15/04/2013
Cochabamba
Cochabamba est la troisième ville de Bolivie, c’est aussi le siège du parlement de l’UNASUR – l’union de tous les pays d’Amérique du Sud.
Le nom de la ville vient du quechua Qocha Pampa, le marécage (qocha étendue d'eau et pampa plaine). C'était à l'origine le nom du quartier insalubre où vivait la population purement quechuaphone.
La ville est connue pour son Christ Rédempteur, un poil plus haut que celui de Rio.
Située dans une vallée fertile à plus de 2 500 m d'altitude, La ville jouit d'un climat tempéré très agréable.
Cochabamba est connue comme la capitale gastronomique de la Bolivie. Une des meilleures universités publiques de Bolivie, la Universidad Mayor de San Simón, se trouve à Cochabamba.
Elle a aussi fait la une pour la guerre de l’eau, début 2000. Une belle bataille des pauvres contre le libéralisme effréné et sa volonté de faire de toute chose une marchandise profitable pour quelques uns.
Iciar Bollain en a fait un très beau film Tambien la lluvia, en français Même la pluie, film qui raconte l'histoire de réalisateurs venus tourner en Bolivie un film sur la colonisation par les conquistadores et pris dans la tourmente de la Guerre de l'Eau.
A propos de libéralisme effréné, n'oubliez pas de signer la pétition contre la prétention de Monsanto de s'approprier des brevets sur notre nourriture. C'est ici
Cette firme sans scrupule essaye de breveter plusieurs variétés de nos fruits et légumes de tous les jours comme les concombres, les brocolis et les melons, ce qui revient potentiellement à forcer les agriculteurs à payer pour les graines ou les exposer au risque d'être poursuivis en justice.
12:30 Publié dans Géographie | Lien permanent | Commentaires (4) |
13/04/2013
Plaçous
A propos des comités où se distribuent des places confortables d’experts, Aredius parle de plaçous. Plaçous ou plassous est un mot d’origine limousine qui désigne donc un poste de planqué, une sinécure, une gâche pépère octroyée par un politique ou une personne qui profite de sa position pour donner des faveurs. Chirac a abusé du procédé mais la pratique est assez courante.
Pour se placer dans les comités en question, pour le CIO les recettes sont ici.
Pour le comité du patrimoine de l'UNESCO c'est ici.
Un mot français qui correspond est prébende. A l'origine, les prébendes étaient des vivres distribués à Rome lors de la décadence de l'Empire jusau'à l'épuisement du Trésor. Plus tard, une prébende désignait un revenu attaché à une charge de chanoine, son bénéfice ecclésiastique. Par extension, le terme s'est peu à peu appliqué à tout revenu découlant d'une charge ou fonction rémunérée de façon forfaitaire. On parle de prébendier pour le bénéficiaire de la prébende.
On parle aussi de sinécure. Une sinécure était à l'origine, une fois de plus, un terme ecclésiastique. Ultérieurement, l'expression désigna un emploi, une charge, souvent attribuée par accointances, qui n'implique aucun travail effectif. Le pouvoir royal attribuait des sinécures à ses protégés ; c'était aussi une manière de s'attirer leur sympathie, voire de museler toute velléité de contestation du pouvoir, en réduisant les seigneurs à une bande de profiteurs et de pique-assiettes officiels, qui, de ce fait, n'étaient plus en mesure de mordre la main qui les nourrissait.
Un job, une position qui n'implique peu ou pas de responsabilité mais amène pas mal d'argent. Un patron a toujours ce genre de bon temps.
Dans la religion, on parlait de simonie. La simonie consistait à profiter de sa position pour vendre des bénéfices divins. L’exemple le plus connu est celui des indulgences. Un plaçou pour l'eternité moins quelques jours. Le clergé vendait des jours de purgatoire en moins aux crédules de service. Si on payait bien, on pouvait accélérer grandement son entrée au paradis. Il y a bien des chances que les papes et les évêques qui abusaient du procédé aient fini en enfer sans indulgences.
14:56 Publié dans Au fil de la toile, Mots | Lien permanent | Commentaires (2) |
11/04/2013
Hubris à Sotchi
Sotchi et l’Hubris (la démesure)
Daniel a attiré mon attention sur les jeux olympiques d'hiver de Sotchi. Sotchi est une ville de la riviera russe sur la mer noire. Depuis longtemps, les russes fortunés y ont une datcha. La ville jouit d’un climat quasi tropical. Il peut donc y faire chaud en été. Du coup, il est de bon ton d’avoir une autre datcha dans les monts du Caucase. Le problème, c’est qu’on s’y ennuie. L'hiver, le ski y est embryonnaire, cela manque un peu d’infrastructures et même de boites de nuit.
Du coup, l’ami Poutine à qui l’état octroie, ainsi qu’à Medvedev, une datcha par là-bas a décidé d’y organiser les Jeux Olympiques d’hiver en 2014. Ça coûtera ce que ça coûtera ! Vous me direz que, pour les JO, c’est le CIO qui décide et pas Poutine. C’est vrai, le CIO décide, faut donc croire que Poutine avait des arguments. Depuis Antonio Samaranch, on connaît le fonctionnement exemplaire du CIO.
Nous voilà donc parti pour des travaux pharaoniques et donc un coût exorbitant. Rien que la construction de la route entre Sotchi et la station de ski de Krasnaïa Poliana défonce tous les budgets. Partis pour une poignée (de milliards) d’euros on en est déjà à 33 et quelques milliards et les jeux sont dans 300 jours.
Il y a donc l’argent, gros endettement et faillites prévus en Russie, mais il y a aussi l’écologie. La vallée de la Mzymta, où se trouve Krasnaïa Poliana, ne sera pas épargnée. Elle est classée au patrimoine mondial de l’Unesco. (Le comité du patrimoine est la version de gauche du CIO – un bon truc : si vous aimez les voyages, les bons repas et les petits cadeaux sympas et discrets, vous pouvez choisir votre comité en fonction de vos idées politiques. Attention, les places sont très chères.)
Heureusement on a fait des économies sur… la main d’œuvre. Quelques 100'000 personnes venant de tous les coins de l’ex URSS, s’activent jours et nuit pour des salaires... pas très élevés et pas toujours versés.
Question subsidiaire: Y aura-t-il de la neige en février 2014 sur les monts du Caucase ? Et s'il faisait trop chaud pour que les canons à neige fonctionnent ? Ce pourrait être la manière des dieux de punir l'hubris de mister Poutine et du CIO.
Dans la Grèce antique, l’hybris était considérée comme un crime. L’hybris constitue la faute fondamentale. L’homme qui commet l’hybris est coupable de vouloir plus que la part qui lui est attribuée (par son destin). Celui qui désire plus que la juste mesure que le destin lui a attribué fait preuve d’hybris (de démesure) et mérite châtiment. « Voit les maisons les plus hautes et les grands arbres : sur eux descend la foudre, car le ciel rabaisse toujours ce qui dépasse la mesure » écrivait l’historien Hérodote.
19:00 Publié dans Au fil de la toile, Mots | Lien permanent | Commentaires (3) |
07/04/2013
60 et plus...
Pour mémoire, Hélène, 60 ans et plus au chalet du Mégevand...
Catherine se souvient d’une casserole restée sur le gaz lors d’une longue balade en direction du col des Annes. Promenade interrompue donc et bien sûr... gaz éteint.
Mais était-ce la seule casserole restée sur un gaz éteint ?
On se souvient d’une chaussure de ski de fond, à l’époque de ces moches étriers. Une chaussure cuite à point dans le four du fourneau, odeur pestilentielle, plastique dégoulinant. Il faut dire que pour chauffer le chalet cela prenait tout le week-end et que l'on poussait le feu à fond pour avoir un peu chaud le dimanche après-midi.
Je me souviens que tu défartais les ski avec de la crème Nivéa.
On se souvient que ce chalet, s’il était proche des pistes de fond, et du village, était aussi à l’envers et que les courants d’air y prenaient leurs aises. On se souvient aussi qu’il fallait traverser une longue galerie pour aller au petit coin et que ce coin était exposé à la bise hivernale. On n’y lisait pas le journal et on s’y gelait les fesses.
Je me souviens d’un 31 et d’un cigare difficile à fumer et aussi d’une bonne bouteille qui s’était avérée être de la piquette ré-embouteillée dans un flacon de Chambolle Musigny.
Je me souviens d’une journée de visite frénétique dans l’ouest de la Turquie. Partis d’Ephése, visite de Priene, Milet et d'un autre site que j'ai oublié pour arriver le soir à Didymes. Enfin installés vers minuit à la pension l’Oracle, les mômes couchés, on a tapé le tarot jusqu’à tard dans la nuit. La pension donnait sur le site.
Je me souviens que le lendemain, toi et moi avions assez peu profité de la visite du temple d’Apollon pour cause de mise au point animée au pied de la méduse. Halte aux cadences touristiques infernales !
Je me souviens que quelqu’un m’a raconté que tu aurais sacrifié l’achat d’une machine à laver pour que Christian puisse jouer du saxo.
Je me souviens qu’il faisait une chaleur terrible dans le minibus et que, fenêtres ouvertes, c’était encore pire. Je me souviens qu’on avait transporté une tortue et aussi qu’on avait pris en stop un vieux monsieur qui ne sentait pas bon et à qui tu avais dit « guilli-guilli » au lieu de l’habituel « gouleï-gouleï » qui souhaite la bonne route. Je me souviens que Marie avait été malade à Konya, la ville des derviches tourneurs.
Je me souviens que dans ce bus en Turquie, toujours soucieuse de pédagogie, tu attirais l’attention des enfants sur les curiosités locales et que parmi elles, il y avait des poubelles jaunes en plastique flambant neuves.
Je me souviens que dans les Dolomites tu faisais trembler les échelles tellement tu étais rassurée.
Je me souviens aussi qu’un matin qui s’annonçait pluvieux et le parcours difficile, tu t’étais carapaté au dernier moment pour éviter d’autres échelles.
Je me souviens qu’avec ta bande de copines, vous étiez partis dans un chemin en descente alors que l’on voulait monter à Sous Dine. Du coup, on avait pique-niqué avant d’arriver à Champ laitier. Il faut dire qu’il y avait beaucoup de choses à dire, ta vie sentimentale intéressant énormément les copines. Chroniques people de la quinquaille.
On se souvient de la montée matinale au Nemrut Dag à la frontale. On avait bivouaqué à mi pente.
Le jour d’avant, on s’était baigné dans l’Euphrate. Je me souviens qu’il y avait des vaches qui étaient venues boire et regarder ces drôles de baigneurs.
Je me souviens que la vitre du bus n’avait pas résisté lorsque, contrariée, tu avais tournée la manivelle avec délicatesse. On était bien embêté car toutes nos affaires étaient à l’intérieur et Ankara n’est pas la ville la plus sûre de la terre.
On se souvient de Ceillac, de Champéry, de Bessan et de toutes ces super vacances d’hiver à faire du ski et jouer au trivial poursuit. On se souvient des trois compositeurs de la marche turque : Wolfgang, Amadeus et Mozart.
Catherine se souvient que pour monter à Bessan, tu avais emmené un poste de télé.
Je me souviens que, groupies de Pennac, avec Raymonde et Josie vous aviez écrit à Daniel pour un rendez-vous à Annecy et que le rendez-vous s’était terminé en eau de boudin.
Je me souviens de Vialas, de l'intégration mathématique des boites de conserve, des baignades dans le torrent et de ces grosses pierres qui le longent.
On se souvient d’une partie de bridge animée dans un refuge qui avait empêché certains montagnards de dormir.
On se souvient d’un bateau avec des machines à sou où l’on avait découvert ton tempérament de joueuse frénétique.
Je me souviens de cette soirée au fin fond de la Turquie, dans le seul hôtel d'un village hors du monde. Un des deux policiers locaux frappait à la porte de la chambre. Avec Catherine et les enfants, vous aviez la consigne de ne pas ouvrir. Interpellés au bistrot par l'autre policier, Christian très calme, m’avait dit « J’y vais, surveille les ouzos. » Je ne brillais pas devant mes deux verres anisés. Vous aviez simplement pris la clé d’une autre chambre qui ouvrait aussi la votre.
10:32 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0) |
04/04/2013
Catho zombie
Dans leur ouvrage «Le Mystère français»,
Les deux démographes
Hervé Le Bras
et Emmanuel Todd
évoquent une France qui «ne va pas si mal», comme l'indiquent son niveau d'éducation et son taux de fécondité.
Ils citent en exemple la ville de Toulouse.
Le catholicisme n'a pas su résister à une pensée moderne qui s'est structurée aussi autour de la laïcité, de Gambetta et de Jaurès. Mais la tradition religieuse, ce que nos auteurs appellent le «catholicisme zombie» continue de structurer en profondeur le pays. A travers une riche cartographie, on découvre une France qui vit sur l'héritage d'un passé ancien et toujours vivace. En dépit des migrations, nos traditions, nos valeurs sont toujours là, disent ils.
Ce qui m’a fait marrer, c’est l’expression catholicisme zombie. » Mais qu’est ce qu’un catho zombie ? Un zombie est un mort vivant dans la religion vaudou. (voir Golem juif).
Les auteurs nous parlent donc d’un catholicisme de chez nous cliniquement mort ou presque vu le nombre de pratiquants et le nombre de prêtres. Moins de 100 prêtres ordonnés l’an dernier et la chute devrait continuer. Certains diocèses n’ont ordonné aucun prêtre dans les 10 dernières années. Par comparaison, on ordonnait plus de 6'000 prêtres par an avant la révolution pour une population de moitié inférieure.
La moyenne d’âge est de 75 ans et sera de 80 dans peu de temps. Les prêtres n’arrivent plus à baptiser, à marier et encore moins à sépulturer dignement leur ouailles. Du coup, les zombies rodent. Faut-il faire des contrats d’avenir dans les diocèses ?
Et pourtant, le mort est encore vivant disent nos auteurs. Vivant dans les valeurs qu’il véhicule. Et cela semble être, pour eux, une des raisons de croire en l'avenir de la France. Etonnant !
17:42 Publié dans Au fil de la toile, Lecture | Lien permanent | Commentaires (4) |
03/04/2013
Henri et les dinos
On se souvient que l’on a retrouvé, en 2008, dans un grenier, la tête du bon roi Henri le quatrième, celui de la poule au pot et de Paris vaut bien une messe, tête que les révolutionnaires, ces impies, avaient séparée du corps royal.
La tête était réapparue au XIXe siècle puis vendue à Drouot pour 3 francs puis rachetée dans les années 1950 par un couple de retraités qui la gardaient au fond d'un coffre en bois dans le fameux grenier.
La tête a été authentifiée par Philippe Charlier, médecin légiste, anatomo-pathologiste et même paléopathologiste. Après une reconnaissance à l’ADN, Charlier a pu reconstituer la tête du bon roi. Pas facile de refaire les parties molles. Et pourtant, on a pu constater que le bon roi, avec la moustache, ressemblait bien aux… portraits que l’on a fait de lui et que l'on voyait naguère sur les billet de 50 balles. Jugez vous-même :
Tout ça pour ça ! Vous dites vous. OK. Mais cela permet de valider la démarche.
Par exemple, on peut maintenant supputer la forme et la taille du pénis des dinosaures en supposant, bien sûr, qu’ils copulaient en levrette. Ce dernier point d’ailleurs n’est pas certain. En effet, les gros herbivores comme l’ankylosaure (10 mètres de long) étaient hérissés de terribles épines : en montant sur la femelle, ils risquaient la castration, voire la mort.
Du coup, d’autres paléontologues ont prétendu que les dinos copulaient dans la position du missionnaire. C'est la cas d'Heinrich Mallison qui a modélisé l’accouplement du kentrosaure face contre face. (Si vous croyez que j’invente allez donc voir ici). Il y avait donc des dinos missionnaires ! N’empêche que la position du missionnaire n’est pas fastoche non plus pour deux bestiaux hérissés d’épine, pesant des dizaines de tonnes et mesurant 10 mètres de long.
Non. Sur la base de ces cogitations paléontologiques, des scientifiques en arrivent à la conclusion formelle que les gros dinos herbivores baisaient... en levrette. La preuve:
Pour cela, il leur fallait, sans aucun doute, des pénis de plus de deux mètres de long. L’article ne précise pas si c’est au repos. N’empêche que quand un petit dino agile de la queue, de 3 mètres seulement, mais carnivore lui, arrivait dans la prairie, pour le gros herbivore au long pénis, ce ne devait pas être facile de lui échapper sauf à lui asséner des coups de bite sur la tête. C’est pour ça, me direz vous que les kentrosaures avaient de long... piquants acérés. La nature est bien faite !
Il faut se rappeler, beauté de la science, que les dino-paléo-sexologues ont reconstitué tout cela à partir de quelques petits bouts d’os, et qu’on pas retrouvé le pénis, ni les épines, ni le missionnaire. Comme disait le grand Alexandre, on ne se lasse pas de ces merveilles.
Et, si vous avez du temps libre, voici un bonus... La drague (dating et mating in english) chez les dinos (risquée pour la femelle) :
14:06 Publié dans Au fil de la toile | Lien permanent | Commentaires (4) |
01/04/2013
Grand Genève
Dans le cadre de la création du Grand Genève, le canton de Saint Julien sera bientôt annexé au canton de Genève. L’accord devrait être signé prochainement entre l’État Français et la République et Canton de Genève.
Le maire de Saint-Julien, Jean-Michel Thénard se félicite de ce nouveau pas dans l’intégration de l’agglomération Franco-Valdo-Genevoise.
Il a précisé que ceci ne devrait être que la première étape d’une plus grande annexion qui concernera, dans un second temps, l’agglomération annemassienne puis le Pays de Gex voire Thonon et Annecy. On parle sérieusement de recréer le département du Léman qui cette fois serait partie intégrante de la Confédération Helvétique.
09:29 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (3) |