02/12/2012
Darwin 1
J’ai regardé sur Youtube une émission intitulée « ce que Darwin ne savait pas » Je vais essayé de la vulgariser ici pour vous donner envie de voir les sept épisodes. Cela ne devrait pas faire plus de deux ou trois notes.
En 1831, à 22 ans, Darwin s'embarque sur le Beagle pour une petite expédition qui durera 5 ans.
Aux Galapagos, il s’intéresse aux pinsons qui ont développé des becs différents en fonction des lieux où ils vivent et des plantes qu'ils mangent. On ne sait pas si Darwin trouvait le pinson gai ou pas. En fait le pinson n’est pas gai tout le temps, il est gai quand il chante et qu’il sait qu’il aura de l’amour et du vin… mais, je m’égare (banlieue d’Athènes).
Darwin, qui ne buvait que de l'eau, avait aussi constaté que les baleines avaient des embryons de mains et de pieds, que les serpents avaient sans doute eu des pattes dans la très haute antiquité… que des dinosaures avaient pu se mettre à voler et devenir des oiseaux. Bref que les êtres vivants étaient tous de la même famille a des stades différents d'avancement.
Sur quoi, il publia son grand œuvre « L’'Origine des Espèces. ». En anglais : On the Origin of Species by Means of Natural Selection, or the Preservation of Favoured Races in the Struggle for Life
Malgré ses intuitions fulgurantes, Darwin avait un peu de peine à expliquer comment se produisaient les changements successifs qui transforment un dinosaure en pinson ou un singe en homme.
D’ailleurs ses copains, membres de clubs british très chics, trouvaient très « chocking » l’idée qu’eux-même, si bien éduqués, puissent descendre du singe même d’un singe du chaînon manquant.
Depuis, les choses ont... évoluées. Watson et Crick, encore deux anglais, ont découvert la double hélice de l’ADN ce qui a permis d’écrire un certain nombre de romans policier et de dénouer quelques intrigues.
- Elémentaire mon cher Watson* !
- Quelle élévation d’esprit mon cher Crick ! »
Certains caractères des êtres vivants contenus dans leur ADN sont favorisés en fonction des différents milieux dans lesquels ils vivent. L’ADN des spécimens survivants, donc plus adaptés, se transmettent, les autres non. C'est la lutte pour la survie. En fait la nature procède comme les sélectionneurs de roses, de chiens ou de vaches, sauf que cela va un peu moins vite mais la nature a tout son temps, pensez que la vie aurait au moins 3,5 milliard d'année, il n'y a guere que Bill Gates qui ait autant de dollars.
Avec l’analyse du génome (l’ensemble de nos gènes contenus dans notre ADN), les biologistes se sont dit « Chouette, on va tout comprendre sur l’évolution ! » Comme d’hab. la prévision a foirée. En science c'est classique, tu cherches une clé et tu trouves un serrure.
Nous, les humains, avons moins de 30'000 gènes et chacune de nos cellules contient 2 mètres d’ADN ce qui donne quand même 6,4 milliards de paires de nucléotides (les lettres de l’alphabet génétique) dans chacune de nos 100'000 milliards de cellules . Eh bien figurez-vous que le maïs a autant de gènes, voire plus que nous. Du coup, si l’évolution est lié au nombre de gènes, il faut recycler l’expression « con comme un balai (en fibre de maïs) »
A quoi sert donc exactement l’ADN ? Que contient-il vraiment ? Que code-t-il ? Pas facile de répondre simplement sauf à dire que c’est peut-être une histoire de switch. Donc, demain, je vous parlerai des switches.
* Il est a noter que ce cher Watson est un raciste homophobe qui justifie son racisme par l’évolution darwinienne.
La video en une fois:
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26/09/2012
L'algue voit rouge
Le rouge est associé au sang sauf chez les aristos qui ont le sang bleu. En Bretagne et ailleurs, les statues saignent. Quand un lac se met à rougir, on parle du « sang des bourguignons », il arrive que la neige devienne rouge (observation faite naguère au désert de Platée avec Inès et Vav), on parle aussi de pluies sanglantes.
Les statues ou les bénitiers qui saignent dans les églises sont dues à une micro-algue qui se développe grâce à la condensation de l’humidité dans les creux des mains et « les plaies des statues » dès que la température devient clémente et que le soleil darde à travers les vitraux de l’église.
La neige et la pluie rouge sont causée par une autre micro-algue.
Une algue, Oscillatoria rubescens, est aussi responsable du «Sang des Bourguignons»? Un phénomène de coloration décrit pour la première fois dans le lac de Morat, en Suisse, en 1825. Les témoins de cette teinture se sont mis à croire que les eaux rougies étaient, en fait, le sang des Bourguignons tués par les Suisses lors de la bataille de 1476 et qui remontait enfin à la surface, après 349 ans ! Les poussées de cette algue ont gardé l'appellation.
Ce n’est pas une algue mais un champignon, une moisissure, qui colorait en rouge les hosties des églises trop humides. Le sang du Christ, encore…
Pour revenir aux statues, c’est une micro-algue, la Porphyridium cruentum, qui est responsable du saignement. C’est espèce très ancienne a gardé des primitives algues bleues des pigments rouges et bleus. Il est curieux des constater que ces pigments sont des pyrroles (formule C4H5N). Pyrroles qui sont la base des porphyrines. La chlorophylle est une prophyrine au magnésium. Le sang est une porphyrine au fer.
En 1983, Claude Gudin, le grand-père des micro-algues, aidé de Ernest Pignon Ernest, a injecté des micro-algues vivantes dans des sculptures en polyurétane sur des arbres du Jardin des Plantes à Paris. Il dit que l’on pourrait envisager de projeter des micro-algues dans l’environnement des villes et des bâtiments ce qui permettrait d’épuiser le CO2 ambiant.
Des nombreuses études sont menées de par le monde pour mettre les micro-algues au boulot pour fabriquer des hydrocarbures…
et pour finir, un poème...
L’arbre qui boit du vin
Le verse à la terre entière
Il n’est pas bête il est malin
et son ombre sera la dernière
Et son ombre sera la dernière
sur la terre s’il en est encore
et sur la mer et sur la terre
à l’instant de la dernière aurore.
Robert Desnos
11:57 Publié dans Au fil de la toile, Science | Lien permanent | Commentaires (1) |
22/07/2012
Lapin
Comme vous le savez, je suis toujours en quête du fameux boson de Higgs. A quoi sert-il ? Pourquoi ne se montre-t-il pas ? Ou va-t-il ? Quelle gueule a-t-il ? Quel vol a-t-il ? Quel veste a-t-il ? Quelle montre a-t-il ? Quelle masse a-t-il ? De quel côté du miroir se trouve-t-il ? etc... Sa récente découverte, le 4 juillet, ne m’a pas avancé. Du coup, pour éclairer ma lanterne, un fidèle lecteur, scientifique et amateur de musique, m’envoie la chronique d’Alain Rémond publiée dans Marianne.
Comme vous et moi, Alain ne comprend rien à ce foutu boson qui donne de la masse à toute chose. Alors il prend pour argent comptant la métaphore proposée, dans le Monde, citant les propos d’un éminent spécialiste, Jean-Marie Frère : « Imaginez que cette particule est un gros lièvre tapi au bord d’un champs de blé immobile. Si les couleurs sont identiques, l’animal est invisible. Si le champ de blé se met à osciller sans que le lapin bouge, alors en observant suffisamment longtemps, on pourra voir la bête. »
A noter que l’on commence par un lièvre et qu'en deux phrases on finit par un lapin. Faudrait savoir monsieur (faux) Frère. Quelle bestiole vous cherchez au juste ! Déjà que prendre les lecteurs du Monde pour des gamins de CE1 n’est pas sympa, il faudrait au moins rester cohérent.
Alain Rémond, lui, prend le parti du lapin contre les chasseurs. Il note que ce lapin qui aurait bougé une oreille aurait quand même une chance sur un million de ne pas être un lapin (ni un lièvre d’ailleurs). Sa position me semble bien compréhensible vu que ces chasseurs nous coûtent une fortune pour faire tourner des hadrons en bourrique en espérant trouver un lapin. D’ailleurs, ils ont déjà dit que maintenant, il faudrait construire, vite fait, un nouvel anneau bien plus grand, plus puissant, etc… sans doute pour repérer un éléphant gris sur fond gris. Et ils pensent quoi les chasseurs de la dette grecque et de la dette espagnole ?
Et Alain Rémond de conclure que cela fait des centaines de milliers d’années que l’on vit sans rien savoir de la masse et qu’on s’en passe bien. Il propose de laisser une petite chance au lapin de Higgs. Je ne suis pas d’accord. On a mis de gros moyens pour le chasser, finissons-en !
Mais pour le gros gibier, que l’on cherche ailleurs. Dans les étoiles par exemple. Comme le faisaient jadis les poètes. Parait que là-haut, les collisions sont bien plus fortes.
19:33 Publié dans Science | Lien permanent | Commentaires (0) |
20/07/2012
A la masse
Vous pensez que vous avez encore pris du poids. Votre indice de masse corporelle frise l'obésité. Eh bien la physique quantique vient à votre secours. En fait la masse n'est pas ce qu'on croit. C'est encore un coup du fameux boson de Higgs. Voilà enfin une bonne explication : la masse n'existe pas. Il y a seulement des freins mis à votre cure d'amaigrissement et qui ralentissent notre volonté farouche de mincir.
Etienne Klein explique:
Et en plus la gravitation est une force faible. Plus de problème. Soyons légers mais faites quand même attention aux cocktails.
15:10 Publié dans Science | Lien permanent | Commentaires (0) |
11/07/2012
Bose
On connaît la célèbre phrase d’Einstein :
- Dieu ne joue pas aux dés -
On connaît moins la réponse de Niels Bohr (en photo avec Albert) adepte de la physique quantique : - Qui êtes vous Einstein pour dire à Dieu ce qu’il doit faire ?.
Et Dieu dans tout ça ?
Avait coutume d'interroger Jacques Chancel
Tout est histoire de particules.
Il existe, paraît-il, deux catégories de particules Les fermions et les bosons. Les électrons sont des fermions, les photons sont des bosons… Entre eux, c’est une histoire de spin. Les fermions ont des spins demi entier, les bosons des spins entiers. Le fameux boson de Higgs a un spin de 0. On l’a appelée « la particule de Dieu ». Dieu aurait-il un spin nul ?
Si les fermions tiennent leur nom d'Enrico Fermi, physicien italien très connu, les bosons tiennent leur nom de Bose, physicien bengali, moins connu mais non moins malin. Bose se prénommait Satyendranath, ses copains l’appelaient Sat ou Sati.
Né à Calcutta, en 1894, il fait ses études dans la ville où il devient maître assistant en 1916. En 1924-25, il voyage en Europe et rencontre Louis de Broglie, Marie Curie et Albert Einstein entre autres. C’est Einstein qui va l’aider à publier un article novateur sur le photon. A son retour, toujours grâce à Albert, il devient directeur du département de physique de l’université de Dhaka. Bose est aussi connu pour une statistique appelée Bose-Einstein qui s’applique aux… bosons.
Indépendamment de la physique et suivant une tradition indienne, il fait aussi de la recherche en biochimie et en littérature (bengalî, anglais). Il a effectué des études profondes en chimie, géologie, zoologie, anthropologie, technologie et d'autres sciences. Étant d'origine bengalie, il consacre beaucoup de temps à favoriser sa langue comme langue d'enseignement et aussi bien qu'au développement de la région.
* Bose n'a rien à voir avec la stéréo. Un autre Bose, Jagadish Chandra, son prof à l'uni de Calculcuta (pas de lien de parenté). Jagadish a inventé la TSF, la radio donc, avant Marconi en 1896, voir Wiki.
15:50 Publié dans Science | Lien permanent | Commentaires (0) |
10/07/2012
Cordes
Ce blog vous donne des nouvelles des dernières avancées en matière de physique fondamentale… en particulier du LHC du CERN. En juin 2008, aout 2008, puis la découverte du boson de Higgs… avec 6 mois d’avance et un brin de vulgarisation.
Donc, la théorie des cordes se confirme. Surtout dans la nord de la France où les cordes n’arrêtent pas de pleuvoir. Ici, vers Genève, il fait faisait beau. Les bosons de Higgs courrent le marathon sous nos pieds.
Il semblerait que l’existence de ces bosons de Higgs n’invalide pas la théorie des cordes. C’est tant mieux !
Ces bosons donnent de la masse à d’autres particules qui doivent tirer sur la corde et qui donc s’alourdissent. A noter que le photon est un boson (et même un boson de jauge) et que plus il pleut, moins il y a de soleil et donc moins il y a de photons qui circulent, ce qui semblent bien confirmer la théorie des cordes… du moins dans le nord de la France. A Genève, je ne sais pas.
14:40 Publié dans Science | Lien permanent | Commentaires (1) |
16/04/2012
Corindon
Le film de Gilles Perret « Mémoires d’ouvriers » nous parle entre autre d’une usine située à La Bathie en Maurienne à une dizaine de kilomètres d’Albertville. Cette usine vient d’être vendu par Rio Tinto (qui la tenait de ALCAN qui l’avait achetée à Pechiney) à HIG un fonds d’investissement. Inutile de dire à quel point les 170 ouvriers sont préoccupés. C’est un grand classique, Rio Tinto et Alcan étaient des industriels de l’Alu, HIG est un industriel de la finance. Ainsi va le libéralisme économique.
L’échelle de Mohs peut-elle mesurer la dureté du capitalisme ?
On connaît grâce à ce blog et à Wikipedia, l’échelle INES qui mesure les accidents nucléaires, l’échelle Scoville qui mesure la force des piments, l’échelle de Fujita qui mesure la force des tornades, l’échelle de Beaufort qui mesure la force des vent, l’échelle de Richter (ou celle de Mercalli) qui mesure la force des séismes ou l'échelle sociale dont les barreaux tendent à s'écarter. Voici l'échelle de Mohs qui mesure la dureté.
Quel rapport me direz-vous ? Eh bien l’usine de La Bathie produit du Corindon. Le corindon est un oxyde d'aluminium anhydre cristallisé, de formule Al2O3. Dans la nature le corindon peut se présenter sous forme de pierres précieuses, rubis, saphir. On le connaît sous le nom d’émeri, la fameuse toile émeri*. On fabrique du Corindon comme abrasif car il est très dur. Un indice 9 sur l’échelle de Mohs.
Il n’y a que le diamant qui rivalise avec le corindon en dureté. Le diamant est à 10 sur l’échelle inventée par Friedrich Mohs. Cette échelle est basée sur 10 minéraux que l’on peut facilement comparer.
1 |
Talc |
2 |
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3 |
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4 |
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5 |
Apatite |
6 |
Orthose |
7 |
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8 |
Topaze |
9 |
Corindon |
10 |
Zéro pour le yaourt, le reblochon ou même le beaufort de Savoie...
* Si quelqu'un est bouché à l'émeri, c'est qu'il ne comprend pas grand chose, il est hérmétique à tout intelligence. Ce blog ne s'adresse pas à eux, évidemment.
14:22 Publié dans Echelles, Libéralisme, Science | Lien permanent | Commentaires (4) |