08/08/2007
Augustin
A part ça, puisque je suis dans les citations j'en ai trouvé deux dans ce livre recommandé par cgat qui sont de Saint Augustin. Augustin est un philosophe et père de l'église. C'est probablement le philosophe le plus éloigné de mes idées mais ce nétait ni un imbécile, ni un idiot :-)
"Immense est la foule des imbéciles" Augustin, Contre les académiciens I.1-2
"La plupart des humains sont des idiots.
- ça aussi on le sait" Augustin, Le libre arbitre I. 8.19
Chose amusante, cgat, lignes de fuite, cite aujourd'hui un phrase de Léautaud que j'avais cité ici et qui méritait une place chez Jerphagnon.
"Les temps sont durs. La vie n’est pas drôle. La bêtise règne. Le bon Dieu redevient à la mode." Léautaud
J'ai un peu parlé de la chick litt, la littérature pour les poulettes. En lisant le blog de H-IL, je tombe sur "Oh que oui qu'tu connais ces p'tits questionnaires à la con, qu'tu trouves dans tous les menstruels vendus z'en kiosque." J'avoue que ce "menstruels" m'a ravi.
11:10 Publié dans Au fil de la toile | Lien permanent | Commentaires (1) |
07/08/2007
No Suicide -2-
J’ai peur! Aujourd’hui je passe mes jours et mes nuits avec Olga. Olga est le dernier avatar de mes assistantes personnelles hospitalières. Mon A.Per.Hos comme ils disent. C’est de loin la meilleure de toutes, Olga. Elle est à mes petits soins. Rien à voir avec la toute première d’entre elles. Un engin mal dégrossi. Vraiment ! Celui-là, je l’avais appelé Sans-nom. Plus tard, il y a eu Sans-nom2 et Sans-nom3 et même 4. À l’époque, après la mort d’Alphonse, j’étais encore bien valide, j’allais sur mes nonante ans et j’avais protesté du plus fort que j’avais pu. Je préférais une infirmière deux heures par jour plutôt que ce machin… cet engin… vingt quatre heures sur vingt-quatre. On m’avait répondu que les infirmières étaient réservées aux hôpitaux. Comme pour me punir de protester, on m’avait demandé de partager Sans-nom avec une autre vieille, une petite sèche et acariâtre dont j’ai oublié le nom. Elle crachait sa bile à gros bouillons cette sale pie. Elle enquiquinait tout l’étage… Mais c’est si loin tout ça !
Bien plus tard, les techniciens, deux jeunes rigolos, qui, en ce temps là, mettaient en place les APerHos, ont bien vite remarqué que, derrière mes airs revêches, mes cent années et quelques, je n’étais pas hostile à la technologie. À l’époque, je passais ma vie au téléphone, au visiophone. C’était avec Raymonde ou avec mes amis du Québec, Jean-Jacques et les autres, avec les quelques survivants de cette longue marche. Du coup, un des chefs monteurs a décidé de me remplacer Sans-nom1 par Sans-nom2. Hé bien, figurez-vous que je l’ai regrettée cette sale bête de Sans-nom1. J’avais réussi à m’attacher à cette chose idiote…. Il faut dire que, deux ou trois fois, la chose avait bousculé la vieille pie acariâtre. Un faux mouvement, peut-être par hasard. Cela me l’avait rendue sympathique, Sans-nom1. Je l’aurais presque défendue, cette pauvre machine promise à la casse.
Olga, c’est autre chose. Une infirmière, même la plus attentive, la plus professionnelle et diligente, ne pourrait jamais atteindre un tel degré de précision. Elle a une force de colosse et un doigté de micro-chirurgien. Elle est présente à chaque minute. Elle prévient mes moindres envies. Elle me connaît par cœur. Elle a pour moi toutes les attentions et assiste le plus petit de mes mouvements désordonnés pour le transformer en un geste délicat. Quand je me promène dans l’hospice, je ne rencontre comme par magie que les gens que j’ai envie de voir. Elle fait parfois de grands détours pour m’éviter de rencontrer la vieille casse-pieds du troisième qui se croit obligée de me raconter sa vie. Celle qui me parle de son mari, le général, qui avait toute la confiance de Jacques Chirac, de ses placements en bourse, de ses petits-enfants et arrière-petits-enfants qui ont si bien réussi dans la vie… Elle est assommante cette vieille. Elle me tue. Comment s’appelle-t-elle déjà ? Ah oui Thérèse ! Merci Olga. Continue, s’il te plaît, d’éviter Thérèse ! Il n’y a rien à tirer de bon de cette femme !
04:20 Publié dans No Suicide | Lien permanent | Commentaires (2) |
06/08/2007
Nostalgie?
On a connu des années où les soixante-huitards semblaient tous avoir versé dans le conformisme petit bourgeois, où leurs enfants faisaient du cocooning tranquille en fuyant tout ce qui était de l’ordre de l’idéal et où, finalement, l’héritage de 68 était devenu honteux au point d’en faire un sujet de vergogne en campagne électorale. Voilà semble-t-il que les idées alternatives de cette époque reviennent en vogue chez les plus jeunes. Attention, ils ne sont pas encore dans la rue chantant « Sarko, salop le peuple aura ta peau » Mais sait-on jamais ? :-) Bien sûr quarante ans plus tard ces idées sont, selon moi, tout à fait d’actualité avant de devenir nécessaires.
Je viens de découvrir via le forum sur la simplicité volontaire que quelqu’un avait mis en ligne le livre de Jacques Massacrier publié en 1973 et intitulé « Savoir Revivre » Un livre manuscrit d’une inspiration très Power Flower mais plein d’astuces pratiques pour mener une vie en dehors des sentiers battus de la consommation croissante.
En 74, Jacques Masacrier était parti avec sa petite famille à Ibiza. Il a sorti d’autres livres, Le goût du temps qui passe et Partir entre autres… Si vous avez de ses nouvelles cela m’intéresse.
Quelques planches du livre à retrouver sur le site ci-dessus.
04:45 Publié dans Simplicité | Lien permanent | Commentaires (5) |
05/08/2007
No Suicide -1-
Du vernis à ongle aux doigts de pied
Et des larmes plein les mains
Et des larmes plein les mains
Boris Vian – Poèmes – Je mourrai
No Suicide
(Ça n’a pas de bon sens)
J’ai peur ! J’ai peur de durer. Peur de vivre encore et encore. Il y a si longtemps que mon Raymond est mort. Si longtemps… c’est à n’y pas croire. C’était en 94, fin juillet, le 29 exactement, un jeudi, dans des souffrances que je ne souhaite à personne. Et puis ce fût le tour d’Alphonse d’être emporté… ça s’est passé si vite… Pour la deuxième fois, j’ai cru qu’il me serait impossible de survivre… pourtant la vie a repris le dessus… lentement. En 99, c’est Lucien, mon fils, qui a succombé à une bronchite mal soignée. On ne pouvait rien lui dire, à Lucien, il n’en faisait qu’à sa tête. Il n’allait tout de même pas se laisser abattre par une bête bronchite.
J’ai peur ! Jean-Jacques aussi est parti des suites d’une maladie incurable. Même ma chère Raymonde s’est éteinte, il y a, aujourd’hui… une éternité. Elle, au moins, elle a fait une belle fin, Raymonde. Toujours bon pied bon œil. Un mois avant sa mort, nonagénaire, elle montait encore au Veyrier. Un matin, elle ne s’est plus réveillée. Voilà ! Oh, comme je l’ai enviée ! Comme je l’envie encore ! Ma chère Raymonde…
J’ai peur ! Je sais, cette histoire commence tristement. D’habitude, ce sont des histoires gaies, des histoires pour les enfants, que je dicte. J’ai bien compris qu’on ne s’attire pas d’auditeurs avec des contes tristes, surtout tristes d’un bout à l’autre. Pour tout dire, aujourd’hui, la gaieté de mon histoire, je m’en moque. Je préfère vous prévenir, sauf événement hautement improbable, ce récit ne deviendra pas plus gai vers la fin. Bien au contraire ! Je vous ai cité mes morts intimes. Ces défunts, je pourrais vous en faire une telle ribambelle de bonhommes en papier qu’elle ferait dix fois le tour de cette chambre si pimpante. Je ne le ferai pas. Ça n’aurait pas de sens. Et, je veux garder quelques auditeurs pour porter témoignage de cette fin de vie si longue… et si ridicule.
05:00 Publié dans No Suicide | Lien permanent | Commentaires (2) |
04/08/2007
Mondialisation
Une caisse de céramique sigillée enfouie sous les cendres du Vésuve en 79 est retrouvée par les archéologues italiens de Pompei révélant avec surprise qu'elle ne vient pas d'Italie mais de la Graufesenque dans l’Aveyron près de Millau ! On pense qu’à la Graufesenque il y avait plus de cinq cents ateliers qui ont sûrement produit plus d'un milliard de pièces ? Un gisement d'argile inépuisable qui procure en même temps un corps et un revêtement d'un accord parfait, mais son succès est surtout du à la qualité de sa fabrication.
La céramique sigillée est une céramique fine destinée au service à table caractéristique du Haut-Empire romain. Elle se distingue par un vernis rouge plus ou moins clair et surtout par des décors en relief, moulés, imprimés ou collés et des estampilles d’où elle tire son nom : sigillée venant de sigillum, le sceau.
C’est en Italie que la production de sigillée apparaît au premier siècle avant notre ère. La production la plus importante se situe à Arezzo (Aretium) en Étrurie. Ces céramiques connaissent un succès commercial sans précédent et une diffusion étonnante. A une époque où le monde allait des colonnes d’Hercule (Gibraltar) jusqu’en Inde la production de Céramique Sigillée est un bel exemple de mondialisation.
Le savoir-faire d’Arezzo s’exporte en Gaule, au sud au début de notre ère à la Graufesenque au sud puis à Lezoux en Gaule centrale, pays des Arvernes, puis du côté de Lyon… Plus tard, au 3 ième siècle, les potiers africains de La Byzacène et de Carthage développèrent leur propre production de qualité. Les potiers d’Asie Mineure ne furent pas en reste, Pergame, Smyrne… La production « orientale » de sigillée est devenue très abondante aux IIe et IIIe siècles. La diffusion des sigillées d'orient fut très lointaine... jusqu’en Inde.
C’est ainsi qu’à Rome et alentours, grâce aux délocalisations successives, on a pu se procurer, à moindre frais et pendant plusieurs siècles, de la vaisselle de grande qualité pour alimenter repas et scènes de ménage. L'histoire ne parle pas des potiers mis au chomage à Arezzo puis en Gaule... L'histoire est injuste!
Sources: L’indispensable WIKI
LA CÉRAMIQUE SIGILLÉE ou le premier mariage de l'industrie et de la mode
08:35 Publié dans Géographie | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : Histoire, économie |
03/08/2007
No Suicide
Je suis un peu en retard pour le feuilleton de l’été. Il y a deux ans, j’avais commencé « Internet Romance » le 23 juillet. En décembre 2005,c’était « Œil Serein ». En 2006, le 8 août (*), « Forfait Illimité » puis en décembre « Parfum d’Avent. »
J’en ai encore quelques uns dans mes tiroirs. En septembre 2006, j’avais commencé à publier « La Tentation du Départ. » Un roman que j’ai terminé depuis mais qui va rester gentiment dans mon ordi. Bref, pour cette année j’hésitais.
[Enki Bilal. Tableau curieusement intitulé « No Suicide »]
J’ai finalement décidé de publier « No suicide » qui est une suite de Forfait Illimité à la limite de la science fiction. De la science fiction « moralisatrice » à la Ray Bradbury. Forfait racontait les amours de deux octogénaires. No Suicide se passe vingt ou trente ans plus tard, peut-être plus.
Comme Œil Serein et Forfait, No Suicide est une nouvelle qui fait partie d’un recueil dont le fil rouge est « comment la technologie change (ou ne change pas) la vie des gens. » Chaque nouvelle était précédée d’une citation de Boris Vian : Pour No Suicide c’était :
Je mourrai peut-être sans m’en faire
Du vernis à ongle aux doigts de pied
Et des larmes plein les mains
Et des larmes plein les mains
Boris Vian – Poèmes – Je mourrai
A bientôt donc... les dimanche - mardi et jeudi
(*) Pour la prononciation de a-ou-t voir les recommandations du CSA
06:55 Publié dans No Suicide | Lien permanent | Commentaires (4) |
02/08/2007
Merci Genève
Bonsoir Genève! C’est comme ça que les artistes saluent le public du Parc Lagrange réuni devant la scène Ella Fitzgerald. Moi j’ai envie de dire « Merci Genève. » Merci pour toutes ces délicieuses soirées d’été passées à écouter gratuitement de la superbe musique. (Ceci dit, j'ai remarqué pas mal de moutons noirs dans le public mais quand même moins que pour KARA :-)
Hier, premier août, jour de fête nationale, c’était De Amsterdam Klezmer Band, AKB pour les intimes.
Pour ceux qui comme moi l'ignorerait, la musique Klezmer est une musique juive d’Europe de l’Est. Celle de AKB a subit pas mal d’influences : gipsy, balkanique, ukraine (excellent chanteur ukrainien) , turque… avec des accent de Jazz.
Emmené par le saxophoniste Job Chajes, on peut dire que ce groupe a une sacrée pêche. Une musique endiablée, celle par exemple des mariages d’Europe centrale, de l’humour, une chaude ambiance… Tous les membres de ce septet sont d’excellents musiciens. Clarinette, Sax, Accordéon, Trombone, Trompette, Contrebasse (et banjo), Chanteur (et cymbales mais pas de cymbalum).
N’étant pas un spécialiste de ce genre de musique, j’y ai retrouvé les sonorités et l’aspect déjanté du mieux connu « No smoking orchestra » de Kusturica. Un vrai bonheur!
15:40 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0) |