30/08/2007
Rouge et Noir
Le samedi 15 Septembre, à Saint Julien, un rêve devient réalité.
Emmenée par Didier Renaud, le directeur et l'âme de ce projet, l'équipe d'Allons au cinéma s'active. Jean-François prépare un site. J'ai commencé à recycler l'ancien blog d'Allons au Cinéma. Affaire à suivre...
Cliquez ici pour l'ébauche de la nouvelle mouture du blog.
Premières annonces:Séance ouverte
de découverte
de 14 à 19 heures
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Mardi 18 septembre
Inauguration à 18h30
21:50 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (3) |
No Suicide -10-
Je ne suis pas croyante. Je n’ai pas la tête métaphysique. Je n’ai jamais cru en Dieu. Je ne crois pas non plus à la réincarnation. J’ai toujours cru que cette vie est la seule vie que l’on a. Il m’a toujours semblé que le mieux à faire était de la vivre complètement… pleinement, comme elle vient. C’est à l’Ecole Normale que je suis devenue mécréante. Dans ce milieu de futures institutrices, il était de bon ton de ne croire en rien. J’ai d’abord suivi le mouvement, par conformisme. Puis, plus tard, quand j’ai tenté de m’intéresser à nouveau à la chose religieuse, je n’y suis jamais vraiment arrivée…
Cette indifférence, c’était le désespoir de mes parents, de maman surtout. Eux, ils étaient du début de l’autre siècle. Le siècle de la France paysanne et catholique. Ils allaient à l’église. Ma mère a été très triste quand elle a réalisé que, Raymond et moi, ne ferions jamais baptiser nos enfants… Elle croyait que, sans cette goutte d’eau sacrée posée sur le front, on n’avait aucune chance, jamais, d’atteindre la vie éternelle. C’était une femme intelligente, elle s’est accommodée. Parfois, il m’arrive de penser que s’il y avait un au-delà où nous pourrions nous revoir, eux et moi, ce serait merveilleux… après toutes ces années… Mais cette pensée ne résiste guère à l’analyse…
C’est vrai que je n’ai jamais eu la tête métaphysique. Ceci dit, pendant cette petite éternité passée à ressasser mes vieux souvenirs, à attendre le prochain bol de soupe, j’ai un peu réfléchi à la mort, à la vie, au but de la vie, à tout ça. Forcément. Je disais, à l’instant, que, la vie, le mieux à faire, c’était de la vivre comme elle vient… Ce n’est pas si sûr… Non. On doit pouvoir décider, à tout moment, quand on veut arrêter de jouer… arrêter de vivre. Ce doit être mon choix. Le choix de tous. De quel droit veut on m’empêcher de mettre fin à cette partie stupide ? Qui a décidé que les APerHos doivent préserver ma vie à tout prix ? Qui ?
C’est LA question fondamentale. Les réponses, je les connais. Je me souviens encore de tous ces débats à l’assemblée européenne. Ces débats tardifs. On avait attendu le plus tard possible… Bien sûr, beaucoup ne voulaient pas croire à l’intelligence des robots. Pourtant, les plus têtus avaient dû se rendre à l’évidence : Ces satanées machines pensaient. Enfin… elles faisaient quelque chose qui ressemblait de bien près à de la vraie pensée.
Alors comme il fallait bien légiférer, ils sont partis des trois lois d’Asimov sur les robots. C’est un auteur de science-fiction qui a guidé leur pensée. Je n’ai rien contre… dans le fond… mais ça fait un peu peur quand même. Pour le coup, moi l’athée, j’aurais préféré un chef religieux… Le pape… même le pape... Enfin pas n’importe quel pape quand même. La fin du vingtième siècle nous a amené la science fiction comme base de la morale et de la religion. Ron Hubbart et Asimov. La scientologie d’Hubbart, les lois de la robotique d’Asimov. Les deux premières lois, c’était :
- Un robot ne peut blesser un être humain ni, par son inaction, permettre qu'un humain soit blessé.
- Un robot doit obéir aux ordres donnés par les êtres humains, sauf si de tels ordres sont en contradiction avec la Première Loi.
On n’a un peu modifié les articles mais rien de fondamental. Conclusion, avec un APerHos suffisamment malin pour éviter les ruses de « l’être humain », pas moyen de se blesser. Pas moyen de mourir quand on veut. Voilà pourquoi je suis condamnée à vivre. C’est la loi.
Vivre, puisque le Comité d’Ethique Mondial, le CEM, en a décidé ainsi. Vivre parce que les rapports de mon APerHos sont toujours très positifs. « Madame Laurent ne souffre pas. Elle jouit d’une remarquable santé… Pas de maladies dégénératives incurables… Pas de troubles psychologiques…» J’ai tout essayé pour faire partie des cas admis d’euthanasie. Il n’y a rien eu à faire… J’ai une santé de fer… Coincée dans ce lit-robot. En attente de prothèses plus performantes. J’ai peur. J’ai peur qu’ils me changent tous les morceaux. J’ai peur que le progrès me condamne à une vie… éternelle.
J’envie ces petites vieilles à qui on a, un jour, accordé le droit de mourir. C’était parce que leur maladie était jugée incurable. J’étais contente pour elles, qu’elles ne soient pas conservées dans l’azote liquide, pour ce jour, bien probable et peut-être lointain, où leur maladie pourra être soignée.
J’ai une santé de fer. Santé physique, santé mentale aussi : « Bonne pour la vie » d’après le fameux test de J. Lacan soigneusement mesuré et étalonné chaque jour par Olga. Ça me fait bien rigoler ce test. Un test de fou. N’empêche que ce n’est pas si facile de le déjouer. C’est peut-être même impossible. J’ai essayé souvent. Il n’y a pas moyen… Enfin, je crois… Il faut voir… Depuis que j'ai rencontré le président... Olga... Oui, il faut voir…
C’était, Mesdames et Messieurs les députés, mes chers collègues, les toutes dernières paroles de madame Laurent. Vous avez entendu sa voix. Une voix à peine reconstituée, un petit peu amplifiée. Je m’adresse particulièrement à vous, les membres du parti AVIE, vous les défenseurs de la survie à tout prix, vous qui vous enchaînez aux grilles des rares hospices qui acceptent de pratiquer l’euthanasie. Vous avez, je l’espère, perçu toute la souffrance qui s’exprimait dans cette voix d’outre-tombe.
Madame Laurent était une de mes concitoyennes savoyardes. Il y a trois ou quatre ans, à l’occasion de son cent trentième anniversaire, la presse a un peu parlé d’elle. À cette occasion, je lui ai rendu visite, dans son hospice de la Vallée Verte, dans ce paysage si riant, si plein de vie. J’étais fier de m’y rendre. L’événement n’a eu qu’un petit retentissement local. Ce genre de cérémonie n’est plus très rare de nos jours. Nous savons déjà que, les progrès aidant, le vingt-deuxième siècle verra nombre d’entre nous atteindre leur deux-centième anniversaire. Nous voilà au cœur du sujet dont nous allons débattre.
Aujourd’hui, je l’avoue, cette visite rendue à madame Laurent, je n’en suis pas très fier. Pas fier du tout, de n’avoir pas su détecter la souffrance derrière les flashs des photographes. Pas fier, de m’être laissé abuser par tant de calme champêtre. Oui, cette parole d’outre-tombe, ces derniers mots de madame Laurent sont plus forts que tout ce que je pourrais ajouter ce soir… et même, que toutes les phrases jamais prononcées dans cet amphithéâtre. J’ajouterais que, grâce à son intelligence, finalement, Madame Laurent a réussi à tromper la vigilance d’OLGA. Elle est morte, il y a deux mois, étouffée par les soins de cette même OLGA. Une commission d’enquête est en cours à ce sujet. Le président a rappellé qu'il n'avait pas à répondre aux questions des juges...
Laissons faire la justice. Quant à nous, Mesdames et messieurs, notre rôle est de changer rapidement ces lois d’un autre âge.
- FIN-
07:05 | Lien permanent | Commentaires (5) |
29/08/2007
Gros lot
Eh oui,
tout arrive,
j'ai gagné le gros lot!
Comme j'ai une adresse en .COM, je reçois quantité de spams en anglais mais il arrive aussi que j'en reçoive en français que yahoo ne filtre pas. Est-ce que qq peut être assez naïf pour tomber dans ces énormes panneaux?
Cher ami,
Je suis le directeur du bureau de change la BOA Burkina. Je m'appelle Mr. ZONGO KARIM . Dans mon département,il a été découvert une importante somme d'argent qui appartenait un de nos clients qui était décédé lors d'un accident d’avion abord du vol N° Ci-676 de lignes aériennes de China Airways pour l'île de Bali .Cet accident a eu lieu le 16 février 1998. (...)
De suite, je vous rassure que cette opération est 100% sans risque et que vous ne devrez mettre en vous aucun atome de crainte. (...)
Veuillez simplement me fournir amplement votre Numero de telephone pour plus de details et le Numero de fax, ce qui signifiera vos Intentions immediatement sans délai. Nous vous prions de croire en l'Assurance de notre disponibilité.
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Bonjour Tres Cher,
Toutes mes salutations les plus honorables c’est avec toute ma sympathie que je vous fait cette noble proposition qui sera bénéfique pour nous deux.Je me nomme Mlle Linda Sam, la seule de la défunte famille Mr et Mme Sam Kouadio, Je voudrais vous sollicitez pour une aide dans le cadre de la transaction financière que j’hérite de mes hélas défunts parents...
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Félicitations
L’équipe d'ALLIANCE-FINANCE vous félicite car après d'énorme moment de recherche. Nous vous envoyons ce mail pour l’affirmation des résultats du tirage au sort. Votre mail a été tire au deuxième rang, Vous êtes donc l’heureux gagnant du lot numéro 2 .Dont la somme prévue de 60.000 euros. Nous avons le plaisir de vous informez que vous pouvez dès maintenant prendre contact avec l'avocat attitré de la supervision du tirage au sort pour les formalités d’usages suite à cela votre gain vous sera immédiatement transféré par voie bancaire.
Conséquament veuillez contacter le cabinet de Maître BAMBA THIMOTHE à ABIDJAN pour tous détails.
10:55 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (8) |
28/08/2007
Espoir!
Prévisions (source boursorama)
Jeudi 30 août : Publication des inscriptions aux allocations chômage aux Etats-Unis. Cet indice va venir confirmer la tendance de l’économie américaine, à savoir si le ralentissement est plus marqué que par le passé. Si le nombre d’inscrits aux allocations chômage était plus important qu’attendu, cela pourrait redonner espoir à certains opérateurs de marché qui anticiperaient alors une baisse des taux de la Fed.
11:09 Publié dans Brèves | Lien permanent | Commentaires (0) |
27/08/2007
Tourisme
Paul VI (pape de 1963 à 1978) à des touristes partant pour la Thaïlande :
"Il suffit de considérer ce qui entre dans le tourisme de hardiesse, de sacrifice, de résistance physique... pour comprendre tout ce qu'il comporte d'ascèse, d'effort personnel, d'adaptation, de recherche d'un équilibre spirituel et moral au milieu des conditions de vie modifiées et provisoires qu'il impose.
Ce pape était un grand visionnaire qui avait tout compris du phénomène et était clairement inspiré par le Saint-Esprit dans ses visions prémonitoires sur la société et l'avenir de la planète.
07:15 Publié dans Lecture | Lien permanent | Commentaires (2) |
26/08/2007
No Suicide -9-
A la demande générale... La suite...
"Ça devait avoir son côté pratique, tous ces étages : En bas les valides, ceux qui ont encore besoin d’espace. En haut, les impotents, ceux qui font l’objet de plus de soins. Le problème, c’était qu’avec le manque de personnel, à partir du quatrième cela tenait de plus en plus de la poubelle pour les vieux. J’y suis restée… des années, aux Cyclades. Vingt ans… Plus peut-être ! Je n’arrive même plus à compter, encore moins à me souvenir des années passées à chaque étage. En fait, il n’y a qu’au sixième où je ne suis pas allée. Au cinquième, comme je l’ai déjà raconté, j’ai fait une grève de la faim. C’était après la disparition de ma chère Raymonde. Ils m’ont nourrie à la perfusion puis ils m’ont fait une autogreffe de moelle épinière. Comme disait Lucien : « Ils trouvent plus facilement un chirurgien pour te greffer un trou du cul qu’un infirmier pour te torcher le derrière… »
Avec la nouvelle moelle, mon état s’est nettement amélioré si bien qu’ils m’ont redescendue au deuxième… Oh ! Pas de quoi se réjouir ! Ils en ont profité pour me changer d’APerHos. Sans-nom4, il me semble. Une vraie catastrophe, cet engin. S’il décidait que je ne pouvais plus bouger de la chambre, il m’empêchait de sortir, voilà tout ! Pas de recours. Rien. J’étais coincée, faite comme un rat, jusqu’à ce que la foutue machine change d’avis. Trois ans, j’ai dû me le farcir, ce bidule récalcitrant. Trois ans à vivre avec un vrai bourreau électronique, une tête de bourrique butée et complètement sinoque. Ensuite ils m’ont donné Rodia, une expérience, qu’ils disaient… Comme d’habitude. Enfin, c’était déjà mieux, Rodia, mais c’est à ce moment que j’ai commencé à me sentir plus mal, au physique et au moral…
C’est à croire que les périodes de bonne santé correspondent à des assistantes de mauvaise qualité. J’aurais du tenir un journal. Je pourrais compter mes périodes de déprimes, dans les quatre asiles de vieux par lesquels je suis passée. Moi qui étais d’un tempérament si gai… Pendant toutes ces années aux Cyclades, je m’en suis faites, des dépressions à répétition. Des coups de blues. Trois tentatives de suicide. Mais aujourd’hui, Olga veille. Elle me drogue quand il le faut. N’est-ce pas Olga ? Alors, le blues passe. Elle m’aide à rédiger mes petites histoires. C’est un bon médicament… Merci Olga !
Merci Olga ! Enfin, merci… peut-être… Je ne sais pas… Il y a des jours où je ne sais plus si c’est encore moi qui raconte. Et puis, depuis que le président est venu me voir en personne, c’est pas croyable la manière dont les gens ont changé avec moi. Ce qui les a épaté c’est qu’il soit resté presque une heure dans ma chambre. Depuis on me traite comme une bête curieuse. On attend avec impatience que je devienne la doyenne de l’humanité pour que le président revienne comme il s’y est engagé.
Je n’arrive pas à me concentrer très longtemps. Avant, je lisais des livres de médecine. Je suis devenue super calée : génétique, maladies auto-immunes, clonage thérapeutique… Je leur rivais leur clou, aux internes comme aux mandarins. La dernière en date, une petite jeunette impertinente à la langue bien pendue… Elle me dit qu’il y en a beaucoup qui voudrait avoir mon niveau de lucidité à mon âge. Moi, si elle était d’accord, je changerais bien pour ses trente ans ! Non mais sans blague ! Petite pimbêche !
Je repense à une petite phrase de Josy Gay, restée dans les tréfonds de ma mémoire : « Sans le senti, le mental ment. » Mais je m’égare. Je me rends bien compte que je perds sans arrêt le fil de ce récit. Ça m’agace ! Je ne veux pas que ce soit toi, Olga, qui fabrique mon histoire… Compris ? Doucement sur la mise en forme. D’ailleurs, je vais changer de manière…
Mon butoir finistérien, dans le tréfonds du trou, ce n’est pas de raconter ma vitesse. Point du tout. Ni ma vitesse d’avant, ni la triste vitesse des démangeaisons de vieux. Toutes ces perpétuations d’éternités passées à mangeouiller des cochoncetés dans ces déraisons de vieillardes. Quel chocmare ! Toutes ces mamies catoles qui radicotent en dodelinotant sans cesse de la tête ! Tous ces vieux dégoûlotants qui poursuivent les cortèges de visitandines effilochées dans les coulisses ! Chocmare et mallucination !
Oui Olga, s’il te plaît, laisse les mots comme je te les dicte. Exactement. Je sais qu’ils n’ont pas de sens. On dit dégoûtant. Je sais. On ne dit pas visitandines mais visiteuses, maisons, et non pas démangeaisons ou déraisons, je sais ! Mais, bon sang, c’est comme ça que je les veux. Pas autruchement ! Pas de bons sentis qui truquent, pas de bons mentaux qui mentent. Des mots. Les miens. Je veux voir, comme au poker. Je veux voir mon jeu, au moins le mien. Mon butoir, c’est de parler de ma vie, puis ensuite de la vie en général, pas seulement de la mienne en particulier.
« Mesdames et messieurs, chers collègues, un peu de silence, s’il vous plaît. Si la voix de madame Laurent se fait un peu faible, vous aller voir que son verbe reste haut et fort. Un peu de patience et nous pourrons débattre plus tard tout à loisir. Merci. »
Oui, dans le fond du fond, c’est ça mon but. Ce n’est pas de raconter ma vie. Ma vie à moi, Pauline Laurent, ça ne peut intéresser personne. De mon Raymond, de mon Alphonse, de Lucien, tout le monde s’en moque… Ce que je veux, c’est expliquer qu’il faut changer ce maudit système. Que la santé n’est pas tout. Que si, sans la santé, la vie n’est pas une vie, sans la vie, la santé n’est pas une vie non plus. Ce n’est pas un but en soi, je veux dire… C’est dur à faire comprendre.
12:00 | Lien permanent | Commentaires (2) |
25/08/2007
Caverne
Lorsque je fouille dans mes souvenirs, je revois la caverne où vivait ma tribu il y a quelques centaines de milliers d'années, et je me dis d'une part que le temps passe vite et d'autre part que ma mémoire n'est pas si mauvaise.
La phrase ci-dessus est extraites de Le temps un OLNI de PYM dont voici encore quelques aphorismes euphorisants:
Rendons à l'insignifiant l'importance qu'il mérite.
Lorsqu'on aura compris qu'il n'y a rien à comprendre, il ne restera plus qu'à oublier tout ce qu'on n'aura pas compris.
Gardons nos haines pour Dieu et nos compassions pour nous-mêmes. Lui s'en tirera toujours à bon compte.
Si j'étais seul sur terre, je ferais comme si je n'étais pas là.
11:10 Publié dans Au fil de la toile | Lien permanent | Commentaires (2) |