14/06/2012
Le GPS de mamie
A quel âge commence la vieillesse ? Il semble bien qu’à partir de 18 ans, voire même avant, on commence à perdre de l’acuité auditive et que nos capacités diminuent lentement en allant vers le troisième et le quatrième âge que chacun définira comme il l’entend.
Heureusement, le monde moderne permet de pallier à certaines de nos déficiences. Les prothèses fleurissent. Lunettes, appareils auditifs mais aussi des appareils étudiés pour les séniors comme ces téléphones à large touches et au son amplifié.
Dernière nouveauté, le Granny Nav, un GPS spécial grands-mères que les papys peuvent aussi utiliser. Le Granny Nav évite aux anciens, peu sûrs de leur jugement, les carrefours compliqués et les virages à gauche toujours plus difficiles à négocier pour les anciens (même en politique) car il faut couper la file d’en face.
Question : Y a-t-il toujours une route qui tourne à droite pour rentrer chez soi ?
Thèse, antithèse, synthèse et prothèse viennent du verbe grec tithenai, placer, mettre. Donc mettre à la place (pro).
11:15 Publié dans Au fil de la toile | Lien permanent | Commentaires (2) |
13/06/2012
Barbecue
Brett Sigworth avait organisé un big barbecue. Le soleil dardait sur l’Ohio. Prudent, Brett s’est enduit de crème solaire avant de mettre la viande sur le feu. En posant le T-bone sur la grille son bras s’est embrasé et le reste du corps a suivi. Grillé à point, Brett va attaqué la société Banana Boat qui a oublié d’indiquer que la crème était inflammable.
Finir d’un cancer ou en grillade, il faut choisir.
10:26 Publié dans Au fil de la toile, Brèves | Lien permanent | Commentaires (0) |
07/06/2012
Double entrée
Vous avez sans doute lu la lettre de George Sand à Musset qui comporte une invite cachée quand on lit une ligne sur deux... (voir plus bas)
Voici un texte issu du PS à lire normalement pour les partisans du candidat normal. Pour les copains de Pierre, les sarkozistes, les gars de l'UMP, commencez par le bas. Pour les adpetes du Modem, je ne sais pas trop... choisissez les phrases qui vous arrangent...
Au PS, nous accomplissons ce que nous promettons.
Seuls les imbéciles peuvent croire que
nous ne lutterons pas contre la corruption.
Parce que, il y a quelque chose de certain pour nous :
L’honnêteté et la transparence sont fondamentales pour atteindre nos idéaux.
Nous démontrons que c’est une grande stupidité de croire que
les mafias feront partie du gouvernement.
Nous assurons, sans l’ombre d’un doute, que
la justice sociale sera le but principal de notre mandat.
Malgré cela, il y a encore des gens stupides qui s’imaginent que
l’on puisse gouverner
avec les ruses de la vieille politique.
Assumant maintenant le pouvoir, nous ferons tout pour que
soit mis fin aux situations privilégiées et au trafic d’influences
nous ne permettrons d’aucune façon que
nos enfants meurent de faim
nous accomplirons nos desseins même si
les réserves économiques se vident complètement
nous exercerons le pouvoir jusqu’à ce que
vous aurez compris qu'à partir de maintenant
nous sommes avec François Hollande, l’homme qui réinvente le rêve
George Sand par Delacroix:
De George à Alfred
Cher ami,
Je suis toute émue de vous dire que j'ai
bien compris l'autre jour que vous aviez
toujours une envie folle de me faire
danser. Je garde le souvenir de votre
baiser et je voudrais bien que ce soit
une preuve que je puisse être aimée
par vous. Je suis prête à montrer mon
affection toute désintéressée et sans cal-
cul, et si vous voulez me voir ainsi
vous dévoiler, sans artifice, mon âme
toute nue, daignez me faire visite,
nous causerons et en amis franchement
je vous prouverai que je suis la femme
sincère, capable de vous offrir l'affection
la plus profonde, comme la plus étroite
amitié, en un mot : la meilleure épouse
dont vous puissiez rêver. Puisque votre
âme est libre, pensez que l'abandon ou je
vis est bien long, bien dur et souvent bien
insupportable. Mon chagrin est trop
gros. Accourrez bien vite et venez me le
faire oublier. À vous je veux me sou-
mettre entièrement.
Votre poupée
En fait, cette lettre est un canular...
Voici, le vrai échange (lire le premier mot de chaque ligne)
De Musset à Sand :
Quand je jure à vos pieds un éternel hommage
Voulez-vous qu'inconscient je change de langage
Vous avez su captiver les sentiments d'un coeur
Que pour adorer forma le Créateur.
Je vous aime et ma plume en délire.
Couche sur le papier ce que je n'ose dire.
Avec soin, de mes lignes, lisez les premiers mots
Vous saurez quel remède apporter à mes maux.
De Sand à Musset :
Cette indigne faveur que votre esprit réclame
Nuit à mes sentiments et répugne à mon âme
19:37 Publié dans Au fil de la toile, Humour | Lien permanent | Commentaires (2) |
05/06/2012
La lance
Jacob Zuma est président de l’Afrique du Sud. DSK aurait pu être président de la France… Mais la comparaison ne s’arrête pas là.
En décembre 2005, Jacob Zuma, alors vice-président de son pays est inculpé pour le viol d'une jeune militante de l’ANC, parti dont Zuma était alors le président. On apprend que la femme en question était séropositive et que Zuma le savait. On constate que Zuma ne connaît rien au Sida pensant s’être débarrassé du virus en se lavant. On sait que plus de 1 sud-africain sur 10 est porteur du virus.
Comme DSK, Zuma a plaidé le rapport consenti. Au procès, le juge van der Merwe dresse un portrait très sévère de la plaignante ainsi que des policiers qui avaient mené l'enquête.
La même année, le 2 juin 2005, après un procès de sept mois, Schabir Shaik, homme d'affaires et conseiller financier de Jacob Zuma, est condamné à quinze ans de prison ferme pour avoir versé près de 160 000 euros au vice-président Jacob Zuma. Inculpé de corruption, Zuma va être acquitté une deuxième fois. En 2008, le juge invalide toute la procédure pour vice de forme.
Son avenir politique semble pourtant bien compromis. Pourtant, en 2009, Jacob Zuma devient président et successeur de Thabo Mbeki lui-même successeur de Nelson Mandela . Chrétien de la tribu zulu, Zuma revendique son droit à la polygamie. On lui connaît 6 épouses dont deux officielles. Il est aussi considéré comme étant le père biologique d’au moins 14 à 17 enfants issus de 11 compagnes différentes. On ne compte plus ses relations extraconjugales...
C’est pourquoi, le tableau ci-dessus de Brett Murray, artiste provocateur (pléonasme) montre Zuma en Lénine (voir affiche soviètique) aux attributs bien visibles. Malheureusement, l’organisateur de l’expo a reçu trop de menaces et a été contraint de décrocher le tableau intitulé the spear, « la lance ». Un site internet l’a enlevé aussi. Fin de l’incendie titre Libération. A voir ?
18:00 Publié dans Au fil de la toile, Humour | Lien permanent | Commentaires (1) |
03/06/2012
Daniel Meynard
Hier, Saint-Julien célébrait dignement le « Daniel Meynard Day ». Ce fut un grand moment et une belle fête. Merci aux organisateurs pour avoir retrouvés tous ces objets qui font partie la légende de Daniel Meynard.
Autiste asperger, Daniel Meynard (1920-2009), aura marqué son époque. Touche à tout de génie, successivement ou même parfois concomitamment neurologue, ethnologue, écrivain, journaliste, illustrateur, philosophe, poète, cuisinier, océanographe, comédien, musicien, plasticien, inventeur et réalisateur, Daniel Menard doit beaucoup à l’Afrique.
C’est sans doute de sa rencontre avec Jean-Baptiste Botul que Daniel Meynard tirera sa philosophie de la vie axée sur le don de soi et la volonté d’animer son destin sans se laisser piéger par les murs. L’espace de la rue, qu’il soit en bitume ou en terre battue de latérite bordée de baobabs*, aura été, faisant suite à Botul et dans la droite ligne d’Emmanuel Kant, son espace naturel de pensée.
A noter que BHL, notre Bernard Henry national, a puisé pas mal de ses idées chez Daniel Meynard sans toujours citer ses sources. Mais, comme disait Daniel « les idées sont à tout le monde, y compris à ceux qui n’en ont pas. »
En avançant en âge, Daniel Meynard, n’a eu de cesse d’approfondir ses racines africaines. Il s’est penché sur l'oeuvre d’un autre Jean-Baptiste qu’il avait brièvement rencontré dans la clandestinité, à Paris, au début des années quarante. JBM, comme aimait à se faire appeler Jean-Baptiste Mouche, fut pour Meynard, une mine de concepts puisés dans les méandres d’un cerveau éruptif. Métaphore d’autant plus frappante que le mot méandre nous vient directement d’un fleuve de turquie divinisé par les grecs. Et on sait à quel point les fleuves ont compté dans la vie de Meynard depuis sa naissance au confluent de l’Oubangui et du Charri.
Bref, de cette journée mémorable à Saint Julien, les commerçants retiendront des tracas pour accéder à leurs échoppes, les payeurs d’impôt une légère augmentation de la facture, les services municipaux pas mal de défis techniques, les buveurs de bière se souviendront que la Blonde du Salève, servie à la pression, était inhabituellement amère et la population en général que ce fut une bien belle commémoration.
* Si le coeur vous dit, intéressez-vous au concept de baobabité ou de baobabisme.
11:24 Publié dans Au fil de la toile, St Julien | Lien permanent | Commentaires (0) |
31/05/2012
Le cas Sneijder
Je disais dans la note précédente que j’avais lu, le mois dernier, le cas Sneijder de Jean-Paul Dubois sur les recommandations d’un lecteur assidu mais furtif de ce blog.
Le lecteur furtif ne commente pas, il envoie à la rigueur un mail des quatre coins du monde (des coins qui en général ne tournent pas très rond). Quoi qu’il en soit, la recommandation était excellente et m’a même donné envie de lire d’autre Dubois dont on fait les livres.
Or j’apprends que ce livre fait partie de la sélection du livre Inter 2012 dont le jury est présidé par la géniale Amélie Nothomb. Je me dis que les jurés de cette année sont des sacrés chanceux parce que, en plus d’Amélie, ils vont choisir un livre au moins aussi bon que le cas Sneijder car, indiscutablement, ce livre est un petit bijou.
Paul Sneijder est victime d'un accident rarissime : une chute d'ascenseur dans un immeuble à Montréal, la ville où il s'est installé avec sa deuxième femme, Anna. Paul restera dans le coma durant une vingtaine de jours avant de se réveiller et d'apprendre qu'il est le seul rescapé de l'accident, les quatre autres passagers, parmi lesquels sa fille Marie, sont morts sur le coup. La vie de Paul va changer. Il quitte son job à la SAQ, la Société des alcools du Québec. Sa femme, Anna lui apparaît tout à coup comme une étrangère, ridicule avec ses prétentions de working-woman et son obsession de l'apparence sociale. Les jumeaux qu'Anna lui a donnés sont avocats fiscalistes en France ? Deux imbéciles avides et incapables d'affection, qui se sont toujours accommodés de l'ostracisme ignoble de leur mère à l'égard de Marie leur demie-soeur. Plus rien ne semble compter désormais pour Paul, à l'exception de l'urne contenant les cendres de sa fille, posée sur son bureau.
On se soucie peu des ascenseurs, en pourtant c’est un élément central de nos vies contemporaines. Le « coeur palpitant » de l'univers urbain dans lequel la plupart d'entre nous vivons aujourd'hui. « Il est le miracle mécanique qui a un jour permis aux villes de se redresser sur leurs pattes arrière et de se tenir debout. » Imaginez un peu, avance Paul Sneijder : sans ascenseur, plus de verticalité, plus d'empilement les uns sur les autres. La densité urbaine baisse d'un coup. De là à penser que les ascenseurs sont à l'origine de tous nos maux, il n'y a qu'un pas, que Paul Sneijder n'hésite pas à franchir. C'est à cause d'eux que nous sommes aujourd'hui contraints de vivre comme des fourmis dans un espace de plus en plus restreint, entassés, concentrés, soumis à une promiscuité de moins en moins supportable. Comment avons-nous pu accepter cela ? s'interroge Sneijder, qui a, il est vrai, quelques raisons d'en vouloir aux ascenseurs, puisqu'il a subi la défaillance de l'un d'entre eux, seul survivant d'un terrible accident où sa fille a péri sous ses yeux...
Après avoir quitté la SAQ, Paul devient dogwalker (promeneur de chiens), au grand dam de sa femme qui trouve cette activité grotesque. Son patron (un grec mathématicien, obsédé par les nombres premiers palindromiques) incite Paul à participer à des concours de chiens en tant que handler, sorte d'accompagnateur « à mi-chemin entre le danseur mondain et le montreur d'ours », chargé de tenir la laisse pendant que les juges examinent l'animal. Paul refuse et finit par se battre avec un propriétaire qui ne jure que par lui… Tout ça finira mal, on le devine : on ne sort pas impunément des rails de la normalité, surtout quand on est marié avec une Anna pliée aux règles de la vie sociale, adpte du travailler plus pour gagner beaucoup plus d'argent et qu'en plus, on a deux jumeaux idiots pour veiller sur vous par-dessus l'Atlantique. N’attendez pas un happy-end. La fin est encore pire que celle d’une vie française pour ceux qui l’on lu.
Ce livre est clairement une métaphore de notre monde en chute libre comme l’ascenseur que prend Paul. La situation de Paul par rapport à Anna et aux jumeaux manque de vraisemblance. On peut penser que le vrai Paul n’aurait pas pu vivre si longtemps aux côtés de trois abrutis de ce calibre. Pourtant, ce qui pourrait apparaître comme un défaut, est en fait une qualité si on considère ce livre comme une allégorie de la vie moderne. De même la fin radicale montre une société sans espoir. Jean-Paul Dubois a forcé le trait.
Au-delà de l’histoire, il y a le style de Dubois. Un style très travaillé. Une utilisation de vocabulaire recherché. Un plaisir pour les adeptes de la belle écriture. Sans conteste le livre d'un grand écrivain.
Et puis, jallais oublié, ce lire contient des passages hillarants. Des situations d'une cocasserie irrésistible.
Non, décidément, si les jurés du livre Inter ont mieux à se mettre sous la dent, ce ne sera vraiment pas de bol pour Dubois qui arriverait une année trop riche. Ceci me semble bien peu vraisemblable. Moi, ancien juré 2006, je vote pour lui. La cas Sneijder sera la livre Inter 2012 ! Attendez-vous à entendre Amélie en dire du bien.
20:48 Publié dans Lecture, Livre Inter | Lien permanent | Commentaires (1) |
30/05/2012
Les ignorants
Ce blog roupille comme le fait remarquer une fidèle lectrice. Pendant ce temps, le Garde-Mots s’est fait opéré à cœur ouvert. J’ai pas mal de chroniques de lecture en retard.
- 1Q84 Trois gros livres de Murakami, jamais déçu par Haruki !
- Le cas Snijder de Jean-Paul Dubois, une découverte !
- Une vie française du même pour poursuivre la découverte.
- Et enfin une délicieuse BD : Les ignorants d’Étienne Davodeau offert par Inès et Xav.
Pendant un an, Étienne Davodeau a goûté aux joies de la taille, du décavaillonnage, de la tonnellerie ou encore s'est interrogé sur la biodynamie.
Richard Leroy, de son côté, a lu des bandes dessinées choisies par Étienne, a rencontré des auteurs, s'est rendu dans des festivals, est allé chez un imprimeur, s'est penché sur la planche à dessin d'Étienne...
Étienne et Richard échangent leurs savoirs et savoir-faire, mettent en évidence les points que ces pratiques (artistiques et vigneronnes) peuvent avoir en commun.
Le dessin est très beau. Il y a de l’humour. Nos deux personnages sont hauts en couleur, en particulier Richard Leroy. Celui-ci vient du monde e la banque via la dégustation et s’est installé sur 3 hectares à Rablay sur Layon. Il a rapidement vinifié ses chenins en sec. Le chenin est un cépage né en Anjou, attesté dés le 9ième siècle. Le renom des blancs secs de Richard n’est plus à faire, on dit qu’ils dépassent les meilleurs Bourgogne. Si vous n’y connaissez rien en vin, lisez cette BD. Si vous n’y connaissez rien en BD, lisez la aussi.
Etienne à droite
Richard à gauche
avec son pelage d'été
sur fond de vignes
Richard Leroy
09:00 Publié dans Lecture | Lien permanent | Commentaires (2) |