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31/03/2013

10 ans

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Pour Alain Souchon, ce n'est pas très vieux mais pour un blog, c'est canonique... Le 31 mars 2003, je postais ma première note sur le Joueb de Joël. C'était un blog bricolé que j'ai transféré sur Blogspirit quelques temps plus tard.

Cela commencait par une question existentielle. Que dire ?

Le joueb est à la mode alors jouebons ou plutôt blogons en franglais. Mais, blogue à part, que dire ? Bonne première question. Ceci n'est donc qu'un tentative de Blog de quelqu'un qui n'aurait pas grand chose à dire .

Puis j'égratignais un peu le bon docteur Kouchner. Et je terminais par une question de vocabulaire:

Le mot du jour : Préciput , droit de se servir avant les autres dans un partage. Exemple: Bush veut être préciputaire sur le pétrole irakien.

Un peu le contraire du mot hoirie traité 15 jours plus tard.

Le mot du jour : Hoir. Mot remplacé par Héritier sauf en Suisse où il désigne l’héritierprincipal. En Suisse toujours, une hoirie désigne l’ensemble des héritiers indivis. En France ces mots ne sont plus utilisés sauf en droit.

Dès le début, la barre était mise. Des mots, des textes, du Vialatte, de l'insolite... le tout érudit, limite cuistre.

1880 notes / 4400 commentaires en 10 ans. Merci de me lire encore.

04:45 Publié dans Historique | Lien permanent | Commentaires (4) |

26/03/2013

Semaine DD

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A St Julien, après un carnaval réussi

et un bonhomme hiver bien brûlé...

arrive la semaine du développement durable (de lapin dirait RV)

 

Une semaine de 9 jours donc    Programmme complet ici

Notez le film Promised Land de Gus Van Sant
Avec Matt Damon, Rosemarie DeWitt, Frances McDormand programmé le 9 avril au Rouge et Noir avant une sortie française le 17 avril.

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18:05 Publié dans St Julien | Lien permanent | Commentaires (2) |

25/03/2013

Feux follets

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Avions et feux follets 

Il semblerait que le succès des gaz de schiste fasse long feu. Certains prétendent que, à l’échelle de l’Histoire de l’énergie, ce ne serait même qu’un feu follet, une bulle spéculative qui attendrait le premier briquet venu pour s’enflammer et nous mettre un peu plus sur la paille.

Depuis quelques années, le mode de fonctionnement de l’économie est basé sur le jeu de l’avion ou, du moins, sur un système pyramidal qui fait des bulles. On a vu ça avec la bulle Internet, les sub-primes ou la bulle immobilière en Espagne.

Dans le cas d’espèce ce sont des annonces de gisements gigantesques et très rentables qui ont mis le feu à la planète financière. Du coup, l’argent des gogos affluent et les annonceurs attendent le bon moment pour prendre l’oseille et se tirer laissant les nouveaux venus aux commandes de l’avion qui risque de s’écraser. Ce ne serait pas si grave si, à chaque avion qui s’écrase, cela ne faisait pas des morts parmi la population restée à terre.

Il semblerait que la rentabilité des puits est très aléatoire car les rendements diminuent à grande vitesse dû au système d'extraction compliqué. Par ailleurs les annonces mirobolantes entraînent une diminution du prix du gaz extrait ce qui met en péril tout le système. Les adeptes de Saint Marché pensent que ceci va se réguler tout seul...On verra bien. En attendant, prions !

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Pourtant, il se pourrait que, comme les feu follets flottants sur le sol des cimetière, la bulle de gaz de schistes apparue sous la forme d’une lueur pâle et verdatre, suspendue dans l’air, émettant une lumière diffuse, sans chaleur, vacillante et brève s’évanouisse laissant des cadavres muets sous leurs tombes… et un peu plus de méthane dans l'air (comme les feux follets) pour un bel effet de serre et pas mal de trous dans le sous-sol, trous dans lesquels l’eau viendra s’infiltrer pour s’imbiber de produits chimiques…

Les liens ne manquent pas Courrier International

http://www.voltairenet.org/article177781.html

Wikipedia

 

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Début 2012, deux consultants américains (1) tirent la sonnette d’alarme dans Petroleum Review, la principale revue de l’industrie pétrolière britannique. Tout en s’interrogeant sur « la fiabilité et la durabilité des gisements de gaz de schiste américains »,  ils relèvent que les prévisions des industriels coïncident avec les nouvelles règles de la Securities and Exchange Commission (SEC), l’organisme fédéral de contrôle des marchés financiers. Adoptées en 2009, celles-ci autorisent en effet les compagnies à chiffrer le volume de leurs réserves comme bon leur semble, sans vérification par une autorité indépendante.

(1) Ruud Weijermars et Crispian McCredie, «Inflating US shale gas reserves », Petroleum Review;Londres, janvier 2012.

Dans la revue Nature, un ancien conseiller scientifique du gouvernement britannique, David King, souligne que le rendement d’un puits de gaz de schiste décroche de 60 à 90 % au terme de sa première armée d’exploitation (2). Une chute aussi brutale rend évidemment illusoire tout objectif de rentabilité.


(2) James Murray et David King, «Climate poliey: Oil ‘s tipping point bas passed », Nature, nO481, Londres, 26 janvier 2012.

24/03/2013

Kafka suite

9782070362844FS.gifKafka est mort en 1924. Quelques années plus tard, Vialatte a reçu le facteur qui lui amenait Le Château, une œuvre inachevé de Kafka considérée comme un des chefs-d’œuvre du vingtième siècle qu’Alexandre va traduire pour une publication française en 1938.  Avec Le Château, Vialatte s’éprend de Kafka, il va ensuite traduire plusieurs de ses romans.

Le temps passa, la neige revint. Je relus La Métamorphose. Du fond de sa tombe, au cimetière de Prague, Kafka écrivait de plus en plus. Chaque hiver le vent de la neige apportait un nouveau message énigmatique, et inachevé. Il y eut ainsi Le Procès, L’Amérique, Un médecin de campagne, etc.

Chaque hiver apportait un Robinson de plus, un Juif errant, un enfant perdu, une méprise, dans cette neige allemande qui n'est pas la même que celle d’ailleurs, qui annonce déjà la plaine russe et, inquiétante, traversée de fantômes, de corbeaux et de malentendus, présage déjà les étranges latitudes d’une quatrième dimension, cette steppe métaphysique de M. le comte West-West où rodent les vagabonds solitaires de Kafka, glacial espace d'un monde que rien ne réchauffe.

Kafka, en tchèque, c’est le choucas. Sortis du cimetière israélite de Prague, tous ses petits personnages noirs, aux coudes aigus, pareils à des fourmis, à ces dessins qu‘il mettait dans les marges, sur le bord de ses manuscrits, ces scrupules en forme d‘insectes, ces juges corsetés de jaquettes dont les pans avaient |‘air d’élytres, ces héros à quatre pattes, cette année de l’inquiétude se répandait sur la neige allemande comme des rats.

lls ont envahi toute l’Europe. Ils ont passé en Amérique. Les fourmis de Kafka ont gratté tous les cous.

(...)

Les songes des grands écrivains, des grands artistes, ne viennent pas. lls préexistent. C ‘est la réalité qui vient d'eux. Le Château ne venait pas du facteur, mais le facteur venait certainement du Château. Le père de Kafka date de Kafka (quelle revanche !). Il ne faut pas demander aux fleuves d‘où viennent leurs songes, mais de quel songe ils sont sortis. Qui se fût jamais avisé, avant les songes de Kafka, que la vie ressemblât à un roman de Kafka ?

D'autant plus que c‘est faux. Mais c’est la vie qui a tort, depuis qu‘il a fait son portrait, Kafka a gagné son pari : incapable de s’adapter, il a désadapté la vie. Il lui a fait croire qu’elle lui ressemblait. Elle en a persuadé toute une génération. Depuis Kafka, toute une génération sait qu’elle habite sur les terres de M. le comte West-West.

Extraits de Kafka ou l'innocence diabolique d'Alexandre Vialatte.

12:18 Publié dans Vialatte | Lien permanent | Commentaires (0) |

23/03/2013

Démocratie

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Bel exemple de démocratie des crédules jeudi soir à St Julien en Genevois.

La démocratie des crédules est un livre de Gérald Bronner publié au Presses Universitaires de France et qui tente d’expliquer comment les mythes du complot envahissent-ils l'esprit de nos contemporains ; comment le traitement de la politique se peopolise. Comment un jeune homme prétendant être le fils de Mickael Jackson, et avoir été violé par Nicolas Sarkozy, a-t-il pu être interviewé à un grand journal de 20 heures ?

Comment, d'une façon générale, des faits imaginaires ou inventés, voire franchement mensongers, arrivent-ils à se diffuser, à emporter l'adhésion des publics, à infléchir les décisions des politiques, en bref, à façonner une partie du monde dans lequel nous vivons ?

Lors de la commission financière qui prépare le budget de la ville de St Julien, une augmentation des impôts à été proposée au débat, ce qui, avouez-le, est courageux un an avant les élections. Un augmentation jugée utile pour continuer de « faire une ville », opération entreprise depuis 12 ans. Utile mais bien sûr pas indispensable.

St Julien est une ville riche. C'est une ville qui a un fort taux de croissance de sa population, parmi les plus hauts de France. C’est aussi la ville centre de son canton, ce qui entraîne des investissements importants si on veut préparer l’avenir dans de bonnes conditions. Il faut aussi savoir que l’année prochaine, en pleine élection, il ne sera pas possible d’augmenter. Bien sûr, augmenter les impôts n’est pas le genre de décision qui se prend facilement à l’unanimité. La majorité était donc partagée.

En commission des finances, une augmentation de 2% a finalement été proposée. Un membre de l’opposition présent a même voté pour. De plus, le leader de la minorité, par ailleurs conseiller général du canton, a répèté à l’envie, et depuis le début du mandat, aux communes du canton qu’ici les impôts sont trop bas. Ville et villages frontaliers ont effectivement la chance de payer nettement moins d’impôts que la moyenne nationale.

Mais surprise, dans les jours qui précèdent la séance du conseil municipal, qui doit voter le budget, ce même leader se met à mener une campagne d’intoxication énorme sur son blog contre l’augmentation. Il lance même une pétition, et fait, paraît-il, du porte à porte pour la faire signer. Il rédige un grand nombre de notes sur son blog. C'est une grande campagne de marketing à la manière des marchands de savons ou de cigarettes ou encore des activistes de tous poils.

Entre temps, la majorité municipale, un peu hésitante sur l’opportunité de cette augmentation, et qui se réunit le mardi qui précède le conseil, continue de peser le pour et le contre et finalement décide de retirer l’augmentation. Du coup, lors du conseil, la minorité en fait des gorges chaudes.

Nous voilà en pleine démocratie des crédules : Comment une minorité qui fait feu de tout bois tente d’emporter l'adhésion des publics, d’infléchir les décisions de l’exécutif en s’appuyant sur l’argument très populiste du trop d’impôts.

Fallait-il augmenter ? La question demeure. La décision n’était pas facile et, en tous cas, ne justifiait pas la litanie d’adjectifs employés sur le blog (inutile, excessive, injuste, inefficace, dangereuse, disproportionnée, illégitime, inacceptable.) A dire vrai, tout ce qui est excessif est insignifiant.

Les impôts n’augmenteront donc pas dans les deux prochaines années. A court terme, c’est une bonne nouvelle pour les saint Juliennois. Mais faut-il gouverner dans le court terme ?

11:43 Publié dans St Julien | Lien permanent | Commentaires (0) |

22/03/2013

Triste nouvelle

carambar-barre-caramel.jpgUn fidèle lecteur attire mon attention sur une bien triste disparition. Vous êtes sans doute déjà au courant ? Non. Et bien voilà, il n’y aura plus de blague dans les carambars. Figurez-vous que les derniers proprios de la marque des caramels en barre qui vous niquaient les dents ont décidé qu'il fallait instruire le peuple.

Désormais il y aura dans les carambars des QCM. Des questions à choix multiples du genre vachement intelligentes que pose les chaînes de télé pour se faire plein de pèze avec les SMS surtaxés envoyé par les gogos. Très beaucoup difficile :

Zinédine Zidane est-il : Un cycliste / Un prix Nobel / Un footballeur ?

ou plus dur :

L’Antartique est-il : Une marque d’essence / Un continent / Une bête qui pique ?

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Te raconter surtout/ les carambars d'antan  / et les coco-boërs
et les vrais roudoudous / qui nous coupaient les lèvres

et nous niquaient les dents / et les Mistral gagnants

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Je ne résiste pas au plaisir de vous remémorer quelques bonnes devinettes des carambars piquées ici :

Pour la réponse (à l’envers) sélectionnez avec la souris.

Quelle est la ressemblance entre un parachute et l'humour ?
Quand on n'en a pas, on s'écrase !

Quelle est la ressemblance entre un facteur et un jongleur ?

Il leur faut tous les deux beaucoup d'adresse.

Quelle différence y a-t-il entre un horloger et une girouette ?
L'horloger vend des montres et la girouette montre le vent.

Quel est le sport le plus fruité ?
La boxe, parce que quand on te met une pêche dans la poire, tu tombes dans les pommes, t'as pas intérêt à ramener ta fraise et tout ça pour des prunes.

Quel est le plus beau compliment qu'un cannibale puisse faire à une fille ?
Vous êtes belle à croquer !

Pourquoi faut-il aimer son prochain?
Parce que les autres sont loin. 

Pourquoi faut-il se méfier des sirènes au volant ?
Parce qu'elles font des queues de poisson !

Pourquoi n'y a t il pas de corbeilles dans les piscines ?
Parce que la corbeille a papier.

Qu'est-ce qu'un squelette dans une armoire ?
C'est quelqu'un qui a gagné à cache-cache.

Qu'est-ce qui fait 999 fois "Tic" et 1 fois "Toc" ?
Un mille pattes avec une jambe de bois !

 A quoi sert la souris ?

A voir les réponses en selectionnant la ligne blanche sous la question...

Passez la pub en cliquant... puis Mistral gagnants...

360.552_almanach_vermot_2013.jpg

Heureusement,

il reste

l’almanach

Vermot 

et

ses

bons mots

19/03/2013

Kafka

 kuper_kafka.jpgComment Alexandre Vialatte rencontre l'oeuvre de Kafka, dont il va devenir le grand traducteur et qu'il va faire découvrir aux français. Mais avant ça, il nous décrit un facteur allemand bien pittoresque…

« J'habitais au bord d’un grand fleuve. Dans les maisons la lumière était jaune; dehors elle était grise. La neige couvrait les trams. Le ciel était en feutre et plus noir que les choses. Des enfants lançaient un traîneau. Des hommes passaient en bonnet de fourrure, ombres chinoises. La neige tombait. Le facteur ouvrit la porte. Il ressemblait a l’arbre de Noël.

C’était le vrai facteur allemand. Entre ses moustaches qui retombaient à la façon des branches d’épicéa, il s’élevait, couvert de neige, comme un conifère du Schwarzwald. Des choses rouges et des choses dorées brillaient a sa surface, dont on n’aurait su dire si c’étaient des étrennes utiles ou des ornements folkloriques : des galons, des boutons, des cuivres et des animaux symboliques.

Il était hérissé d'insignes, de porte-plume, de crayons gras, de crayons maigres de crayons noirs et de crayons de couleur; il en sortait de ses doigts, de ses poches et de ses oreilles. Son branchage abritait des aigles nationaux, des initiales, des buvards polychromes, des carbones et des grattoirs. Il faisait signer sur son ventre dans un registre orné d’une gothique ouvragée comme un défilé de pertuisanes*. 

Sa tête était au dessus, féroce, majestueuse. Et même joviale. On aurait dit d’un bureau de poste surmonté du portrait de l'Empereur. Il ressemblait à Bismarck, il riait comme un ogre, il avait l’air d’avoir fondé lui-même l’Empire allemand. Un fondateur, voila la chose ; il avait l’air d’un fondateur. Presque même d‘un portier de palace; il ne s'en fallait que d’un brandebourg **. Un fondateur en uniforme de fondateur. En bottes de fondateur. En ventre de fondateur.

Il posa sur ma table, avec une main poilue, un paquet de la taille et de l’épaisseur d‘une brique. Quel monument voulait-il bâtir? Que signifiait cette première pierre ? J'ouvris...

numerisation_Kafka_Le_chateau_81x600001-rsz-cf37b.jpgArtiste

C’était Le Château de Kafka.

C'était Le Château.

Je m’en aperçus à peine ; L’histoire commençait dans la neige; à côté de moi, pour ainsi dire ; au bout de la rue. Un arpenteur, héros de l’histoire, m’y entraînait dans son sillage. Et soudain je me frottai les yeux, pris d'un malaise inexplicable; l’air, la lumière avaient changé d‘indice; il y avait eu un gauchissement inaperçu ; la logique n’était plus la même ; un verre dépoli me séparait des choses. J’étais sournoisement engagé dans une hallucinante histoire qui laissait le bon sens révolté et l’imagination ravie.

Extrait de Kafka ou l'innocence diabolique

120px-Rudolf_Koch_gebrochene_Schriften.png* Une gothique, police de caractères.

* Une pertuisane est un lance. Ne pas confondre avec une halebarde, un fauchard, une naginata, une guisarde, une vougue, une bardiche, un manteau de Lucerne, une Trilance Sruss, un partisan... La pertuisane était souvent flamberge, c’est-à-dire qu'elle avait une lame semblable au kriss, en "zig-zag", ce qui avait plus le don de faire peur que d'augmenter l'efficacité de l'arme.

pertuisane-detail.jpg

La flamiche est donc une forme d'épée ou de lance comme la colichemarde ou l'espadon, l'arme de prédilection des lansquenets. Le kriss est une dague orientale dont la lame est souvent ondulée. La rapière une épée longue et fine etc...

L'expression avancer flamberge au vent signifie « attaquer sans réfléchir ».

** Un brandebourg est une broderie. Un galon qui orne une boutonnière.

15:31 Publié dans Vialatte | Lien permanent | Commentaires (0) |