11/10/2012
Rencontre
Bus pour Posillipo, Pausillipe en français. Quartier résidentiel de Naples. Balade dans le parc Virgile. Virgile serait enterré non loin.
Retour avec arrêt à Margellina pour longer le bord de mer. Le temps est beau en dépit des prévisions. Reprise du bus et…
Dans le bus, Donatella, la seule personne que l’on connaît à Naples et qui n’y passe que quelques semaines par an. On boit un coup sur le front de mer. Donatella est cousine avec Eri de Luca, l’auteur de « Montedidio » et le quartier de Montedidio est à deux pas. Du coup, on rentre à pied en visitant le château de l’Ovo. Vue splendide sur la baie où trône le Charles de Gaule avec le Vésuve en face sous le ciel bleu.
17:13 Publié dans Naples | Lien permanent | Commentaires (0) |
10/10/2012
Musée
Promenade dans Naples, Neo Polis – La nouvelle ville. Repas bon marché à Mangi e Bevi, tu manges et tu bois un repas complet pour 9 euros. Visite centre historique et quartier espagnol puis visite du musée archéologique.
Au rez, la collection Farnese de sculptures magnifiques :
Au premier, les incroyables mosaïques de Pompéi :
A l’étage, les peintures de Pompéi :
Dans le cabinet secret, qq peintures et sculptures licencieuses voire plus...
Les musées, ça creuse forcément... Pizza chez Sorbillo, 32 via tribunale. Les meilleures de Napoli.
16:52 Publié dans Naples | Lien permanent | Commentaires (1) |
09/10/2012
Contes de fées
Des contes de fées (On Fairy-Stories) est un essai de J. R. R. Tolkien publié en 1947 et fréquemment réédité depuis.
L’auteur de Bilbo le Hobbit et du Seigneur des anneaux relie les contes aux mythes et croyances diverses.
Les contes de fées ne sont pas réservés aux enfants.
Pour les adultes, Tolkien énumère quatre valeurs apportées par le conte de fées :
- La création d’un monde secondaire plus ou moins crédible
- La capacité à l'émerveillement ;
- L'évasion du dur monde réel
- et enfin, la consolation que procure « une fin heureuse. »
N’est-ce pas ce qui caractérise les religions ?
Leur monde secondaire peuplé de saints, d’anges et de démons. Leur capacité à nous émerveiller et à nous faire nous évader du monde réel et surtout une fin heureuse, une eucatastrophe, la promesse magique d’un paradis éternel... sous réserve de bonne conduite bien sûr.
La bible est-elle un conte de fée ? par ixe
C’est pourquoi, je dis souvent, que ce qui me plait dans la vie des mystiques, c’est l’aspect conte de fées. Cioran ne s’y est pas trompé quand il a consacré un texte à Thérèse d’Avilla. « Jusqu'à son dernier soupir, Thérèse eut le privilège de converser avec les personnes divines, qui la consolaient ou lui révélaient certains secrets du ciel; celui d'être transportée en enfer ou au purgatoire, et encore celui de prévoir l'avenir. »
Pour ma part, à Thérèse la trop froide mystique, je préfère des prècheurs Swani Prajnanpad, Ma Anada Moyi et les sages de l’Inde, Pierre Dac, Pierre Desproges, Francis Blanche…
Je recommande aussi la lecture de Swani vijayananda « un français dans l’Hymalaya » Pour le PDF, suivez le lien.
Pour Cioran, c’est uniquement si vous avez le temps… mais ça vaut le coup.
22:13 Publié dans On nous ment, Religion | Lien permanent | Commentaires (0) |
Propriété
Les épais nuages de la propriété.
Sous prétexte que les impots vont augmenter, Françoise Hardy ou Christian Clavier s'expatrient. Bernard Arnaud veut se faire belge. Johnny hésite encore entre la Californie, la Suisse, Monaco ou la Belgique. Dur, dur d'avoir plusieurs immenses maisons et un patrimoine colossal à protéger. On ne sait pas quel château habiter ni dans quelle vaisselle d'or il faut manger... et pourtant, on veut tout garder. Tout. Et tout ça pour qui ? Pour des héritiers qui vont se bagarrer pour partager.
Pas facile à comprendre pour un smicard. Encore que le smicard a souvent la même conception de la propriété. Il arrive que le smicard ait l'étoffe d'un héros randien. C'est pour moi un assez grand mystère. Pas vraiment de progrès depuis Rousseau ou Robespierre. Comme disait Vialatte "On n’arrête pas le progrès. Il s’arrête de lui-même. Il possède un déclic interne qui le stoppe automatiquement au moment où ce serait trop beau."
Le 24 avril 1793, Robespierre présente à la Convention son projet de déclaration des droits de l’homme et du citoyen. En préambule, il parle de la sacro-sainte propriété :
Posons donc de bonne foi les principes du droit de propriété ; il le faut d’autant plus qu’il n’en est point que les préjugés et les vices des hommes aient cherché à envelopper de nuages plus épais.
Demandez à ce marchand de chair humaine ce que c’est que la propriété ; il vous dira, en vous montrant cette longue bière qu’il appelle un navire, où il a encaissé et ferré des hommes qui paraissent vivants : “Voilà mes propriétés ; je les ai achetés tant par tête.”
Interrogez ce gentilhomme qui a des terres et des vassaux, ou qui croit l’univers bouleversé depuis qu’il n’en a plus, il vous donnera de la propriété des idées à peu près semblables.
Interrogez les augustes membres de la dynastie capétienne ; ils vous diront que la plus sacrée de toutes les propriétés est sans contre-dit le droit héréditaire dont ils ont joui de toute antiquité, d’opprimer, d’avilir et de pressurer légalement et monarchiquement les vingt-cinq millions d’hommes qui habitaient le territoire de la France, sous leur bon plaisir.
Interrogez Christian Clavier, il vous dira "Y a quelqu'un qui m'a dit...
Mirabeau disait "Monsieur de Robespierre est disqualifié pour la politique car il croit tout ce qu’il dit. » C'est Mirabeau qui a gagné. On a fait à Robespierre une sale réputation. On peut le regretter parfois.
20:37 Publié dans Libéralisme | Lien permanent | Commentaires (3) |
06/10/2012
Mariages
D’un côté il y aura ceux qui voudront absolument célébrer le ou les premiers mariages homos. Je parie sur Montpellier avec la ministre, la belle Najat Vallaud-Belkacem.
De l’autre, il y aura ceux qui s’y refuseront. Il semblerait que dans le deuxième cas la loi sera coercitive. En 2011, à Taputapuatea en Polynésie, le maire a été condamné à 4 100 euros d'amende pour avoir refusé de célébrer en 2009 l'union d'un couple où la femme était un transsexuel. L'élu, de confession adventiste du septièmre jour, avait mis en avant ses convictions religieuses pour expliquer son opposition.
Il a en outre dû verser 625 euros à chacun des deux plaignants.
En fait, le problème du fameux cas de conscience ne devrait pas se poser dans la mesure où, à part dans de très petites communes, il y aura toujours un élu susceptible d’accepter, sachant qu’un simple conseiller peut célébrer le mariage par délégation du maire. En revanche, si le maire fait un blocage ce sera l'amende.
La loi sera proposée prochainement. A cette occasion, ne pourrait-on pas annuler la lecture obligatoire de l’article 220, votée en 2010 et lue à chaque cérémonie depuis l’an dernier.
Chacun des époux a pouvoir pour passer seul les contrats qui ont pour objet l'entretien du ménage ou l'éducation des enfants : toute dette ainsi contractée par l'un oblige l'autre solidairement. La solidarité n'a pas lieu, néanmoins, pour des dépenses manifestement excessives, eu égard au train de vie du ménage, à l'utilité ou à l'inutilité de l'opération, à la bonne ou mauvaise foi du tiers contractant. Elle n'a pas lieu non plus, s'ils n'ont été conclus du consentement des deux époux, pour les achats à tempérament ni pour les emprunts à moins que ces derniers ne portent sur des sommes modestes nécessaires aux besoins de la vie courante.
Indigeste. N’est-il pas ? Il n'est déjà pas très facile de rendre un peu vivant un mariage civil, alors là ! On peut comprendre les raisons de cet article, mais c’est totalement inapproprié comme lecture lors d’un mariage ! Qu'en pensez-vous ?
17:23 Publié dans Au fil de la toile | Lien permanent | Commentaires (2) |
30/09/2012
Macondo
Un spectacle des plus poétiques samedi à la comédie de Ferney intitulé Macondo.
Un jeu d’actrices exceptionnel (Déborah Lamy et Catherine Vial ?) Spectacle drôle, poétique, enchanteur...
Deux histoires tirées de courtes nouvelles écrites par Gabo.
El ahogado más hermoso del mundo
“Le noyé le plus beau du monde”
Sur une côte désolée, des villageois trouvent un noyé au corps de géant et si beau que les femmes lui taillent un pantalon et une chemise, se plaisent à imaginer sa puissance sexuelle, lui donnent même un nom : Esteban. Puis elles le voient embarrassé par son corps et enfin aussi pitoyable que leurs époux. Mais, quand ceux-ci veulent le jeter à la mer, elles le couvrent de reliques, ce qui amène les hommes à le vénérer eux aussi. On lui fait des funérailles magnifiques après lesquelles ils se sentent transformés, améliorés.
Interprétation et mise en scène exceptionnelle de cette nouvelle par les deux comédiennes. Magique. Difficile à décrire mais, pour moi, un des plus grands moments de théâtre de cette année qui en a pourtant comportée pas mal.
Ensuite on assiste au déluge qui s’abat sur Macondo dans Cent ans de solitude pendant 4 ans, 2 mois et 11 jours Puis nos deux comédiennes enchaînent sur une autre nouvelle de Gabo :
Un señor muy viejo con unas alas enormes
“Un monsieur très vieux avec des ailes immenses”
Un vieillard misérable mais doté de grandes ailes tombe chez de pauvres villageois qui le placent dans le poulailler et qui, la nouvelle s'étant répandue, font de lui une attraction foraine qu'on vient voir de très loin jusqu'à ce qu'elle soit concurrencée par une «femme changée en araignée». Avec l'argent gagné, les paysans peuvent même se construire une nouvelle maison, mais ils ne touchent pas au poulailler. Cependant, l'hiver étant passé, de nouvelles plumes poussent au vieillard et il s'envole.
Que du bonheur !
La fin du spectacle est un peu ratée. On passe rapidement sur l'Incroyable et Triste Histoire de la candide Eréndira et de sa grand-mère diabolique. Puis sur un texte lu qui me semble tiré des ses mémoires Vivre pour la raconter «La vie n'est pas ce que l'on a vécu, mais ce dont on se souvient et comment on s'en souvient». Le spectacle ne colle pas vraiment avec l'annonce mais grâce au noyé Esteban et au viel ange, tombé du ciel dans le poulailler on pardonne tout.
Toujours de bonnes pièces à la comédie de Ferney. Dommage que la commune ne mette pas un peu d'argent dans l'amélioration du confort.
12:15 Publié dans Blog, Théatre | Lien permanent | Commentaires (0) |
28/09/2012
Gramoulinophone
Démarrage de la saison théatrale le weekende dernier à St Julien par un spectacle gratuit sous chapiteau, Gramoulinophone par la compagnie "2 rien merci". Flemme de composer un texte original, donc je pique une excellente critique ici. Je confirme que "Le spectateur ébouriffé, brimbalé, ne peut que s'abandonner béatement à ce bidonnant bal des bobards."
Le trio improbable à la fin du spectacle:
À l'instar du titre, le spectacle mêle l'entre-sort forain, le théâtre de machine, le zoo et le cinématographe. Le public entre dans une maison hybride : moitié yourte, moitié moulin à café, sans compter un tourne-disque à pavillon, dans lequel un trio improbable et pourtant familier raconte de charmantes salades. Condensant les frères Marx, le rural cauteleux tenant un faux claque et l'acteur comique de film muet, nos trois compères, musiciens, acrobates, artistes forains, projectionnistes, proposent un plaisant voyage dans le temps.
Voyage dans le passé mais aussi dans l'enfance. De la prestidigitation à quelques centimes, des gags à la noix, un manège esquissé, une ambiance stylisée de cinématographe, des boites à malice un peu magiques, un petit zoo impromptu, tout un ensemble de rêveries enfantines. À l'âme du spectateur, se réveillent des images de laGuerre des boutons ou des films de Jean Vigo, des esquisses de Keaton ou même de Méliès. Le plus admirable est l'harmonie générale : chaque élément fait écho à tous les autres. Le tempo du spectacle est accordé à des objets vieillis mais récupérés : tantôt soutenu, tantôt lento voire lentissimo, et languissant. La rareté des paroles fait écho à la pauvreté austère des signes employés. L'éclairage, minimaliste, résonne avec la simplicité archéologique des instruments.
Le titre est un mot valise, un bloconyme, condensant « moulin » et « gramophone », dans un collage verbal qui place l'esprit dans l'hésitation : est-ce un amalgame de deux mots connus (comme le surréaliste « phallustrade ») ? Ou bien un terme nouveau, intriguant mais admis ? De même, le spectacle recycle des vieux morceaux, des chiffons, des déchets, pour en faire un objet spectaculaire inédit, improbable, résultat merveilleux de traditions séculaires, rustiques et inconnues. Le spectateur, « pénétroversé » (1), ébouriffé, brimbalé, ne peut que s'abandonner béatement à ce bidonnant bal des bobards.
Jean-Jacques Delfour
1. C'est-à-dire pénétré et traversé ; Michaux, Connaissance par les gouffres.
11:32 | Lien permanent | Commentaires (0) |