pieds.
Il semblerait que l’existence de ces bosons de Higgs n’invalide pas la théorie des cordes. C’est tant mieux !
Ces bosons donnent de la masse à d’autres particules qui doivent tirer sur la corde et qui donc s’alourdissent. A noter que le photon est un boson (et même un boson de jauge) et que plus il pleut, moins il y a de soleil et donc moins il y a de photons qui circulent, ce qui semblent bien confirmer la théorie des cordes… du moins dans le nord de la France. A Genève, je ne sais pas.
14:40 Publié dans Science | Lien permanent | Commentaires (1) |
08/07/2012
Caméras
L’argent consacré à la prévention de la délinquance passe massivement dans des caméras. C’était du moins comme ça avec le précédent gouvernement. On a donc équipé nos villes de caméras.
A noter que plus la ville est calme, plus il y a de caméras.
Attention de ne pas confondre l’effet et la cause.
Attention encore, honnêtes citoyens méfiez-vous !
Car il y a aussi des caméras dans la forêt A preuve deux nouvelles récentes. La première : les caméras des étudiants genevois de la Haute Ecole du Paysage, d’Ingénierie et d’Architecture (HEPIA, c’est son nom) ont filmé un loup sur la montagne au fond de mon jardin, le Salève, plusieurs fois en mars et en avril dernier. A noter qu’ils recherchaient des... lynx. On trouve ce qu'on peut.
Il semblerait que ce loup (une louve ?) était en transit entre le plateau des Glières et le Jura comme un vulgaire frontalier pendulaire. Par chance pour ceux qui ont peur du loup, il n’y aurait pas assez d’espace au Salève pour une meute, même toute petite.
Autre incident amusant, un politicien autrichien s’est fait filmer, entre chien et loup, en pleine copulation sylvestre par une caméra appartenant à des écolos de Carinthie, sans doute à la recherche d'ébats animaliers. Sa compagne voulait voir le loup, les écolos ont vu ses fesses.
L’identité de l’animal politique n’a pas été divulguée. Pourtant, L’homme filmé demande des dommages et intérêts. Peut-être souhaite-t-il que ses exploits soient reconnus à leur juste valeur. Bestial.
13:12 Publié dans Au fil de la toile, Bestiaire | Lien permanent | Commentaires (0) |