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28/09/2006

Axiomes 1

medium_maton.jpg.

David

Hilbert

et

Raymond

Queneau

l'oulipien

.

Je vous ai parlé de David Hilbert, mais oui, souvenez-vous : un très grand mathématicien du XXe siècle… Un jour Hilbert eu cette réflexion relatée par Queneau dans les cahiers de l’Oulipo « Au lieu de points, droites et plans, on pourrait aussi bien employer tables, chaises et vidrecomes. » Par la sui Hilbert écrivit Les Fondements de la Géométrie qui sont les bases nouvelles de la géométrie euclidienne.

Sur cette idée Raymond Quenau présenta à l’OULIPO une axiomatique de la littérature en remplaçant dans les propositions d'Hilbert les mots points, droites et plans, respectivement par mots, phrases, paragraphes.


Ci-dessous et dans les notes suivantes, vous trouverez quelques extraits de cette axiomatique. J’ai un peu élagué les commentaires de Raymond, n’hésitez pas à donner les votres car c’est ainsi que progresse l’ouvroir.

Rappelons que Hilbert énonce cinq groupes d'axiomes: appartenance, ordre, congruence, parallèles et continuité.

 1 - axiomes d'appartenance

1 – 1  - Il existe une phrase comprenant deux mots donnés.

COMMENTAIRE: Évident. Exemple soit les deux mots « la » et « la », il existe une phrase comprenant ces deux mots "le violoniste donne le la à la cantatrice".

1 – 2  Il n'existe pas plus d'une phrase comprenant deux mots donnés.

COMMENTAIRE: Voilà, par contre qui  peut surprendre. Cependant si l'on pense à des mots comme « longtemps » et « couché », il est évident qu'une fois écrite cette phrase les comprenant, à savoir « longtemps je me suis couché de bonne heure », toute autre expression est à rejeter… on n'écrit pas deux fois A la recherche du temps perdu.

1, 3 - Dans une phrase il y a au moins deux mots ; il existe au moins trois mots n'appartenant pas tous à la même phrase.


COMMENTAIRE : Il n'y a donc pas de phrases d'un seul mot.


1, 4a - Il existe un paragraphe comprenant trois mots n'appartenant pas tous à la même phrase.


COMMENTAIRE : Il suit de là qu'un paragraphe comprend au moins deux phrases. On remarquera que la formulation des axiomes 1- 1 à 1- 4 est contraire à l'axiome 1- 2 puisque tous quatre ont besoin pour être exprimés des mots « mots » et « phrases », alors que, selon cet axiome, il ne devrait y avoir qu'une seule phrase les comprenant.
 

On peut donc formuler cet axiome de métalittérature : Les axiomes n'obéissent pas aux axiomes.

1, 4 b - Tout paragraphe comprend au moins un mot.

COMMENTAIRE : « Oui », « Non » qui ne sont pas des phrases d'après 1, 3 ne peuvent donc former à eux seuls un paragraphe.

1, 5 - Il n'existe pas plus d'un paragraphe comprenant trois mots n'appartenant pas tous à la même phrase.

1, 6 - Si deux mots d'une phrase appartiennent à un paragraphe, tous les mots de cette phrase appartiennent à ce paragraphe.

1, 7 - Si deux paragraphes ont en commun un mot, ils en ont encore un autre en commun.

1,8 - Il existe au moins quatre mots n'appartenant pas au même paragraphe.

De ces axiomes Hilbert tire le théorème I

Deux phrases distinctes d'un même paragraphe ont au plus un mot en commun ; deux paragraphes distincts ou bien n'ont aucun mot en commun ou bien ils ont en commun une phrase et n'ont aucun autre mot commun en dehors de cette phrase.

COMMENTAIRE : (…) Nous revenons donc à une conception plus flaubertienne. Répéter un mot déjà employé dans un paragraphe précédent, oblige à répéter toute la phrase, contrainte violente : autant ne pas répéter le mot, c'est bien plus prudent et Flaubert observe scrupuleusement cet axiome.

...Demain les axiomes d’ordre....

00:45 Publié dans Science | Lien permanent | Commentaires (0) |

16/11/2005

Fontaine et Big Brother suite


Si sur Google vous tapez Webfountain pour chercher une image voilà ce que vous trouvez.

Etonnant non ?

J’ai découvert que les robots (les crawlers) de Webfountain, le logiciel d’IBM qui permet d’aspirer la toile fonctionne depuis plus de trois ans. Et personne ne semble en parler. Vous ne trouvez pas ça bizarre? Certes webfountain n’est pas un produit grand public, c’est même un produit destiné aux multinationales qui souhaitent faire du « data mining » un terme qui regroupe les techniques de recherche de très gros volumes de données. En d’autres termes, ils vont bientôt tout savoir sur leurs clients actuels et futurs.

A propos de Webfountain on parle de plusieurs pétabytes de données aspirés (et stockés) en deux jours environs. On estime que la taille du Web est d’aujourd’hui d’une dizaine de pétabytes (10 millions de gigas-octets, soit l’équivalent de 10’000’000’000’000’000 caractères)  Si vous n’êtes toujours pas effrayé, ce que votre folle du logis est aux abonnés absents.

En fait on peut tout savoir, même le nom des petits malins qui croient être anonymes. La seule résistance possible c’est de donner beaucoup plus d’information que nécéssaire, une de vraie pour dix de fausses. Celle-ci était un vraie... peut-être...

Bon, promis la prochaine fois je vous parle de littérature.

21:35 Publié dans Science | Lien permanent | Commentaires (1) |