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09/12/2012

Yersin - Deville

885386.jpegUn livre de Patrick Deville, cela ne promet que du bonheur. En plus, une autobiographie d’un scientifique, d’avance j’adore. On se souvient de ce roman sur Humbolt et Gauss de Daniel Kehlman.

Pour savoir tout le bien que je pense de Patrick Deville, il faut remonter au livre Inter 2006. La tentation des armes à feu était au programme des 10 livres. J’en avais fait, et de loin, mon favori. Nous étions deux sur 24 à l’avoir choisi au premier tour. Il aurait fallu le pouvoir de conviction du libraire de 2012 pour retourner au moins 11 ou 12 membres du jury. Regrets ! Il avait obtenu un lot de consolation.

Dans sa nouvelle oeuvre, Peste & Choléra, Deville fait œuvre de biographe. Il nous raconte la vie d’Alexandre Yersin, le découvreur du bacille de la peste (yersinia pestis). Une vie d’une grande richesse qu’il commence par la fin, comme il se doit. Yersin à 77 ans en 1940 et il quitte Paris, l'hôtel Lutécia, bientôt envahit par les allemands. C'est à bord d’un hydravion transportant de riches exilés, qu'il se rend au Vietnam, à Nha Trang, dont il a fait son chez lui depuis longtemps. C’est là qu’il mourra en 1943. 

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Comme son héros (à gauche), Deville (à droite) est un grand voyageur et il a sans doute dû se faire plaisir en suivant Yersin du canton de vaud où il est né jusqu’à Nha Trang en passant par l'Allemagne, Paris, le Vietnam, Hong-Kong, La Chine, Madagascar… Le suisse Yersin après des études en Allemagne, rejoint Pasteur à Paris pour travailler sur la tuberculose et la diphtérie A 22 ans, il découvre la la toxine diphtérique et gagne ses premier gallons de pasteuriens de la première heure et du premier cercle.

FY16498a.jpgYersin n’est pas homme à se sédentariser dans une vie de chercheur. Il part en Extrême-Orient, se fait marin, explore la jungle, voyage en Chine, à Aden, à Madagascar. Le tout entrecoupé de séjours parisiens.

En service commandé par la bande à Pasteur, il découvre le bacille de la peste lors de la grande épidémie de Hong Kong en 1894. En 1896,  à Canton, il est le premier médecin à guérir un pestiféré grâce à un sérum sorti de ses manipulations intuitives. « Dans les champs de l'observation, le hasard ne favorise que les esprits préparés » disait Pasteur. C’est le début de la gloire, mais la gloire, il s’en fout. L'argent aussi, il en gagnera pourtant pas mal.

Deville établit des parallèles avec la vie de Rimbaud parti sur les mers à l’aube d’une immense gloire littéraire. Yersin est bien plus sympathique à mes yeux, que le poète. Yersin est un boulimique de savoir, un touche à tout de génie. S’il s’intéresse à un domaine, il potasse à fond le sujet puis il expérimente, il construit, invente, fabrique… le tout avec ténacité puis, soudain, il passe à autre chose.


Serpolet.jpgIl se lie d'amitié avec Léon Serpollet, un précurseur de l'automobile avant Louis Renault et Armand Peugeot. Il se fera livrer deux modèles de Serpollet à Saïgon. Yersin est alors le seul automobiliste de la ville.


Dans son domaine chéri de Nha Trang, il va cultiver l’hévéa car il a pressenti, avec Michelin, l’avenir du pneu et du caoutchouc. Il cultive aussi la coca et fabrique une boisson à base de coca. Il fait pousser l’arbre à quinquina qui permet de soigner le paludisme, une maladie dont on est toujours pas venu à bout. Bref un vie riche menée de main de maitre comme l'est, sans conteste, le livre de Patrick Deville.

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07/12/2012

Routes

J’aime bien me poser des petites questions à moi-même, même quand je ne connais pas la réponse. Par exemple :

  1. Où passer pour aller de Rotterdam à Tokyo en bateau ?
  2. Quelle est la route la plus courte ?

Avec Wikipedia, on peut trouver la réponse. Il y a au moins six routes sans compter les zigs et les zags.

  1. La première consiste à passer au large de l'Afrique, par le cap de Bonne Espérance. De l’atlantique à l’océan Indien puis au Pacifique.
  2. Pour le seconde, on peut aussi décider de tourner dans l’autre sens en passant par le Cap Horn avec ou sans détroit de Magellan. De l’Atlantique au Pacifique
  3. La troisième est un raccourci de la première, depuis que Ferdinand de Lesseps a creusé le canal de Suez, qui  consiste à passer par les colonnes d’Hercules (détroit de Gibraltar), à traverser la Méditerranée pour se rendre au canal de Suez et continuer dans l’océan indien.
  4. La quatrième est un raccourci de la seconde depuis que le même Lesseps a (eut l’idée et commencé de) creusé le canal de Panama.

 

routepoles.gif

Mais il en existe deux autres en rouge sur la carte, que le réchauffement climatique risque de rendre plus pratiques et plus courtes :

  1. Le passage du Nord-Est, RNE, qui consiste à passer par le nord de l’Europe, et donc de la Russie, pour arriver au détroit de Béring en passant par Mourmansk, Doudinka au débouché de la Ienisseï, Petropavlovsk  Vanino, Nakhodka et Vladivostok
  2. Le passage du Nord-Ouest, RNO, qui consiste à passer par le nord du Canada en se faufilant dans les différentes passes entre les îles pour rejoindre le même détroit de Béring (navigateur danois).

amundsen.jpgA noter que ces deux passages ont été empruntés par Roald Amundsenun marin norvégien hors pair, un copain de Cook (James, marin vraiment hors du commun, les superlatifs manquent). N'étant pas payé par sa majesté, Roald devait trouver des fonds pour partir aux pôles et ensuite il lui fallait se dépêcher d’appareiller pour fuir ses créanciers. Parfois, il terminait au pôle Nord, d’autres fois au pôle sud, ou alors il passait par le Nord-Ouest en 1903 ou par le Nord-Est en 1920… Avec sa doudoune, aucun froid ne lui faisait peur.

L'important pour lui semblait de quitter la Norvège. A noter que pour le moment, il est le seul marin a avoir fait le tour de l’océan Arctique Est-Nord-Ouest… Avis aux amateurs en quête de gloire ou qui cherchent à fuir leurs créanciers. Malgré le réchauffement, munissez-vous d'un bonne doudoune ! 

Pour la voie du Nord-Est, c'est en 1648, qu'un navigateur cosaque (l'air commake, s'en allait un jour à St Petersbourg...), Semyon Dezhnev, identifia la voie et franchit, le premier, le détroit de Béring avant même la naissance de Bering (Vitus Bering navigateur danois 1680-1741) et avant même l'invention de la Kronenbourg 1664.

Le problème avec ces deux derniers passages, RNE et RNO, c’est la glace. Mais avec l’inertie des peuples à prendre en main le problème du réchauffement, on peut compter sur un rapide changement de cette situation. Le passage numéro 3 par le canal de Suez achemine aujourd’hui 18 000 navires (et 1 000 millions de tonnes de produits transportés) contre 1,2 millions de tonnes par la RNE. Mais ça va changer... Ce dernier passage est désormais navigable une partie de l'année. Actuellement la Russie oblige tout navire à disposer d'une autorisation et à être accompagné d'un brise-glace russe au prix prohibitif. Mais il devrait être bientôt autorisé d'y naviguer avec juste une coque à l'étrave renforcée.

Le trajet maritime Rotterdam-Tokyo est long de 14 100 km par le passage du Nord-Est (rouge), de 15 900 km par le passage du Nord-Ouest, de 21 100 km par le canal de Suez (blanc, route actuelle, soit 7 000 km de plus) et 23 300 km par le canal de Panama. Faites votre choix !

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06/12/2012

Chat

Tout sur la chat par le grand Alexandre:

large_agressivite_chat.jpgLes chats sont de sales bestioles qui lacèrent les fauteuils et font pipi au milieu des salons, après quoi ils vont s'établir sur les genoux d'une dame respectable, une présidente de confrérie, une grand-mère de parents d'élèves, une lauréate de jeux floraux infiniment maigre et savante. Tel est l'avis de plusieurs personnes autorisées. Ce sont des choses qu'on ne permettrait même pas à un vieux général en retraite tout couvert de décorations, ou au premier vicaire d'une paroisse distinguée. A un igame, à un banquier utile, à un diplomate en fonction. Et que font les dames ? Elles disent : " Minou, minou, minou. " On voit par là combien le mal est profond.

Les chats montent ensuite sur les toits où ils font le sabbat toute la nuit avec des cris affreux d'enfants qu'on assassine. Quand le pharmacien les attrape, il les pèle et garde la peau. Il donne le reste à un restaurateur. Il tend la peau sur une planchette en bois; il la fixe avec quatre épingles, il la tanne et en fait des plastrons contre le froid. Il les expose dans sa vitrine. On se les attache autour du cou par le moyen des pattes de devant. Si elles sont un peu courtes, on y ajoute du ruban; Ou de l'élastique marron qu'on trouve chez la mercière. C'est tout le secret des grandes coquettes qui redoutent le rhume de cerveau. On peut donc, à certains égards, voir dans le chat un oiseau utile.

toyger2sj2.jpgDieu l'a fait, dans sa grande bonté, pour que l'homme puisse caresser le tigre : le chat est un tigre d'appartement. Il est élastique et feutré, soyeux, griffu, plein d'électricité statique. Il se compose assure un écolier, de deux pattes de devant, de deux pattes de derrière et de deux pattes de chaque côté. Derrière lui, ajoute cet enfant, il a une queue qui devient de plus en plus petite, et puis au bout il n'y a plus rien. On ne saurait pas mieux peindre le chat. A condition d'ajouter la moustache. Elle est sensible aux infra-sons, à l'infrarouge et à l'ultraviolet. C'est avec elle qu'il détecte le monde, la température de la soupe, la présence des esprits, l'approche de Lucifer.

Les sorcières l'amènent au sabbat. Le 1er mai, jusqu'à Louis XIII, on en brûlait de pleines cages d'osier sur un grand feu. Aujourd'hui on se sert de ses tripes : les spécialistes en font des cordes de violon et du fil pour les chirurgiens. Mais ensuite le chat ne peut plus vivre. On l'enterre au fond du jardin. Ou alors dans l'île de la Jatte, avec les chevaux et les chiens policiers. C'est là qu'on trouve les chats de Colette. De vieilles dames fréquentent leurs tombeaux. Ils sont ornés de distiques et d'inscriptions latines.

Baudelaire voyait dans le chat le compagnon naturel" des amoureux fervents et des savants austères ". Surtout la nuit. Il vient s'asseoir sur leur bureau. Les amoureux fervents font des lettres d'amour et les savants austères observent des têtards. De temps en temps, ils passent la main sur le dos du chat. Il en sort des étincelles bleues. Léautaud a eu trois cents chats. A Saint-Germain-des-Prés, une vieille dame en promène une bonne vingtaine dans une voiture d'enfant, et un en laisse, avec une corde qui l'étrangle. Elle s'assied sur un banc et les passe à l'alcool. 

steinlein-chatnoir.jpgLes chats perdus se réunissent à Montmartre. Une demoiselle âgée leur apporte à goûter. Devant le Sacré-Cœur. Ils mangent, ils regardent Paris avec sa brume et ses cheminée ; puis ils s'en vont, et reviennent pour le dîner. On voit par là qu'ils aiment les grands panoramas. Mais ils n'adorent pas moins les caves. Sur les bateaux, ils voyagent dans les soutes. Dans la marine à voile, on ne pouvait pas partir tant que le chat n'était pas à bord. C'était interdit par Colbert. Ils " dératisaient " les navires. 


Les chats sont très dangereux pour l'homme. Thérèse Marney, de la Comédie-Française, Thérèse Marney avait perdu son chat. On l'aperçut au sommet d'un arbre. Il n'osait plus redescendre. Il était affolé. Je grimpai jusqu'aux plus hautes branches. Malheureusement, elles devenaient de plus en plus minces, et " au bout il n'y avait plus rien ", et pendant ce temps le propriétaire du végétal, oublieux du contexte humain, sciait l'arbre au ras du sol, en désespoir de cause, afin que le chat pût atterrir sans se déranger. On croit généralement qu'un arbre s'affaisse du côté où il penche ; c'est une erreur : il tombe du côté où l'on se trouve. 

Et c'est ainsi qu'Allah est grand.

19:01 Publié dans Vialatte | Lien permanent | Commentaires (2) |

04/12/2012

Darwin 3

succion-du-pouce_large.jpgChaque jour apporte de nouvelles lumières sur l’évolution sans, pour l’instant, ébranler la théorie de Charles Darwin.  

Pour l’homme, tout est dans le pouce et... dans la mâchoire.

L'homme et le singe ont des gênes identiques à 99 %. Un des gênes qui diffère entre les deux espèces est celui qui active le développement du pouce opposable, un doigt important chez l'homme qui permet la créativité et diverses fonctions. Pourquoi les singes n’ont-ils pas un pouce opposable ? C’est encore une histoire de switch. Si on transfère à des embryons de souris, ces switches du pouce trouvés dans l’ADN humain en ajoutant un petit coup de marqueur bleu, la souris va développer un gros orteil et un pouce bleu ! Voilà !

Mais il ne suffit pas d’avoir un pouce, encore faut-il avoir le cerveau qui va avec. Mais pourquoi  notre cerveau est-il nettement plus gros que celui du chimpanzé ?

crane_06.gifHansell Stedman va découvrir quelque chose de surprenant. Stedman est un spécialiste des muscles. Il s’intéresse de près à certains défauts musculaires dont deux des ses frères sont affectés. En analysant l’ADN, il découvre un gène qui provoque une défectuosité du muscle et... surprise, tous les hommes ont ce défaut et pas les singes. Il découvre alors que ce gène sain chez le gorille est responsable du muscle de la mâchoire. Du coup nous avons une mâchoire un peu faiblarde alors que le gorille avec son muscle mâcheur quadriceps peut casser des briques avec ses dents.

Mais, quand on a une telle mâchoire, les os du crâne sont bloqués. Chez nous, la fontanelle peut grandir jusqu’à 30 ans et donc le cerveau peut grossir. C’est dans le cortex, la partie superficielle que se loge les dons pour le langage, la musique, les maths… Ce serait donc parce que nos muscles de la mâchoire sont faibles que notre cerveau est fort. Pas de quoi se vanter mais cela n’encourage pas non plus  à faire du sport.

baleine-a-pattes.jpgIl reste encore beaucoup de choses à étudier. Par exemple : Est-ce qu’en injectant les switches du pouce humain à des poissons, les chercheurs verront des poissons qui font de l’autostop sous-marin ? Est-ce si on transfère les switches de la mâchoire faible à un chimpanzé, on pourrait en faire un haut fonctionnaire acceptable ? Si on switche les pattes des serpents à ON, est-ce qu’il seront aussi rapides que des lézards ? Quid des baleines à pattes qui envahiront la terre ferme ? De bons sujets pour Spilberg.

Bref, si mon résumé vous a donné envie, regardez donc cette très bonne émission.

03/12/2012

Darwin 2

DNA_orbit_animated.gif

Résumé de l'épisode précédent... L'ADN permet d'en savoir plus sur l'évolution mais est-ce si simple ? Comment allumer la lumière ?


On sait depuis un certain temps que tout le matériel de notre ADN n’est pas utilisé. On pensait qu’il y avait des gènes qui s’exprimaient et des qui restaient peinards dans leur coin de noyau, des gènes que l’on appelle « gènes poubelle ».

Bien sûr, ce n’était pas si simple. En cherchant quel gène provoquait tel ou tel caractère, les chercheurs découvrirent que parfois le gène existait dans le génome (l'ensemble des chromosomes) mais pas le caractère correspondant. Merde alors !

Exemple, chez la drosophile, une petite mouche très étudiée car plus facile à dompter que les lions ou les tigres, certaines ont des tâches noires au bout des ailes, car chez cette espèce de drosophile la tache noire au bout des ailes est du dernier chic et vous attire tous les partenaires sexuels que vous souhaitez. Oui, parce que pour transmettre ses gènes, il ne suffit pas de survivre, encore faut-il se reproduire. D’autres drosophiles n’ont pas de taches car dans cette espèce, la femelle se fout des taches, d’ailleurs chez la droso sans tache la parade nuptiale est réduite à presque rien (this fly is less dancing). Problème, la droso tachetée et la droso pas tachetée ont le même gène pinceau dans leur ADN. Parfois le pinceau peint, parfois non. Pourquoi ?

Les chercheurs observent que, dans les gènes poubelle, une mini séquence est différente entre les deux drosophiles. Pas embarrassés, ils greffent la mini séquence de la tachetée à la pas tachetée et ajoute un gène de méduse luminescente pour rigoler. Facile ! (Un conseil, si on veut vous greffer un gène de méduse pour aller en boite de nuit, refusez !) Résultat les ailes de la droso-pas-tachetée se retrouvent avec des tâches luminescentes. On a vérifié cela avec des rats du désert plus ou moins foncés et d'autres bestioles... Les chercheurs ont appelé ces séquences des switches, qui, en bon français sont donc de interrupteurs. On a découvert pas mal d’interrupteurs qui inhibent où déclenchent certains gènes très complexes. Un coup ON/ un coup OFF. On reste médusé.

Du coup, on est revenu voir les gais pinsons de Darwin pour constater qu’ils avaient tous les gènes de becs mais que suivant les cas ils étaient switchés ou non.  Alors, la science est partie sur les traces d’une autre intuition de Darwin : A l’état embryonnaire, les espèces ont des caractéristiques d’autres espèces. Par exemple, les baleines, les lamantins, certains poissons auraient des embryons de pattes. L’évolution ne fait pas que favoriser un caractère soudainement apparu mais ce caractère peut être là en puissance et être ou non switché ON ou OFF.

Mais, ce n'est pas tout. Il y a aussi des histoires de machoires et de pouce. Ce sera pour demain.

02/12/2012

Darwin 1

Darwin.jpegJ’ai regardé sur Youtube une émission intitulée « ce que Darwin ne savait pas » Je vais essayé de la vulgariser ici pour vous donner envie de voir les sept épisodes. Cela ne devrait pas faire plus de deux ou trois notes.

En 1831, à 22 ans, Darwin s'embarque sur le Beagle pour une petite expédition qui durera 5 ans.

Aux Galapagos, il s’intéresse aux pinsons qui ont développé des becs différents en fonction des lieux où ils vivent et des plantes qu'ils mangent. On ne sait pas si Darwin trouvait le pinson gai ou pas. En fait le pinson n’est pas gai tout le temps, il est gai quand il chante et qu’il sait qu’il aura de l’amour et du vin… mais, je m’égare (banlieue d’Athènes).

Darwin, qui ne buvait que de l'eau, avait aussi constaté que les baleines avaient des embryons de mains et de pieds, que les serpents avaient sans doute eu des pattes dans la très haute antiquité… que des dinosaures avaient pu se mettre à voler et devenir des oiseaux. Bref que les êtres vivants étaient tous de la même famille a des stades différents d'avancement.

Darwin%27s_finches.jpeg

Sur quoi, il publia son grand œuvre « L’'Origine des Espèces. ».  En anglais : On the Origin of Species by Means of Natural Selection, or the Preservation of Favoured Races in the Struggle for Life

Malgré ses intuitions fulgurantes, Darwin avait un peu de peine à expliquer comment se produisaient les changements successifs qui transforment un dinosaure en pinson ou un singe en homme.

D’ailleurs ses copains, membres de clubs british très chics,  trouvaient très « chocking » l’idée qu’eux-même, si bien éduqués, puissent descendre du singe même d’un singe du chaînon manquant.

Depuis, les choses ont... évoluées. Watson et Crick, encore deux anglais, ont découvert la double hélice de l’ADN ce qui a permis d’écrire un certain nombre de romans policier et de dénouer quelques intrigues.

  • Elémentaire mon cher Watson* !
  • Quelle élévation d’esprit mon cher Crick ! »

double_helice_adn.pngCertains caractères des êtres vivants contenus dans leur ADN sont favorisés en fonction des différents milieux dans lesquels ils vivent. L’ADN des spécimens survivants, donc plus adaptés, se transmettent, les autres non. C'est la lutte pour la survie. En fait la nature procède comme les sélectionneurs de roses, de chiens ou de vaches, sauf que cela va un peu moins vite mais la nature a tout son temps, pensez que la vie aurait au moins 3,5 milliard d'année, il n'y a guere que Bill Gates qui ait autant de dollars.

Avec l’analyse du génome (l’ensemble de nos gènes contenus dans notre ADN), les biologistes se sont dit « Chouette, on va tout comprendre sur l’évolution ! » Comme d’hab. la prévision a foirée. En science c'est classique, tu cherches une clé et tu trouves un serrure.

Nous, les humains, avons moins de 30'000 gènes et chacune de nos cellules contient 2 mètres d’ADN ce qui donne quand même 6,4 milliards de paires de nucléotides (les lettres de l’alphabet génétique) dans chacune de nos 100'000 milliards de cellules . Eh bien figurez-vous que le maïs a autant de gènes, voire plus que nous. Du coup, si l’évolution est lié au nombre de gènes, il faut recycler l’expression « con comme un balai (en fibre de maïs) »   

A quoi sert donc exactement l’ADN ? Que contient-il vraiment ? Que code-t-il ? Pas facile de répondre simplement sauf à dire que c’est peut-être une histoire de switch. Donc, demain, je vous parlerai des switches. 

* Il est a noter que ce cher Watson est un raciste homophobe qui justifie son racisme par l’évolution darwinienne.

La video en une fois:

15:45 Publié dans Science | Lien permanent | Commentaires (3) |

01/12/2012

Simplicité

diogene.jpgLe pauvre, c’est celui qui a besoin de beaucoup et qui désire encore plus.


Connaissez-vous les Aymaras ?

Les aymaras sont un peuple d’Amérique du sud au croisement du Chili, de l’Argentine, de la Bolivie et du Pérou. Il paraît que les incas parlaient la langue aymara et non pas le quechua comme on le prétend chez Decathlon. Ceci dit, on n’a pas d’enregistrement de Tupac Amaru, le dernier Inca qui se battit du mieux qu'il put contre les féroces conquistadors espagnols qui finirent par l'exécuter à Cuzco le 24 septembre 1572 ainsi que toute sa famille jusqu'au quatrième degré.

uruguay.jpgConnaissez-vous l'Uruguay. C'est le pays qui a remporté la coupe du monde de foot en 1930 et 1950. C'est aussi un fleuve (un rio) qui prend sa source au Brésil, sert de frontière entre l'Argentine et l'Uruguay et traverse la capitale Montévideo. 

Le nom "Uruguay", proviendrait de l’aymara « Uruway ! », une exclamation qui signifie « Quelle belle journée ? Quelle belle journée nom de Dieu ! » Un exclamation que l’on prononce selon la tradition inca au solstice de printemps, quand le soleil éclaire la plaine uruguayenne, juste avant que la pluie n’arrive pour reverdir les champs et enchanter les peones. 

Bien sûr tout le monde n’est pas d’accord avec cette origine, certains vous diront que uru est un oiseau multicolore, d’autres que uruguà est un escargot (rio de los caracoles). Perso, je préfère l’invocation solaire car même si les incas vivaient dans les Andes, ils avaient bien le droit de descendre en plaine de temps en temps.

pepe.jpgSavez-vous que depuis 2009, l’Uruguay a un président normal ? C’est du moins ce que nous révèle cette semaine Courrier International.

Ce président, Pepe Mujica, ne s’est pas formé à l’ENA, non, il a fait ses classes chez les tupamaros (tupa amaru), un groupe de guérilleros qui dans les années 60 et 70, prônait la guérilla urbaine. Aujourd’hui les tupamaros se sont rangés des voitures et font parti du Fronte Amplio, le front large, une union de la gauche uruguayenne et Mujica est devenu président en 2009.

Il donne 90% de son salaire à des oeuvres sociales et vit avec sa femme, une ex de la guerilla, dans une ferme non loin de Montevideo. Attention, la route pour y aller n’est pas goudronnée. Pour les détails, lire cet article de l’Express belge.

Courrier International publie un discours de José Mujica prononcé en Juin au sommet Rio+20, des paroles édifiantes… A méditer chaque jour :

“Nous ne pouvons pas continuer, indéfiniment, à être gouverné par les marchés ; nous devons gouverner les marchés. […]
Les anciens penseurs Epicure, Sénèque ou même les Aymaras disaient : ‘Celui qui est pauvre n’est pas celui qui possède peu, mais celui qui a besoin de beaucoup et qui désire toujours en avoir plus.’ […]
Je viens d’un petit pays très riche en ressources naturelles. Dans mon pays, il y a 3 millions d’habitants. Un peu plus de 3 millions. Mais il y a aussi 13 millions de vaches, les meilleures du monde. Près de 8 à 10 millions de moutons parmi les plus succulents. Mon pays exporte de la nourriture, des produits laitiers, de la viande. C’est une grande plaine où près de 80 % du territoire est exploitable. Mes compatriotes se sont battus pour obtenir la journée de travail de huit heures. Aujourd’hui, ils travaillent six heures. Mais celui qui travaille six heures doit cumuler deux boulots ; donc il travaille encore plus qu’avant. Pourquoi ? Parce qu’il accumule les crédits à rembourser : la moto, la voiture… toujours plus de crédits. Et, quand il a fini de payer, c’est un vieillard perclus de rhumatismes, comme moi, et la vie est passée. Je vous pose la question. Est-ce que c’est cela la vie ? Nous touchons ici au cœur du problème. Le développement ne doit pas être opposé au bonheur, il doit favoriser le bonheur des hommes, il doit favoriser l’amour, les relations humaines, permettre de s’occuper de ses enfants, d’avoir des amis, d’avoir le nécessaire. Parce que c’est précisément la chose la plus précieuse. Et, dans notre combat pour l’environnement, n’oublions pas que l’élément essentiel, c’est le bonheur des hommes. Merci.