04/04/2013
Catho zombie
Dans leur ouvrage «Le Mystère français»,
Les deux démographes
Hervé Le Bras
et Emmanuel Todd
évoquent une France qui «ne va pas si mal», comme l'indiquent son niveau d'éducation et son taux de fécondité.
Ils citent en exemple la ville de Toulouse.
Le catholicisme n'a pas su résister à une pensée moderne qui s'est structurée aussi autour de la laïcité, de Gambetta et de Jaurès. Mais la tradition religieuse, ce que nos auteurs appellent le «catholicisme zombie» continue de structurer en profondeur le pays. A travers une riche cartographie, on découvre une France qui vit sur l'héritage d'un passé ancien et toujours vivace. En dépit des migrations, nos traditions, nos valeurs sont toujours là, disent ils.
Ce qui m’a fait marrer, c’est l’expression catholicisme zombie. » Mais qu’est ce qu’un catho zombie ? Un zombie est un mort vivant dans la religion vaudou. (voir Golem juif).
Les auteurs nous parlent donc d’un catholicisme de chez nous cliniquement mort ou presque vu le nombre de pratiquants et le nombre de prêtres. Moins de 100 prêtres ordonnés l’an dernier et la chute devrait continuer. Certains diocèses n’ont ordonné aucun prêtre dans les 10 dernières années. Par comparaison, on ordonnait plus de 6'000 prêtres par an avant la révolution pour une population de moitié inférieure.
La moyenne d’âge est de 75 ans et sera de 80 dans peu de temps. Les prêtres n’arrivent plus à baptiser, à marier et encore moins à sépulturer dignement leur ouailles. Du coup, les zombies rodent. Faut-il faire des contrats d’avenir dans les diocèses ?
Et pourtant, le mort est encore vivant disent nos auteurs. Vivant dans les valeurs qu’il véhicule. Et cela semble être, pour eux, une des raisons de croire en l'avenir de la France. Etonnant !
17:42 Publié dans Au fil de la toile, Lecture | Lien permanent | Commentaires (4) |
Commentaires
Merci. Me donne envie d'en savoir plus.
Je t'informe que j'ai décidé d'améliorer mon ordinaire. Alors tous les matins, après avoir écouté Philippe Meyer, le toutologue, sur France Inter, je plonge dans mes deux tomes de Vialatte et m'en paye une tranche que je mets sur mon bloc-notes.
http://lefenetrou.blogspot.fr/2013/04/notre-vialatte-quotidien-la-une-il.html
Écrit par : Aredius | 05/04/2013
Il est vrai que Toulouse est une ville où il fait bon vivre avec ses 115 000 étudiants ; elle vit, elle grouille. Elle est aussi toujours en travaux comme le chante Nougaro...
Ceci dit, me promenant relativement souvent à Toulouse, j'ai le sentiment que les toulousains ont désormais une tête de parisiens (veuillez m'excuser), la crise peut être...
Écrit par : PHILIPPON | 05/04/2013
Aredius,
Bonne idée. Je vais de ce pas commenter
Pascal,
C'est l'effet de la grande ville. Les moteurs diesels, les bouchons, le stress dans les transports... Les gens perdent leur joie de vivre. Il faut construire les villes à la campagne... mais ensuite, il y a du béton partout.
En fait, Toulouse bat des records de diplômés, paraît qu'il y aurait beaucoup de bac+5... surtout dans la banlieue nord. C'est pas comme dans les quartiers nord de Marseille... Là-bas on attrape plus vite un balle perdue qu'un master2.
Écrit par : Joël | 05/04/2013
C'est une bonne manière d´appeler ( catho zombies) à ceux qui ne veulent pas s'éloigner du dogme (qui leur donne sécurité) et s'approcher de la pensée (qui les leur retire). Un catolisisme qui ne veut pas être solidaire et qui préfère la charité à la justice.
Je suis né (et crû) chez une famille catholique et à chaque mise en question, ma mère me dissait: “Olalà! la petite Martin Luther". Alors depuis ma jeunesse, j'ai dit adieu à la sécurité et ai commencé à penser. Maintenant je suis là, éloignée du dogme et plein des doutes (comme il faut je crois) Au moins, ... j'ai cessé d'être zombie.
Écrit par : ana | 10/04/2013
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