26/09/2012
L'algue voit rouge
Le rouge est associé au sang sauf chez les aristos qui ont le sang bleu. En Bretagne et ailleurs, les statues saignent. Quand un lac se met à rougir, on parle du « sang des bourguignons », il arrive que la neige devienne rouge (observation faite naguère au désert de Platée avec Inès et Vav), on parle aussi de pluies sanglantes.
Les statues ou les bénitiers qui saignent dans les églises sont dues à une micro-algue qui se développe grâce à la condensation de l’humidité dans les creux des mains et « les plaies des statues » dès que la température devient clémente et que le soleil darde à travers les vitraux de l’église.
La neige et la pluie rouge sont causée par une autre micro-algue.
Une algue, Oscillatoria rubescens, est aussi responsable du «Sang des Bourguignons»? Un phénomène de coloration décrit pour la première fois dans le lac de Morat, en Suisse, en 1825. Les témoins de cette teinture se sont mis à croire que les eaux rougies étaient, en fait, le sang des Bourguignons tués par les Suisses lors de la bataille de 1476 et qui remontait enfin à la surface, après 349 ans ! Les poussées de cette algue ont gardé l'appellation.
Ce n’est pas une algue mais un champignon, une moisissure, qui colorait en rouge les hosties des églises trop humides. Le sang du Christ, encore…
Pour revenir aux statues, c’est une micro-algue, la Porphyridium cruentum, qui est responsable du saignement. C’est espèce très ancienne a gardé des primitives algues bleues des pigments rouges et bleus. Il est curieux des constater que ces pigments sont des pyrroles (formule C4H5N). Pyrroles qui sont la base des porphyrines. La chlorophylle est une prophyrine au magnésium. Le sang est une porphyrine au fer.
En 1983, Claude Gudin, le grand-père des micro-algues, aidé de Ernest Pignon Ernest, a injecté des micro-algues vivantes dans des sculptures en polyurétane sur des arbres du Jardin des Plantes à Paris. Il dit que l’on pourrait envisager de projeter des micro-algues dans l’environnement des villes et des bâtiments ce qui permettrait d’épuiser le CO2 ambiant.
Des nombreuses études sont menées de par le monde pour mettre les micro-algues au boulot pour fabriquer des hydrocarbures…
et pour finir, un poème...
L’arbre qui boit du vin
Le verse à la terre entière
Il n’est pas bête il est malin
et son ombre sera la dernière
Et son ombre sera la dernière
sur la terre s’il en est encore
et sur la mer et sur la terre
à l’instant de la dernière aurore.
Robert Desnos
11:57 Publié dans Au fil de la toile, Science | Lien permanent | Commentaires (1) |
Commentaires
Mais c'est violet !
Écrit par : Garou | 26/09/2012
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