03/06/2012
Daniel Meynard
Hier, Saint-Julien célébrait dignement le « Daniel Meynard Day ». Ce fut un grand moment et une belle fête. Merci aux organisateurs pour avoir retrouvés tous ces objets qui font partie la légende de Daniel Meynard.
Autiste asperger, Daniel Meynard (1920-2009), aura marqué son époque. Touche à tout de génie, successivement ou même parfois concomitamment neurologue, ethnologue, écrivain, journaliste, illustrateur, philosophe, poète, cuisinier, océanographe, comédien, musicien, plasticien, inventeur et réalisateur, Daniel Menard doit beaucoup à l’Afrique.
C’est sans doute de sa rencontre avec Jean-Baptiste Botul que Daniel Meynard tirera sa philosophie de la vie axée sur le don de soi et la volonté d’animer son destin sans se laisser piéger par les murs. L’espace de la rue, qu’il soit en bitume ou en terre battue de latérite bordée de baobabs*, aura été, faisant suite à Botul et dans la droite ligne d’Emmanuel Kant, son espace naturel de pensée.
A noter que BHL, notre Bernard Henry national, a puisé pas mal de ses idées chez Daniel Meynard sans toujours citer ses sources. Mais, comme disait Daniel « les idées sont à tout le monde, y compris à ceux qui n’en ont pas. »
En avançant en âge, Daniel Meynard, n’a eu de cesse d’approfondir ses racines africaines. Il s’est penché sur l'oeuvre d’un autre Jean-Baptiste qu’il avait brièvement rencontré dans la clandestinité, à Paris, au début des années quarante. JBM, comme aimait à se faire appeler Jean-Baptiste Mouche, fut pour Meynard, une mine de concepts puisés dans les méandres d’un cerveau éruptif. Métaphore d’autant plus frappante que le mot méandre nous vient directement d’un fleuve de turquie divinisé par les grecs. Et on sait à quel point les fleuves ont compté dans la vie de Meynard depuis sa naissance au confluent de l’Oubangui et du Charri.
Bref, de cette journée mémorable à Saint Julien, les commerçants retiendront des tracas pour accéder à leurs échoppes, les payeurs d’impôt une légère augmentation de la facture, les services municipaux pas mal de défis techniques, les buveurs de bière se souviendront que la Blonde du Salève, servie à la pression, était inhabituellement amère et la population en général que ce fut une bien belle commémoration.
* Si le coeur vous dit, intéressez-vous au concept de baobabité ou de baobabisme.
11:24 Publié dans Au fil de la toile, St Julien | Lien permanent | Commentaires (0) |
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