27/09/2012
Innocence
Pour en revenir aux remous provoqués par "l'innocence de l'Islam", ce film nul que les défenseurs du prophète disent tous ne pas avoir vu, quelques dessins paru dans Courrier International...
Dessin de Burki paru dans 24 Heures
Mon préféré par Tiounine :
Dessin de Rick Mc Kee
Dessin de Bénédicte (le courrier)
10:02 Publié dans Au fil de la toile | Lien permanent | Commentaires (0) |
26/09/2012
L'algue voit rouge
Le rouge est associé au sang sauf chez les aristos qui ont le sang bleu. En Bretagne et ailleurs, les statues saignent. Quand un lac se met à rougir, on parle du « sang des bourguignons », il arrive que la neige devienne rouge (observation faite naguère au désert de Platée avec Inès et Vav), on parle aussi de pluies sanglantes.
Les statues ou les bénitiers qui saignent dans les églises sont dues à une micro-algue qui se développe grâce à la condensation de l’humidité dans les creux des mains et « les plaies des statues » dès que la température devient clémente et que le soleil darde à travers les vitraux de l’église.
La neige et la pluie rouge sont causée par une autre micro-algue.
Une algue, Oscillatoria rubescens, est aussi responsable du «Sang des Bourguignons»? Un phénomène de coloration décrit pour la première fois dans le lac de Morat, en Suisse, en 1825. Les témoins de cette teinture se sont mis à croire que les eaux rougies étaient, en fait, le sang des Bourguignons tués par les Suisses lors de la bataille de 1476 et qui remontait enfin à la surface, après 349 ans ! Les poussées de cette algue ont gardé l'appellation.
Ce n’est pas une algue mais un champignon, une moisissure, qui colorait en rouge les hosties des églises trop humides. Le sang du Christ, encore…
Pour revenir aux statues, c’est une micro-algue, la Porphyridium cruentum, qui est responsable du saignement. C’est espèce très ancienne a gardé des primitives algues bleues des pigments rouges et bleus. Il est curieux des constater que ces pigments sont des pyrroles (formule C4H5N). Pyrroles qui sont la base des porphyrines. La chlorophylle est une prophyrine au magnésium. Le sang est une porphyrine au fer.
En 1983, Claude Gudin, le grand-père des micro-algues, aidé de Ernest Pignon Ernest, a injecté des micro-algues vivantes dans des sculptures en polyurétane sur des arbres du Jardin des Plantes à Paris. Il dit que l’on pourrait envisager de projeter des micro-algues dans l’environnement des villes et des bâtiments ce qui permettrait d’épuiser le CO2 ambiant.
Des nombreuses études sont menées de par le monde pour mettre les micro-algues au boulot pour fabriquer des hydrocarbures…
et pour finir, un poème...
L’arbre qui boit du vin
Le verse à la terre entière
Il n’est pas bête il est malin
et son ombre sera la dernière
Et son ombre sera la dernière
sur la terre s’il en est encore
et sur la mer et sur la terre
à l’instant de la dernière aurore.
Robert Desnos
11:57 Publié dans Au fil de la toile, Science | Lien permanent | Commentaires (1) |
25/09/2012
Smith
J’ai beau trituré mon numéro de téléphone dans tous les sens, je ne lui trouve pas des masses d’originalité. Sa décomposition en nombre premiers donne des 2, des 3, un 7, et même 103 et 4339. La somme des chiffres donne 36, ce qui ne correspond pas à la somme des chiffres de sa décomposition en nombre premiers.
Vous vous dites « ça y est, cette fois, le père Joël, il décartonne ». Eh bien pas du tout. Je cherche la célébrité. Une célébrité même modeste, si j’ose cet oxymore. C’est ce qui est arrivé à Harold Smith (téléphone 4937775) qui a observé que son numéro, de téléphone donc, avait pour somme de ses chiffres 44, idem pour sa décomposition (essayez, vous verrez). Son Beauf, Albert Wilansky, fit connaître ces nombres sous le nom de nombres de Smith. La série commence par 4, 22, 27, 58, 85, 94, 121, 166, 202, 265, 274, 319, 346, 355, 378, 382, 391, 438, 454, 483, 517, 526, 535, 562, 576, 588, 627, 634, 636, 645, 648, 654, 663, 666…
J’ai un 666 dans mon numéro de portable. C’est paraît-il le numéro du diable dans l’apocalypse de Jean. Versets 167 et 18 : « C'est le moment d'avoir du discernement : celui qui a de l'intelligence, qu'il interprète le chiffre de la bête, car c'est un chiffre d'homme : et son chiffre est six cent soixante-six. »
A noter
- que 666 est la somme des nombres de 1 à 36
- que 36 est la somme des nombres de 1 à 8.
- que la somme des cubes de 1 à 36 est égale à 666 × 666.
- 36 au cube est 6 × 6 × 6 × 6 × 6 × 6.
- que (6 × 6 × 6) + (6 × 6 × 6) + (6 × 6 × 6) + (6 + 6 + 6) = 666 ;
- de plus, on peut remarquer, que la somme des carrés des nombres premiers jusqu'à 17 donne 666. Ainsi : 2² + 3² + 5² + 7² + 11² + 13² + 17² = 666.
- que donc 666 est le 34ième nombre de Smith (666=2 × 3 × 3 × 37)
- que Sin(666°) = Cos(6.6.6°) = - la moitié du nombre d’or.
OK, j’arête avec mes chiffres. Je reprends mes recherches solitaires sans être tout à fait sûr que, si je découvre quelque chose, mon beauf le fera savoir urbi et orbi au monde des mathématiciens ébahis.
Je suis sur la piste des repunits et des nombres palindromiques... Il me semble qu'ils se ressemblent mais shutttt.
13:26 Publié dans Mathématique | Lien permanent | Commentaires (3) |
24/09/2012
Héros randien
Au fil de la toile, je découvre que Balthasar Picsou était un héros randien. Quand j’étais môme, j’adorais les histoires de Picsou dans l’album de Mickey que ne manquait pas de m’offrir mon parrain deux fois l’an. Je ne savais pas que ces histoires en bande dessinées tentaient de me mettre en tête les ressorts qui soutiennent le libéralisme économique dans l’esprit de la populace.
Par chance, j’ai la tête assez solide et, plus tard, j’ai appris le doute chez Diderot et Voltaire. C’est pourquoi, quand, dans ma jeunesse, quelqu’un de plutôt pauvre m’expliquait que l’on vivait dans une société de liberté où tout était possible y compris de devenir plus riche que riche, je me grattais la tête en me mettant en colère. Et, aujourd’hui, je me la gratte toujours mais, cette fois, en ricanant. Preuve que je m’améliore.
Bien sûr, quelques chanceux gagnent au loto.
Il arrive même parfois qu’un entrepreneur parti de peu devienne riche en marchant sur la tête des pauvres mais, il arrive bien plus souvent qu’un héritier devienne plus riche que riche en marchant sur la tête des entrepreneurs partis de peu et sur celle des pauvres.
Je m’excuse mais je n’ai pas encore défini l’adjectif randien. Cela vient de Ayn Rand [photo] née Alissa Zinovievna Rosenbaum, philosophe, scénaristeet romancière américaine d'origine russe, née le 2 février 1905 à Saint-Pétersbourg et morte le 6 mars 1982 à New York.
Ayn Rand est considérée comme la théoricienne d'un capitalisme individualiste ainsi que d'un libertarianisme refusant toute forme de coercition et prônant les valeurs de la raison, du travail et de l'« égoïsme rationnel », son concept central. Ayn Rand prône également l'indépendance et le « laissez-faire » face à toute forme de collectivisme ou de religion établis. Bref Ayn Rand est la théoricienne du « tous le monde peut devenir plus riche que riche en travaillant plus… »
La justification de l’égoïsme d’Oncle Picsou.
N’empêche que c’est grâce à ce mythe de la richesse possible et espérée par tous que la moitié des ricains, y compris de vrais pauvres, ont voté pour W Bush fils de Gorges Bush lui-même héritier de Prescott Bush et risquent de voter pour Mitt Romney, l’héritier de W. Romney.
La roue de la fortune continue de tourner dans nos têtes fragiles qu'il faudrait peut-être dérandiser un jour.
09:46 Publié dans Au fil de la toile, Libéralisme | Lien permanent | Commentaires (6) |
20/09/2012
Bonnes
La société indonésienne ne saurait fonctionner sans bonnes. Mais comment appeler les bonnes ? Par chance les indonésiens parlent, en plus de l'indonésien, le javanais - pas le bête javanais argotique qui consiste à intercaler VA ou AV entre voyelles et consonnes « Supermarché devenant Savupavermavarchavé » - non, la langue parlée dans l'île de Java.
La bonne qui autrefois s’appelait BABU est devenue MBOK, mère en javanais puis MBAK Sœur aînée en javanais ou encore MAID en anglais. Bref les indonésiens ont des problèmes, conclut l'hebdo Tempo relayé par Courrier International, avec le regard qu’ils portent sur leurs bonnes.
Chez nous ce problème date un peu mais on a aussi utilisé les mots: domestique, employée de maison, bonne à tout faire, gouvernante, nurse, servante, soubrette, camériste, demoiselle, femme de chambre, gouvernante et même odalisque, la bonne du harem.
Mais pendant ce temps-là Grand-Père court après la bonne
En lui disant que l'argent ne fait pas le bonheur
Comment voulez-vous bonnes gens que nos bonnes bonnes
Et que nos petits épargnants aient le sens des valeurs
Du latin ancilla, servante, il nous est resté l’adjectif ancillaire qui est surtout utilisé dans l’expression amours ancillaires (coucher avec la bonne ou tenter de... comme dans la chanson de Brel…)
Mais pendant ce temps-là Grand-Père court après la bonne
En lui disant que l'armée elle bat le beurre
Comment voulez-vous bonnes gens que nos bonnes bonnes
Et que nos chers pioupious aient le sens des valeurs
Chez Audiard dans le cave se rebiffe il s’agit de bévue :
— Pour une fois que je tiens un artiste de la Renaissance, je ne veux pas le paumer à cause d'une bévue ancillaire.
— Une quoi ?
— Une connerie de ta bonniche !
Et on ajoute le mot "boniche".
Mais pendant ce temps-là Grand-Père court après la bonne
En lui disant que les curés sont farceurs
Comment voulez-vous bonnes gens que nos bonnes bonnes
Et nos petits incroyants aient le sens des valeurs
Et le bouquet final :
Mais pendant ce temps-là Grand-Mère se tape la bonne
En lui disant que les hommes sont menteurs
Comment voulez-vous bonnes gens que nos bonnes bonnes
Et que notre belle jeunesse aient le sens des valeurs
…Et encore la bonne chez Charles :
Les jours de repassage,
Dans la maison qui dort,
La bonne n'est pas sage
Mais on la garde encore.
On l'a trouvée hier soir,
Derrière la porte de bois,
Avec une passoire, se donnant de la joie.
La barbe de grand-père
A tout remis en ordre
Mais la bonne en colère a bien failli le mordre.
Il pleut sur les ardoises,
Il pleut sur la basse-cour,
Il pleut sur les framboises,
Il pleut sur mon amour.
22:53 Publié dans Au fil de la toile, Mots | Lien permanent | Commentaires (1) |
15/09/2012
Mise en scène
Quand j’étais gamin, j’adorais écouter les conversations des adultes.
Un jour, j’ai surpris un de mes oncles en train d’expliquer à ma mère comment, dix ans plus tôt, il avait testé sa future femme avec laquelle il était , au moment de son récit, en train de divorcer.
Le stratagème du tonton était simple :
Quand la belle venait chez lui, le tonton mettait quelques billets entre les piles de drap de l’armoire en se disant que normalement, n’importe qu’elle femme, surtout si elle était d’une honnêteté limite, devait fouiller et trouver les billets. Evidement, pensais-je, si elle est maligne, elle ne commettra pas d’erreur. Je ne sais pas si la tante était honnête ou maligne, toujours est-t-il qu’elle ne prit pas le magot. Chose qui, rétrospectivement semblait chagriner mon oncle.
Eh bien, un homme d’affaire russe a fait beaucoup mieux. Pour être sûr qu’Irina, sa petite amie, l’aimait vraiment, celui-ci a simulé sa propre mort dans un accident de voiture. Pour réussir sa mise en scène, Alexeï Bykov avait engagé un scénariste, des cascadeurs, des acteurs, des maquilleurs, transformé une voiture en épave et fait venir une fausse ambulance.
Irina, à qui il avait donné rendez-vous ce jour-là au centre d’Omsk, est arrivée juste à temps pour voir des brancardiers charger son corps ensanglanté dans l’ambulance. La jeune femme a éclaté en sanglots, ramenant à la vie le macchabée, qui a illico demandé – et obtenu – sa main, rapporte la Komsomolskaïa Pravda via Courier International.
23:11 Publié dans Au fil de la toile | Lien permanent | Commentaires (0) |
13/09/2012
Lazika
J’ai parlé ici de la ville de Batoumi en Adjarie province de la Géorgie sur la mer Noire et de ses fontaines à chacha, la slivovitch (sliva-prune en russe) locale.
Donald Trump a aussi trompeté un investissement de 100 millions de dollars dans la ville de Batoumi afin de bâtir une « Trump Tower » de 47 étages mais sans chacha.
Le sémillant président Mikhail Saakashvili a décidé de faire encore mieux avec la ville de Lazika (au nord de Poti). Pour l’instant, Lazika n’est qu’un char d’assaut géorgien et un marais situé sur une zone littorale quasiment inoccupée. Dans 10 ans, selon Mikhail, on y verra gratte-ciels, lotissements et centres d’affaires. Le Dubaï de la Mer Noire.
682 millions seront nécessaires afin de réaliser les travaux. L’objectif est de construire d’ici dix ans une ville du futur, mi- station balnéaire, mi- centre d’affaires, capable de rivaliser avec Dubai ou Bakou (Azerbaidjan) actuellement en pleine expansion.
La Géorgie est maintenant une destination prisée des investisseurs : oléoduc Bakou-Tbilissi-Ceyhan, ligne de chemins de fer Kars-Akhalkalaki-Tbilissi-Bak ou encore le gazoduc Bakou-Tbilissi-Erzerum.
En 2007, la croissance du PIB a été de 12,3% ; 9,4% en 2006 ; 9,6% en 2005. Le conflit avec la Russie a réduit la croissance à 2,3% en 2008 puis jusqu’à la récession en 2009. Tbilissi a renoué avec la croissance dès 2010 avec 2% puis s’est poursuivie en 2011 à 7%. Cette année, elle devrait atteindre 8,8%.
Lazika se situe à côté de l’Abkhazie qui va encore nourrir pas mal de militaires russes dans les 50 prochaines années. On se souvient que le conflit de 2008 portait sur l’indépendance de l'Ossétie du Sud et qu’avec l’aide des russes, l'Abkhazie avait confirmé son indépendance et gratté un bout de territoire.
00:13 Publié dans Au fil de la toile, Géographie | Lien permanent | Commentaires (0) |