22/02/2012
Public
En ce moment le mot peuple est à la mode. Le peuple est souverain.
En Suisse on dit couramment Le souverain pour parler du peuple.
Dans son contrat social Jean-Jacques Rousseau parle du souverain. Au chapitre VII précisément intitulé « Du souverain », il dit : « chaque individu est citoyen car il participe à l’autorité souveraine, et sujet car il est soumis aux lois. » L'homme du peuple est donc schizophrène.
On nous parle trop du peuple, ce n’est pas bon signe. C’est sans doute qu’on va nous empapaouter. Il y en a qui disent que le peuple est au poil, d'autres que le peuple ne travaille pas assez, qu'il a un poil dans la main. A la fin, c'est sûr, le peuple va se retrouver à poil.
Un peu d’étymologie : d’après Alain Rey qui tombe pile poil, le mot public viendrait d’un croisement de deux adjectifs : Pubicus qui a donné pubis et aussi pubère, celui qui a des poils et peut donc s’occuper de la res publica, la chose publique et poplicus qui a donné populus le peuple. On comprend pourquoi nos hommes publics nous caressent dans le sens du poil. Conseillés par des publicitaires, ils se comportent parfois en filles publiques pour attirer nos suffrages.
A l’occasion, ils aiment bien publier un livre pour nous expliquer à quel point il sont au service du public mais par toujours pour le maintien des services publics. Etonnamment, il arrive que ce genre de publication se vende. C’est de notoriété publique, le peuple est inconséquent, surtout quand il devient... le grand public.
21:36 Publié dans Mots | Lien permanent | Commentaires (2) |
20/02/2012
Fin de vie
Droit à une fin de vie digne et heureuse. Envoi de Josie : Plaidoiries de lycéens au Mémorial de Caen… Le plaidoyer d’Alma. Remarquable !
21:22 Publié dans Au fil de la toile | Lien permanent | Commentaires (1) |
19/02/2012
Maths encore
A la suite de ma visite à l’assemblée nationale, j’avais recherché les vidéos des auditions sur les mathématiques en France et dans les science. Pas de pot, la vidéo était déjà archivées.
Du coup, j’ai demandé qu’ils la remettent. Et bien la voilà : La vidéo "OPECST : réunion avec MM. Cédric Villani et Ngo Bao Chau, médaillés Fields et de M. Yves Meyer, prix Gauss" du 17/11/10 que vous avez demandée est maintenant disponible. Vous pouvez dès à présent cliquer sur le lien ci-dessous pour y accéder : Voir la vidéo.
En cherchant des infos sur Cédric Villani, j’ai constaté qu’il y avait un salle Fokko Du Cloux à l’université Claude Bernard – Lyon 1 ce qui n’est que justice. Et comme c’est dimanche voici quelques beaux zooms sur des fractales et/ou pour les musiciens un morceau de musique fractale.
Musique Alberto Posadas
Et pour finir un autre animal la chrysode:
15:12 Publié dans Mathématique | Lien permanent | Commentaires (0) |
18/02/2012
Abattage
Je mange de moins en moins de viande. Je trouve que c’est mieux, pour ma santé et pour la planète. Ceci dit, je ne suis pas végétarien. Je sais, c'est un peu la bobo attitude. N'empêche que j’aimerais bien que, quand je mange un steak ou une daube, la vache ait été abattue avec le moins de souffrance possible (la BB attitude en quelque sorte).
Or, il semble que, en France, la plupart des animaux sont tués selon la méthode dite traditionnelle ou rituelle, sans étourdissement alors que la loi européenne fait obligation d’étourdir les bêtes sauf pour la consommation Hallal ou Kasher. Mais comme ce mode d’abattage par égorgement direct est moins cher, la plupart des abattoirs de France pratique la méthode dite traditionnelle.
Vous pouvez signer la pétition ici. Difficile de rédiger une pétition de manière aussi peu lisible. Vous pouvez aussi créer une pétition disant simplement que vous exigez une étiquette « viande abattue selon la méthode Hallal/Kasher sans étourdissement préalable de l’animal ». Ensuite faites pression sur votre boucher. Vous pouvez en parler à votre candidat député. Pas mal de tentatives ont été menées récemment à l'assemblée mais sans succès. Comme d'hab, on parle, on parle... Les députés néerlandais, eux, s'en sont occupés.
Publié le 29 juin 2011 - 3:45pm - Les animaux doivent être étourdis avant d'être abattus selon les rituels halal et casher, sauf dans les cas où il peut être prouvé que l'animal ne souffre pas plus que lors d'un abattage avec étourdissement, ont décidé mardi les députés néerlandais.
A noter que si la méthode rituelle permet aux abattoirs de chez nous de se faire plus de sou (une religion très en vogue) en faisant souffrir les bêtes selon des méthodes d’un autre âge, elle nous fait aussi courir plus de risque au niveau sanitaire selon les experts. Je ne pense pas que le spécisme (allez voir chez le Garde-Mots) soit comparable au racisme, mais c’est de l’humanisme que d’éviter la souffrance, même animale et puis, ces rites d’égorgement sont basés sur des croyances, pour moi, incompréhensibles.
Abattre - (même racine que battre) A l'origne faire tomber un édifice, puis des arbres et enfin toute sorte de choses. Donne abattu pour désigné quelqu'un de pas très battant. Abattement pour un réduction d'impoté. Abbats ou abattis pour la tripaille. Abattant pour un strapontin ou un meuble. Rabattre et rabatteur pour du gibier ou en rabattre quand on baisse ses prétentions. Rabattre son caquet (de caquettement des oiseaux, bavardages). Abat-jour et rabat-joie.
Je suis un peu ennuyé de constater que Marine Le Pen reprend, aujourd'hui, ce sujet. L'affirmation comme quoi il n'y a plus d'abattoirs "non rituels" en île de France vient de l'émission Envoyé Spécial.
Ceci dit, ce n'est pas parce que l'extrême droite s'empare d'un sujet qu'il ne pose pas une bonne question. L'arrière-pensée politique est évidement le problème.
10:13 Publié dans Au fil de la toile | Lien permanent | Commentaires (18) |
16/02/2012
Münchhausen
L’Allemagne est devenue le modèle à suivre, le paradigme de toute économie et même de toute politique qui se respecte. Il nous faut donc abandonner Tartarin de Tarascon, qui naguère traquait le chômage à Tarascon (con) et allait chercher la croissance avec les dents dans la jungle de Bruxelles (sel), pour le remplacer par, un vrai héros germain, le baron de Munchhausen (zen).
Le baron est un personnage qui a existé. C’était un officier allemand qui vécut de 1720 à 1797. Ses aventures ont fait l’objet de nombreux récits. Le premier fut publié en anglais (déjà) en 1785 par Rudolf Erich Raspe et traduit un an plus tard en allemand sous le titre Abenteuer des berühmten Freiherrn von Münchhausen. Une version française expurgée (déja) sera publiée peu après par Théophile Gautier, illustrée par le génial Gustave Doré (images).
Les récits sont basés sur ce que racontait le baron. Le plus connu des épisodes met en scène le baron et son cheval sur le point de se noyer. Soudain, illumination, il se prend par les cheveux, il tire très fort et sauve la situation en les sortant, lui et son cheval, du bourbier dans lequel, ils s’étaient mis.
Une autre fois, tombé à nouveau dans un marais, le baron s'en sort en tirant sur ses bottes. Anecdote à l'origine du mot anglais bootstrap. En informatique, il décrit le premier programme nécessaire au chargement du système d'exploitation dans la mémoire vive de l'ordinateur.
Le baron peut voler en s’accrochant à un boulet de canon, il fabrique un bateau montgolfière en collectant les culottes de ses dames, etc... Il est très, très fort.
Son nom a été donné à une maladie psychiatrique : le syndrome de Münchhausen. Les victimes de ce syndrome simulent tous les symptômes d'une maladie afin d'attirer sur elles l'attention des médecins. Elles peuvent également provoquer l'apparition de symptômes chez l'un de leurs proches (syndrome de Münchhausen par procuration)
07:28 Publié dans Au fil de la toile, Lecture | Lien permanent | Commentaires (3) |
15/02/2012
Vitesse
Genève bouchonne et, porte sud, Saint Julien roule au ralenti matin et soir... On est pas tout à fait sur le périphérique de Paris, mais on nous dit que, dans les années qui viennnent, la situation va empirer. C’est du moins ce qu’affirment certains cassandres récurrents qui nous prédisent même un blocage total de notre ville d’ici pas longtemps.
Et pourtant… depuis quelques jours Saint Julien est devenu célèbre. Connue, grâce à… la vitesse excessive à laquelle circule les automobilistes qui rentrent en Suisse par la porte sud de Genève. Un de nos radars bat le record de France des radars en 2011.
Hourra !
Ce radar se trouve sur l’autoroute, 200 mètres avant la douane, limitation à 50. A dire vrai, il y a bien 4 à 5 heures d’embouteillage à l’entrée en Suisse le matin et à la sortie le soir. Il serait idiot de le nier car, selon les comptages, plus de 100'000 personnes traversent la frontière chaque jour entre Genève et Saint Julien.
Ceci rend le record de France encore plus spectaculaire car les 462 flashs par jour sont obtenus en moins d’heures que sur d’autres routes bien plus fluides. :-)
14:26 Publié dans Au fil de la toile, St Julien | Lien permanent | Commentaires (4) |
14/02/2012
Chroniques d'Al-Quds
Je commence parfois mes notes géographiques par « il n’a a pas que la Palestine sur la terre. ». Je le fais pour protester contre l’ampleur qu’a prise ce territoire dans les "news of the world". Eh bien figurez-vous que je viens de lire un truc sur la Palestine et que j’ai adoré.
C'est cette BD que m’ont passée Inès et Xav qui vient d'avoir un prix à Angoulème. J’avoue que je suis difficile en matière de BD et particulièrement de BD reportage. J’ai aimé Persépolis de Majanne Satrapi, mais il m’est arrivé de penser que parfois le dessin limitait mon imagination. Ce n’a pas été le cas avec ces chroniques de Jérusalem de Guy Delisle.
Guy est canadien. Il s’est fait connaître avec un album intitulé Pyongyang et que je me promets de lire très bientôt. Il est donc parti vivre à Jérusalem pour suivre sa femme en mission pour MSF. Guy arrive avec ses enfants et va loger à Jérusalem Est. Il nous décrit son séjour en Palestine. Les visites des sites historiques, le pays n’en manque pas, s’intercalent avec les petits incidents de la vie quotidienne. Sur la question palestinienne, Guy ne prend pas parti mais le récit et les dessins prennent parti tous seuls.
Ce territoire est un gruyère parsemé de check-points qui créent des embouteillages entre les colonies juives et le zones où vivent les arabes. Les israéliens en prennent pour leur grade mais les arabes ne sont pas épargnés comme dans cette visite de l’université arabe de Jérusalem (Al-Quds le nom arabe de la ville) ou la désorganisation et le manque de sérieux dominent.
Un humour subtil qui, entre autre, montre, sans y toucher, les religions sous leur jour le plus ridicule et absurde. Chrétiens, juifs, musulmans de toutes obédiences, et Di-u sait s’il y en a dans ce coin de terre, sont montrés sous leur jour le plus sinistre. Cela ne m’a pas donné envie de vivre dans un tel lieu sur les décombres de tant de bagarres imbéciles.
Après ça, la phrase de notre président au dîner du CRIF prend un relief particulier : Israël est un miracle. Sur les décombres, cette démocratie est née. C’est un symbole considérable qui va au-delà de ce qu’est ce petit pays par le nombre d’habitants et par le nombre de kilomètres carrés. Israël, c’est un miracle !
On se demande quelle idée il peut bien se faire de la démocratie notre président. Sans doute pas la même que cette fiction rationelle, dont le but est d'assurer la liberté, l'égalité et la paix, déclinée hier soir au café philo de Saint Julien par l'excellent Alain Gentil.
Petite animation de Delisle pour Méline et Lilian:
11:47 Publié dans Cafés, Géographie, Lecture, Religion, St Julien | Lien permanent | Commentaires (4) |