08/02/2009
Copinage
Savez-vous que, comme les poissons, nous sommes des sarcoptérygiens ? (à la nageoire charnue car sarko=chair en grec. Il y en a même qui sont sarkozistes - De sarko chair et ziste entre le zist et le zest) Que la truite est plus proche de nous que du requin ? Que notre humérus et notre fémur sont des restes de nageoire? Savez-vous que le bolet est plus proche de l'homme que de la pâquerette? Que les crocodiles sont plus proches des oiseaux que des lézards? Que les dinosaures sont toujours parmi nous? Que les termes - poissons reptiles, invertébrés, ne sont pas scientifiques ? C'est là le résultat des bouleversements de la classification, dont les méthodes ont été totalement repensées au cours de ces trente dernières années...
Lui, c'est Denis. Il a un blog que j’aime beaucoup. Voir le lien à droite sous dvanw. Il est graphiste et réalisateur et a déjà fait des choses étonnantes. Son blog n’était pas très fourni en 2005 car il travaillait sur un film
Espèces d'espèces.
qui lui vaut lundi les honneurs de la tête au carré sur France-Inter un émission que je connais bien. Il était venu à l'émission avec son chien, un chien très proche du bolet si j'ai bien compris. Son film sera diffusé lundi soir 9 février sur la 5. Séance de rattrapage le 12 février à 15h35... Je ne sais pas s'il va prendre la grosse tête mais, pour l'instant, on ne peut pas dire que sa tête soir carrée.
J'en avais déjà parlé ici mais dans une ancienne mouture.
Classification suite... Pourtant, ce hiatus de trente ans existe toujours entre ce que l'on apprend à l'école et à l'université et ce qui se fait dans les laboratoires du monde entier. II est grand temps de changer l'enseignement des sciences naturelles et nos habitudes mentales. La classification moderne, dite phylogénétique, ne met plus l'homme au centre de la Nature. Les groupes d'organismes ne sont plus définis par rapport à lui, mais pour eux-mêmes. Elle est désormais fondée sur un arbre évolutif qui tente de retracer l'histoire de la vie.
17:28 Publié dans Science | Lien permanent | Commentaires (2) |
09/08/2008
Le LHC a refroidi
Message envoyé par Hervé avec un avertissement « Prépare ta crème anti-moustiques. » Pour comprendre ce private joke, voir article :
http://perinet.blogspirit.com/archive/2008/06/18/tete-au-....
Je vous fais une traduction (très) libre et un peu résumée…
Genève, 7 août. Le CERN a annoncé aujourd’hui que la tentative de faire circuler un premier faisceau dans le LHC se fera le 10 septembre.
Le LHC est le plus gros zinzin du genre, il va produire des faisceaux 7 fois plus énergétiques que les boissons sportives du marché et sans doute 30 fois plus quand on aura enlevé la capsule en 2010 comme prévu. Le LHC est logé dans un anneau de 27 kms (au prix du mètre carré à Genève, je vous laisse faire le calcul) et les technologies utilisées n’existaient même pas quand Claude François a pris le jus dans sa baignoire en 1978.
Démarrer un bidule pareil n’est pas aussi simple que d’ouvrir un canette de bière. Il faut d’abord le refroidir puis tester les 1600 aimants et vérifier que le courant passe (sans prendre de court-jus). Ensuite, on met le courant dans chaque secteur et enfin on allume le feu d’artifice. (Là, on touche du bois.)
Fin juillet, on y était presque. La température était de -271 degré (trop froid pour la bière mais correct pour un LHC). Il faudra ensuite synchroniser le LHC avec le Super Proton Synchrotron (SPS). Inutile de dire que le chrono entre les deux machines doit être vachement synchro. Les tests continueront jusqu’à début septembre pour s’assurer que le bidule pourra accélérer jusqu’à 5 TeV (Tera électron-Volts). Ensuite le 10, si tout va bien, on démarrera l’engin très plan-plan à 0.45 TeV seulement.
Quand des faisceaux stables seront établis on les fera se rentrer dedans juste pour voir. Si tout va toujours bien (pas de trous noirs qui ont anéanti la planète ni même soufflé le jet d’eau de Genève) on appuiera sur l’accélérateur pour atteindre les 5 TeV prévus.
On termine le marathon par un sprint déclare Lyn Evans, le chef de projet. C’est là qu’on va rigoler, le boson de Higgs et les particules super symétriques n’ont qu’à bien se planquer. On vous tiendra au courant régulièrement. Les nouvelles seront données sur http://webcast.cern.ch, et distribuées sur le réseau Eurovision.
Quelques photos magnifiques ici.
06:15 Publié dans Science | Lien permanent | Commentaires (5) |
07/08/2008
Tornade
Stabilité,
Complexité,
Chaos,
Poupées russes
Attracteurs étranges,
Fractales,
Désolé, je peux pas faire mieux. Allez donc sur Wikipedia. Regardez donc les belles fractales et, un conseil, consommez moins de pétrole et de gadgets pour éviter les tornades.
16:00 Publié dans Science | Lien permanent | Commentaires (5) |
18/06/2008
Tête au carré
En ces temps d’incertitude sur le financement des radios et télévisions de service public, s’il y a une chose dont France-Inter peut se vanter, c’est d’avoir des auditeurs fidèles. C’est l’un deux que j’ai rencontré hier, prof de physique à la retraite près de Lons-le-saunier, venu spécialement à Genève pour assister à l’émission de Mathieu Vidard, la tête au carré, spécial LHC, enregistrée au Globe qui est devenu le point d’entrée et de communication avec le CERN, le Centre Européen de Recherche en physique des particules.
J’avais été alerté par Sugus, toujours à l’affût. Nous sommes, ma femme et moi, arrivés en avance et sommes passés de l’écoute de la radio (en grève) dans la voiture à l’écoute de l’émission (qui heureusement a eu lieu) via ¾ d’heures de préparation avec Mathieu Vidard, son équipe, et les 4 invités qui arrivaient. Nous nous somes installés au premier rang, le prof de physique, ma femme et moi, si proches qu'on aurait pu souffler les réponses aux invités*.
« Le LHC, l’accélérateur de particules le plus grand et le plus puissant du monde, est le dernier maillon du complexe d’accélérateurs du CERN. Il consiste en un anneau de 27 km de circonférence formé d’aimants supraconducteurs et de structures accélératrices qui augmentent l’énergie des particules qui y circulent… La suite sur le site de France-Inter.
Difficile de vulgariser quelque chose d’aussi complexe que ce dernier avatar de la recherche en physique qu’est le LHC. L’émisssion de Vidard est là, chaque jour, pour tenter de faire entrer un peu de science dans notre petite tête sans trop nous la mettre au carré. C’était assez bien réussi grâce à des invités tous physiciens de haut niveau qui ont fait un bel effort pour sortir de leur monde de complexité cosmique.
J’ai parlé ici du LHC et des craintes qu’il suscite. Sugus en a aussi parlé mieux que moi. Après avoir dit que l’on attendait du LHC la découverte du si mystérieux boson de Higgs et de quelques particules super-symétriques, Mathieu Vidard a aiguillé le débat vers ces fameux trous noirs qui pourraient mettre en péril la région et même l’Europe, la Planète voire la Galaxie. Pierre van Hove, chercheur au CNRS à Strasbourg a expliqué que si des trous noirs apparaissaient au LHC, ce serait fort intéressant pour la science mais que leur énergie n’atteindrait pas celle d’un moustique. Nous voilà rassurés, il suffit donc d’avoir sur soi une crème anti-moustique du moins pour ceux que la science inquiète.
Mon voisin d'émission prof de physique était enchanté, il est allé se faire dédicacer son livre abécédaire par Mathieu « Pour Pol et Monique… » Le livre est paraît-il excellent.
* Contrairement à ce qui a été dit, c'est le Web et pas Internet qui a été inventé au CERN.
PS : J’oubliais, Pol a résilié son contrat à la Matmut pour cause de publicité absolument idiote et agressive des deux grands abrutis de la scène française. Merci à France-Inter de supprimer cette pub en tout premier. Qu’on la passe sur RTL ou ailleurs mais pas sur un radio de service public. Merci.
09:15 Publié dans Science | Lien permanent | Commentaires (2) |
07/06/2008
Drosophile suite
Tadeusz et Joep
travaillent
au département
d'écologie
et
évolution
de l'UNIL
à Lausanne.
Entre deux publications, ils torturent des drosophiles (éthymologie : qui aiment la rosée). On a vu hier que Morgan s’occupait des yeux de la mouche, Tadeusz et Joep s’occupent de son éducation. Comme Morgan, ils comparent un groupe sauvage à un groupe à qui ils ont appris à lire et à écrire.
Les fines mouches doivent lire et associer une odeur et un goût plaisant ou non. Pas fastoche, j’ai essayé avec de bons Bordeaux et de bons Bourgogne et je ne réussi pas à tous les coup (mais si vous envoyez des bouteilles, je me sacrifierai encore pour la science). Pour ajouter aux mauvaises odeurs, Tadeusz et Joep donnent des chocs aux drosophiles, censées associer tous ces stimuli.
Et bien figurez-vous que les mouches apprennent tout doucement (la pédagogie est une longue aventure)… et que sélectionnées générations après génération, au bout de 30 à 40 générations les mouches sont devenues intelligentes. Des Alpha+ comme dansLe meilleur des mondes.
Le Hic c’est que quand on compare ces mouches avec les sauvages qui se sont aussi reproduites un certain nombre de fois on constate que les mouches sauvages et mal éduquées vivent 54 jour en moyenne contre 45 pour nos mouches savantes.
PS1 : N’en parlez pas aux supporters de l’euro de foot, ils vont se comporter de manière encore plus stupide.
PS2 : 40 générations à 50 jours en moyenne, cela fait quand même 5 ou 6 ans. C’et long et cela fait une expérience pas facile à reproduire. Curieux qu’aucun journaliste ne l’ai noté. A noter que les drosophiles de Wikipedia ne vivent que 10 jours. Sans doute une version très cultivée de la fine mouche.
07:40 Publié dans Science | Lien permanent | Commentaires (0) |
06/06/2008
Sexe et drosophile
....J’ai déjà parlé ici de la drosophile (du latin droso : la rosée et philus : qui aime) à propos du glutamate et de l’umami. En fait la drosophile est une mouche qui n’a pas eu de chance. Ses malheurs ont commencé quand une biologiste nommé Thomas Hunt Morgan se mit en tête dans les années 1890 de vérifier les thèses du moine Mendel sur un animal.
Mendel avait démontré grâce aux statistiques que les petits pois ne se reproduisent pas n’importe comment, que les pois verts ridés ont un sacré désavantage sur les pois jaunes et lisses. A noter qu’on savait déjà que les riches et en bonne santé sont avantagés sur les pauvres et malades.
Morgan croisait sans succès des drosophiles quand il aperçu soudain un male aux yeux blancs. Ensuite il va croiser ce mâle à l’œil blanc avec une femelle sauvage aux yeux rouges et comme Mendel avec ses pois, il constate que le yeux rouges de la mouche domine les yeux blanc du mouche. Une preuve de plus de la domination des femelles que Morgan en bon scientifique reproduisit avec une femelle aux yeux blancs pour constater que, décidément, seuls les mâles héritaient des yeux blancs.
N’importe qui aurait conclu que le mâle est toujours dominé par la femelle mais pas Morgan qui émit l’hypothèse des gènes et des chromosomes pour conclure que les yeux blancs se trouvaient sur le chromosome du sexe. Conclusion, messieurs, si une femme vous regarde dans le blanc des yeux, pensez à Morgan et gardez la tête froide, on ne sait pas qu’elle mouche l’a piquée.
Demain, ou plus tard, je vous parlerais des fines mouches du vinaigre que Tadeusz et Joep torturent à l’université de Lausanne. Après ces dures révélations sur le sexe, attendez-vous à de cruelles vérités sur le cerveau.
06:05 Publié dans Science | Lien permanent | Commentaires (4) |
29/04/2008
Glutamate
En 1908 que le professeur japonais Kikunae Ikeda identifia une nouvelle saveur, en goûtant un bouillon d'algues fucus. Il ne reconnut aucune des quatre saveurs de base connues jusqu'alors (sucré, salé, acide, amer). Il appela cette nouvelle saveur umami (Prononc : oumami) qu'on peut traduire par savoureux. On appelle aussi l’umami, le goût de reviens-y qui est très utilisé dans les préparations asiatiques.
On dit beaucoup de choses, et depuis longtemps sur le glutamate sans grande preuve. Le glutamate monosodique est utilisé par exemple en laboratoire pour induire l'obésité de rats.
Des chercheurs du CNRS de Dijon viennent de découvrir qu’un insecte hétérosexuel peut devenir temporairement bisexuel si l’on modifie sa concentration cérébrale en glutamate. Démonstration faite sur la mouche du vinaigre, la fameuse drosophile, un diptère donc, car la mouche est un diptére.
On ne disait plus pinailler, ni enc… les mouches mais « sodomiser les diptères », est-ce que l’expression « il marche à la voile et à la vapeur » va être remplacer par « C'est un diptère bourré de glutamate. »
07:30 Publié dans Science | Lien permanent | Commentaires (0) |